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À Madrid, une décision historique pour « protéger » les habitants du surtourisme

À Madrid, une décision historique pour « protéger » les habitants du surtourisme

ESPAGNE - Après Palma de Majorque, où les habitants sont descendus protester dans les rues contre le surtourisme, ou Ibiza, qui a limité le nombre de véhicules pendant l'été, c'est au tour de Madrid d'agir. La capitale espagnole a porté sa pierre à l'édifice après une décision « historique » d'un tribunal d'ordonner la fermeture de dix appartements en location touristique, situés dans un même immeuble.
C'est à la suite de la plainte d'une famille que ce tribunal madrilène a décidé qu'il y avait des limites au droit à la propriété. « C'est un jugement pionnier, a affirmé l'avocat de la famille cité par El Pais et repéré par Le Parisien. Ce n'est pas la mairie qui a demandé la fermeture des appartements, mais une simple famille. »
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Comme le précise le média espagnol, cette décision n'est pas liée à une infraction. Les logements étaient aux normes et avaient légalement le droit d'exister. Mais les nuisances qu'engendraient leurs locataires éphémères ont eu raison des occupants de l'un des rares appartements habités en permanence. Le tribunal a pointé du doigt une atteinte au « droit à l'intimité et à la vie privée ».
« Graves problèmes de santé »
La famille concernée habite dans cet immeuble depuis quatre ans, subissant nuisances sonores et insalubrité de la part des touristes de passage. El Pais évoque les fêtes bruyantes organisées la nuit par des locataires ivres et les chariots de ménage dans les couloirs, quand ceux-ci ne sont pas le théâtre d'ébats sexuels.
Les conséquences morales sur la famille ont été telles que la mère en a perdu son emploi. Le jugement évoque de « graves problèmes de santé » liés à cette accumulation de faits. Malgré les interventions de police et les amendes salées, la situation est restée inchangée jusqu'à ce que la plainte soit déposée.
Comme le souligne Le Parisien en citant le média espagnol, le tribunal a ainsi ordonné la fin des locations touristiques et « l'interdiction de développer à l'avenir cette activité » dans l'immeuble. Quant aux quatre entreprises responsables de la gestion des locations, elles ont été condamnées à indemniser la famille : 37 000 euros, dont 9 833 euros pour chacun des deux enfants.
En mai, le gouvernement espagnol avait demandé à Airbnb de retirer plus de 65 000 annonces d'hébergement touristique de sa plateforme, estimant qu'elles violaient la loi sur la publicité de ce type de logement. Le gouvernement a déclaré que les locations de courte durée de la plateforme aggravent la crise du logement en Espagne, alors que le pays accueille un nombre record de touristes.
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Ce mercredi soir, Nassim S., 34 ans, ne menacera plus sa voisine, ni les enfants de celle-ci, puisqu'il dormira en prison. Cet habitant du quartier Argentine de Beauvais ( Oise ) a été reconnu coupable de « menaces de mort en récidive. » Il a été condamné par le tribunal correctionnel de Beauvais à 18 mois de prison ferme avec maintien en détention. Une sentence qu'il n'a pas acceptée puisqu'il a quitté la salle d'audience en vociférant et en hurlant au tribunal qui venait de le condamner : « c'est de l'abus de pouvoir, c'est du fascisme », a lancé l'homme qui était jugé pour un conflit de voisinage . Nassim S. réside chez sa mère dans un appartement situé en dessous de celui d'une mère de famille. Depuis deux semaines, les insultes pleuvent envers les voisins mais ce dimanche 27 juillet, un cap a été franchi lorsque Nassim S. a menacé les enfants, âgés de 9 et 12 ans. « Je vais te tuer toi et toute ta famille ! » À la barre, le prévenu se montre moins vindicatif. « Ce sont eux qui m'ont provoqué, affirme le prévenu. Moi, je suis dans mon coin, je prends sur moi mais quand il y a trop de bruit, ça suffit. » Ce conflit ne date pas d'hier puisqu'il a débuté en 2023. « Un matin, il a été tellement menaçant que j'ai préféré rester à la maison et ne pas envoyer mes enfants à l'école, se rappelle la victime. J'ai peur qu'il m'attrape, qu'il devienne violent avec moi ou mes enfants. » Avec 36 condamnations à son actif, dont 11, déjà, pour menace de mort, Nassim S. est bien connu de la justice. « Comment expliquer toutes ces violences ? », interroge le président. « C'est vrai, j'ai un casier chargé, reconnaît-il. Quand on ne me connaît pas, on pourrait penser que je suis fou mais je suis juste énervé de la vie. » Un psychologue a décrit le prévenu comme un être « impulsif, agressif, irritable, ayant peu d'affect et une grande tendance manipulatoire. » À la barre, la victime a reconnu une période d'accalmie. Et pour cause, Nassim S. a été incarcéré jusqu'en février dernier. « Vous n'aviez pas le droit d'être dans cet immeuble, lui rappelle alors le procureur. Vous y étiez interdit de séjour puisque c'est votre maman qui était la victime de vos dernières menaces de mort en 2023 ! » Une mesure d'éloignement dont le prévenu n'assure avoir aucun souvenir. Dans ses réquisitions, le procureur a rappelé les auditions « accablantes » des enfants de la victime. « La situation que vit madame est intolérable, souligne-t-il. Une enquête de voisinage a été menée et elle a démontré qu'il n'y avait aucun souci avec cette famille. »

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