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Droits de douane: Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin à Washington pour négocier

Droits de douane: Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin à Washington pour négocier

24 Heures2 days ago
Pour l'instant, aucun rendez-vous n'est pris avec Donald Trump, alors que les dirigeants suisses veulent négocier un accord en personne à Washington.
Publié aujourd'hui à 01h49 Mis à jour il y a 12 minutes
Guy Parmelin et Karin Keller-Sutter en conférence de presse à Genève sur les négociations concernant les tarifs avec les États-Unis, 9 mai 2025.
AFP
La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le conseiller fédéral Guy Parmelin arrivent mardi en urgence à Washington pour tenter de négocier avec Donald Trump, dans un compte à rebours serré avant l'échéance de jeudi pour les droits de douane, prévus à 39% pour les produits suisses arrivant aux États-Unis.
Dans un communiqué publié mardi, le Conseil fédéral a annoncé que Karin Keller-Sutter, également ministre des Finances, ainsi que Guy Parmelin, le ministre de l'Économie, se rendent à Washington «afin d'obtenir des entrevues avec les autorités américaines» pour discuter des droits de douane.
«L'objectif est de présenter aux États-Unis une offre plus attrayante, qui permette de diminuer le montant des droits de douane additionnels appliqués aux exportations suisses, tout en tenant compte des préoccupations des États-Unis», précise le communiqué.
Aucun rendez-vous n'est prévu «pour l'instant» avec Donald Trump, a fait savoir un responsable de la Maison-Blanche à l'AFP. Surprise
Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin arrivent à Washington «accompagnés d'une petite délégation» incluant deux secrétaires d'État, détaille le communiqué.
La Suisse a été sonnée par les annonces de la Maison-Blanche la semaine passée qui a relevé les droits de douane applicables aux produits helvétiques à 39%, contre 31% initialement prévus début avril. Une surprise d'autant plus grande que le gouvernement avait d'emblée choisi la voie de la négociation après ce que Donald Trump avait surnommé le «Liberation Day» (jour de la libération).
Ce niveau, beaucoup plus élevé que les 15% qui vont être appliqués aux produits de l'Union européenne importés aux États-Unis, suscite de vives inquiétudes chez les entreprises.
Dans un communiqué publié lundi après une réunion de crise, le Conseil fédéral a fait valoir que près de 60% des exportations de biens suisses aux États-Unis risquent d'être frappés par ces droits de douane supplémentaires de 39%. Le gouvernement s'est réuni lundi à distance pour une séance extraordinaire face à l'urgence de la situation pour trouver une solution d'ici le 7 août. Partenaire clé
Les États-Unis sont un partenaire clé de la Suisse, les échanges commerciaux entre les deux pays ayant «quadruplé au cours des 20 dernières années», a souligné lundi le Conseil fédéral. La Suisse est le sixième plus gros investisseur étranger aux États-Unis et occupe même «le premier rang» au niveau des investissements dans la recherche et du développement, n'a pas manqué de rappeler Berne.
Selon les relevés des douanes, les États-Unis captaient 18,6% des exportations de marchandises de la Suisse en 2024, qui y exporte surtout des médicaments. S'y ajoutent des machines industrielles, des capsules de café et les produits emblématiques de la Suisse comme des montres, du fromage et du chocolat.
L'horlogerie fait partie des secteurs qui risquent d'être durement touchés, puisque les montres sont produites dans le pays pour pouvoir y apposer le label «Made in Switzerland» (Fabriqué en Suisse), considéré comme le gage de leur grande qualité. «En personne et sur place»
Dans un entretien publié lundi soir par Le Temps, le patron du groupe Swatch, Nick Hayek, avait appelé la présidente de la Confédération à se rendre en personne à Washington. «Il faut que notre présidente Karin Keller-Sutter réagisse et trouve une solution en personne et sur place», a ajouté le patron du groupe horloger.
D'après les calculs du professeur d'économie Hans Gersbach, ces droits de douane à 39% pourraient coûter entre 0,3% et 0,6% de croissance annuelle à la Suisse. L'impact sur son produit intérieur brut (PIB) pourrait même grimper à «au moins 0,7%», selon le sort réservé aux produits pharmaceutiques, un pilier de l'économie helvétique, a-t-il prévenu.
Dans une interview mardi avec la chaîne de télévision CNBC, Donald Trump a évoqué une surtaxe qu'il compte imposer sur les produits pharmaceutiques. «Nous allons, d'abord, mettre un droit de douane bas sur les produits pharmaceutiques, mais, dans un an, un an et demi maximum, cela sera 150% et ensuite ce sera 250% parce qu'on veut des médicaments fabriqués dans notre pays», a-t-il affirmé. Newsletter
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Droits de douane exorbitants – Voici ce que veut faire le Conseil fédéral après le fiasco des 39% Le gouvernement souhaite aider les entreprises touchées à passer le cap grâce au chômage partiel. Des contre-mesures douanières contre Washington ne sont toujours pas exclues. Delphine Gasche - Berne , Arthur Grosjean - Berne Le directeur du SECO Eric Scheidegger, le ministre de l'Économie Guy Parmelin, la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le chef de la communication du Département fédéral des finances Pascal Hollenstein, jeudi à Berne. AFP Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : La délégation suisse rentre bredouille après des négociations infructueuses avec les États-Unis. Le chômage partiel pourrait être étendu à vingt-quatre mois pour éviter des fermetures en cascade d'entreprises. L'impact économique reste modéré avec une croissance prévue entre 0,5% et 1%. La Suisse poursuit les négociations tout en refusant des concessions excessives. Ils avaient une mine des mauvais jours. Et on comprend bien pourquoi. Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin viennent d'avaler 13'000 kilomètres en à peine trois jours… pour des prunes. La présidente et le vice-président de la Confédération n'ont pas réussi à décrocher un «deal» de dernière minute avec Donald Trump lors de leur voyage express à Washington. Une dure réalité s'applique désormais. Quelque 60% des exportations suisses sont frappées de droits de douane additionnels de 39%. Le coup de massue risque bien de plomber le chiffre d'affaires de nombreuses entreprises, notamment celles actives dans l'horlogerie, les machines-outils, les appareils médicaux et les produits alimentaires, comme le fromage et le chocolat. Les secteurs de la pharma, la chimie et l'or sont exemptés pour le moment. Chômage partiel de 24 mois? Pour faire face à ce scénario qualifié de catastrophique par les milieux économiques, le Conseil fédéral a tenu jeudi une séance extraordinaire. Objectif: trouver un plan B. Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin l'ont relayé en fin d'après-midi devant les médias. Il s'agit principalement de soulager les entreprises. Et sans surprise, le Conseil fédéral mise surtout sur la réduction de l'horaire de travail, autrement dit le chômage partiel. Normalement d'une durée de douze mois, le chômage partiel a déjà été étendu à dix-huit mois. Il pourrait encore être prolongé à vingt-quatre mois. Les deux commissions compétentes du parlement ont validé un projet en ce sens. Elles veulent même en faire une loi urgente. Guy Parmelin s'est dit favorable. «Le Conseil fédéral va certainement y donner suite.» Le ministre de l'Économie précise même que des travaux préparatoires ont déjà été lancés pour que tous les instruments soient à disposition rapidement. «Le chômage partiel donnera une certaine souplesse et flexibilité aux entreprises pour passer le cap, précise le Vaudois. Il permettra d'amortir temporairement l'impact des droits de douane et de préserver les emplois.» Tout une série d'autres mesures est également en train d'être examinée. Ça va de l'allègement des charges pour les entreprises à la promotion des exportations. «On n'exclut rien.» La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et le ministre de l'Économie, Guy Parmelin, ont présenté le plan B du gouvernement devant les médias. AFP Rien à voir avec la crise du Covid On sent toutefois le spectre des programmes d'économie planer. Le Conseil fédéral ne semble pas prêt à ouvrir toutes les vannes pour soutenir les yeux fermés les entreprises. «Chaque mesure a son revers. L'argent ne tombe pas du ciel», a pointé Guy Parmelin à propos notamment de la prolongation du chômage partiel. C'est pourquoi le gouvernement examinera chaque option attentivement. D'autant plus qu'une crise macroéconomique comparable à la pandémie ne devrait pas pointer le bout de son nez, a relevé le conseiller fédéral, appelant le numéro du Secrétariat d'État à l'économie, Eric Scheidegger, à partager «ses lumières» sur la question. «Pendant la pandémie, des dizaines de milliers d'entreprises ont dû fermer, a rappelé l'ambassadeur. Elles n'avaient plus le droit de produire. C'était quand même une autre forme de crise. Le PIB a alors chuté de plus de 2%.» Un scénario, calculé en juin avec des droits de douane de 31% pour la plupart des exportations, de 25% pour la pharma et une escalade de la guerre commerciale au niveau international, prédisait une croissance plus faible du PIB que prévu initialement. «Mais on tablait quand même sur une croissance positive de 0,8% pour cette année et de 0,2% pour la suivante. Avec la situation actuelle, on prévoit une croissance économique entre 0,5% et 1%.» La crise n'est-elle donc pas si grave? «Globalement, on n'est pas dans un scénario du style Covid, reprend Guy Parmelin. Mais pour certaines entreprises, qui exportent jusqu'à 50% vers les États-Unis, la période va être extrêmement difficile.» Excès de confiance du gouvernement Reste que certains secteurs de l'économie, notamment dans l'arc jurassien, vont au-devant d'une période difficile. Peut-on parler d'un fiasco du Conseil fédéral dans ses négociations avec Trump? Quand on pose frontalement la question au gouvernement ce jeudi après-midi, ce n'est pas la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, qui répond, mais son vice-président, Guy Parmelin. Ce dernier va d'ailleurs à plusieurs reprises, lors de la conférence de presse, «protéger» sa présidente en disant notamment des phrases comme: «Le Conseil fédéral gagne ensemble et perd ensemble.» Alors fiasco de l'Exécutif dans ces négociations? Guy Parmelin esquive en reconnaissant seulement un «fiasco des 39%». Et d'ajouter: «Bien sûr, on est toujours plus intelligent après. Mais nous avions toutes les assurances des différents départements américains que notre proposition était bonne. Alors, certes, ils nous ont bien dit que le président Trump trancherait au final. Peut-être avons-nous sous-estimé ce point. Nous avons été trop confiants.» Ce qui est sûr, c'est que la Suisse ne va pas promettre n'importe quoi à Donald Trump pour sortir la tête de l'étau. «Nous voulons des relations normalisées avec les USA, mais pas à n'importe quel prix, avertit Karin Keller-Sutter. Nous avons élaboré une nouvelle offre attractive qui est en négociation. Mais nous n'allons pas faire des promesses que nous ne pouvons pas tenir. Il faut garder nos valeurs et rester un pays fiable.» Le Conseil fédéral, en tout cas, n'a pas fait une croix définitive sur les négociations. Il a laissé à Washington sa secrétaire d'État à l'économie pour vendre à l'administration américaine sa nouvelle proposition «encore plus attractive». En quoi consiste-t-elle? Motus et bouche cousue. On comprend cependant entre les lignes que le gouvernement a dû augmenter les promesses d'investissements aux États-Unis et fait miroiter des achats d'énergie. 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Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il exerce la profession de journaliste depuis plus de 35 ans. Il a occupé diverses fonctions comme chef de rubrique (Suisse, Genève) et rédacteur en chef adjoint de la Tribune de Genève. Il a commencé sa carrière comme responsable des communes genevoises avant de s'occuper successivement de la politique de la Ville de Genève et celle du canton de Genève. Il écrit pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Plus d'infos @arthurflash Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

«L'allongement du chômage technique est notre bouée de sauvetage»
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Yves Defferrard, membre du comité directeur d'Unia et responsable de l'industrie au sein du syndicat, reste optimiste sur la capacité des entreprises suisses à rebondir. Publié aujourd'hui à 19h38 Yves Defferrard, membre du comité directeur d'Unia et responsable de l'industrie au sein du syndicat, estime que le chômage technique pourrait aider les entreprises suisses à trouver d'autres débouchés après les nouvelles taxes douanières avec les États-Unis. Pierre Albouy En bref: Les menaces de Donald Trump d'imposer des taxes de 39% aux exportations suisses vers les États-Unis vous font-elles peur? Ce n'est pas la première fois que l'industrie suisse affronte une crise. En trente ans de métier, j'en ai connu plusieurs, notamment à cause du franc fort, qui a fragilisé notre économie à plusieurs reprises. Les États-Unis représentent en moyenne 20% des exportations suisses. Je ne dis pas que c'est peu. Mais il ne faut pas paniquer: les entreprises peuvent rebondir en se tournant vers des pays plus respectueux vis-à-vis de nous. Jusqu'à présent, le Conseil fédéral a prêté allégeance à la Maison-Blanche et on ne peut que constater le résultat. Nick Hayek, patron de Swatch Group, dit que sa société a constitué des stocks pour éviter la catastrophe. Mais il est difficile de savoir quelles entreprises helvétiques sont les plus exposées au marché américain. Pourquoi cette opacité? C'est un sujet délicat. Mais je fais confiance aux patrons, qui sont de vrais entrepreneurs, et moins aux managers de multinationales, pour trouver des solutions. Cette crise ne justifie en aucun cas des mesures disproportionnées de la part des employeurs, comme des licenciements ou une dégradation des conditions de travail. Quel impact cette nouvelle donne pourrait avoir sur l'emploi en Suisse? Il sera réduit si nous utilisons la bouée de sauvetage qu'est le chômage technique. Les syndicats ainsi que les représentants de l'industrie sont d'accord pour l'allonger de dix-huit à vingt-quatre mois. Cette mesure exceptionnelle, où l'État prendrait en charge 70 à 80% des salaires pendant deux ans, donnerait du temps aux entreprises pour se retourner et trouver de nouveaux débouchés. Le Conseil fédéral semble favorable, et je pense que le parlement suivra. Mais attention: ce chômage technique doit servir à maintenir les emplois en Suisse, pas à préparer des délocalisations! Sinon, nous réclamerons un remboursement des aides perçues. Les entreprises pharmaceutiques sont en première ligne… Si certaines ont abusé sur le prix des médicaments aux États-Unis pour engraisser leurs actionnaires, il faut maintenant qu'elles assument leur responsabilité. Mais il ne faut pas utiliser ce prétexte pour délocaliser les productions. Quels sont les atouts de la Suisse? Le Swiss made n'est pas délocalisable. Nous avons la stabilité, une main-d'œuvre très qualifiée, des entreprises innovantes. On pourrait même exiger plus de fabrication locale, comme dans l'industrie horlogère, pour renforcer notre label de qualité. C'est le moment de renforcer notre collaboration avec l'Europe – la responsabilité incombera à la droite de ne pas toucher aux protections sur les salaires afin d'accélérer l'entrée en vigueur des accords bilatéraux, qui sont actuellement entre les mains du parlement. Il faut enfin une vraie politique industrielle dans ce pays, que nous réclamons avec les partenaires sociaux depuis longtemps, afin d'être mieux armés pour ces situations à l'avenir. Plus d'articles sur les droits de douane: Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Marie Maurisse est journaliste société à la rubrique Vaudoise. Active depuis près de 15 ans dans le domaine et spécialisée dans l'enquête, elle a cofondé le média spécialisé Gotham City, réalisé plusieurs documentaires et écrit deux livres. Plus d'infos @mariemaurisse Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Un Conseil fédéral sonné après les droits de douane de 39%
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Un Conseil fédéral sonné après les droits de douane de 39%

Opinion Le gouvernement peine à faire son autocritique après son fiasco sur les négociations avec les États-Unis. Éditorial Arthur Grosjean Correspondant au Palais fédéral Publié aujourd'hui à 19h39 La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, et son vice-président, Guy Parmelin, refusent de parler d'un fiasco du Conseil fédéral dans les négociations avec les États-Unis. AFP Pour l'autocritique du Conseil fédéral sur les 39% de droits de douane avec les États-Unis, on repassera. Non, le gouvernement n'a pas fait preuve d'une grande naïveté en se berçant d'illusions que le feu vert des départements américains déboucherait naturellement sur un OK de Donald Trump. Tout au plus reconnaît-il avoir été «trop confiant» . Jeudi, alors que le Conseil fédéral est venu s'expliquer sur le fiasco des négociations avec les États-Unis, on a surtout vu un Exécutif suisse encore sonné par la mauvaise nouvelle. Il prend acte, met sur les rails des mesures d'aide aux entreprises touchées et déclare poursuivre les négociations en espérant que, un jour ou l'autre, l'empereur Trump lève le pouce vers le haut après l'avoir orienté vers le bas. On sentait de façon palpable toute l'impuissance d'un gouvernement d'un petit pays face à l'arbitraire et à la démonstration de force d'une grande puissance. Le Conseil fédéral n'a pas encore pleinement retrouvé ses esprits, lui qui envisage, pour le démentir aussitôt, de possibles contre-mesures douanières contre les États-Unis. Cela dit, le Conseil fédéral a raison sur un point. Il convient d'affronter la tempête douanière sans vouloir un accord avec Trump «à n'importe quel prix». Même si la fermeture partielle du marché américain à certains produits suisses est douloureuse, elle ne va pas couler l'économie suisse. Celle-ci a été mise bien plus à mal avec la crise Covid, quand des entreprises ont dû fermer par milliers et quand la Confédération a dû débloquer 16 milliards pour le chômage partiel. Trump, la Suisse et les droits de douane Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il exerce la profession de journaliste depuis plus de 35 ans. Il a occupé diverses fonctions comme chef de rubrique (Suisse, Genève) et rédacteur en chef adjoint de la Tribune de Genève. Il a commencé sa carrière comme responsable des communes genevoises avant de s'occuper successivement de la politique de la Ville de Genève et celle du canton de Genève. Il écrit pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Plus d'infos @arthurflash Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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