
« L'école de la 55 »
Kateri Lemmens
Auteure et professeure, collaboration spéciale
Je l'entends bourdonner au loin et, quand je sors marcher avec le vieux chien jaune de mon père, je devine à l'horizon ce qui est devenu « mon tronçon » de la 55, le bout d'autoroute qui va du Moulin à laine d'Ulverton jusqu'à la vallée du Moulin de Melbourne.
Elle m'a longtemps terrifiée. Avant qu'on ne la double, elle engouffrait les gens l'hiver dans le blizzard. J'entendais les adultes murmurer « attends demain que la tempête soit passée, tu vas pas aller te tuer sur l'autoroute de la mort ».
J'avais fini par penser qu'aller de Sherbrooke à Drummondville, c'était risquer sa peau. Puis, un jour, on nous a emmenés à Odanak en autobus jaune et la 55, vers le nord, le Saint-Laurent, est devenue mystérieuse et attirante.
On l'empruntait parfois pour aller à Newport le samedi après-midi ou faire la fête au Bread and Puppet. On la suivait pour aller faire du camping sauvage dans le Maine ou au New Hampshire. Le Québec devenait le Vermont, parfois même le Massachusetts et la 55, vers le sud, devenait le chemin de l'océan.
Petite fille du fond de la campagne des Cantons-de-l'Est, je rêvais de la 10 qui m'emmènerait vers les centres, les tours lumineuses, les villes aux néons qui ne s'éteignent jamais, les escaliers roulants, Mirabel.
Je rêvais de voyager avec ma mère femme-du-tout-monde en Suisse ou au Sénégal, sur l'île d'Hispaniola, et plus je découvrais l'ailleurs, plus j'avais envie de partir, loin de moi, des tas de terre, de mes forteresses d'épinettes, des lacs, des huards, des saisons de force.
Une invitation formidable
Et c'est un peu pour cela que l'idée d'une « école de la 55 » est une intuition géniale et une invitation formidable à inventer une « cartographie littéraire » à partir d'un ensemble de points épars à laquelle n'importe qui pourrait s'identifier.
« Ma 55 », traversée imaginaire, vaste chez-moi, comme dirait Milan Kundera, dont les limites sont délimitées par le cœur, est donc d'abord un « chemin d'école » où retourner suivre un séminaire avec Yvon Rivard sur « les arbres, les nuages, le néant » qui me rappellerait toute l'importance de nos « chocs » pour la création littéraire.
C'est un petit sentier où vacarmer joyeusement avec le chien de Robert Lalonde, et faire surgir le scintillement du monde à la surface des choses. C'est une déroute dans les corridors de la Domtar d'Alexie Morin qui me rappelle que le tracé de la 55 est aussi d'une carte d'extractions, de transformations et de migrations qui raconte l'histoire de mes familles, modestes ouvriers de Lennoxville et agriculteurs de la plaine du Saint-Laurent.
C'est la fête mystérieuse du Sherbrooke de mon enfance, un peu Dakar, Port-au-Prince, Beyrouth, Santiago, et tous ces coins du monde venus à moi parce que les amours, les amitiés, les écoles, parce que les magies de la vie sont tissées de rencontres, et que nous sommes tissés de « l'étoffe des rêves » (Shakespeare).
Et puisque je peux l'inventer, je prolonge ma 55 imaginaire jusqu'à Amherst et Walden, à la recherche de la « vie délibérée » de Thoreau et de « l'espoir », cette « chose avec des plumes », du poème d'Emily Dickinson et du livre de Dominique Fortier.
Mais si je reste au milieu des tas de terre et des citadelles d'épinettes, qu'ai-je alors sans rien posséder, sinon la possibilité de me retourner et d'aimer du regard ? Que puis-je encore serrer contre mon cœur ? La présence du vieux chien jaune, qui ne m'appartient pas plus que le reste, mais qui m'aime et que j'aime, encore un instant à mes côtés.
Les mains de mon père dans ses jardins qui façonnent année après année un espace de diversité biologique phénoménal. L'idée que ma fille sait peut-être qu'elle pourra revenir, que quelque chose l'attend ici, en elle.
J'ai la poésie du nom des choses, un territoire de grenouilles et d'oiseaux qui défie le pire de mon pessimisme : la disparition des amphibiens et des oiseaux n'est peut-être pas qu'une fatalité. On peut rendre les maisons, faucher un peu plus tard, arroser moins, aider ceux qui le font. Le parti des fleurs est politique : retournons-nous vite avant de perdre tout cela… et nous avec.
Pour découvrir le secret de la 55, il faut la quitter et découvrir son monde de petits chemins, de champs et de forêts, de sanctuaires protégés, de travailleurs de la terre qui veillent en gardiens sur un trésor inestimable de mycorhizes.
Le soir, dans l'expiration froide et bleutée de la nuit, j'entrevois la colline Gallup, quelques hameaux gardiens, Gore, Trenholm, Kirkdale, petit à petit en voie d'être oubliés, dissous comme de l'aquarelle dans l'eau. Et quand je ferme les yeux sur sa nuit dense, elle se tait, et, dans son silence, tout chante.
Qui est Kateri Lemmens ?
Native des Cantons-de-l'Est, Kateri Lemmens a publié un roman, deux recueils de poésie, un roman graphique, des essais et codirigé plusieurs collectifs. Elle est professeure de lettres et création littéraire à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR). Elle se passionne, entre autres choses, pour l'essai littéraire, la métanoïa, les papillons, la mer, le Saint-Laurent et la couleur bleu.
1. Lisez la chronique « L'école de la 55 » de Mathieu Bélisle
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