
À Genève, les «home-jackings» augmentent au détriment des gros braquages
Genève a connu treize brigandages en 2024, un record.
Getty Images
En bref:
«C'est d'une violence inouïe. On en ressort lessivé, cassé.» À Genève, le nombre de home-jackings – un cambriolage commis lorsque les habitants se trouvent chez eux – n'a jamais été aussi haut depuis quatre ans. Victor* en a fait les frais il y a deux semaines. La «Tribune de Genève» a recueilli son témoignage.
Fin juin, la canicule assomme Genève. Dans sa maison, située sur la Rive gauche, Victor, 72 ans, dort la fenêtre ouverte. Il est 22 h 30 lorsque quatre individus grimpent au balcon en s'aidant de la gouttière, se hissent sur la balustrade et pénètrent dans sa chambre. Ils arrachent la moustiquaire, ce qui réveille le locataire. Gantés et encagoulés
Celui-ci tombe nez à nez avec des individus habillés en «militaires», plutôt «costauds», gantés, vêtus d'un bonnet, d'une lampe frontale et d'une cagoule intégrale. Ils s'approchent de Victor et lui interdisent de bouger, en lui appuyant un objet sur la tête, probablement une matraque. Ils portent aussi des tasers.
Le locataire ne pouvait de toute façon pas se défendre: Victor souffre d'un handicap. À la suite d'un AVC, qui l'a cloué dans un fauteuil roulant durant plusieurs années, l'homme est aujourd'hui hémiplégique. Privé de l'usage de sa main gauche, il marche avec une canne. Alors qu'un agresseur reste à ses côtés pendant que les autres fouillent, il lui est impossible d'appuyer sur l'alarme agression, située à quinze centimètres de son lit.
Les brigands sont équipés de talkies-walkies pour communiquer entre eux. «Ils m'ont répété plusieurs fois les mêmes questions, en me demandant où était ma Rolex, puis où était mon coffre-fort, raconte Victor avec émotion. Comme ils ne comprenaient pas ma réponse, ils ont dit qu'ils allaient me mutiler. Ils ont fini par trouver le coffre. Après plusieurs tentatives pour l'ouvrir, ils ont pris ce qui s'y trouvait et cela a détendu l'atmosphère.» Des coups pour mettre la pression
Mais les assaillants ne s'arrêtent pas là. Ils demandent à Victor où se trouve le deuxième coffre, qui n'existe pas. «Ils ont alors commencé à me donner des petits coups de matraque à répétition, pour me mettre la pression, à demander où étaient les bijoux de ma femme, qu'ils ont aperçue sur une photo, tout en l'insultant.»
Une fois l'opération terminée, les malfaiteurs répandent tout ce qu'ils trouvent dans le logement pour couvrir leurs traces et perturber l'odorat des chiens de police. De l'eau de Javel, de la crème à raser, du rince-dents, du gel douche, de l'insecticide. Ils brisent le téléphone de la victime et le jettent dans les toilettes.
Ils s'enfuient par où ils sont arrivés, et rejoignent de potentiels complices garés sur un chemin attenant, raconte Victor. Celui-ci, sommé de se couvrir les yeux le temps que ses agresseurs détalent, attend un peu puis appuie sur le bouton agression. Plusieurs agents de sécurité débarquent accompagnés de chiens, puis la police . L'homme dépose une plainte au petit matin.
Il se confie: «J'ai essayé de les attendrir, de leur dire que j'étais handicapé. Ils m'ont répondu que j'allais mourir, ils ont menacé mes proches. Ils étaient organisés, professionnels.» Par chance, les voleurs ne se sont pas attaqués à sa fille, qui vit dans un appartement au rez de la maison.
Selon lui, il y aurait eu d'autres victimes, dont certaines auraient été blessées. Contacté, le Ministère public ne confirme pas. Ce qui est sûr, c'est que Victor se dit «meurtri émotionnellement» et ne comprend pas pourquoi le commando s'est attaqué à lui. «Je n'ai aucun signe extérieur de richesse, pas de piscine, pas de bateau, je roule dans une simple voiture. Ma maison est invisible depuis la route, ils ont donc dû faire du repérage, peut-être avec des drones.» Un phénomène en hausse
Le cas de Victor n'est hélas pas isolé. Le nombre de brigandages chez les particuliers est en hausse depuis quatre ans. L'an passé, la police dénombrait 13 cas, un record. Cette année 2025 flirte avec les mêmes chiffres. Le phénomène des home-jackings a pris de l'ampleur, au détriment des braquages de banques, de bureaux de change ou de commerces de luxe.
Ceux-ci étaient particulièrement nombreux durant les années 2000 à 2015, commis notamment par le gang des Pink Panthers. Mais ces «coups» sont devenus trop risqués pour les braqueurs.
«Depuis plusieurs années, on constate que les établissements bancaires de la place ainsi que les grandes bijouteries ont fortement augmenté leur niveau de sécurité, indique la lieutenante Aline Dard, porte-parole de la police. Ces mesures ont permis de dissuader la partie adverse de s'y attaquer. Pour cette raison, les cas sont en diminution, probablement en défaveur des victimes de home-jackings .»
Les auteurs ciblent généralement des logements présentant des valeurs ou des signes de richesse, mais pas seulement. Ils visent aussi des personnes précises, en scrutant leur vie sur les réseaux sociaux. Problème: certaines exposent leurs valeurs et leur train de vie luxueux. «Les brigands sont attentifs à ces signes extérieurs de richesse et entreprennent de dérober les biens de valeur directement au domicile des victimes. Cela peut donc être des maisons, comme des appartements.» Mesures à prendre
Pour s'en prémunir, des mesures de précaution existent, comme l'installation d'une alarme ou de caméras. Mais celles-ci ne permettront pas forcément d'éviter l'agression, certains malfrats parvenant à trouver une faille, comme une fenêtre ouverte ou une porte non verrouillée.
Ces équipements ne sont toutefois pas inutiles: les images des caméras permettront d'aider les policiers lors de l'enquête, et l'alarme fera déguerpir plus rapidement les auteurs. À condition qu'elles soient aussi enclenchées quand les habitants sont chez eux. Or souvent, ce n'est pas le cas et les voleurs en profitent, constate la police. Qui précise qu'il existe des alarmes que l'on enclenche durant la nuit, en présence des locataires, et aussi des systèmes d'alerte agression reliés à une centrale, comme celle installée chez Victor.
Reste que certains bandits s'en prennent encore à des établissements publics ou à des commerces, malgré les risques. En avril, quatre individus ont été interpellés par la police vaudoise après le braquage d'un hôtel situé à Chavannes-de-Bogis. Le quatuor avait notamment ligoté et frappé le réceptionniste. En novembre 2024, un homme armé avait attaqué la bijouterie Christ située dans le centre commercial de Meyrin avant de prendre la fuite.
*Prénom connu de la rédaction De lourdes séquelles
Subir un home-jacking peut être dévastateur pour les victimes. Le fait que l'agression survienne à son domicile – un lieu où l'on est censé se sentir en sécurité – est particulièrement déstabilisant. «Les gens le vivent comme un viol de leur espace intime, explique le docteur Emmanuel Escard, médecin adjoint à l'Unité interdisciplinaire de médecine et prévention de la violence des HUG. C'est encore plus fort s'il y a eu des violences physiques ou sexuelles.»
L'autre particularité des home-jackings , c'est que les victimes sont systématiquement réexposées au lieu de l'agression à chaque fois qu'elles rentrent chez elles, ce qui est un facteur aggravant. «Cela peut donc avoir des conséquences sur le couple et la famille, poursuit le Dr Escard. La maison tout entière devient suspecte, on s'y sent en insécurité.» Conséquence: certaines victimes ne peuvent tout simplement pas retourner dans les pièces où a eu lieu l'agression. Un déménagement est parfois nécessaire, un certificat peut être établi par un médecin pour faciliter l'accès à un nouveau logement.
Si les personnes sont atteintes dans leur santé ou sont impotentes, les dommages sont encore plus lourds. Ce qui peut, parfois, précipiter le départ en EMS pour les plus âgées. Dans tous les cas, une aide psychologique est préconisée le plus rapidement après les faits pour éviter ou limiter le développement d'un trouble de stress post-traumatique.
Les séquelles de telles attaques ont été relatées lors d'un récent procès à Genève. Un octogénaire victime d'un très violent home-jacking , organisé par cinq individus, avait raconté aux juges que son épouse, très marquée, ne sortait plus de sa maison depuis l'agression. La sécurité avant tout
Un home-jacking est une intrusion violente dans un domicile occupé, souvent avec menaces ou armes. C'est un brigandage, contrairement au cambriolage qui se déroule dans un logement vide. Que faire si un intrus débarque chez soi? «Si vous êtes confronté à une telle situation, votre sécurité est la priorité, indique Aline Dard. Il faut tenter de garder son calme autant que possible, d'éviter les gestes brusques et de rester lucide.»
Mieux vaut accepter les exigences des malfrats et faire ce qui est demandé sans résistance. Ne pas cacher ses valeurs, fuir ou crier. Encore moins s'interposer, «mais plutôt observer et de tenter de retenir les détails utiles (voix, vêtements, accent, etc.) sans fixer directement les agresseurs, conseille Aline Dard. Pour protéger les personnes vulnérables, comme les enfants ou personnes fragiles qui sont présents, essayez de les rassurer discrètement.»
En bref, il est recommandé d'attendre la fuite des agresseurs – comme chez Victor –, de ne pas les suivre ni les affronter, mais d'appeler la police une fois qu'ils sont partis. Mieux vaut alors ne rien toucher pour préserver les traces du home-jacking .
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Chloé Dethurens est journaliste au sein de la rubrique genevoise depuis 2019. Elle écrit pour la Tribune de Genève depuis 2007. Plus d'infos
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