
Pourquoi la Suisse freine la climatisation malgré les chaleurs records
Les climatiseurs fixes se composent d'un appareil de refroidissement généralement monté sous le plafond et d'un appareil fixé à la façade ou au balcon.
Photo: Gaetan Bally/Keystone
En bref:
Le mois dernier a été le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré en Suisse . À Zurich et à Berne, le thermomètre a dépassé les 30 degrés pendant sept jours d'affilée, tandis qu'à Bâle, ce seuil a été dépassé sur une durée de neuf jours. Les prévisions indiquent une hausse continue de ces épisodes caniculaires sous l'effet du réchauffement climatique. Pour Marco von Wyl, directeur de l'Association suisse du froid, séjourner dans de nombreux bâtiments non climatisés devient de plus en plus difficile en été. Pour lui, l'augmentation de l'usage des systèmes de climatisation devient inévitable.
Aujourd'hui, les climatiseurs modernes ne sont plus de facto synonymes de pollution. Les fluides frigorigènes employés sont désormais sans risque pour l'environnement. Par ailleurs, le développement des installations photovoltaïques assure une production d'électricité suffisante pendant l'été.
L'installation fixe de climatiseurs dans les bâtiments existants en Suisse reste quasi impossible. C'est pourquoi beaucoup de personnes optent pour des climatiseurs mobiles, réputés inefficaces, mais ne requérant aucune autorisation. Autorisation obligatoire
Il est préférable d'opter pour des systèmes de climatisation fixes, qui offrent un meilleur refroidissement des espaces tout en consommant relativement peu d'électricité. Ce type d'installation se compose de deux unités: l'une fixée à l'extérieur sur la façade ou le balcon, l'autre montée au plafond à l'intérieur du logement. Ces deux éléments sont connectés entre eux par un mince conduit.
Pour obtenir une autorisation cantonale ou communale, les installations de ces climatiseurs «split» doivent répondre à de strictes exigences techniques et énergétiques. La limitation de la puissance frigorifique constitue, selon Marco von Wyl, l'obstacle principal à leur installation en Suisse. Pour les bâtiments existants, la puissance maximale autorisée est de 12 watts par mètre carré de surface refroidie. Cette limite figure dans les directives modèles des cantons en matière d'énergie. Bien qu'il ne s'agisse que de recommandations, elles sont généralement adoptées par la plupart des cantons.
Selon Marco von Wyl, les 12 watts ne suffisent pas pour refroidir correctement les bâtiments construits dans les années 80, car leur isolation thermique est souvent insuffisante. Pour les constructions des années 50 et 60, cette puissance de refroidissement est encore moins adaptée, sauf si une isolation supplémentaire a été ajoutée par la suite. En résumé, dans de nombreuses situations, installer un système adapté s'avère quasi impossible. Limiter la puissance des climatiseurs
La Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie (EnDK) révise actuellement ses modèles de prescriptions. Durant la consultation, l'Association suisse du froid a sollicité une augmentation de la limite de puissance à 18 watts. L'EnDK maintient cependant la valeur actuelle de 12 watts. Selon les directeurs de l'énergie, assouplir cette prescription contredirait la politique climatique qui vise à diminuer la consommation énergétique par la rénovation des bâtiments.
Une nouvelle exception sera toutefois introduite: les climatiseurs d'une puissance supérieure pourront être installés à condition que la consommation électrique supplémentaire soit compensée par une installation solaire privée. Cette règle est déjà appliquée dans certains cantons, comme celui de Berne.
La limitation de la puissance vise à garantir que les climatiseurs soient uniquement installés dans des bâtiments bénéficiant d'une isolation adéquate. L'objectif est d'empêcher autant que possible la chaleur estivale d'envahir l'intérieur des bâtiments. En conséquence, plusieurs cantons ont établi des normes strictes pour l'enveloppe des bâtiments, conditions indispensables à l'installation de systèmes de climatisation. Zurich, par exemple, exige une protection thermique efficace et une bonne étanchéité. La majorité des cantons imposent également des systèmes automatisés de protection solaire afin d'éviter que la chaleur ne pénètre inutilement à travers les fenêtres.
En outre, les climatiseurs doivent respecter l'ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit. Une installation fixée au mur extérieur risque en effet de gêner le voisinage. «Ils achèteront plutôt un appareil mobile»
Ces multiples réglementations rendent difficile l'installation de climatiseurs fixes. Selon Marco von Wyl, l'intention, bien que louable, d'encourager la rénovation des bâtiments ne reflète pas la réalité: «Il est illusoire de croire que les gens vont d'abord isoler leur maison pour 200'000 francs et installer des stores automatiques, puis rendre la température ambiante supportable grâce à un climatiseur. Ils achèteront plutôt un appareil mobile .»
Par conséquent, le nombre de nouveaux climatiseurs fixes installés chaque année reste limité. Marco von Wyl anticipe une croissance annuelle de 2 à 4%. Environ 20'000 climatiseurs «split» sont installés annuellement, mais cette estimation approximative comprend aussi le remplacement d'équipements déjà en place.
Dans les climatiseurs mobiles, l'air chaud est évacué à l'extérieur par un tuyau.
Photo: Keystone Les Verts répondent aux attaques du PLR
La difficulté d'installer des climatiseurs dans les bâtiments existants en Suisse a suscité des débats politiques. Pour le PLR , la réglementation actuelle est une interdiction implicite de la climatisation, une situation qu'il attribue aux écologistes. Pourtant, la réglementation actuelle s'appuie sur les directives de la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie, composée majoritairement de représentants de partis bourgeois.
La présidente des Verts, Lisa Mazzone, rejette les accusations du PLR, les qualifiant de «mensonges». Elle se dit favorable à l'usage de climatiseurs là où ils sont indispensables: dans les crèches, les maisons de retraite, les écoles ou les hôpitaux. Selon elle, aucun représentant écologiste ne demande l'interdiction de la climatisation, ni au niveau cantonal ni au niveau fédéral. De fait, au Parlement fédéral, seul un postulat du conseiller national Vert Christophe Clivaz aborde le sujet: il s'interroge sur la nécessité de réguler les climatiseurs mobiles, qu'il juge «écologiquement absurdes», sans toutefois exiger leur interdiction.
Traduit de l'allemand par Elisa Andrade.
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