
L'ARTM « encore loin de l'objectif » de réduction de dépenses
Les sociétés de transport collectif du Grand Montréal sont « encore loin » de leur objectif de dégager des économies de 156 millions d'ici 2028, regrette la présidente de l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui appelle les dirigeants à redoubler d'efforts.
« Malgré les économies déjà consenties, nous sommes encore loin de l'objectif et cela me préoccupe beaucoup. Nous devons agir dès maintenant », écrit Ginette Sylvain, nommée à la tête de l'ARTM il y a un an, dans une lettre envoyée à plusieurs transporteurs au cours des derniers jours, que La Presse a obtenue.
Selon elle, le respect du cadre financier 2025-2029 exigera « des efforts soutenus de la part de tous les contributeurs » dans les prochaines années.
Sous pression financière afin d'éviter des réductions de service dans le métro et les autobus du Grand Montréal, les transporteurs et l'ARTM se sont engagés il y a quelques mois à réaliser des économies équivalant à 155,8 millions d'ici 2028.
Or, d'après nos informations, à peine une fraction de cette somme a été atteinte. Un tiers de ces économies pourraient être dégagées en regroupant des services à l'échelle métropolitaine, comme des garages, des autobus ou encore des recharges électriques, ce qui a été peu fait jusqu'ici.
« Nous devons dès maintenant faire des choix difficiles et être innovants : regrouper des services et remettre en question certaines pratiques. C'est un virage important et incontournable si l'on veut continuer d'offrir aux citoyens un service à la hauteur de leurs attentes », affirme Mme Sylvain.
« Il faudra du courage »
Pendant sa deuxième année de mandat qui s'entame, Ginette Sylvain dit vouloir « consolider les bases » posées au chapitre de l'optimisation financière. « Il faudra du courage, de la rigueur et du dialogue pour bâtir un modèle plus stable, plus prévisible et mieux adapté aux ambitions de notre région », explique-t-elle dans sa lettre, sans donner plus de détails.
Mme Sylvain, ex-sous-ministre adjointe aux Transports, rappelle que les contribuables ont déjà été mis à contribution depuis l'augmentation récente de la taxe sur l'immatriculation des véhicules de promenade (TIV). Depuis janvier 2025, cette taxe a bondi de 150 %, passant de 59 $ à 150 $ par voiture partout dans le Grand Montréal.
Des économies colossales pourraient être réalisées par des gains de productivité au sein même des transporteurs, selon l'ARTM. À la Société de transport de Montréal (STM), par exemple, on a déjà éliminé l'an dernier plus de 200 postes pour tenter de réduire les dépenses d'environ 25 millions.
Le transporteur montréalais s'est aussi engagé dans un « plan de réduction des dépenses récurrentes de 100 millions » sur une période de cinq ans.
Selon les audits de performance qui avaient été commandés l'an dernier par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, les sociétés de transport québécoises, en incluant celles hors du Grand Montréal, pourraient réduire leurs dépenses de près de 350 millions, au total.
Les experts proposent, par exemple, d'imiter la pratique d'exo, qui sous-traite à l'externe le service de chauffeurs. On propose aussi de réduire le nombre de véhicules en entretien préventif ou en réserve, pour maximiser le nombre de bus en circulation.
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La Presse
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