
L'activité physique réduit fortement les risques de récidive du cancer
L'activité physique au quotidien joue un rôle essentiel pour la santé.
GETTY IMAGES
En bref:
Depuis des décennies, les médecins recommandent d'adopter un mode de vie sain afin de réduire le risque de cancer . Mais jusqu'à présent, les bienfaits de l'activité physique après un diagnostic étaient peu documentés.
Une première étude à long terme révèle que l'activité physique après un traitement contre le cancer peut réduire de manière significative le risque de mortalité, de récidive ou d'apparition de nouveau cancer, rapporte « The Guardian ».
Les résultats ont été présentés à Chicago lors de la réunion annuelle de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), la plus grande conférence mondiale sur le cancer, et ont été publiés dans le « New England Journal of Medicine ». Le risque de mortalité diminue grâce à l'activité physique
Pour la première fois dans l'histoire de la médecine, il a été scientifiquement prouvé que l'activité physique réduit le risque de mortalité et de récidive, de manière plus efficace que de nombreux médicaments actuellement prescrits aux patients, selon une oncologue de renommée internationale.
Ces résultats marquent un grand changement dans la façon dont on perçoit l'importance de l'activité physique pendant et après le traitement, explique Julie Gralow, médecin-chef de l'ASCO, qui n'a pas participé à l'étude.
Selon les résultats de l'étude, les patients qui ont participé à un programme d'activité physique avec un coach sportif présentent une réduction de 37% du risque de mortalité, et de 28% du risque de récidive ou de nouveau cancer, par rapport à ceux qui n'ont reçu que des conseils de santé. Mieux qu'un médicament
Selon Julie Gralow, l'activité physique a une efficacité comparable aux traitements médicamenteux contre le cancer. Pourtant, beaucoup de médicaments autorisés sont moins efficaces, plus coûteux et souvent toxiques. L'exercice physique apparaît donc comme une option préférable à n'importe quel médicament.
Entre 2009 et 2023, près de 900 patients atteints d'un cancer du côlon ont participé à une étude internationale conduite dans six pays: États-Unis, Royaume-Uni, Australie, France, Canada et Israël. Les participants ont été répartis de manière aléatoire en deux groupes: le premier suivait un programme d'activité physique, tandis que le second recevait simplement une brochure informative sur les habitudes de vie saines.
Pour atteindre leurs objectifs d'activité physique, les participants du premier groupe ont été accompagnés par un coach sportif deux fois par mois pendant trois ans, puis une fois par mois par la suite. Leur programme hebdomadaire correspondait à trois voire quatre séances de marche de 45 à 60 minutes, mais ils étaient libres de choisir le type d'exercice qu'ils souhaitaient faire.
Après cinq ans, les patients ayant suivi un programme d'activité physique présentaient un risque de récidive ou de nouveau cancer réduit de 28% par rapport à ceux de l'autre groupe. Changements possibles dans la prise en charge des patients
«Après une opération et une chimiothérapie, environ 30% des patients atteints d'un cancer du côlon à haut risque, de stade 2 ou 3, connaissent une récidive de la maladie», explique Christopher Booth de la Queen's University de Kingston (Ontario, Canada) et auteur principal de l'étude. L'activité physique réduit ce risque.
«Cette étude fascinante montre à quel point l'exercice peut améliorer la santé des gens et augmenter leurs chances de survie après un traitement contre le cancer», a déclaré Charles Swanton de Cancer Research UK. «En tant qu'approche non médicamenteuse, l'exercice physique offre des avantages remarquables pour les patients», ajoute-t-il.
Les médecins du monde entier sont désormais encouragés à recommander la pratique d'une activité physique à leurs patients après un traitement contre le cancer, expliquent les oncologues de Chicago. Cette recherche pourrait modifier les pratiques liées au suivi des patients.
Bien que cette étude se soit concentrée uniquement sur des patients atteints d'un cancer du côlon, Julie Gralow souligne qu'il n'y a pas de raison de croire que les résultats ne seraient pas applicables à d'autres cancers. Selon Christopher Booth, il est toutefois nécessaire de mener des recherches complémentaires sur d'autres types de cancer. Il ajoute que les données de l'étude montrent une incidence plus faible des cancers du sein et de la prostate dans le groupe ayant participé à un programme d'activité physique.
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