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L'avancée russe en Ukraine, un « effet d'aubaine » à 48h de la rencontre Trump-Poutine

L'avancée russe en Ukraine, un « effet d'aubaine » à 48h de la rencontre Trump-Poutine

UKRAINE - À 48 heures du sommet entre Donald Trump Vladimir Poutine, censé conduire à la paix, faut-il craindre une percée russe majeure en Ukraine ? Le Kremlin a revendiqué ce mercredi 13 août la prise de deux nouvelles localités de la région de Donetsk, à l'est de l'Ukraine : Nykanorivka et Souvorové.
Avant ça, mardi 12 août, Kiev avait reconnu l'avancée de troupes russes non loin de là, dans la zone de Pokrovsk, une ville minière de la région de Donetsk considérée comme l'épicentre des combats dans cette partie du territoire.
Selon les données de l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), entre le 11 et le 12 août, la Russie a réalisé sa plus grande avancée en 24 heures depuis plus d'un an. Habituellement, « les Russes progressent en moyenne de quelques centaines de mètres par jour », note Ulrich Bounat, géopolitologue spécialiste de la guerre en Ukraine, interrogé par le HuffPost. Ici, il est question d'une dizaine de kilomètres en une journée. « C'est colossal », assure l'expert. « Cela illustre la position de faiblesse dans laquelle se trouve l'Ukraine en ce moment, avec un manque terrible d'hommes sur le terrain », poursuit-il.
Pour l'heure, les contours de l'opération n'ont pas été détaillés par les autorités russes, rendant impossible de savoir si on assiste à un véritable recul du front ukrainien. « On ne sait pas combien d'hommes ont réussi à franchir les lignes, ni comment ils sont équipés », explique Ulrich Bounat, selon qui il est d'ailleurs « relativement inhabituel pour la Russie » de communiquer de façon aussi laconique sur ce type d'avancée.
Zone hautement stratégique
On sait en revanche que la zone ciblée est hautement stratégique. La brèche formée le 12 août par la Russie « se situe entre deux des dernières plateformes de l'Ukraine dans la région : Pokrovsk et Kostlantynivka. Cette avancée pourrait donc permettre à la Russie d'achever l'encerclement de ces deux localités et de les isoler davantage », décrypte le chercheur.
Avec cette opération, il est également « possible que les forces russes aient atteint la route qui relie Dobropillia à Kramastorsk, l'un des principaux hubs logistiques » de l'armée ukrainienne, avertit Ulrich Bounat. « Au-delà de son intérêt logistique, cette route a aussi été pensée par l'Ukraine comme une deuxième ligne de front, une sorte de ligne de repli, particulièrement protégée. Si les Russes l'atteignent, cela peut déséquilibrer tout le dispositif défensif » ukrainien, estime le spécialiste.
Le moment choisi pour mener cette offensive est lui aussi lourd de sens. Vendredi 15 août, Donald Trump et Vladimir Poutine doivent se rencontrer en Alaska afin d'échanger sur la fin de la guerre en Ukraine, initiée par l'offensive russe en 2022. Une discussion qui se fera sans les alliés européens, et sans l'Ukraine, malgré les demandes répétées du président ukrainien Volodymyr Zelensky d'avoir un siège à la table des négociations.
« Montrer au monde que son armée est inarrêtable »
Si la concomitance entre l'approche de négociations de paix et l'accélération de l'avancée russe le front peut paraître contradictoire, c'est en réalité une situation prévisible. « Il y a un effet d'aubaine. Avant des négociations pour un cessez-le-feu, les deux protagonistes ont tout intérêt à montrer qu'ils maîtrisent la situation sur le terrain », explique Ulrich Bounat. « Pour Vladimir Poutine, c'est une façon de montrer au monde et à Donald Trump que son armée est inarrêtable et que si l'Occident veut un cessez-le-feu, il va falloir faire un maximum de concessions », continue l'expert.
En outre, mettre la main sur de nouveaux territoires avant un éventuel cessez-le-feu présente un intérêt certain pour la Russie puisqu'il y a « la conviction profonde que tous les territoires conquis resteront du côté russe », pointe Ulrich Bounat. Une prétention à laquelle l'Ukraine s'est toujours opposée.
, a réagi le président Zelensky ce mercredi lors d'un point presse. , a-t-il ajouté.
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