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Sur le statut de la Corse, cette décision de Bayrou ne va pas calmer les aigreurs des LR (et de Retailleau)

Sur le statut de la Corse, cette décision de Bayrou ne va pas calmer les aigreurs des LR (et de Retailleau)

POLITIQUE - Il présentera le texte tel quel, sans s'arrêter sur les recommandations du Conseil d'État. François Bayrou s'est dit « favorable » ce vendredi 25 juillet au projet de loi initial de révision constitutionnelle sur la Corse. Auprès de l'AFP, le Premier ministre a affirmé qu'il était « pour que l'État tienne la parole donnée » en reprenant le texte tel qu'il a été voté par les élus corses, mais en n'intégrant pas les modifications suggérées par le Conseil d'État.
« Je suis pour respecter l'accord de sortie de crise, proposé par le président de la République aux élus de la Corse, adopté à l'unanimité [moins une voix] par les élus de toutes sensibilités de l'Assemblée de Corse », a déclaré le locataire de Matignon. « Je suis donc favorable à présenter au Parlement le texte qu'ils ont adopté, et le Parlement délibérera », a-t-il poursuivi, rappelant que « les deux assemblées auront toutes les prérogatives du constituant pour s'exprimer sur le texte ».
Le projet de révision constitutionnelle sur la Corse, qui vise à octroyer à l'île « une autonomie dans la République », doit être présenté en Conseil des ministres mercredi prochain, mais il a tout pour déplaire aux élus de droite Les Républicains, très hostiles au projet constitutionnel tel que validé par l'Assemblée de Corse. Le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, avait d'ailleurs écrit au Premier ministre « pour demander que le gouvernement intègre dans le projet constitutionnel l'intégralité des préconisations du Conseil d'État ».
Retailleau accusait le texte de reconnaître « un communautarisme »
Le texte défendu par François Bayrou devrait aussi déplaire à son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui est aussi président des Républicains. « Pour nous, ce sera non », affirmait-il en mars 2024, quand il était encore président du groupe LR au Sénat. L'élu vendéen fustigeait alors au micro de France Bleu RCFM un texte sur l'autonomie corse qui favoriserait « la reconnaissance d'un communautarisme ». « Reconnaître une communauté historique, linguistique et culturelle revient bien à reconnaître la notion de peuple corse », avait-il insisté.
Consulté pour avis, le Conseil d'État avait fait plusieurs recommandations. Le texte amendé par la juridiction, consulté par l'AFP, enlève notamment la notion de « communauté » corse, « de lien singulier (de cette communauté) à sa terre » et refuse un pouvoir législatif autonome à la Collectivité de Corse. Ces modifications sont jugées inacceptables par les nationalistes, très largement majoritaires à l'Assemblée de Corse.
François Bayrou avait lui exprimé son « plein soutien [au] processus historique » en ouverture, mardi soir à Paris, d'un « comité stratégique » sur la Corse réunissant les élus et les préfets et organisé par le ministre de l'Aménagement du territoire, François Rebsamen. Ce dernier a ensuite été consulté jeudi par le chef du gouvernement, de même que Bruno Retailleau, selon plusieurs sources parlementaires et au sein de l'exécutif.
Un échec du « statut d'autonomie » de la Corse pourrait « ouvrir la porte à des décennies d'incertitudes et de multiples dangers », a de son côté averti jeudi le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. Cette révision constitutionnelle a été commencée en 2022 par Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, à la demande d'Emmanuel Macron, pour mettre un terme aux violences sur l'île provoquées par la mort en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna.
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