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Drame à la piscine de la Chaux-de-Fonds – Les baigneurs reviennent, émus mais présents

Drame à la piscine de la Chaux-de-Fonds – Les baigneurs reviennent, émus mais présents

24 Heures3 days ago
À La Chaux-de-Fonds, malgré l'émotion suscitée par la collision fatale entre un jeune plongeur et un nageur de 67 ans, les habitués sont revenus se baigner. Quelles sont les règles au plongeoir? Publié aujourd'hui à 19h00
Deux personnes sautent du plongeoir (10 mètres) de la piscine des Mélèzes, lors de son inauguration le samedi 21 juin 2025 à La Chaux-de-Fonds.
KEYSTONE/Jean-Christophe Bott
En bref:
«Il y a eu un silence complet sur la pelouse, comme si le temps s'était arrêté. Les gens étaient sous le choc.» Mardi en début d'après-midi, Stefania a vu les sauveteurs tenter de réanimer l'homme de 67 ans qui a perdu la vie après avoir été percuté par un jeune garçon qui avait sauté du plongeoir de 5 mètres, à la piscine des Mélèzes de La Chaux-de-Fonds.
«Sur le coup, j'ai eu peur que ce soit l'un de mes deux garçons, car ils vont souvent sauter depuis le plongeoir. Mais ils étaient dans la piscine de 1,5 mètre, alors je suis un peu redescendue en pression. Le plus grand a vu le massage cardiaque», raconte-t-elle, encore chamboulée, sur la pelouse, à quelques mètres du tremplin dont l'étage le plus haut atteint 10 mètres. Les surveillants de baignade ont protégé le blessé des regards indiscrets avec des linges, avant que l'ordre ne soit donné dans les haut-parleurs d'évacuer la piscine. «Il a l'âge de mon fils…»
«On a compris que c'était très grave, mais on espérait que l'homme s'en sorte. Les enfants étaient agités à notre retour. On leur a expliqué que l'homme était décédé. Ils ont posé des questions, puis sont passés à autre chose. Moi, par contre, j'ai mal dormi et j'ai eu beaucoup de flashes. C'est terrible aussi ce qu'il arrive à ce petit garçon. Il a l'âge de mon fils…» considère la Chaux-de-Fonnière, revenue se baigner malgré le choc éprouvé.
Un peu plus loin, Vanessa a également été témoin du drame, la veille. «Un gros coup de stress» pour elle et d'autres mamans. Après avoir vu un sauveteur plonger pour ramener l'homme blessé à terre, elle se souvient d'avoir entendu: «C'est un jeune qui lui a sauté dessus.»
«On est revenus aujourd'hui avec un pincement au cœur pour ce monsieur et le garçon. J'ai l'impression que l'atmosphère est plus lourde», confesse l'habitante de la Cité horlogère. Cela n'a pas été sans un rappel des règles de sécurité: «Mes enfants savent qu'ils doivent absolument regarder qu'il n'y ait personne dans l'eau avant de plonger. Ils doivent être vigilants.» Un maître-nageur a également fait un rappel à son fils, sur le plongeoir ce mercredi. Impossible de tout surveiller
À midi, les places à l'ombre son prises d'assaut alors que le thermomètre affiche 32 °C. Une maman nous confie avoir hésité à venir. «Hier en début d'après-midi, on voulait entrer quand la piscine a été évacuée. Ma fille de 4 ans était très frustrée. On a une pensée pour la victime et sa famille. Tout peut arriver… C'est vraiment terrible», admet cette habitante de la ville.
Ludiwine a fait la route depuis Morteau avec quatre ados. Elle a vu l'info sur l'accident avant de partir. «On avait un doute si la piscine allait être ouverte.» Maël, 18 ans, a demandé à sa petite amie Chloé, 19 ans, si elle voulait toujours venir, malgré tout. «C'est la faute à pas de chance, estime-t-il. Les maîtres nageurs ne peuvent pas faire la police en permanence et tout surveiller. C'est aux gens de bien respecter.»
Le garçon, d'une dizaine d'années et aux cheveux châtains, recherché par la police pour l'enquête s'est-il présenté avec ses parents aux forces de l'ordre? La police neuchâteloise n'avait rien à communiquer mercredi en fin de journée. S'agissant d'un mineur, elle le fera, le cas échéant, sur demande expresse du Ministère public. «C'est un drame qui nous touche, moi le premier», a déclaré à «ArcInfo» Thierry Brechbühler au nom du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds, se disant «bouleversé».
Ironie du sort, ce dimanche aura lieu un concours de plongeon en faveur de l'association Le chariot magique. La manifestation est maintenue et une minute de silence en hommage à la victime pourrait avoir lieu, nous a indiqué une personne de l'association de plongeon acrobatique de La Chaux-de-Fonds.
Des baigneurs lors de l'inauguration de la nouvelle piscine des Mélèzes.
KEYSTONE/Jean-Christophe Bott Dans les piscines romandes, la surveillance renforcée
Il n'a pas fallu attendre le saut tragique de La Chaux-de-Fonds pour que les plongeoirs soient considérés comme «accidentogènes» et sans doute parmi les points les plus à risque des piscines. Dans le canton de Vaud, on ne signale aucun précédent récent.
Globalement, notent les responsables des principaux bassins publics, la surveillance se renforce, du fait de l'évolution de la société et de la hausse des fréquentations. La faîtière des maîtres nageurs dénonce de son côté un métier qui prend de plus en plus des allures de gardien de la paix et d'agent de sécurité plutôt que de sauveteurs, relevant une hausse des conflits.
La piscine communale d'Yverdon dispose de trois plongeoirs qui atterrissent dans un bassin à part. Un maître nageur est en permanence au bord et les plongeoirs ouverts par alternance pour éviter que les flux se croisent.
«Les risques sont identifiés, note Greg Perrenoud, chef du Service des sports. Ce sont des installations qui paraissent simples et minimalistes, mais avec de nombreux risques. Les utilisateurs ne pensent pas à tout et ne regardent parfois pas en dessous d'eux, notamment par peur du vide. Or, ce sont tout de même des hauteurs significatives avec parfois des planches à rebonds. On peut se blesser gravement.»
Lausanne a diffusé un rappel auprès de son personnel aussitôt la nouvelle de l'accident de La Chaux-de-Fonds arrivée. À Bellerive, qui s'attend à battre de nouveaux records de fréquentation – déjà un pic à 11'000 en 2023 – la surveillance est déjà maximale autour de l'immense plongeoir de béton haut de 10 mètres. «Le risque zéro n'existe pas, il faut en être conscient. Nous misons énormément sur la prévention du risque et sur la formation des maîtres nageurs, qui répètent au moins trois fois par mois avec des spécialistes de la Société suisse de sauvetage.»
La zone au pied des plongeoirs est strictement délimitée, empêchant tout transit. Un maître nageur veille en permanence à ce que chaque plongeur gagne la bonne échelle de sortie, pour éviter tout croisement. Des panneaux rappellent les règles. Les enfants de moins de 10 ans ne sont pas admis aux 10 mètres et, quand ceux-ci sont ouverts, un surveillant à l'entrée limite l'accès à huit personnes et un autre maître nageur est situé au sommet. Un dispositif similaire existe à la piscine couverte de Malley, avec un surveillant attitré par circuit.
La piscine de Renens, 4500 personnes aujourd'hui, est connue pour ses toboggans et plongeoirs vertigineux, auquel s'ajoute un mur de grimpe, et parfois une corde «à la Tarzan». «On mise sur la prévention et les horaires: les 10 mètres ouvrent quand le reste est fermé par exemple. Le gros risque, c'est surtout des parents qui inciteraient des enfants à plonger ou des mauvais nageurs qui ne sont pas à l'aise. Certains sont tentés de revenir en arrière plutôt que de suivre l'échelle désignée. Les maîtres nageurs y sont particulièrement attentifs», assure John Flores.
À Genève, certaines infrastructures bénéficient d'un bassin particulier uniquement destiné aux plongeurs. C'est le cas des piscines de Marignac et de Varembé. Aux Vernets et au Lignon, la fosse des plongeoirs est très clairement séparée des bassins destinés à la nage par des lignes d'eau.
À la piscine lancéenne de Marignac, deux gardes-bains surveillent constamment la tour de plongeoirs qui propose des hauteurs de 10, 7, 3 et 1 mètres. Le premier, en bas, s'assure que trois personnes au maximum montent en même temps dans l'escalier. Le second, sur la plateforme des 10 mètres, actionne une barrière permettant d'atteindre le plongeoir uniquement lorsque le bassin est vide, limitant ainsi les risques qu'un sauteur n'atterrisse sur un autre, qui n'aurait pas eu le temps de sortir de l'eau.
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time5 hours ago

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C'est ce qu'ont fait samedi, les deux équipes alignées par le Grand Conseil à Plan-les-Ouates, lors du tournoi de football des parlements cantonaux de Suisse et du Liechtenstein. C'était la première fois que la manifestation, qui a rassemblé 200 joueurs de seize cantons, était organisée à Genève. Le prix du Fair-play a été attribué à Schwytz. Commençons par le commencement. Les équipes genevoises auraient certainement pu remporter le tournoi, mais une stratégie différente a manifestement été privilégiée: soucieuses de ne heurter aucune susceptibilité confédérale en ces temps troublés, elles ont réalisé des résultats moyens. Genève 1 a terminé à la 9e place, tandis que Genève 2 finissait 17e, à l'avant-dernière. Les exploits de Genève 2 Toute la tension du match dans le regard de Thomas Wenger. FRANK MENTHA Pour Genève 2, formée de Nicolas Huber aux buts, Grégoire Carasso, Thomas Wenger, Laurent Seydoux, Lionel Dugerdil, Roger Deneys, Léonard Ferati, Virna Conti et Pierre Eckert, c'est sans doute une déception, car il semble bien que l'équipe visait en fait la dernière place. On en a eu très vite le pressentiment quand, face à une des équipes valaisanne en lice, une joueuse genevoise a siroté avant d'entrer sur le terrain quelque chose qui ressemblait davantage à une bière qu'à une boisson énergétique. Quoi qu'il en soit la stratégie fonctionnait puisque l'équipe n'avait pas marqué le moindre but avant son dernier match. Puis, tout s'est effondré. Malgré les vaillants efforts de trois députés socialistes, qui ont tiré à côté des buts lors de la séance des penalties, sous les quolibets du représentant de l'Union populaire Pablo Cruchon et de la droite, Genève 2 a été contrainte de l'emporter face à une équipe de Neuchâtel qui a raté un nombre invraisemblable d'occasions. Qui ne peut, ne peut! On signalera en passant que le député UDC Lionel Dugerdil a marqué son pénalty sans difficulté, lui. Roger Deneys (PS) et Lionel Dugerdil (UDC), unis comme les doigts de la main. FRANK MENTHA Une autre explication a été avancée pour expliquer les performances moyennes des joueurs locaux: les efforts fournis la veille pour animer la soirée des délégations intercantonales. Certains auraient fini très très tard au village du soir… Certes, mais on notera que la soirée n'a pas empêché le Valais de remporter haut la main la compétition, Valais 1 se débarrassant de Valais 2 par 4 buts à 1 en finale, samedi peu après 15 h. L'entraînement valaisan semble nettement supérieur. L'intérêt de l'occasion Adrien Genecand (PLR). Tournoi de football des parlements cantonaux de Suisse et du Liechtenstein. Équipe FC Genève 1. FRANK MENTHA Pourquoi des parlementaires s'affrontent-ils au football une fois par an? Les réponses de nos interlocuteurs sont claires: «C'est l'occasion de découvrir des élus d'autres cantons, explique le Vert libéral vaudois Jérôme de Benedictis, dont l'équipe avait réalisé une belle performance l'an passé. C'est l'occasion aussi de se souder un peu entre nous». La socialiste neuchâteloise Anne Brumaud du Boucheron ne dit pas autre chose: «C'est ma quatrième participation. Au fil des années, on connaît les gens, on crée des relations et on se détend. C'est ainsi que se construit l'interpartis.» Le socialiste genevois Diego Esteban ajoute: «La frustration des parlementaires, c'est qu'on se voit toujours en séance, où on s'affronte. On ne négocie pas faute de temps. Ici, on crée des conditions plus favorables pour des discussions futures». Sur le bord d'un terrain, Patrick Chapuis, député du parti chrétien social indépendant à Delémont, confesse: «On aime bien aussi gagner des matchs». Genève 1 distrait Marko Bandler et Murat Julian Alder brandissent un drapeau neuchâtelois ou italien, c'est selon. FRANK MENTHA Et Genève 1 alors? Truffée de stars (Mathieu Jotterand, Mathias Bushbeck, Xavier Magnin, Sylvain Thévoz, Adrien Genecand, Murat Julian Alder, Marko Bandler, Pablo Cruchon, Diego Esteban), l'équipe, étroitement coachée par le député MCG Jean-Marie Voumard, a en fait raté le match décisif l'empêchant ainsi de monter dans le classement. «On menait un à zéro et on a levé le pied», se lamente Marko Bandler en fin de partie. Impitoyables, les Alémaniques ont fini par l'emporter. Que tirer de tout cela? Heureux pays que celui ou des représentants de partis et de régions différents jouent les uns avec les autres? Sans doute. Le foot à Genève Euro 2025 en Suisse Voici les plus belles images d'un Euro qui a fait vibrer tout le pays Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. 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Au pays des barrages, au Grimsel, le rehaussement du barrage passe par un nouveau mur
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Le nouveau barrage de Spitallamm dans l'Oberland bernois a été construit devant l'ancien. Un chantier spectaculaire enfin achevé. Publié aujourd'hui à 16h15 Le nouveau barrage de Spitallamm au Grimsel, le 8 août 2025. YVAIN GENEVAY En bref: «Nous, les Suisses, on est toujours un peu les pionniers», sourit Ralf Grand. Et celui qui a dirigé les travaux du nouveau barrage du Grimsel a de quoi être fier: à l'époque où on ne construit plus guère en Suisse de ces ouvrages impressionnants, le barrage de remplacement de Spitallamm fait partie de ces rares et spectaculaires projets. Nous sommes dans l'Oberland bernois, à 1980 mètres d'altitude, à un jet de pierre du col du Grimsel fréquenté en cette chaude journée d'août par les cyclistes et les motards. Le nouveau mur du barrage de 113 mètres de haut et d'une longueur de couronne de 212 mètres a été monté juste devant l'ancien, au point le plus étroit de la vallée où se reflètent les eaux turquoise du lac. L'ouvrage se dresse à la même hauteur que le vieux barrage construit dans les années 1930. À l'époque déjà, on innovait avec un barrage courbé, rappelle Ralf Grand. Et comme à l'époque, les travaux du nouveau mur ont été achevés en tout juste six ans. «Nous avons travaillé sept jours sur sept, entre mi-mai et fin octobre, avec une centaine d'ouvriers sur le chantier. Le jour, deux immenses grues servaient aux travaux de coffrage, la nuit, nous coulions le béton.» Lors de la construction, le béton, pour mieux refroidir, a été versé dan des coffrages grimpants individuels. KWO/DAVID BIRRI Opération de minage pour l'excavation des fondations. ©David Birri KWO/DAVID BIRRI L'ouvrage titanesque, qui vient d'être inauguré en juin en présence du ministre de l'Énergie, Albert Rösti, n'est pas comme les autres barrages. Si tout se passe comme prévu, il sera surélevé de 23 mètres. Le lancement des travaux est encore ouvert. Cela permettra de presque doubler le volume de retenue d'eau, passant de 100 à 170 millions de m3, et de produire près de 90% d'électricité en plus, estime l'exploitant KWO (Kraftwerke Oberhasli). Endroit stratégique pour le rehaussement Le Grimsel fait partie des quinze projets hydroélectriques destiner à ajouter 2,2 TWh à la production annuelle d'électricité, notamment pendant l'hiver, en augmentant la hauteur des barrages existants. Car le changement climatique, qui entraîne la fonte des glaciers, crée de nouveaux lacs à très haute altitude. Les lacs glaciaires pourraient alors servir de lacs de retenue pour la production d'énergie de pointe via le pompage-turbinage. Un projet indispensable pour Berne, mais qui suscite par endroits la crainte des écologistes. Dans le cas du Grimsel , la plupart des oppositions d'organisations environnementales ont été levées et l'espoir de débuter avec la surélévation du mur devient de plus en plus concret. Car l'endroit est stratégique, note Ralf Grand. «Ces dernières années, les glaciers ont massivement fondu, avec un record l'année dernière en production d'énergie. Et la région est très exposée aux précipitations. En hiver, il peut neiger jusqu'à 4 mètres alors que nous ne sommes qu'à 1980 m. Et en été, il pleut ici plus que dans les autres régions. Nos études montrent que la quantité d'eau dans le lac restera à l'avenir à peu près la même, moins sous forme de glace, mais davantage sous forme de pluies plus fréquentes.» Le nouveau mur du barrage de 113 mètres de haut et d'une longueur de couronne de 212 mètres a été monté juste devant l'ancien. YVAIN GENEVAY Qui dit rehaussement dit aussi aménagement aux alentours. La route qui monte au col en longeant le barrage devra être reconstruite, ainsi que le pont d'accès. L'ancien barrage sera ensuite noyé sous les eaux. Tout comme le fut, dans les années 1930, l'ancien hospice au fond du lac actuel, où dormaient les ouvriers du premier barrage et dont les ruines émergent lorsque l'eau baisse au printemps, tels des fantômes du passé. Un mur à double courbure C'est au pied du nouveau barrage qu'on prend toute la mesure de la prouesse technique et architecturale. En levant les yeux, on constate que le haut du barrage nous recouvre. «Le nouveau mur est à double courbure, horizontale et verticale, explique le directeur des travaux. Nous avons eu besoin de beaucoup moins de béton. C'est la forme idéale pour pouvoir transmettre les forces de l'eau à la culée.» C'est au pied du mur qu'on appréhende le mieux la double courbure de l'ouvrage. YVAIN GENEVAY La construction d'un nouveau barrage juste devant un barrage existant en service est une première. Le chantier était dès lors particulièrement scruté par l'Office fédéral de l'énergie. «Deux théodolites à gauche et à droite surveillaient le mur toutes les demi-heures en 40 points. Et si le déplacement avait été supérieur à un millimètre pendant cette demi-heure, l'alarme aurait été donnée. Mais ce n'est jamais arrivé.» Rempli, le barrage, comme tous les autres, subit la pression de l'eau, qui déplace le mur de quelques centimètres vers l'avant. Là encore, les mesures très précises permettent de surveiller constamment l'ouvrage. Roche comprimée par l'ancien glacier Dans les entrailles du monstre, trois pendules sont suspendus, du haut du mur à sa base, à la manière de fils à plomb. Plus loin, les nouvelles vannes de fonds permettent de vider le barrage, un peu comme le bouchon d'une baignoire. La construction doit en outre supporter des conditions extrêmes, un séisme ou une inondation tels qu'il en arrive tous les dix mille ans ou encore des dommages à la vanne de fond. Le directeur des travaux du Grimsel, Ralf Grand, dans les galeries du nouveau barrage, le 8 août 2025. YVAIN GENEVAY «Le risque de glissement de terrain est minime, explique Ralf Grand. Le glacier qui était là pendant la dernière période glaciaire faisait 1 kilomètre d'épaisseur. Il a comprimé la roche. Il n'y a donc pas de risque de fissures qui s'élargiraient avec la fonte du permafrost.» Il sourit: «Ce n'est pas un hasard si nos ancêtres ont construit ici.» Du haut du col du Grimsel, nos regards se portent une dernière fois sur ce barrage flambant neuf, avec un sentiment de travail accompli. Sur les flancs du lac azur, les randonneurs partent à l'assaut de la montagne, qui paraît ici plus immuable que jamais. Balade en famille au Sidelhorn La randonnée familiale part de l' hospice du Grimsel avec le téléphérique du Sidelhorn. Vous arrivez ainsi au pied du Sidelhorn. La balade de 5,6 km (comptez 2 h 30) débute par 300 mètres de dénivelé jusqu'à Husenegg. Le chemin de granit offre des vues à couper le souffle sur le lac du Grimsel. Au loin se dresse le Finsteraarhorn et ses 4274 m, point culminant du canton de Berne. La marche se poursuit en passant par le Triebtenseewli et en descendant via Bäregg jusqu'au refuge Oberaar. Contemplez le lac d'Oberaar, où l'Aar prend sa source dans le glacier. Après avoir repris des forces, vous reviendrez au point de départ avec le téléphérique de l'Oberaar. Barrage à Grimsel et ailleurs Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Virginie Lenk est journaliste à la rubrique internationale depuis 2019, spécialiste de l'environnement. Elle a travaillé auparavant à la RTS. Elle est depuis 2025 rédactrice en chef adjointe de 24Heures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

L'UDC ne veut pas du projet d'identité électronique
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time8 hours ago

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Réunis à Schaffhouse, les délégués du parti ont voté samedi contre l'e-ID et «l'initiative pour l'avenir», tous deux soumis en votation le 28 septembre. Publié aujourd'hui à 15h29 L'application swiyu, dont on voit ici une version bêta, permettra aux citoyens d'enregistrer leur carte d'identité numérique dès 2026. KEYSTONE L 'UDC ne veut pas de l'identité électronique soumise en votation le 28 septembre. Les délégués du parti, réunis à Schaffhouse, ont rejeté samedi par 241 voix contre 52 à ce projet. Ils ont aussi dit un non massif à «l'initiative pour l'avenir» des Jeunes socialistes. Les délégués ont suivi notamment les arguments du président des Jeunes UDC Nils Fiechter, qui a jugé le projet d'identité numérique «dangereuse, liberticide et inutile». Les arguments des tenants du projet, présentés par le conseiller national Gerhard Andrey (Vert-e-s/FR), ont eu moins d'écho. M. Fiechter a estimé que ce vote sur l' e-ID était un déni de démocratie directe. En 2021, le peuple suisse avait nettement rejeté un premier projet de ce type. «Le fait que nous devions, quatre ans plus tard, à nouveau nous battre là contre est une tactique d'usure délibérée», a-t-il dénoncé. L'UDC a en outre rejeté à une majorité encore plus claire l'«initiative pour l'avenir» des Jeunes socialistes, soumise à votation le 30 novembre. Le texte réclame un impôt fédéral de 50% sur la part des successions de plus de 50 millions, afin de financer des mesures pour répondre à l'urgence climatique. Sur les votations du 28 septembre Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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