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Il va y avoir du sang

Il va y avoir du sang

La Presse16-07-2025
Film d'ouverture du 29e Festival international de films Fantasia, qui débute ce mercredi, Eddington, grinçante satire de l'Amérique trumpienne d'Ari Aster, nous ramène au début de la pandémie en compagnie de Joaquin Phoenix et de Pedro Pascal.
Lancé au Festival de Cannes, où il a divisé la critique, Eddington marque les retrouvailles, deux ans après l'hallucinée comédie noire Beau Is Afraid, entre Joaquin Phoenix, qui porte le film sur ses solides épaules en homme fragilisé, et Ari Aster (Hereditary et Midsommar).
Après avoir exploité avec brio la paranoïa sur fond de sorcellerie, de rites païens et de cellule famille dysfonctionnelle, l'épatant Aster remet ça en transposant cette fois l'action au sein d'une petite communauté déchirée.
Campé en mai 2020, aux premiers temps de la pandémie, à Eddington, bled (fictif) du Nouveau-Mexique, ce néo-western au redoutable humour noir met en scène un féroce combat de coqs entre le shérif local Joe Cross (Joaquin Phoenix), conservateur refusant de porter le masque sous prétexte qu'il souffre d'asthme, et le maire Ted Garcia (Pedro Pascal, qui ne s'en laisse pas imposer par Phoenix), fier libéral et ardent défenseur du port du masque.
Au centre de leur querelle : la construction d'un colossal centre de données, lequel pourrait nuire considérablement à l'environnement, dont le territoire autochtone que protège l'officier Jiminez Butterfly (William Belleau).
Opposé à ce projet, Joe se met en tête de se présenter à la mairie contre Ted aux prochaines élections, au grand dam de sa femme Louise (Emma Stone, qui offre une savoureuse composition insolite). Artiste neurasthénique marquée par un évènement traumatique, ex de Ted, Louise est gavée par sa mère (Deirdre O'Connell) de lectures complotistes.
PHOTO FOURNIE PAR VVS FILMS
Emma Stone dans une scène d'Eddington
Tenant Joe à distance, Louise trouve bientôt réconfort dans la parole du gourou conspirationniste Vernon Jefferson Peak (Austin Butler, très investi et inspiré), qui a une fixation sur les pédophiles.
Malgré le soutien indéfectible de Guy (Luke Grimes) et de Michael (Micheal Ward), policiers aussi fidèles qu'ambitieux, Joe perd de plus en plus pied avec la réalité. Croyant que l'affaire George Floyd ne concerne en rien les citoyens d'Eddington, Joe est décontenancé face aux manifestations des jeunes souffrant du syndrome du sauveur blanc.
Parmi cette bande se trouve Sarah (Amélie Hoeferle), petite amie du fils de Ted (Matt Gomez Hidaka), qui tente de convaincre Michael, son ex-afrodescendant, de se joindre au mouvement Black Lives Matter.
Les pieds dans le plat
En plus de diviser les communautés et de fragiliser les gens, la pandémie et le confinement auront contribué à dévoiler ce que l'être humain peut avoir de plus beau et, surtout, de plus laid. Et cela, Ari Aster l'illustre parfaitement dans ce récit picaresque où l'antihéros qu'incarne Phoenix a le don de se mettre les pieds dans le plat.
L'Amérique qu'il dépeint dans Eddington est repliée sur elle-même, profondément attachée à la culture des armes à feu, fracturée par la montée du trumpisme, de même que par la prolifération des théories du complot, des fake news et autres vérités alternatives.
Sans oublier le wokisme qui attise la colère des tenants de MAGA.
D'une atmosphère anxiogène à souhait, ponctué de scènes d'une violence exacerbée, où le talent du directeur photo Darius Khondji, en remplacement du fidèle Pawel Pogorzelski, est spectaculairement mis à profit, Eddington tend un miroir cruel d'une Amérique sur le point d'exploser à la face du monde entier.
Si l'horreur n'y est plus à saveur fantastique comme dans ses films précédents, Ari Aster, qui jongle audacieusement avec les codes du western, ancre celle-ci dans un univers qui évoque la sanglante conquête de l'Ouest et donne un avant-goût amer de l'Amérique de demain. Ce faisant, le cinéaste transforme le désormais dérisoire rêve américain en un percutant cauchemar éveillé.
Le 16 juillet, à 18 h, à l'Auditorium des Diplômés de la SGWU
En salle le 18 juillet
Le 29e Festival international de films Fantasia se déroule du 16 juillet au 3 août.
Consultez la programmation du Festival Fantasia
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Le film Les guerrières de la K-pop, le succès… musical de l'été
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Le film Les guerrières de la K-pop, le succès… musical de l'été (New York) Dans l'univers coloré, animé et musical de KPop Demon Hunters (Les guerrières de la K-pop), tout le monde est un fanatique. Le grand public arbore des t-shirts à l'effigie de ses idoles préférées, brandit des bâtons lumineux et contemple les scènes des stades avec des étoiles dans les yeux. Tout le monde crie, pleure, applaudit et achète les produits dérivés. Maria Sherman, Karena Phan et Juwon Park Associated Press Il n'est donc pas si surprenant que le film de Sony Pictures/Netflix, qui suit le groupe féminin fictif de K-pop HUNTR/X dans sa lutte contre les démons, ait suscité un tel engouement, se hissant en tête des classements mondiaux du service de diffusion en continu. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Mais ce qui est surprenant, c'est que la bande originale de ce film a dominé les classements estivaux, se positionnant d'entrée à la première place du Billboard des bandes originales et à la huitième place du Billboard 200, tous genres confondus. Le faux groupe HUNTR/X, formé des personnages Mira, Rumi et Zoey, est suivi par plus de 33 millions de fans par mois, alors que la chanson Golden a été écoutée plus de 200 millions de fois sur Spotify et plus de 100 millions de fois sur YouTube depuis sa sortie… il y a à peine un mois. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Le succès pourrait s'expliquer par la présence de vrais artistes du genre K-pop, grâce à un partenariat avec la maison de disques de K-pop The Black Label, cofondée par le producteur Teddy Park, connu pour son travail avec YG, Blackpink et 2NE1. Une perspective originale L'originalité de KPop Demon Hunters semble également trouver un écho. Là où de nombreux films d'animation s'appuient sur l'adaptation de propriétés intellectuelles existantes, celui-ci est original. Et il adopte une perspective originale. PHOTO NETFLIX, FOURNIE PAR LA PRESSE CANADIENNE Maggie Kang, scénariste et coréalisatrice de KPop Demon Hunters Ce n'est ni complètement coréen ni complètement occidental, mais c'est un peu à mi-chemin. On n'y trouve pas un seul côté ; on y trouve un mélange des deux. C'est ce qui rend le film un peu différent, je pense. Maggie Kang, l'une des réalisatrices du film Elle ajoute que « c'est l'histoire principale qui captive tout le monde ». Le film raconte le parcours du groupe et comment ses membres se transforment en puissantes guerrières. L'approche de Kang en matière d'authenticité culturelle a peut-être aussi contribué à l'attrait du film. Plutôt que d'expliquer des éléments coréens, comme la visite du groupe dans une clinique de médecine traditionnelle, ou de traduire la culture des bâtons lumineux K-pop pour le public occidental, elle a opté pour une immersion totale. « Nous voulions simplement que tout le monde accepte d'être en Corée », a affirmé la réalisatrice. Cette méthode, selon elle, fait tomber les barrières plus facilement qu'une explication. PHOTO NETFLIX, FOURNIE PAR LA PRESSE CANADIENNE Les trois membres du faux groupe de K-pop HUNTR/X, Mira, Rumi et Zoey Et, cerise sur le gâteau, les adeptes de K-pop se voient représentés fidèlement. Le film est parsemé de petits détails pour les auditeurs assidus de K-pop. Pour Kang, cela a toujours été au cœur du projet. « Le fandom joue un rôle essentiel dans le sauvetage du monde à la fin du film, a-t-elle noté. Nous étions donc convaincus de lui rendre justice. » Avec La Presse

L'étonnante longévité de The Killers
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Plus encore, la chanson bat depuis 20 ans toutes sortes de records : elle est la plus écoutée de la décennie 2000 sur Spotify, elle compte parmi les plus téléchargées dans plusieurs pays et elle détient le record Guinness du plus grand nombre de semaines passées dans le top 100 des chansons les plus populaires au Royaume-Uni (466 semaines… et ça se poursuit !). Ce triomphe s'explique par plusieurs facteurs : un riff de guitare inoubliable, une approche instrumentale où le rock s'arme de synthétiseurs, des paroles déchirantes mises en opposition avec une livraison dynamique… « Elle a ce côté faussement joyeux, une belle complexité », affirme Évelyne Côté. Une sorte de culte entoure Mr. Brightside, qui joue encore dans les mariages, dans les bars et dans les oreilles des mélomanes. Elle a été écoutée plus de 2 milliards de fois sur Spotify à ce jour. « Quand ça va jouer à Osheaga, ça va être complètement fou ! » Une irrésistible présence scénique PHOTO CHRIS PIZZELLO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le groupe The Killers en concert au festival Coachella, en Californie, en 2009 À la question « dans quel état est The Killers ? », un journaliste culturel du magazine spécialisé Uproxx a répondu après l'avoir vu en concert en juin dernier que le groupe est « intuable », qu'il donne sur scène une performance à ne manquer sous aucun prétexte. « Leur show, c'est une enfilade de hits, des chansons que tout le monde connaît », dit Évelyne Côté. Brandon Flowers est « magnétique », ajoute-t-elle. D'ailleurs, Osheaga se fait un devoir de ne programmer que des têtes d'affiche qui sont « assez à l'aise, assez charismatiques, pour tenir sur une scène de festival extérieur ». Car le défi est grand. Et les programmateurs n'avaient aucun doute que The Killers serait à la hauteur. La formation de Vegas est après tout l'une des dernières en son genre et de son époque à donner encore des spectacles de grande ampleur. « Il y aura de la pyrotechnie et tout, mais un spectacle de The Killers, avant tout, c'est eux qui jouent de leurs instruments, qui donnent un show. C'est rafraîchissant ! » Dans l'ADN d'Osheaga IMAGE TIRÉE DU SITE DE FANS KILLERS ITALIA L'affiche d'Osheaga, en 2008 C'est loin d'être la première fois que The Killers se présente à Osheaga. En fait, « leur style correspond à la naissance et à l'ADN du festival », et le groupe était programmé par les organisateurs du festival dans de petits clubs montréalais au début de son parcours. Pour cette édition d'Osheaga, où l'on cherche toujours à varier les styles des têtes d'affiche, The Killers représente le rock, celui qui attirera un public de festivaliers plus large (tandis que Tyler, The Creator sera « la bombe rap » samedi et Olivia Rodrigo, l'ambassadrice du pop rock, dimanche). « C'est un des premiers bands qui ont inauguré la Place Bell et c'était sold out, ce qui nous avait surpris parce que c'était une nouvelle salle et on se disait que les gens seraient plus frileux, décrit Évelyne Côté. L'année dernière, au Centre Bell, c'était encore une fois rempli. On veut toujours un band qui représente plusieurs décennies et qui est un bon fit pour le festival. Tous les éléments étaient là. » Et si la génération Y sera certainement de la partie, tout porte à croire que les plus jeunes souhaiteront aussi assister à cette performance. « On a programmé The Killers contre [la rappeuse] Doechii dans l'horaire et beaucoup de gens dans la vingtaine ont exprimé sur les réseaux sociaux qu'ils sont déchirés entre les deux », témoigne Évelyne Côté. « The Killers sont encore pertinents, ils ont encore quelque chose à dire. »

Beyoncé fracasse plusieurs records avec sa dernière tournée
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La Presse

time2 days ago

  • La Presse

Beyoncé fracasse plusieurs records avec sa dernière tournée

La chanteuse Beyoncé est devenue la première artiste féminine à avoir deux tournées qui ont dépassé le cap du 400 millions de dollars américains en recettes. Le Cowboy Carter Tour, qui s'est achevé ce samedi, est la plus courte tournée à franchir ce seuil. Le plus récent spectacle de la diva américaine a en effet été présenté à seulement 32 reprises depuis avril dernier. Plutôt que s'arrêter dans des dizaines de villes à travers le monde, comme le font les artistes de cette envergure habituellement, Beyoncé a choisi de se concentrer sur seulement quelques gros marchés dotés d'un stade. L'interprète de Single ladies n'est passée par aucune ville canadienne. Au cours des derniers mois, elle a visité seulement sept villes américaines, en plus de Paris et Londres. Cette décision s'est avérée payante, s'il faut en croire les données compatablitées par le magazine Billboard. Avec 1,6 million de billets vendus, le Cowboy Carter Tour a généré des recettes s'élevant à 407,6 millions de dollars américains (559,39 dollars canadiens). La tournée précédente de Beyoncé, le Renaissance World Tour, avait engrangé 579,8 millions US en 2023, mais avec deux fois plus de dates. Coldplay, les Rolling Stones et Ed Sheeran sont les seuls autres artistes à avoir mené deux tournées ayant dépassé les 400 millions de dollars au guichet. Beyoncé est non seulement la première femme à faire partie de ce club sélect, elle est aussi la seule Américaine et la première artiste noire. Le Cowboy Carter Tour faisait suite à l'album aux inspirations country du même nom sorti l'année dernière. Cette série de concerts peut donc être considérée comme la tournée country la plus lucrative de l'histoire.

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