
Comment Donald Trump a relancé la guerre des monnaies
C'est un débat que n'avait pas vu venir Joachim Nagel, le pourtant prévoyant président de la Bundesbank. En avril dernier, des élus, excédés par l'agressivité de la politique de Donald Trump, ont réclamé le rapatriement de l'or allemand stocké dans les coffres de la Réserve fédérale de New York. « Des représentants de la Bundesbank devraient aller compter les barres et documenter leurs vérifications », a avancé le député européen Markus Ferber (CDU). La suggestion exprime une défiance inédite à l'égard de l'ex-grand allié. L'enjeu est important : 37 % des 3 351 tonnes de réserves d'or du pays sont stockées aux États-Unis. Un héritage du système de Bretton Woods, quand le dollar était convertible en or, mais aussi une assurance pour les Allemands en cas de conflit. Le banquier central Nagel a balayé les craintes de ses compatriotes. L'or allemand restera à New York. Même désarçonnés, les Européens espèrent toujours trouver un mode de cohabitation avec la nouvelle Administration…
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Le Figaro
a day ago
- Le Figaro
Comment Donald Trump a relancé la guerre des monnaies
La devise est un instrument de puissance dont a joui l'Empire britannique et dont rêve la Chine. Les États-Unis veulent renforcer l'hégémonie mondiale du dollar, de plus en plus contestée, via les cryptomonnaies. C'est un débat que n'avait pas vu venir Joachim Nagel, le pourtant prévoyant président de la Bundesbank. En avril dernier, des élus, excédés par l'agressivité de la politique de Donald Trump, ont réclamé le rapatriement de l'or allemand stocké dans les coffres de la Réserve fédérale de New York. « Des représentants de la Bundesbank devraient aller compter les barres et documenter leurs vérifications », a avancé le député européen Markus Ferber (CDU). La suggestion exprime une défiance inédite à l'égard de l'ex-grand allié. L'enjeu est important : 37 % des 3 351 tonnes de réserves d'or du pays sont stockées aux États-Unis. Un héritage du système de Bretton Woods, quand le dollar était convertible en or, mais aussi une assurance pour les Allemands en cas de conflit. Le banquier central Nagel a balayé les craintes de ses compatriotes. L'or allemand restera à New York. Même désarçonnés, les Européens espèrent toujours trouver un mode de cohabitation avec la nouvelle Administration…


Le Figaro
5 days ago
- Le Figaro
«Ça peut paraître légitime mais c'est illégal» : qu'est-ce que la discrimination à l'IBAN, dénoncée par la Commission européenne ?
De nombreux Européens se retrouvent dans l'impossibilité de payer à cause d'un IBAN qui n'est pas relié à un compte bancaire local. Une pratique interdite depuis 2014 en Europe et sanctionnée depuis 2021 en France. C'est une discrimination qui agace particulièrement les autorités européennes. De nombreux citoyens se retrouvent régulièrement dans l'impossibilité de payer à cause de la domiciliation de leur banque. Par exemple, un résident français qui souhaite utiliser un IBAN allemand risque de voir son paiement refusé par un professionnel tricolore. L'IBAN commence par les deux premières lettres du pays et il est suivi ensuite de chiffres. En France, il ressemble ainsi à ceci : FRXX XXX XXXX et en Allemagne, il commence par «DE». L'IBAN permet notamment d'émettre ou de recevoir un virement SEPA ou de payer par prélèvement directement depuis son compte bancaire. Mais, en Europe, certains professionnels refusent ces virements et prélèvements d'un autre État membre. «Une banque, un fournisseur d'accès internet, une salle de sport n'accepte pas votre IBAN et insiste sur le fait que vous avez besoin d'un compte bancaire local ? Même si cela peut paraître légitime, c'est illégal. C'est ce qu'on appelle la discrimination à l'IBAN», explique le site de l'initiative Accept my IBAN. Lancée par plusieurs entreprises du secteur européen des technologies financières, comme Wise, N26 ou Revolut, elle permet de recueillir les plaintes des citoyens pour les remonter aux autorités européennes. Pour éviter cette discrimination, la banque en ligne Revolut a lancé un IBAN français en 2022, suivi par la néobanque allemande N26 en 2023. Publicité «Quelle ignorance !» Le 5 août dernier, un internaute a partagé son mécontentement sur le réseau social X : «Le propriétaire d'une agence de location de voiture a essayé de voler mon argent à cause d'une discrimination liée à mon IBAN. Cet idiot prétendait que je ne pouvais pas utiliser un IBAN européen pour payer. Quelle ignorance !» Dans ce cas, la Commission européenne recommande «d'introduire une plainte auprès de l'autorité nationale compétente du pays dans lequel vous avez été confronté à cette discrimination». Selon les Échos, 4688 plaintes ont été déposées auprès d'Accept my IBAN de 2021 à mars 2025, principalement en France, en Allemagne et en Espagne. Cette pratique devrait pourtant ne plus avoir lieu depuis plusieurs années. Depuis le 1er août 2014, les professionnels sont tenus d'accepter tout IBAN domicilié dans la zone SEPA. Cette dernière comprend les 27 pays de l'Union européenne, mais aussi l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse, le Royaume-Uni, Andorre, Monaco, Saint-Marin, le Vatican, le Monténégro et l'Albanie. En France, la Répression des fraudes a la possibilité de sanctionner cette pratique depuis 2021 et d'infliger jusqu'à 75.000 euros d'amende à une personne physique et 375.000 euros d'amende à une personne morale.


Le Figaro
7 days ago
- Le Figaro
«Un doute important sur la poursuite de nos activités» : pionnier de la photo, Kodak affirme être proche de la faillite
L'ex-géant américain des pellicules et appareils photo reconnaît ne pas disposer «de financements engagés ni de liquidités disponibles» pour honorer ses futures obligations en matière de dette, qui s'élèvent à 500 millions de dollars. Une marque historique au bord du gouffre. Créé à la fin du XIXe siècle, le pionnier de la photographie Kodak pourrait bientôt disparaître. Lors de la présentation de ses résultats financiers du deuxième trimestre 2025, ce lundi, l'entreprise américaine a reconnu avoir «un doute important quant à la capacité de la société à poursuivre ses activités», en raison de dettes considérables qu'elle pourrait ne pas être en mesure d'éponger. «Kodak a des dettes arrivant à échéance dans les 12 prochains mois et ne dispose ni de financements engagés ni de liquidités disponibles pour honorer ces obligations si elles devaient arriver à échéance conformément à leurs conditions actuelles», écrit l'entreprise dans un document réglementaire. La chaîne américaine CNN précise que les obligations de Kodak à venir en matière de dette s'élèvent à environ 500 millions de dollars. La société, créée par George Eastman au début des années 1880, indique disposer de 155 millions de dollars de trésorerie au 30 juin, en baisse de 46 millions de dollars par rapport au 31 décembre 2024. Publicité Pour rembourser une partie de sa gigantesque dette, Kodak avait déjà annoncé en fin d'année dernière mettre fin à son régime de retraite, qui permet aux anciens employés de recevoir des prestations financées par la société. «Nous prévoyons d'avoir une vision claire d'ici le 15 août de la manière dont nous honorerons nos obligations envers tous les participants au régime, et nous prévoyons d'achever cette réaffectation d'ici décembre 2025», explique David Bullwinkle, directeur financier de Kodak, dans un communiqué. À lire aussi Après la photographie, Kodak se lance dans la pharmacie Un dépôt de bilan en 2012 Malgré ces difficultés, «au deuxième trimestre, Kodak a continué à progresser par rapport à son plan à long terme malgré les défis d'un environnement commercial incertain», a nuancé le PDG de l'entreprise Jim Continenza. Les droits de douane imposés par Donald Trump à la quasi-intégralité des pays du monde n'ont «pas eu d'impact significatif» sur ses activités au deuxième trimestre. De fait, l'ex-géant de la photo fabrique une grande partie de ses produits, notamment ses appareils photo, ses encres et ses pellicules, aux États-Unis. Les doutes avoués de Kodak sur son avenir n'ont évidemment pas plu aux marchés. À Wall Street, l'action d'Eastman Kodak - le nom complet de l'entreprise - a dévissé de 20% mardi, à la suite de la publication de ses résultats et de ses prévisions pessimistes. Les ennuis de Kodak sont loin d'être neufs. Pendant un siècle, l'entreprise a connu la prospérité grâce à la production d'appareils photo et de pellicules. Dans les années 1970, elle produisait 90% des pellicules et 85% des appareils photo aux États-Unis, selon le magazine The Economist. Mais elle a commencé à décliner dans les années 1980, fragilisée par la concurrence des entreprises japonaises (Fujifilm, Sony, Canon), puis par le passage à la technologie numérique, virage qu'elle n'a pas su prendre. En 2012, l'entreprise basée à Rochester, dans l'État de New York, s'était ainsi déclarée en faillite. À l'époque, elle avait sorti la tête de l'eau fin 2013, au prix de gros sacrifices. L'issue sera-t-elle la même cette fois-ci ?