
D'une bataille à l'autre
(Ticonderoga, État de New York) Au fort Ticonderoga, dans le nord de l'État de New York, de jeunes employés en costumes du XVIIIe siècle reprisent des vêtements à la main dans une pièce sombre. Comme à l'époque de la révolution américaine, il y a 250 ans.
Les reconstitutions historiques font la renommée du site, où sont exposés des artéfacts de l'époque. Cette année, on y commémorait une grande victoire, la première des rebelles contre l'armée britannique : la prise du fort, situé aux abords du lac Champlain, en 1775. Un an avant l'indépendance américaine.
« Ça les a forcés à ne plus se voir seulement comme des colonies individuelles avec leurs problèmes propres », explique Stuart Lilie, vice-président à l'histoire publique de la Fort Ticonderoga Association, rencontré sur place.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Stuart Lilie, vice-président à l'histoire publique de la Fort Ticonderoga Association
Parce qu'il reliait plusieurs colonies le long de ce couloir d'activités militaires, Ticonderoga a forcé la mise en place d'une défense collective.
Stuart Lilie, vice-président à l'histoire publique de la Fort Ticonderoga Association
L'histoire américaine est jalonnée de fractures importantes. Des dissensions de ses débuts, jusqu'aux clivages idéologiques qui divisent le pays aujourd'hui, en passant par la guerre de Sécession et les luttes pour les droits civiques.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Beth Hill, présidente et directrice générale de la Fort Ticonderoga Association
« Mais même si nous étions divisés dès les débuts, avec tellement de points de vue et de différences régionales, ultimement, nous nous sommes unis pour une cause commune dans la bataille pour l'indépendance, qui nous a donné notre nation », souligne Beth Hill, présidente et directrice générale de la Fort Ticonderoga Association.
C'est cet idéal que célèbrent des millions d'Américains le 4 juillet.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
De jeunes employés en costumes du XVIIIe siècle reprisent des vêtements à la main, au fort Ticonderoga.
Même les manifestants anti-Trump ont repris cette thématique, organisant quelques rassemblements dans le pays sur les thèmes de l'unité et de la liberté. Le nombre de manifestations prévues le jour de l'Indépendance est moins important que pour la journée « anti-roi » de la mi-juin.
Défilé
En plus de son fort historique, où une reconstitution « en temps réel » est présentée – une période en 2025 reproduisant celle de 1775 –, Ticonderoga est également le cœur du jour de l'Indépendance pour la région.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Erin Mullen, directrice pour les évènements et les services aux membres de la Chambre de commerce de la région de Ticonderoga
« Chaque petite ville du coin revendique une fête, et nous, c'est l'Indépendance », explique Erin Mullen, directrice pour les évènements et les services aux membres de la Chambre de commerce de la région de Ticonderoga. Derrière elle, des gnomes aux couleurs du drapeau américain ont repris leurs droits sur une étagère, comme chaque année à pareille date.
Les organisatrices attendent des milliers de personnes pour l'occasion, le long de la rue Montcalm. Une fête familiale, loin des tensions politiques, soulignent-elles.
Chaque participant au défilé du 4 Juillet doit s'engager à ne pas afficher de messages à caractère politique. À l'exception de candidats officiellement engagés dans une course électorale, qui peuvent défiler avec leurs pancartes. Les politiciens déjà en poste peuvent aussi y participer, précise Mme Mullen.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Debbie Barber, présidente du comité Best 4th in the North
« On a révisé nos lignes directrices il y a cinq ou six ans, après des problèmes », souligne Debbie Barber, présidente du comité Best 4th in the North.
Un drapeau confédéré avait suscité des plaintes.
Conservateur et centriste
Le long de la route de 210 km entre Montréal et Ticonderoga, des résidants affichent fièrement leurs couleurs politiques. Un drapeau appuyant le président Trump flotte ici au vent. Là, une pancarte bleue est plantée devant une demeure, réitérant le message « Pas de roi en Amérique ».
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Vue de la ville de Ticonderoga, qui se prépare pour les festivités du 4 Juillet
Le nord de l'État est réputé conservateur, tout en étant assez au centre. Dans le comté d'Essex, où Ticonderoga est situé, les résultats de novembre étaient serrés : Kamala Harris a remporté 50 % des voix, gagnant la majorité des appuis par un écart de 96 voix. La républicaine Elise Stefanik, à la Chambre des représentants, a de son côté remporté 51,7 % des appuis dans le même comté.
À 40 ans, la démocrate Laura Best participe à son premier défilé à titre de candidate au conseil municipal. « On voit les divisions, mais on est une petite collectivité, et je pense que tout le monde essaie de faire de son mieux pour la collectivité », dit l'infirmière.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
La démocrate Laura Best se présente pour la première fois comme candidate à un poste de conseiller municipal de Ticonderoga.
Je pense que bâtir des ponts doit passer par les communautés.
La démocrate Laura Best, candidate à un poste de conseiller municipal de Ticonderoga
L'an dernier, Mme Stefanik, membre en vue du Parti républicain, a participé au défilé de Ticonderoga avec des partisans. « En avançant avec la voiture toute décorée, on voyait la réaction des gens, avec des acclamations ou des huées », raconte Fred V. Provoncha, du comité républicain de Ticonderoga, mimant les pouces en l'air et ceux en bas aperçus dans la foule.
Le républicain de 77 ans n'en fait pas de cas. « J'aime bien ces différences », note celui qui n'était pas un fan de la première heure de Trump, mais apprécie maintenant ses politiques.
Invasion du Québec
Le retraité ne va cependant pas jusqu'à appuyer Trump dans ses propos sur le Canada comme 51e État. « J'espère que les États-Unis et le Canada vont trouver une façon de s'entendre qui va faire le bonheur des deux pays », dit le passionné de généalogie, sans s'avancer sur une solution possible. Ses liens avec le Québec sont forts, souligne-t-il, montrant dans sa bibliothèque le dos brun du Dictionnaire généalogique des familles Provencher en Amérique, ses ancêtres.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Les reconstitutions historiques font la renommée du fort Ticonderoga.
Les liens entre le Québec et le nord des États-Unis sont aussi au cœur des présentations du fort Ticonderoga. L'année 2025 marque les 250 ans de l'invasion au cours de laquelle les soldats du Congrès continental sont partis de Ticonderoga pour gagner le Québec, tentant de rallier les francophones à leur cause.
Les troupes ont réussi à occuper Montréal brièvement. Elles se sont repliées l'année suivante.
Le fort Ticonderoga est allié à d'autres lieux historiques, notamment le Château Ramezay, à Montréal, pour faire connaître le passé.
Uniforme
L'exposition du Fort tente d'exposer les différentes nuances de l'histoire, note Beth Hill, avec toutes leurs complexités.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Les visiteurs du fort Ticonderoga peuvent contempler des artéfacts de l'époque.
Derrière une vitre, des poteries décorées d'illustrations de la bataille des plaines d'Abraham côtoient une veste rouge.
« Les uniformes des Américains n'étaient pas standardisés pendant la guerre d'indépendance, remarque Stuart Lilie. Ce n'était pas aussi simple que les manteaux bleus contre les manteaux rouges. L'identité de ce que ça voulait dire, être américain, venait dans toute une palette de couleurs différentes. »
Un reflet de la réalité d'aujourd'hui, acquiesce-t-il.
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Des visiteurs font un saut dans l'histoire, en 1775 – un an avant l'indépendance américaine –, lors d'une reconstitution historique au fort Ticonderoga, dans le nord de l'État de New York. (Ticonderoga, État de New York) Au fort Ticonderoga, dans le nord de l'État de New York, de jeunes employés en costumes du XVIIIe siècle reprisent des vêtements à la main dans une pièce sombre. Comme à l'époque de la révolution américaine, il y a 250 ans. Les reconstitutions historiques font la renommée du site, où sont exposés des artéfacts de l'époque. Cette année, on y commémorait une grande victoire, la première des rebelles contre l'armée britannique : la prise du fort, situé aux abords du lac Champlain, en 1775. Un an avant l'indépendance américaine. « Ça les a forcés à ne plus se voir seulement comme des colonies individuelles avec leurs problèmes propres », explique Stuart Lilie, vice-président à l'histoire publique de la Fort Ticonderoga Association, rencontré sur place. 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La Presse
17 hours ago
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Une juge bloque de nombreuses lois antiavortement de l'État
Des manifestants antiavortement devant le Capitole de l'État du Missouri à Jefferson City, le 1 er mai 2025. (Jefferson City) Jeudi, une juge du Missouri a bloqué de nombreuses restrictions à l'avortement dans l'État, réimposant une injonction préliminaire à leur encontre, un peu plus d'un mois après que la plus haute cour de l'État eut levé une précédente suspension. David A. Lieb Associated Press L'ordonnance de la juge Jerri Zhang, juge de circuit du comté de Jackson, indique que les restrictions à l'avortement violent probablement un droit constitutionnel à l'avortement approuvé par les électeurs l'année dernière. Planned Parenthood a ajouté que cette ordonnance lui permettait de pratiquer à nouveau des avortements procéduraux dans le Missouri. Mais le procureur général du Missouri, Andrew Bailey, a affirmé que son bureau « fera rapidement appel de cette décision ». Cette ordonnance marque le dernier rebondissement d'une bataille qui dure depuis plusieurs années au cours de laquelle le Missouri a oscillé entre l'interdiction et l'autorisation de la plupart des avortements. Lorsque la Cour suprême des États-Unis a mis fin à un droit national à l'avortement en annulant l'arrêt Roe v. Wade en 2022, elle a déclenché l'entrée en vigueur d'une loi du Missouri interdisant l'avortement « sauf en cas d'urgence médicale ». Mais des militants pour le droit à l'avortement ont recueilli des signatures de pétitions pour faire annuler cette loi. En novembre dernier, les électeurs ont approuvé de justesse un amendement constitutionnel garantissant le droit à l'avortement jusqu'à la viabilité fœtale, généralement considérée comme acquise après 21 semaines de grossesse. Le Missouri est ainsi devenu le seul État où les électeurs ont utilisé un référendum pour annuler l'interdiction de l'avortement à tous les stades de la grossesse. La Cour suprême de l'État a statué en mai que la juge Zhang avait appliqué un critère erroné lors de ses décisions de février et décembre bloquant les restrictions à l'avortement dans le Missouri. Après réexamen, la juge Zhang a de nouveau émis des injonctions préliminaires contre l'interdiction de l'avortement. La juge a également réimposé plusieurs autres lois, notamment un délai d'attente de 72 heures pour un avortement, de nombreuses exigences en matière de permis d'exercice pour les centres d'avortement et l'obligation pour les médecins pratiquant des avortements d'avoir des privilèges d'admission dans certains types d'hôpitaux situés à moins de 48 kilomètres ou 15 minutes du lieu où l'avortement est pratiqué. « L'avortement est à nouveau légal dans le Missouri parce que les électeurs l'ont exigé et que nous nous sommes battus pour cela, a déclaré Emily Wales, présidente-directrice générale de Comprehensive Health of Planned Parenthood Great Plains. Les soins reprennent lundi à Kansas City. » Les cliniques Planned Parenthood du centre du Missouri et de Saint-Louis « travailleront aussi vite que possible pour reprendre la prise de rendez-vous pour des avortements », a déclaré Margot Riphagen, présidente-directrice générale de Planned Parenthood Great Rivers. Le bureau du procureur général a assuré qu'il poursuivrait le combat juridique. « Le Missouri ne restera pas les bras croisés pendant que l'industrie de l'avortement cherche à supprimer les garanties médicales fondamentales, a expliqué le bureau de M. Bailey dans un communiqué. Nous continuerons de défendre l'intérêt impérieux de l'État à protéger la santé, la sécurité et le consentement éclairé des femmes. » L'ordonnance de jeudi ne concernait pas les avortements médicamenteux, qui restent suspendus pendant que Planned Parenthood se dispute avec l'État au sujet de la réglementation de l'avortement. Cette bataille judiciaire n'est qu'un aspect du débat actuel sur l'avortement dans le Missouri. En mai, le Parlement, dominé par les républicains, a approuvé un projet d'amendement constitutionnel qui rétablirait l'interdiction de l'avortement, avec des exceptions pour les grossesses résultant d'un viol ou d'un inceste. La mesure pourrait être soumise au vote en 2026, voire avant.


La Presse
20 hours ago
- La Presse
La Cour suprême américaine autorise les expulsions au Soudan du Sud
Des migrants détenus par l'ICE montent à bord d'un avion à l'aéroport international de Gary après avoir été transférés d'un centre de détention en Indiana, aux États-Unis, le 20 juin 2025. (Washington) Jeudi, la Cour suprême a autorisé l'expulsion de plusieurs immigrants – qui n'ont aucun lien avec le Soudan du Sud – à être déportés vers ce pays ravagé par la guerre. Lindsay Whitehurst Associated Press Cette décision fait suite à la décision de la majorité conservatrice de la Cour, qui a statué que les agents de l'immigration peuvent rapidement expulser des personnes vers des pays tiers. La majorité a suspendu une ordonnance qui permettait aux immigrants de contester toute expulsion vers des pays extérieurs à leur pays d'origine où ils pourraient être en danger. La dernière ordonnance de la Cour précise que le vol du mois de mai à destination du Soudan du Sud sur lequel se trouvaient les migrants peut terminer son voyage, plusieurs semaines après avoir été dérouté vers une base navale de Djibouti. Les passagers y étaient détenus dans un conteneur maritime aménagé. Elle annule les conclusions du juge fédéral Brian Murphy du Massachusetts, qui a déclaré que son ordonnance concernant ces migrants était toujours valable même après que la Haute Cour a annulé sa décision plus large. La majorité a écrit que sa décision du 23 juin annulait complètement la décision de M. Murphy et rendait également sa décision concernant le vol au Soudan du Sud « inapplicable ». La Cour n'a pas détaillé son raisonnement juridique sur l'affaire sous-jacente, comme c'est souvent le cas dans les affaires urgentes. Deux juges progressistes, Sonia Sotomayor et Ketanji Brown Jackson, ont exprimé leur désaccord, affirmant que la décision accordait un traitement de faveur au gouvernement. « Les autres plaideurs doivent suivre les règles, mais l'administration a la Cour suprême à portée de main », a écrit la juge Sotomayor. La juge Elena Kagan a écrit que, bien qu'elle soit en désaccord avec l'ordonnance initiale, celle-ci annule les conclusions de M. Murphy sur le vol au Soudan du Sud. Les avocats des huit migrants ont déclaré qu'ils risquaient « l'emprisonnement, la torture, voire la mort » s'ils étaient renvoyés au Soudan du Sud, où l'escalade des tensions politiques menace de dégénérer en une nouvelle guerre civile. « Nous savons qu'ils seront confrontés à des conditions dangereuses, voire à une détention immédiate, dès leur arrivée », a déclaré jeudi Trina Realmuto, directrice exécutive de la National Immigration Litigation Alliance. Cette décision intervient dans un contexte de vaste répression de l'immigration menée par l'administration républicaine, qui s'est engagée à expulser des millions de personnes vivant illégalement aux États-Unis. L'administration Trump a qualifié les conclusions de M. Murphy d'« acte de défiance ». La Maison-Blanche et le département de la Sécurité intérieure n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires. Les autorités ont conclu des accords avec d'autres pays pour héberger les immigrants si elles ne peuvent pas les renvoyer rapidement dans leur pays d'origine. Les huit hommes envoyés au Soudan du Sud en mai avaient été condamnés pour des crimes graves aux États-Unis et avaient fait l'objet d'un ordre définitif d'expulsion. Le juge Murphy, nommé par le président démocrate Joe Biden, n'a pas interdit les expulsions vers des pays tiers. Il a toutefois estimé que les migrants doivent avoir une réelle possibilité de faire valoir qu'ils risquent d'être torturés s'ils sont renvoyés dans un autre pays, même s'ils ont déjà épuisé leurs recours légaux. Les hommes et leurs gardes ont été confrontés à des conditions difficiles sur la base navale de Djibouti, où les autorités ont détourné le vol après que M. Murphy a constaté que l'administration avait violé son ordre en ne leur laissant pas la possibilité de contester l'expulsion. Ils ont depuis exprimé leur crainte d'être renvoyés au Soudan du Sud, a expliqué Mme Realmuto.