logo
«Un doute important sur la poursuite de nos activités» : pionnier de la photo, Kodak affirme être proche de la faillite

«Un doute important sur la poursuite de nos activités» : pionnier de la photo, Kodak affirme être proche de la faillite

Le Figaro2 days ago
L'ex-géant américain des pellicules et appareils photo reconnaît ne pas disposer «de financements engagés ni de liquidités disponibles» pour honorer ses futures obligations en matière de dette, qui s'élèvent à 500 millions de dollars.
Une marque historique au bord du gouffre. Créé à la fin du XIXe siècle, le pionnier de la photographie Kodak pourrait bientôt disparaître. Lors de la présentation de ses résultats financiers du deuxième trimestre 2025, ce lundi, l'entreprise américaine a reconnu avoir «un doute important quant à la capacité de la société à poursuivre ses activités», en raison de dettes considérables qu'elle pourrait ne pas être en mesure d'éponger.
«Kodak a des dettes arrivant à échéance dans les 12 prochains mois et ne dispose ni de financements engagés ni de liquidités disponibles pour honorer ces obligations si elles devaient arriver à échéance conformément à leurs conditions actuelles», écrit l'entreprise dans un document réglementaire. La chaîne américaine CNN précise que les obligations de Kodak à venir en matière de dette s'élèvent à environ 500 millions de dollars. La société, créée par George Eastman au début des années 1880, indique disposer de 155 millions de dollars de trésorerie au 30 juin, en baisse de 46 millions de dollars par rapport au 31 décembre 2024.
Publicité
Pour rembourser une partie de sa gigantesque dette, Kodak avait déjà annoncé en fin d'année dernière mettre fin à son régime de retraite, qui permet aux anciens employés de recevoir des prestations financées par la société. «Nous prévoyons d'avoir une vision claire d'ici le 15 août de la manière dont nous honorerons nos obligations envers tous les participants au régime, et nous prévoyons d'achever cette réaffectation d'ici décembre 2025», explique David Bullwinkle, directeur financier de Kodak, dans un communiqué.
À lire aussi Après la photographie, Kodak se lance dans la pharmacie
Un dépôt de bilan en 2012
Malgré ces difficultés, «au deuxième trimestre, Kodak a continué à progresser par rapport à son plan à long terme malgré les défis d'un environnement commercial incertain», a nuancé le PDG de l'entreprise Jim Continenza. Les droits de douane imposés par Donald Trump à la quasi-intégralité des pays du monde n'ont «pas eu d'impact significatif» sur ses activités au deuxième trimestre. De fait, l'ex-géant de la photo fabrique une grande partie de ses produits, notamment ses appareils photo, ses encres et ses pellicules, aux États-Unis. Les doutes avoués de Kodak sur son avenir n'ont évidemment pas plu aux marchés. À Wall Street, l'action d'Eastman Kodak - le nom complet de l'entreprise - a dévissé de 20% mardi, à la suite de la publication de ses résultats et de ses prévisions pessimistes.
Les ennuis de Kodak sont loin d'être neufs. Pendant un siècle, l'entreprise a connu la prospérité grâce à la production d'appareils photo et de pellicules. Dans les années 1970, elle produisait 90% des pellicules et 85% des appareils photo aux États-Unis, selon le magazine The Economist. Mais elle a commencé à décliner dans les années 1980, fragilisée par la concurrence des entreprises japonaises (Fujifilm, Sony, Canon), puis par le passage à la technologie numérique, virage qu'elle n'a pas su prendre. En 2012, l'entreprise basée à Rochester, dans l'État de New York, s'était ainsi déclarée en faillite. À l'époque, elle avait sorti la tête de l'eau fin 2013, au prix de gros sacrifices. L'issue sera-t-elle la même cette fois-ci ?
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Carmat annonce la suspension de son cours de Bourse avant l'examen d'une offre de reprise
Carmat annonce la suspension de son cours de Bourse avant l'examen d'une offre de reprise

Le Figaro

time2 days ago

  • Le Figaro

Carmat annonce la suspension de son cours de Bourse avant l'examen d'une offre de reprise

Le fabricant français de cœurs artificiels Carmat, en redressement judiciaire, a annoncé mercredi la suspension de son cours de Bourse à partir du 14 août, en vue de l'examen d'une offre de reprise de la société prévu le 19 août. Carmat, qui a ouvert une procédure de redressement judiciaire début juillet, annonce dans un communiqué «la suspension de son cours de Bourse à partir du 14 août 2025 avant ouverture des marchés, en amont de l'audience prévue le 19 août 2025» où sera examinée par le tribunal des affaires économiques de Versailles une offre de reprise. Un nouveau communiqué de presse sera publié dès que le résultat de l'audience sera connu, selon l'entreprise. À court d'argent, la société créée en 2008 et entrée en Bourse en 2010, insiste «sur le fait qu'il n'y a à ce stade pas d'assurance que cette offre aboutira» et qu'elle est «exposée à un risque de liquidation y compris à brève échéance». Le concepteur du cœur Aeson, destiné à des malades souffrant d'insuffisance cardiaque sévère dans l'attente d'un cœur humain disponible pour une transplantation, rappelle également que «même en cas de validation de l'offre par le tribunal, les actionnaires et créanciers de la société sont susceptibles d'encourir une perte significative pouvant porter sur l'intégralité de leur investissement ou de leurs créances». Publicité Carmat n'avait pas réussi à réunir un complément de trésorerie «d'au moins 3,5 millions d'euros» d'ici à fin juin, malgré une campagne de dons lancée auprès des entreprises et des particuliers, ainsi que des démarches auprès de la Banque européenne d'investissement (BEI) et des pouvoirs publics. Fin décembre, elle avait racheté pour un euro symbolique deux millions de ses propres actions auprès du groupe Airbus, l'un de ses actionnaires de longue date, pour rembourser partiellement un emprunt contracté auprès de la BEI.

«Un doute important sur la poursuite de nos activités» : pionnier de la photo, Kodak affirme être proche de la faillite
«Un doute important sur la poursuite de nos activités» : pionnier de la photo, Kodak affirme être proche de la faillite

Le Figaro

time2 days ago

  • Le Figaro

«Un doute important sur la poursuite de nos activités» : pionnier de la photo, Kodak affirme être proche de la faillite

L'ex-géant américain des pellicules et appareils photo reconnaît ne pas disposer «de financements engagés ni de liquidités disponibles» pour honorer ses futures obligations en matière de dette, qui s'élèvent à 500 millions de dollars. Une marque historique au bord du gouffre. Créé à la fin du XIXe siècle, le pionnier de la photographie Kodak pourrait bientôt disparaître. Lors de la présentation de ses résultats financiers du deuxième trimestre 2025, ce lundi, l'entreprise américaine a reconnu avoir «un doute important quant à la capacité de la société à poursuivre ses activités», en raison de dettes considérables qu'elle pourrait ne pas être en mesure d'éponger. «Kodak a des dettes arrivant à échéance dans les 12 prochains mois et ne dispose ni de financements engagés ni de liquidités disponibles pour honorer ces obligations si elles devaient arriver à échéance conformément à leurs conditions actuelles», écrit l'entreprise dans un document réglementaire. La chaîne américaine CNN précise que les obligations de Kodak à venir en matière de dette s'élèvent à environ 500 millions de dollars. La société, créée par George Eastman au début des années 1880, indique disposer de 155 millions de dollars de trésorerie au 30 juin, en baisse de 46 millions de dollars par rapport au 31 décembre 2024. Publicité Pour rembourser une partie de sa gigantesque dette, Kodak avait déjà annoncé en fin d'année dernière mettre fin à son régime de retraite, qui permet aux anciens employés de recevoir des prestations financées par la société. «Nous prévoyons d'avoir une vision claire d'ici le 15 août de la manière dont nous honorerons nos obligations envers tous les participants au régime, et nous prévoyons d'achever cette réaffectation d'ici décembre 2025», explique David Bullwinkle, directeur financier de Kodak, dans un communiqué. À lire aussi Après la photographie, Kodak se lance dans la pharmacie Un dépôt de bilan en 2012 Malgré ces difficultés, «au deuxième trimestre, Kodak a continué à progresser par rapport à son plan à long terme malgré les défis d'un environnement commercial incertain», a nuancé le PDG de l'entreprise Jim Continenza. Les droits de douane imposés par Donald Trump à la quasi-intégralité des pays du monde n'ont «pas eu d'impact significatif» sur ses activités au deuxième trimestre. De fait, l'ex-géant de la photo fabrique une grande partie de ses produits, notamment ses appareils photo, ses encres et ses pellicules, aux États-Unis. Les doutes avoués de Kodak sur son avenir n'ont évidemment pas plu aux marchés. À Wall Street, l'action d'Eastman Kodak - le nom complet de l'entreprise - a dévissé de 20% mardi, à la suite de la publication de ses résultats et de ses prévisions pessimistes. Les ennuis de Kodak sont loin d'être neufs. Pendant un siècle, l'entreprise a connu la prospérité grâce à la production d'appareils photo et de pellicules. Dans les années 1970, elle produisait 90% des pellicules et 85% des appareils photo aux États-Unis, selon le magazine The Economist. Mais elle a commencé à décliner dans les années 1980, fragilisée par la concurrence des entreprises japonaises (Fujifilm, Sony, Canon), puis par le passage à la technologie numérique, virage qu'elle n'a pas su prendre. En 2012, l'entreprise basée à Rochester, dans l'État de New York, s'était ainsi déclarée en faillite. À l'époque, elle avait sorti la tête de l'eau fin 2013, au prix de gros sacrifices. L'issue sera-t-elle la même cette fois-ci ?

Donald Trump se dit favorable à «une action en justice majeure» contre le président de la Fed, Jerome Powell
Donald Trump se dit favorable à «une action en justice majeure» contre le président de la Fed, Jerome Powell

Le Figaro

time3 days ago

  • Le Figaro

Donald Trump se dit favorable à «une action en justice majeure» contre le président de la Fed, Jerome Powell

Le président américain dénonce le «travail horrible et manifestement incompétent» du représentant de la banque américaine dans la gestion du chantier de rénovation de la Fed à Washington. Le président américain Donald Trump, mécontent des décisions de la banque centrale (Fed) et du coût de la rénovation de son siège, menace mardi d'autoriser une «action en justice majeure» contre le président de l'institution Jerome Powell. «J'envisage d'autoriser une action en justice majeure contre Powell en raison du travail horrible et manifestement incompétent qu'il a accompli dans la gestion» du chantier de rénovation de la Fed à Washington, écrit le chef de l'État sur sa plateforme Truth Social. Publicité Plus d'informations à venir...

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store