logo
« C'est une question dangereuse » : l'éventuel retour de Lance Armstrong dans le vélo divise les Américains du Tour

« C'est une question dangereuse » : l'éventuel retour de Lance Armstrong dans le vélo divise les Américains du Tour

Le Parisien13-07-2025
Ce
Tour 2025
est placé sous le signe du souvenir. Pas un jour sans que l'on ne fête un anniversaire. Les 40 ans de la dernière victoire française (Hinault en 1985), les 50 ans de la première sur les Champs-Élysées (en 1975), les 70 ans de la troisième victoire de Louison Bobet (en 1955)…
Mais personne n'a célébré les 20 ans de la dernière des 7 victoires de Lance Armstrong. Pas étonnant, l'Américain a été banni du cyclisme et du Tour de France après ses aveux de tricherie, et déchu de ses 7 maillots jaunes. Il est persona non grata dans le cyclisme et plus encore sur la Grande Boucle.
Pourtant, le Texan, par son podcast sur le cyclisme, ses relations avec d'anciens vainqueurs du Tour comme
Jan Ullrich
et Bradley Wiggins, son soutien à la future équipe pro de son ami George Hincapie, met un pied dans la porte pour revenir dans le vélo. « Un peu plus qu'un pied », pense-t-on au sein de l'une des grandes équipes présentes sur le Tour.
Chez les suiveurs et les coureurs, on parle peu de lui, mais le devenir du tricheur le plus célèbre du vélo intrigue. « Il n'a qu'une envie, c'est de revenir sur le Tour, pense le journaliste irlandais David Walsh, l'un de ceux qui l'ont fait tomber avec ses révélations et plusieurs ouvrages de référence sur le coureur déchu. Mais le public français ne l'acceptera jamais. »
Le public américain, en revanche, semble plus divisé. Sur le Tour, les cinq Américains du peloton sont assez discrets sur le sujet.
Neilson Powless
(EF Education) est gêné. Matteo Jorgenson (Visma-Lease a bike) a déjà dit qu'il avait été « inspiré » par Armstrong.
Interrogé avant le départ à Saint-Méen-le-Grand samedi, Quinn Simmons (Lidl-Trek) l'avoue : « C'est une question dangereuse… » Mais le moustachu aux cheveux longs, avec sa tunique de champion des États-Unis qui a brillé sur les routes normandes jeudi, ne rejette pas en bloc l'héritage Armstrong. « Pour moi, ce type a fait partie des meilleurs, il a réalisé des choses qui n'ont jamais été faites. Mais vous savez, il faut mettre certaines choses de côté. Et pour le reste du monde, c'est la même histoire… »
Jonathan Vaughters, lui, a couru avec Armstrong, avant de le critiquer sévèrement. Celui qui dirige aujourd'hui l'équipe EF Education-Easy Post, l'une des deux équipes américaines du peloton avec Lidl-Trek, ne croit pas au retour d'Armstrong sur le Tour, ni même dans le cyclisme.
« Si l'entreprise qui gère son podcast veut sponsoriser cette équipe (celle de George Hincapie), elle peut le faire. Mais pour ce qui est de sa participation réelle au sport lui-même, je pense que les restrictions sont assez claires à ce sujet, rappelle-t-il. Je ne pense pas que vous le verrez sur des courses cyclistes. »
Vaughters minimise aussi l'influence supposée d'Armstrong, et sa popularité aux États-Unis. « Son podcast a une assez bonne audience, mais auprès d'un public très spécifique. Ce n'est pas du tout un média grand public et populaire. »
Et Jonathan Vaughters de tacler la volonté d'Armstrong et Hincapie de développer le cyclisme américain. « Il existe déjà beaucoup de bonnes options pour les jeunes coureurs. Notre équipe continentale (3e division) est composée à 50 % de jeunes coureurs américains, c'est un bon endroit pour s'y développer. » Pas besoin d'Armstrong et de sa clique, en somme.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Quand Victor Wembanyama et Rudy Gobert se défient aux échecs...
Quand Victor Wembanyama et Rudy Gobert se défient aux échecs...

L'Équipe

time4 hours ago

  • L'Équipe

Quand Victor Wembanyama et Rudy Gobert se défient aux échecs...

Lors d'un tournoi mêlant échecs et basket qu'il a organisé dimanche dans sa ville natale du Chesnay, l'intérieur des San Antonio Spurs Victor Wembanyama a notamment défié son coéquipier en équipe de France Rudy Gobert. Et il s'est imposé. C'est une image qui restera. Invité de marque du tournoi mêlant échecs et basket organisé par la star des San Antonio Spurs Victor Wembanyama dans sa ville natale du Chesnay (Yvelines), Rudy Gobert s'est retrouvé face à « Wemby ». Pas pour jouer au basket, mais aux échecs. La partie a évidemment été suivie en nombre par les personnes présentes. Et c'est Wembanyama (21 ans) qui s'est imposé au temps face au pivot des Minnesota Timberwolves. Wembanyama, bientôt de retour après une thrombose à l'épaule droite, a mis sur pied le « Hoop Gambit », qui a rassemblé 150 joueurs d'échecs et 280 joueurs de basket dans le groupement sportif Pierre-Curvat. « Mêler basket et échecs dans un tournoi près de chez moi, c'était naturel. Et ce n'est qu'un début », a déclaré l'intérieur.

« Quand il est avec Pogacar, il oublie toutes ses ambitions » : l'altruiste Wellens enfin récompensé
« Quand il est avec Pogacar, il oublie toutes ses ambitions » : l'altruiste Wellens enfin récompensé

L'Équipe

time4 hours ago

  • L'Équipe

« Quand il est avec Pogacar, il oublie toutes ses ambitions » : l'altruiste Wellens enfin récompensé

Après une carrière chez Lotto à viser la victoire, Tim Wellens s'est transformé en équipier modèle pour son ami Tadej Pogacar. Dimanche, lors de la 15e étape du Tour de France, le champion de Belgique a renoué avec le succès. Dans un petit salon de son hôtel à Toulouse, mardi, Tim Wellens avait opté pour un petit rafraîchissement de la nuque, probablement en prévision d'une séance photo qu'on avait sollicitée et qui fut finalement ajournée. On ne l'imaginait pas coquet mais, après plus d'une semaine à suer sang et eau pour son leader Tadej Pogacar, le Belge de 34 ans fut malgré tout bien inspiré de passer la tondeuse et, dimanche, sur le podium, il portait beau avec sa nouvelle coupe et son maillot de champion de Belgique. Vainqueur d'une étape au coeur des massifs de pins et des étangs, aux confins de l'Aude et du Tarn, le coursier d'UAE s'est imposé comme à ses plus belles heures (deux victoires sur la Vuelta en 2020 et deux sur le Giro, en 2016 et 2018), comme il y a trois semaines en endossant le maillot tricolore, au bout d'un raid solitaire quasi identique d'une quarantaine de kilomètres : « Je suis très fier de mon nouveau maillot de champion de Belgique car le podium (il a devancé Remco Evenepoel et Jasper Philipsen à Binche) est très beau », évoquait-il lors de la journée de repos. Au moment de classer ses meilleurs souvenirs, il englobait aussi son succès lors du Grand Prix de Montréal en 2015, « car Tom Boonen (son idole) avait déclaré que c'était la course la plus dure qu'il avait disputée », mais voici son ordonnancement un peu chamboulé avec sa performance à Carcassonne. « Une jolie coïncidence » puisque, selon lui, il n'avait pas coché cette étape, ni aucune d'ailleurs, car son rôle de cerbère pour Pogacar le cantonne aux basses oeuvres, un roule-toujours qui ne se plaint pas mais qui a décroché, dimanche, la timbale : « S'il y en a un qui mérite cette victoire, c'est Tim, souligne Mauro Gianetti, le manager général d'UAE. Il s'est toujours consacré à l'équipe. Il est très fort, il a déjà beaucoup gagné mais quand il est avec Tadej, il oublie toutes ses ambitions. » « Je préfère participer à une victoire collective qu'être septième individuellement » Tim Wellens Le basculement s'est opéré en 2023 quand, après dix années chez Lotto, il cédait enfin, à 31 ans, aux sirènes de la formation émirienne : « Je me suis beaucoup amusé chez Lotto mais j'étais copain avec tout le monde, j'étais trop dans ma zone de confort. Et je savais que je ne pourrais pas lutter contre Pogacar et d'autres coureurs. Je préfère participer à une victoire collective qu'être septième individuellement. » Né à Saint-Trond, Wellens, derrière ses airs de blondinet le doigt sur la couture, possède un « gros caractère, se remémore Tony Gallopin, son ancien coéquipier chez Lotto. Tim, c'est un spécial. Je ne peux pas dire casse-couilles car on s'entendait super bien. On a énormément rigolé mais on n'a pas toujours été d'accord. Il a ses idées, il est entier. Sur les tactiques de course, il ne faisait pas de compromis ». Quand on a évoqué sa personnalité, Simone Pedrazzini, un de ses directeurs sportifs chez UAE, a rigolé : « Oh oui, gros caractère, il est très direct et ça, j'aime bien. Il dit les choses ». « C'est un mec 100 % professionnel, se souvient Steff Cras, lui aussi ancien équipier chez Lotto. Tim vit pour le cyclisme, il veut tout optimiser. » On l'a ainsi aperçu, en début de Tour, pointilleux et assez directif avec les mécanos de son équipe. Têtu comme une mule, pas fait pour le football et explosion tardive Quand il ne dit rien, ce n'est pas forcément bon signe. Demandez à son père, Léo, ancien coureur qui a disputé les JO de Moscou en 1980 et le Tour en 1981 avec ses deux frères (Johan et Paul, ce dernier vainqueur sur le Tour en 1977 et 1978) : « Il était têtu. À 16-17 ans, il ne m'a pas parlé pendant plusieurs mois, il passait par ma femme qui disait que j'étais aussi têtu (rires). » Les deux se sont rabibochés autour d'un bouquet de fleurs que le fiston a ramené d'une course gagnée, ce qui n'avait rien d'évident. Après avoir tâté du football (« Il avait froid et quand le ballon était d'un côté, Tim se trouvait de l'autre et ne regardait pas dans la bonne direction », sourit Léo), le Limbourgeois est monté sur un VTT lors des vacances familiales en Autriche puis a commencé à rouler dans sa province natale. À l'adolescence, « tout petit », il s'interrogeait sur ses capacités, « mais à 17 ans, il a rattrapé tout le monde d'un coup », se rappelle ce père vainqueur d'une étape du Tour de l'Avenir 1983 et que le fils évoque aujourd'hui avec pudeur et respect, incapable d'admettre l'évidence, qu'il l'a dépassé sur le plan sportif depuis un moment : « Mon papa dit que je suis plus fort que lui mais moi, je ne sais pas (rires). » Quand on lui avait rappelé, mardi, que Léo, avec sa quatrième place sur la Grande Boucle, à Thonon-les-Bains, avait fait mieux que lui (13e comme meilleur résultat jusqu'à dimanche), il avait demandé, amusé, qu'on ne répercute pas cette statistique : « Ce n'est pas marrant. » « C'est un très grand chambreur. Tout en restant sérieux, il glisse ses petites blagues » Tony Gallopin, son ancien coéquipier chez Lotto Le garçon est surprenant. Derrière son visage impavide, en permanence sous contrôle, se cache, selon Gallopin, « un très grand chambreur. Il faut le connaître, son humour aussi. Tout en restant sérieux, il glisse ses petites blagues ». Sur ce plan, avec Pogacar, ils font la paire, voisins et amis à Monaco, malgré la différence d'âge (sept ans) et l'arrivée tardive du Belge chez UAE Emirates-XRG : « Tim a une grande et belle carrière mais je comprends son choix, observe Gallopin. S'il est heureux, épanoui, c'est le principal. En plus, il est très copain avec Tadej, c'est encore mieux de travailler ainsi pour son leader. » Bien que « plus fort que lorsqu'il était chez Lotto » (Cras), il appréhende ce rôle de gregario sans déchirement. « Quand j'assiste Tadej, je n'ai aucune ambition personnelle », assume le Belge, tout en admettant n'avoir « jamais fait un Tour à ce niveau, même en 2019 (troisième du classement de la montagne) ». À chaque début d'après-midi, juste après l'autre fend-la-bise d'UAE qu'est Nils Politt, il se charge en effet d'écumer le peloton, de l'essorer, dans un seul but, « faciliter la vie de Tadej. Car que je sois là ou pas, il va gagner le Tour. Mais s'il est en milieu de peloton et qu'il y a une chute, c'est de ma faute car je n'étais pas présent pour le placer devant. Je suis son bodyguard. Ce n'est pas un travail ingrat ». « Tim est un homme incroyable, intelligent, il sait gérer les moments de stress, admire Gianetti. Tadej apprend beaucoup de Tim. » Par procuration, les élèves de Saint-Trond, où sa mère Fabienne enseigne, s'en inspirent également « car même sans faire beaucoup d'efforts, il était un bon élève, tout en s'entraînant 50-60 km tous les jours », insiste son père, Léo. Allergique à la foule, trop stressé aussi, ce dernier a regardé l'étape entre Muret et Carcassonne devant sa télévision, auprès d'Antonie, la grand-mère, 99 ans, que Tim Wellens, tourné vers les autres, n'oublie jamais d'appeler chaque semaine. À lire aussi Une folle 15e étape en trompe-l'oeil Marinette et le Tour, une histoire d'enfance La folle journée d'Alaphilippe Et si la file indienne était une erreur ?

Volley - Ligue des Nations : Le résumé de France-Pologne
Volley - Ligue des Nations : Le résumé de France-Pologne

L'Équipe

time4 hours ago

  • L'Équipe

Volley - Ligue des Nations : Le résumé de France-Pologne

Découvrez les temps forts, en images, du douzième et dernier match du tour préliminaire de la Ligue des nations entre la Pologne et la France au terme duquel les Bleus se sont inclinés au tie-break dans le set décisif (32-30, 20-25, 25-20, 23-25, 15-13). Qualifiés pour le Final 8, les Tricolores terminent troisième du tour préliminaire et affronteront la Slovénie en quarts de finale. À voir sur L'Équipe La France s'incline au tie-break face à la Pologne et termine 3e du tour préliminaire Le replay de France - Cuba (Set 1) Le replay de France - Cuba (Set 5) Le replay de France - Cuba (Set 4) Le replay de France - Cuba (Set 3) Le replay de France - Cuba (Set 2) Le replay de France - Cuba (Set 1) Les Bleus dominent l'Iran et se qualifient pour le Final 8 de la Ligue des nations Le résumé de France - Cuba La France domine Cuba et se rapproche du Final 8 Le replay de France - Chine (set 4) Le replay de France - Chine (set 3) Le replay de France - Chine (set 2) Le replay de France - Chine (set 1)

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store