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Au moins 21 morts dans l'effondrement d'un immeuble

Au moins 21 morts dans l'effondrement d'un immeuble

La Presse16 hours ago
Des habitants de Karachi regardent les décombres d'un immeuble effondré, le 5 juillet 2025.
(Karachi) Le bilan de l'effondrement d'un immeuble d'habitation à Karachi a grimpé samedi à 21 morts selon les autorités, qui ont affirmé que plusieurs avis d'expulsion avaient été remis pour des raisons de sécurité, ce que des résidants ont nié.
Agence France-Presse
Le bâtiment avait été déclaré dangereux, ont-elles précisé à l'AFP. Cependant, des propriétaires et des habitants ont assuré n'avoir jamais reçu ces avis.
L'accident s'est produit vendredi peu après 10 h (1 h, heure de l'Est) dans le quartier pauvre de Lyari, autrefois en proie à la violence des gangs et considéré comme l'un des endroits les plus dangereux du Pakistan.
Le bilan, qui faisait précédemment état de 16 personnes mortes, a grimpé à 21 morts samedi en fin de journée, a déclaré Javed Nabi Khoso, haut responsable du gouvernement du district, alors que les opérations de sauvetage se poursuivent.
PHOTO RIZWAN TABASSUM, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des secouristes transportent le corps d'une victime lors d'une opération de recherche au milieu des décombres d'un immeuble effondré à Karachi, le 5 juillet 2025.
« Nous ne voulons pas imposer nos ordres par la force. Nous travaillons par phases et envoyons [aux habitants] des avis leur disant de quitter le bâtiment. Ils n'ont pas pris les avis au sérieux », a certifié à l'AFP Javed Nabi Khoso, chef du district où s'est produit l'accident. Selon lui, les documents ont été distribués en 2022, 2023 et 2024.
Fissures
« Vous pensez que nous sommes irresponsables au point de rester dans un bâtiment qui n'est pas sûr avec nos familles ? », a réagi Imran Khaskheli, propriétaire et résidant, niant avoir reçu ces papiers.
Il a expliqué avoir vu des fissures sur les piliers du bâtiment tôt vendredi, et enjoint aux familles – 40 logeaient là selon lui – de partir « immédiatement ». Mais beaucoup n'ont pas écouté.
Abid Jalaluddin Shaikh, à la tête des équipes d'urgence déployées sur place, a indiqué à l'AFP que les recherches, qui s'étaient déjà poursuivies toute la nuit, allaient probablement continuer dans la soirée.
Des photos de l'AFP montrent l'immeuble complètement détruit, alors que secours et engins de chantier en fouillent les ruines.
PHOTO RIZWAN TABASSUM, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des secouristes mènent une opération de recherche au milieu des décombres d'un immeuble résidentiel effondré à Karachi, le 5 juillet 2025.
Sur ces images, on peut voir des corps de victimes évacués sur des civières tandis que d'autres habitants tentent de récupérer leurs affaires parmi les débris.
La plupart des victimes seraient des femmes, qui sont plus souvent à la maison pendant la journée.
« Ma fille est sous les décombres », a témoigné auprès de l'AFP Dev Raj, 54 ans. « Elle s'est mariée il y a seulement six mois ».
« L'immeuble craquait »
« J'ai eu un appel de ma femme disant que l'immeuble craquait et je lui ai dit de sortir immédiatement », racontait vendredi Shankar Kamho, habitant âgé de 30 ans, qui était absent au moment du drame.
« Elle est allée prévenir les voisins mais une femme lui a dit : 'Cet immeuble tiendra encore au moins 10 ans.' Malgré tout, ma femme a pris notre fille et est sortie. Vingt minutes après, l'immeuble s'écroulait. »
Les six membres de la famille de Jumho Maheshwari, 70 ans, se trouvaient dans son appartement du rez-de-chaussée quand il est sorti pour aller au travail.
« Toute ma famille est ensevelie et tout ce que je peux faire c'est prier pour qu'elle soit retrouvée vivante », s'inquiétait-il vendredi.
PHOTO RIZWAN TABASSUM, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des secouristes mènent une opération de recherche au milieu des décombres d'un immeuble résidentiel effondré à Karachi, le 5 juillet 2025.
Une autre résidante, Maya Sham Jee, expliquait que la famille de son frère était également sous les décombres : « Nous sommes impuissants, nous pouvons juste espérer que les secouristes nous ramènent nos proches en vie ».
En juin 2020, au moins 18 personnes avaient perdu la vie lorsqu'un immeuble de 40 appartements s'était écroulé dans la même zone.
Les effondrements de toits et de bâtiments sont fréquents au Pakistan, un pays qui compte plus de 240 millions d'habitants, principalement en raison des normes de sécurité défaillantes et de la piètre qualité des matériaux de construction.
La ville de Karachi est particulièrement connue pour ses constructions en mauvais état, ses agrandissements illégaux, ses infrastructures vieillissantes, sa surpopulation et son application laxiste des réglementations en matière de BTP.
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Les dos d'âne de l'avenue du Mont-Royal ont fait place cet été à des ralentisseurs. Les dos d'âne installés l'an dernier pour forcer les cyclistes à ralentir sur l'avenue du Mont-Royal ont été retirés, puisqu'ils étaient jugés accidentogènes. L'arrondissement a depuis revu les aménagements et appelle maintenant au civisme sur cette artère piétonnisée où la cohabitation avec les vélos n'est pas toujours facile. « On voulait trouver l'équilibre entre une mesure dissuasive qui force les cyclistes allant trop vite à ralentir, mais sans pour autant mettre qui que ce soit en danger », explique en entrevue la conseillère associée en mobilité et élue locale du Plateau-Mont-Royal Marianne Giguère. En juillet 2024, au moment où l'avenue du Mont-Royal était devenue piétonne comme chaque année, La Presse avait rapporté que des dos d'âne installés sur l'artère commerciale faisaient craindre encore plus d'accidents à Vélo Québec. Ces équipements sont en effet « fréquemment associés à des chutes et à des blessures », s'était inquiété l'organisme dans nos pages. L'idée initiale était pourtant de lutter contre le taux de délinquance de plus en plus élevé des cyclistes, qui sont autorisés à emprunter la rue à condition de rouler lentement. Des vitesses élevées sont toutefois observées, surtout dans la partie ouest de l'artère, où on retrouve une pente plus prononcée. Finalement, l'arrondissement a décidé de retirer tous les dos d'âne pour les remplacer par des ralentisseurs « plus bas et allongés », indique Mme Giguère. On a aussi ajouté des pastilles de caoutchouc colorées sur la chaussée, ce qui induit un certain ralentissement, mais sans créer de risques. Marianne Giguère, conseillère associée en mobilité et élue locale du Plateau-Mont-Royal Une « forêt de balises » a aussi été introduite, avec plusieurs panneaux rappelant aux usagers de ralentir, ainsi que des bollards pour les inciter à le faire. Quant aux dos d'âne problématiques retirés, « ils ont été réutilisés dans d'autres secteurs de la ville où on n'a pas le même achalandage piéton, donc ce n'est pas perdu », assure la conseillère Marianne Giguère. « C'est de l'expérimentation qu'on fait. On n'a pas un guide du bon aménagement pour favoriser la cohabitation. On est en train de le créer quelque part. On fait des apprentissages chaque année et on s'améliore », ajoute-t-elle à ce sujet. Un appel au civisme À la Société de développement commercial (SDC) de l'avenue du Mont-Royal, le directeur général, Claude Rainville, salue les ajustements apportés. « On accueille ça favorablement, puis on continue de penser qu'une saine cohabitation entre les rouleurs et les piétons est tout à fait possible », soutient-il. L'an dernier, M. Rainville s'était montré critique envers les préoccupations de Vélo Québec. « Ça me fait un peu rire d'entendre que les cyclistes ne se sentent pas en sécurité. Ils ont juste à rouler moins vite. […] Je reçois quasiment quotidiennement des témoignages de gens qui ne se sentent pas en sécurité », avait-il dit. Mais aujourd'hui, M. Rainville tourne la page. Cet épisode-là est derrière nous, puis la collaboration avec l'arrondissement et le milieu cycliste est super bonne. Ce qu'on dit aux gens maintenant, c'est un appel au civisme. Soyez soucieux des gens qui vous entourent, allez-y lentement. Pensez aux autres. Claude Rainville, directeur général de la Société de développement commercial de l'avenue du Mont-Royal Chez Vélo Québec, la directrice des programmes, Magali Bebronne, se réjouit : « Nos préoccupations semblent avoir été entendues. » « J'ai l'impression qu'on a trouvé un point d'équilibre », note-t-elle, reconnaissant au passage qu'il est « difficile de faire de l'apaisement de circulation sans causer de risques ». Dans un monde idéal, il faudrait créer « des parcours sinueux permettant un ralentissement naturel des vélos », selon l'organisme. Or, les exigences réglementaires municipales actuelles imposent notamment un couloir de circulation de six mètres pour les services d'urgence, empêchant la Ville de procéder. « On est vraiment confrontés à toutes sortes de limitations. Interdire les rouleurs, c'est totalement écarté, puisque la route est beaucoup trop longue et il faudrait mettre un paquet de policiers, donner plein de contraventions. Ce n'est pas du tout le message qu'on veut envoyer. On veut au contraire travailler à la cohabitation la plus harmonieuse possible », conclut Marianne Giguère. Au mois de juin dernier, Vélo Québec a lancé une vaste campagne de sensibilisation à l'intention des adeptes à deux roues, afin de les inciter à respecter davantage le Code de la sécurité routière. Ce blitz de sensibilisation portera globalement sur l'application de comportements sécuritaires, à commencer par la priorité accordée aux piétons sur la chaussée.

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