
L'ultime bataille aux Nations Unies pour sauver le traité contre la pollution plastique
Mercredi 13 août 2025, dans l'enceinte des Nations Unies, à Genève. Dans l'après-midi, peu après l'annonce du projet de traité a minima sur le plastique ressortant de dix jours de négociations, des activistes crient leur déception. alors que les délégations de près de cent quatre-vingts États rejoignent l'assemblée plénière.
Break Free From Plastic/Trixie Guerrero
En bref:
Ce jeudi au petit matin, il a entassé davantage de déchets sur la statue de la place des Nations. Son œuvre accueille depuis le 4 août, les quelque 1900 délégués, activistes, lobbyistes, observateurs, conseillers et journalistes entourant les négociations de la dernière chance sur un traité capable d'imposer, à l'échelle planétaire, une réduction drastique de la pollution plastique .
Un accord devenu plus incertain au fil des jours. «Alors que cette installation alerte sur les effets des plastiques sur la santé humaine, le traité a minima qui est sorti mercredi des discussions fait l'impasse sur les dispositions touchant aux additifs chimiques et aux questions sanitaires», s'insurge l'artiste Benjamin Von Wong. Un texte qui suscite un tollé
Ramassée sur une dizaine de pages, cette nouvelle mouture , proposée par le chef d'orchestre de négociations était censée répondre à l'enlisement de débats sur un projet de traité alourdi par des centaines d'amendements. Elle en aura surtout entériné le blocage, ce texte étant jugé inacceptable par des dizaines de pays – dont la Suisse.
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Disparue, la mesure phare exigée à la sortie du sommet de Nice sur la protection des océans, en juin dernier: une limitation imposée, au niveau mondial, des quantités de nouveaux plastiques vierges produits – à commencer par ceux destinés aux emballages. Le texte se bornait à suggérer que «chaque pays devrait prendre les mesures, selon ses possibilités, pour gérer, réduire ou ne pas permettre la fabrication de produits plastiques ayant de fortes chances de finir dans l'environnement».
Levée de boucliers immédiate de l'Union européenne, qui a martelé qu'un accord «faible et figé ne sera utile à personne». Joëlle Hérin, l'une des membres de la délégation de Greenpeace, jugeait jeudi matin que «ce texte trahi le mandat même donné au comité de négociation intergouvernemental». Les lobbys bloquent tout
Des considérations qui viennent se fracasser sur une autre réalité, économique, brandie par plus de 230 lobbyistes dépêchés à Genève . Exemple, avec la Chambre africaine de l'énergie qui appelait, mercredi encore, les pays du Continent à rejeter ce traité.
Cette voix du secteur pétrolier les «exhorte à donner la priorité à leurs besoins énergétiques et industriels plutôt qu'à des programmes environnementaux externes qui ne correspondent pas aux priorités de développement de l'Afrique». Avant de citer les usines pétrochimiques prévues au Sénégal dans le sillage du démarrage du champ pétrolier Sangomar, mais aussi «l'ambitieux projet de parc pétrochimique du Ghana qui serait gravement affecté», ceux déployés par la Tanzanie ou les efforts de l'Angola pour «diversifier son économie». Les heures cruciales
Jeudi, les délégations ont tenté toute la journée de sauver ce qui pouvait l'être des cinq précédentes conférences sur le plastique. En tentant de s'entendre sur une version de nouveau remaniée du projet de traité.
La Suisse appelait à ce que le texte soit recentré sur une amélioration de la production de plastiques – sans objectif de réduction – mais aussi une diminution, ou au moins une surveillance, des composants problématiques ainsi qu'un mécanisme de financement pour les pays en développement. Présent à Genève, le conseiller fédéral Albert Rösti estimait en milieu de journée, auprès de l'agence ATS, qu'une absence de résultats serait «inacceptable».
Des voix commençaient à s'élever pour rompre avec la mécanique des négociations et en appeler aux ministres arrivés à Genève depuis mardi de négocier entre eux. «Pendant plus de deux ans, les négociations sont enlisées dans des impasses procédurales et des manœuvres tactiques, les ministres présents doivent servir les citoyens qui leur ont fait confiance pour agir», appelait en milieu de journée Joelle Hérin, l'experte de Greenpeace Suisse.
Leur implication dépend de chaque pays. «Depuis mercredi soir, la porte a été ouverte à d'autres discussions sur le texte du traité, limitées aux chefs délégation accompagnés d'une autre personne – sans que l'on sache s'il s'agit de leur ministre de tutelle», décrivait jeudi soir Laurianne Trimoulla, porte-parole de la Fondation Gallifrey alors que ces séances s'achevaient pour céder la place à une assemblée plénière maintes fois décalée. Des retards qui dessinaient une très longue soirée de négociation.
Ce jeudi devant l'entrée des Nations Unies à Genève, l'artiste Benjamin Von Wong a entassé davantage de déchets sur la statue. «Alors que cette installation alerte sur les effets des plastiques sur la santé humaine, le traité a minima qui est sorti mercredi des discussions fait l'impasse sur les dispositions touchant aux additifs chimiques et aux questions sanitaires», s'insurge celui qui suit en continue ces négociations de la dernière chance.
Benjamin Von Wong
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Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos
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