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Élection partielle dans Arthabaska–L'Érable

Élection partielle dans Arthabaska–L'Érable

La Presse01-08-2025
« Le fait que plusieurs profils de cette trempe aient levé la main est déjà, en soi, une petite victoire pour notre démocratie, particulièrement dans cette période de turbulence », écrit notre collaborateur.
Alors que plusieurs profitent de leurs vacances d'été pour décrocher, d'autres font le choix opposé : s'engager en politique. C'est le cas lors de cette partielle dans la circonscription d'Arthabaska–L'Érable qui se conclura le 11 août afin de combler le siège laissé vacant par Eric Lefebvre, élu au fédéral.
Se porter candidat, c'est accepter de se mettre en vitrine : faire du porte-à-porte, répondre aux questions, absorber les critiques et parfois les attaques. Faire des sacrifices familiaux et personnels.
Dans bien des cas, cela implique aussi de mettre sa carrière professionnelle sur pause, parfois sans garantie de pouvoir la reprendre en cas de défaite. C'est un risque réel, que peu de gens mesurent. Pensons à Alex Boissonneault, animateur et journaliste bien connu dans la région de Québec, qui a dû renoncer à ses contrats pour respecter son devoir de réserve. Si les projecteurs s'éteignent pour lui après le 11 août, ils ne se rallumeront sûrement pas là où ils brillaient.
Aujourd'hui, plusieurs hésitent à se lancer en politique. Trop de sacrifices personnels et professionnels. Et trop d'agressivité, trop de cynisme, en retour. Pourtant, si ceux qui veulent sincèrement servir la communauté renoncent à se présenter, qui prendra la relève ?
Quand l'exemple ne vient pas d'en haut
Il faut aussi le dire : choisir de tenir une élection en pleine période estivale, alors que de nombreux citoyens sont en vacances ou moins disponibles, n'aide en rien le processus démocratique.
C'est le premier ministre François Legault qui a fixé la date du scrutin au 11 août. Ce choix, à saveur hautement stratégique, vise à minimiser les risques et à tenter de passer sous le radar.
Mais si on veut vraiment réconcilier les citoyens avec la politique, il faudrait que le ton change dès le sommet de la pyramide. Que les dirigeants donnent l'exemple, en plaçant l'intérêt démocratique avant les calculs partisans.
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
Pancarte du candidat caquiste Keven Brasseur
Une course de grande qualité
Malgré tout, au-delà des partis politiques et de la partisanerie inévitable, il faut saluer la qualité des candidatures pour cette partielle. Des hommes et des femmes aux parcours variés, porteurs d'expériences de vie et d'expertises réelles. Peu importe nos convictions politiques, on ne peut que reconnaître la valeur humaine et professionnelle des personnes qui se présentent.
Bien sûr, il n'y aura qu'un seul gagnant. Mais le fait que plusieurs profils de cette trempe aient levé la main est déjà, en soi, une petite victoire pour notre démocratie, particulièrement dans cette période de turbulence.
Derrière les pancartes, de vrais visages
Parmi les candidats et candidates officiellement en lice figurent :
Alex Boissonneault (PQ) : animateur, journaliste et communicateur reconnu
: animateur, journaliste et communicateur reconnu Chantale Marchand (PLQ) : ex-directrice générale d'une fondation dans le secteur de la santé œuvrant auprès des aînés de la région
ex-directrice générale d'une fondation dans le secteur de la santé œuvrant auprès des aînés de la région Éric Duhaime (PCQ) : chef de parti, en campagne très active sur le terrain
: chef de parti, en campagne très active sur le terrain Keven Brasseur (CAQ) : comptable professionnel agréé et ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie des Bois-Francs et de l'Érable
: comptable professionnel agréé et ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie des Bois-Francs et de l'Érable Pascale Fortin (QS) : infirmière de formation, citoyenne engagée sur les enjeux sociaux et environnementaux
D'autres partis sont aussi représentés, dont Climat Québec, Équipe autonomiste et Union nationale, et deux indépendants sont également en lice.
Derrière chaque affiche, il y a un parcours, des convictions, souvent un profond attachement à la région. On peut être en désaccord avec leurs idées. Mais on ne peut pas leur enlever le mérite d'avoir levé la main.
Je me souviens…
Je me permets ici une parenthèse personnelle. J'ai moi-même fait ce saut dans le passé à six occasions dans cette région. Une fois au provincial (2003), deux fois au municipal (2009 et 2013) et trois fois au fédéral (2015, 2019 et 2021). J'ai vécu l'euphorie de la victoire éclatante, le stress d'une longue soirée qui se solde par un gain à l'arraché, mais aussi la déception de la défaite.
J'ai subi des attaques parfois légitimes, des insinuations gratuites, des commentaires racistes. Des fois en ligne, mais aussi quelques fois en personne. Mais j'ai surtout vécu des moments humains exceptionnels, des rencontres qui ont changé ma façon de voir les choses et les gens.
Des amitiés qui se sont formées et une compréhension plus en profondeur des enjeux de société. Au final, beaucoup plus de positif que de négatif, ce qui m'a permis de donner du sens à mon engagement politique, à mon engagement citoyen.
Des pistes pour faire évoluer le ton
En réfléchissant sur ce texte, je me suis posé la question suivante : pourrions-nous aller plus loin afin de soutenir nos élus locaux ? Afin de rehausser les échanges. Tenter de contenir les attaques non justifiées, identifier les fausses informations ou les raccourcis intellectuels utilisés par certains. Offrir un contact direct et humain aux électeurs. Des idées qui pourraient être testées lors d'une prochaine élection partielle ou, pourquoi pas, lors de la prochaine élection générale. J'en propose quatre :
Un code d'éthique , signé par les candidats, interdisant les attaques personnelles et la propagande d'informations non validées.
, signé par les candidats, interdisant les attaques personnelles et la propagande d'informations non validées. Une plateforme neutre de dialogue en ligne , administrée par le Directeur général des élections (DGE) ou un organisme régional, permettant aux électeurs de poser des questions et d'obtenir des réponses directes des candidats, sans filtre ni polémique.
, administrée par le Directeur général des élections (DGE) ou un organisme régional, permettant aux électeurs de poser des questions et d'obtenir des réponses directes des candidats, sans filtre ni polémique. Une journée « portes ouvertes démocratiques » , où tous les candidats se retrouvent au même moment dans un lieu public (parc, bibliothèque, centre communautaire) pour échanger avec la population dans une ambiance constructive.
, où tous les candidats se retrouvent au même moment dans un lieu public (parc, bibliothèque, centre communautaire) pour échanger avec la population dans une ambiance constructive. Une fiche explicative simplifiée jointe à un des documents du DGE livrés par la poste, sur son site web, dans ses publications officielles sur les réseaux sociaux et accessible par code QR afin d'en apprendre plus sur les candidats, leurs grandes idées, le résumé de leur parcours.
D'ici là, pourquoi ne pas prendre un instant pour reconnaître le courage de celles et ceux qui osent s'engager ?
Parce qu'à la fin, la démocratie ne repose pas que sur les partis. Elle repose sur des personnes et, surtout, sur notre capacité collective à les écouter, à leur poser des questions, mais aussi à les respecter.
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