
Baisse de la criminalité au Canada et à Montréal, légère hausse au Québec
L'« indice de gravité de la criminalité » (IGC), une statistique qui tient compte du nombre et de la gravité des crimes, a diminué de 4 % pour l'ensemble du Canada en 2024 après trois années consécutives d'augmentations. Ce sont surtout les crimes considérés comme « sans violence » – notamment les infractions contre les biens et liées aux drogues – qui ont connu une forte baisse, près de 6 % selon Statistique Canada. L'organisme utilise ici un autre calcul, plus simple, du nombre de crimes déclarés par la police par 100 000 habitants.
Les cinq infractions qui ont été les plus en baisse étaient toutes non violentes : les introductions par effraction, la pornographie juvénile, les vols de véhicule à moteur, ceux de moins de 5000 $ et les méfaits ont été moins nombreux en 2024.
Vols d'autos : -27 % au Québec
Pour les introductions par effraction, « le type de crime contre les biens le plus grave d'après la pondération de l'IGC », on a noté une baisse de 11 % par rapport à 2023, avec un taux de 293 crimes par 100 000 habitants. Ce taux, précise-t-on, est inférieur de 75 % à celui enregistré en 1998, année où cette donnée a été compilée pour la première fois.
En ce qui concerne les vols de véhicules à moteur, qui ont fait l'objet d'une large couverture médiatique depuis deux ans, Statistique Canada note qu'on a rapporté 239 vols par 100 000 habitants en 2024, en baisse de 17 % par rapport à 2023.
« Il s'agit d'un renversement de tendance par rapport à la hausse de 40 % qui a été enregistrée sur trois ans depuis le creux historique de 2020 », peut-on lire. C'est au Québec (-27 %) et en Ontario (-18 %) que les vols de véhicule ont le plus reculé.
L'organisme rappelle tout de même que le taux de 239 vols de véhicules en 2024 ne représentait que 43 % du sommet atteint en 2003.
Homicides et autochtones
On note par ailleurs une baisse plus faible des crimes violents, de 1 %. Les agressions sexuelles (-3 %), l'extorsion (-10 %), les vols qualifiés (-2 %), les tentatives de meurtre (-12 %) et les voies de faits graves (-8 %), ont été moins nombreux pour l'ensemble du Canada.
Les policiers ont rapporté 788 homicides en 2024, soit 8 homicides de moins que l'année précédente. Le taux d'homicides, qui était de 1,99 homicide pour 100 000 habitants en 2023, est passé à 1,91 homicide pour 100 000 habitants en 2024. À titre de comparaison, selon l'Organisation mondiale de la santé, ce taux était de 6,1 dans le monde en 2021, dernière année de mise à jour.
Par contre, note Statistique Canada, le taux d'homicides continue d'être alarmant chez les Premières Nations. La police a fait état de 225 victimes autochtones en 2024, soit 29 de plus qu'en 2023. « Le taux d'homicides de 10,84 homicides pour 100 000 autochtones était environ huit fois plus élevé que celui de la population non autochtone », note l'organisme.
De Vancouver à Yellowknife
Globalement, le portrait diffère considérablement d'une province ou d'un territoire à l'autre. Alors qu'on rapporte une baisse de l'indice de gravité de la criminalité de 11 % en Colombie-Britannique et de 9 % en Alberta, à l'autre bout du spectre, les Territoires du Nord-Ouest ont enregistré une hausse de 9 %. Et si l'Ontario a rapporté une modeste baisse de 1 %, le Québec se retrouve, lui, avec une légère hausse de 1 %.
Le rapport de Statistique Canada donne peu d'explications sur ces différences au sein du Canada.
Montréal sous la moyenne
Les données plus fines pour l'ensemble du Québec contiennent cependant une surprise : pour la première fois depuis 1998, l'indice de gravité de la criminalité est plus bas à Montréal que la moyenne québécoise.
Montréal et Gatineau sont en fait les deux régions métropolitaines québécoises qui ont connu une baisse de l'IGC entre 2023 et 2024, respectivement de -3,4 % et de -1,3 %. Au Québec, c'est à Saguenay (+5,4 %) et à Québec (+3,2 %) qu'on a rapporté les plus fortes hausses. Ce sont dans ces deux derniers cas les crimes avec violence qui ont été les responsables de cette tendance : la hausse a été de 12 % à Saguenay et 3,9 % à Québec.
Avec la collaboration de Pierre-André Normandin, La Presse
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