logo
Qui se cache derrière « Bloquons tout », l'appel à la mobilisation du 10 septembre contre François Bayrou ?

Qui se cache derrière « Bloquons tout », l'appel à la mobilisation du 10 septembre contre François Bayrou ?

POLITIQUE - Mais qui donc veut bloquer la France le 10 septembre ? Depuis les propositions explosives de François Bayrou sur le budget 2026, la mobilisation se met en place. Si les syndicats ont lancé leur propre pétition pour dire « non », un autre mouvement plus nébuleux a pris place sur les réseaux sociaux.
Il fleurit sous les hashtags « bloquons tou t » et « mobilisation du 10 septembre », et intime aux Français de marquer le coup le 10 septembre : pas de télévision, pas d'achat, pas de travail dans une sorte de « c onfinement sans virus ». Sur le papier pas d'affiliation politique ou syndicale, mais un mort d'ordre : s'opposer aux sacrifices demandés aux travailleurs et « reprendre [le] pouvoir par la protestation pacifique et la solidarité », « pour une société qui protège, qui soigne, qui éduque ».
Comme l'ont repéré nos confrères de CheckNews, le mot d'ordre est d'abord apparu sur le compte TikTok Les Essentiels, lequel prône pêle-mêle sur son site le Frexit, la création d'un revenu des seniors avec diverses propositions économiques, la destitution d'Emmanuel Macron, ou encore l'interdiction des loges maçonniques aux élus ou aux préfets.
Sur ce dernier point, un article se fait le relai du travail d'un juriste qui a fait des frans-maçons une véritable obession, et dont le compte TikTok partage par ailleurs des vidéos pro-russes ou, au choix, accusant des personnalités politiques de faire partie des « élites pédocriminelles ». Soit le tissu classique d'élucubrations conspirationnistes.
Les anciens gilets jaunes, des relais puisssants
Sur Les Essentiels, la photo qui s'affiche à côté du nom des articles permet d'identifier un certain Julien M, lequel apparaît également comme le concepteur du site. La page Facebook d'Essentiels relaie évidemment les appels du 10 septembre, mais aussi des écrits douteux sur le suicide du député LR Olivier Marleix, tout comme des posts ou des vidéos d'éminentes figures des Gilets Jaunes.
Ce n'est donc pas une surprise si, dans la foulée, le 10 septembre est apparu sur les pages de ceux qui se sont mobilisés massivement en 2019. Jérôme Rodrigues bien sûr, mais aussi Anaïs Albertini, comme le relève à nouveau Libération. Depuis, des comptes s'affichant proches du RN, de Reconquête, ou de la France insoumise se sont joints au mouvement. Mais également des pages antivax comme « Le convoi de la liberté », ou encore des syndicalistes comme Céline Verzeletti de la CGT, qui partagent l'appel à faire barrage à François Bayrou et son budget. Quant à Maxime Nicolle, alias « Fly Rider », il semble regarder ce mouvement avec une forme de perxplexité, comme il l'explique sur sa page Facebook.
Pour l'instant, aucun parti ni organisation de travailleurs n'a souhaité officiellement s'inscrire dans le mouvement, dans une méfiance qui n'est pas sans rappeler celle qui avait accompagné les prémices de la mobilisation des gilets jaunes, objet protéiforme difficilement saisissable par le politique. Hasard (ou non) du calendrier, le 19 juillet un site internet et un compte X dédiés à la mobilisation ont été mis en ligne. Or, dès le lendemain, on observe une montée en puissance des termes « gilets jaunes » sur les réseaux sociaux, comme le montre l'infographie issue des données de Visibrain ci-dessous. De quoi illustrer des réseaux et relais qui, six ans après le mouvement, fonctionnent toujours.
Un étrange site internet
Alors, qui se cache derrière ce site qui appelle aussi à la désobéissance civile tout en évoquant des situations de détresse économique bien réelles ? Un individu se présentant comme salarié d'Enedis a répondu à des questions de Libération et de L'Humanité, évoquant une vingtaine de personnes derrière l'initiative. Les deux médias étaient passés par le formulaire officiel du site, mais rapidement ce dernier a assuré que l'intercoluteur en question n'était pas légitime et qu'il s'agissait d'un piratage.
Aucun nom n'apparaît sur la plateforme, néanmoins quelques indices permettent d'en savoir un peu plus. Tout d'abord une page du site met en avant un tweet du compte X « Au bon touite français », connu pour relayer des idées prorusses et eurosceptiques, des fake news complotistes, à l'image l'intox transphobe visant Brigitte Macron. Pourquoi ce tweet plutôt que les milliers d'autres, et dont le sujet est très éloigné de la copie budgétaire de François Bayrou ? Mystère.
Le site invite par ailleurs à le suivre sur l'ensemble des réseaux sociaux mais renvoie vers un groupe Telegram. Le HuffPost est allé faire un tour sur ce canal qui rassemble désormais plusieurs milliers de personnes et propose de s'organiser à divers endroits de France. Les membres s'y écharpent notamment sur l'orientation politique du mouvement, untel évoque « l'État profond », quand d'autres assurent ne pas vouloir « de nazis » dans l'aventure.
Un administrateur de « gauche », mais...
Dans ce brouhaha numérique, un administrateur revient : Maxime Mayoral. Contacté par franceinfo, cet ancien gilet jaune et candidat aux législatives sous la bannière « l'Écologie autrement », l'assure : il est « de gauche » et se dit issu d'une famille de syndicalistes. Sa page Facebook mêle opposition au gouvernement et défense de Gaza, entre autres publications plus douteuses. Car le nom de Maxime Mayoral apparaît également dans les sphères covidosceptique et assimilées.
On retrouve ainsi le même Maxime Mayoral derrière la page facebook « Résistance et liberté ». Cette association figure parmi les partenaires d'une conférence à Paris sur le thème « Santé et humanité ». Parmi les invités, un certain Nicolas Dupont-Aignant, ancien allié de Marine Le Pen devenu agitateur complotiste. Mais aussi Jean-Marc Sabatier, épinglé par Marianne parmi les « chercheurs du CNRS en roue libre ». La raison ? Son rôle important au sein des sphères de désinformation sur la vaccination.
L'événement a également été co-organisé par l'association antivax « Coalition européenne ». Dans les membres fondateurs, figure toujours ce même Maxime Mayoral. On trouve en revanche dans les « sites partenaires » de la coalition TV ADP, la télé « libre » de « l'alliance des peuples ». Un média qui donne notamment la parole à Jean Michel Vernochet, journaliste et essayiste d'extrême droite ayant collaboré avec Rivarol ou pour le site antisémite d'Alain Soral, « Égalité et Réconciliation ». Une certaine idée du peuple, effectivement.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Montargis : les croisières fluviales de la Venise du Gâtinais ont la cote
Montargis : les croisières fluviales de la Venise du Gâtinais ont la cote

Le Parisien

time20 minutes ago

  • Le Parisien

Montargis : les croisières fluviales de la Venise du Gâtinais ont la cote

« C'était génial ! » Sylvie, Montargoise de 49 ans, débarque conquise de la croisière de deux heures qu'elle s'est offerte. « Je voyais passer le bateau depuis mon domicile. Et, je me suis dit pourquoi pas faire la croisière ! Je ne regrette pas car, du bateau, on voit vraiment la ville autrement », assure-t-elle. Une réaction qui donne le sourire à Doriane Robert, chargée de communication de l'Office de tourisme de Montargis (Loiret). « Depuis le 5 avril, le succès ne se dément pas ! L'an dernier, nous avions testé la formule. Cette année, nous proposons une saison complète jusqu'à la fin du mois d'octobre. Plus de 5 000 billets ont déjà été vendus » annonce-t-elle. À lire aussi Montargis : un nouveau port de plaisance pour dynamiser le tourisme fluvial Le public est varié : des groupes venus de toute la France, mais aussi des étrangers, pour lesquels les commentaires du guide remis avant le départ ont été traduits. « Un sacré patrimoine » « Depuis juin 2023, pour mon mari et moi, Montargis était synonyme de commerces pillés et de ville meurtrie. Mais grâce à cette croisière, on a découvert une ville très touristique et un sacré patrimoine », commente Annick, venue avec son mari du Morbihan. Le Zia (prénom de la petite fille des anciens propriétaires), vedette panoramique qui appartient à l'agglomération montargoise, peut transporter lors de chaque trajet une cinquantaine de passagers. Si la croisière le long du canal de Briare dure deux heures, il est aussi possible de privatiser le bateau (pas plus de 40 personnes) jusqu'à six heures. Il faut compter pour cela entre 450 et 1 050 euros. « La Venise du Gâtinais sans bateau, c'était quand même dommage. Désormais, cela reprend tout son sens, avec nos 132 ponts et passerelles sur toute l'agglomération », argumente Doriane Robert. Durant la balade, une guide présente les différents ponts et écluses, et raconte l'histoire du canal et de la ville.

Incendie dans l'Aude : «La progression du feu s'est ralentie» après une nuit plus fraîche
Incendie dans l'Aude : «La progression du feu s'est ralentie» après une nuit plus fraîche

Le Figaro

timean hour ago

  • Le Figaro

Incendie dans l'Aude : «La progression du feu s'est ralentie» après une nuit plus fraîche

LE POINT SUR LA SITUATION - Alors qu'une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de l'incendie qui s'est déclenché mardi dans le massif des Corbières, l'origine du feu «a été déterminée», a annoncé François-Noël Buffet, ministre délégué au ministère de l'Intérieur. Le massif des Corbières continue de brûler ce jeudi 7 août même si «la progression du feu s'est ralentie» grâce aux «conditions favorables» de la nuit, a indiqué jeudi dans la matinée la préfecture de l'Aude dans un communiqué. Plus de 2100 sapeurs-pompiers sont encore mobilisés sur le terrain où 16.000 hectares ont été parcourus par les flammes et les largages se multiplient pour tenter de fixer le feu. Une femme de 65 ans est décédée mardi soir et 13 personnes ont été blessées, pompiers et civils confondus. Le Figaro fait le point sur la situation dans l'Aude, au troisième jour de l'incendie qui s'est déclaré mardi vers 16 heures. «La progression du feu s'est ralentie», indique la préfecture «La progression du feu s'est ralentie», a annoncé la préfecture de l'Aude dans un point publié ce jeudi matin, grâce aux «conditions favorables» de la nuit : «absence de vent et abaissement des températures». Il est toutefois toujours demandé à la population de rester confinée, sauf ordre d'évacuation. Les personnes ayant déjà quitté leur domicile ne sont toujours pas invitées à le regagner. Publicité Les pompiers espèrent «fixer le feu dans la journée» Le colonel Christophe Magny, chef de corps des pompiers de l'Aude, a déclaré espérer fixer le feu dans la journée. «On va tout mettre en œuvre pour fixer le feu aujourd'hui avant que le vent ne tourne cet après-midi», a-t-il avancé jeudi matin sur BFMTV. Ce jeudi, le vent a en effet changé de sens : il souffle désormais du sud-est vers le nord-ouest. Une entrée d'air maritime apporte donc de l'humidité dans l'atmosphère. «C'est une chance pour nos sapeurs-pompiers», a salué François-Noël Buffet, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur auprès de BFMTV. Toutefois, le colonel Christophe Magny a précisé que «90 km de lisière sont toujours actifs» et «souvent inaccessibles dans des zones avec une végétation dense et un relief important». «On est dans un feu d'ampleur, 90 km de lisière ce n'est pas rien», a-t-il insisté. «L'origine du sinistre a été déterminée» Alors qu'une enquête a été ouverte mercredi pour déterminer l'origine de l'incendie qui s'est déclenché mardi dans le massif des Corbières, l'origine du feu «a été déterminée», a annoncé François-Noël Buffet, ministre délégué au ministère de l'Intérieur, au micro de BFMTV. «Les professionnels sont en train d'analyser ce qu'il s'est passé. Il reste à déterminer si cela a été de caractère volontaire ou involontaire», a-t-il développé, sans donner plus de détails. Le ministre délégué a par ailleurs dénoncé «des comportements négligents», sous-entendant la piste d'un départ de feu d'origine humaine. Pour rappel, 9 départs de feux sur 10 sont d'origine humaine. Publicité Plus de 2100 pompiers encore mobilisés Plus de 2100 sapeurs-pompiers sont toujours mobilisés dans l'Aude pour lutter contre les flammes, équipés de 500 véhicules et avec le soutien de la gendarmerie et l'armée, indique la préfecture. 130 largages ont été réalisés mercredi, dont 55 par canadairs, 35 par Dash et 40 par hélicoptère. De nouveaux largages sont prévus ce jeudi. À lire aussi L'incendie de l'Aude est-il le plus important de l'histoire en France ? Une personne décédée, 13 blessés, 36 habitations impactées Le bilan humain s'élève toujours à un décès - une femme de 65 ans qui a refusé de quitter son domicile menacé par les flammes -, 2 blessés civils dont un en urgence absolue et 11 blessés parmi les pompiers, dont un en urgence absolue. Trois personnes sont par ailleurs signalées absentes par leurs proches. Et sur le plan matériel, 36 habitations ont été brûlées ou impactées par les flammes, une quarantaine de véhicules calcinés. «1900 foyers sont toujours sans électricité», a précisé François-Noël Buffet. Pour venir en aide à la population déplacée, 17 centres d'hébergement provisoire ont été mis en place sur 17 communes dans la nuit de mercredi à jeudi, atteignant une capacité d'accueil de 1759 personnes. Une cellule d'urgence médico-psychologique (CUMP) comptant 15 professionnels a également été mise en place à l'Arena de Narbonne pour accueillir et prendre en charge les victimes choquées ou traumatisées en raison de l'événement.

Corps égorgé et éviscéré près d'Amiens : le suspect présenté à un juge d'instruction
Corps égorgé et éviscéré près d'Amiens : le suspect présenté à un juge d'instruction

Le Parisien

timean hour ago

  • Le Parisien

Corps égorgé et éviscéré près d'Amiens : le suspect présenté à un juge d'instruction

L'homme de 27 ans arrêté mardi par la police judiciaire d'Amiens, dans le cadre de l'enquête sur le meurtre d'un homme de 32 ans retrouvé égorgé et éviscéré dans un parc de la périphérie d'Amiens, lundi 4 août, a été présenté ce jeudi matin à un juge d'instruction, en vue d'une probable mise en examen. VidéoUn cadavre égorgé et éviscéré découvert dans la Somme Le suspect, au cours d'une garde à vue qui a duré 48 heures, avait d'abord gardé le silence, avant de passer aux aveux. Il est soupçonné d'être l'auteur du déchaînement de violence à l'arme blanche, qui a coûté la vie à Steeven G., 32 ans, dans le parc du Pré du Moulin, à Pont-de-Metz, dans la périphérie d'Amiens (Somme). La victime et le suspect vivaient dans le même quartier Selon un communiqué du parquet d'Amiens diffusé mercredi, le suspect a précisé « ne pas connaître la victime ». Tous les deux vivaient cependant dans le même quartier du Petit-Saint-Jean, qui jouxte le parc en bordure d'un ruisseau envahi de végétation. Selon nos informations, Steeven G. fréquentait régulièrement ces sentiers noyés dans la verdure, le soir, comme d'autres habitués qui viennent s'y promener ou passer le temps aux beaux jours, sur les bancs et tables de pique-nique aménagés près de deux terrains de tennis. Une rencontre fortuite est-elle à l'origine de ce déchaînement de violence ? [2/4] Cécile Vallin, les secrets d'une disparition Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles. Écouter Le corps de la victime, atrocement supplicié, avait été retrouvé lundi matin vers 7 heures par une femme qui promenait son chien au Pré du Moulin. Le corps, éviscéré et égorgé, gisait à terre près d'une table de pique-nique et d'une aire de jeux pour les tout-petits. Les policiers primo-intervenants ont d'abord cru à une possible mise en scène du corps, retrouvé dans une position étonnante, les bras levés au-dessus de la tête. Une hypothèse ensuite infirmée par le parquet d'Amiens. Rien ne laisse penser à un règlement de compte Le mobile du crime reste encore mystérieux. Rien ne vient accréditer l'hypothèse d'un règlement de compte entre les deux hommes. La victime, un homme sans emploi connu, selon le voisinage, vivait au Petit-Saint-Jean avec sa famille sans faire parler de lui. Le suspect arrêté mardi matin par les enquêteurs de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) est « inconnu des services de police et de justice ». L'état psychique du mis en cause au moment des faits reste à éclaircir, de même que les circonstances de sa rencontre avec la victime.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store