
L'UE n'aura pas de droits de douane inférieurs à 15 %, dit Trump
L'UE n'aura pas de droits de douane inférieurs à 15 %, dit Trump
(Turnberry) Donald Trump a affirmé dimanche que l'UE ne bénéficiera pas de droits de douane inférieurs à 15 % pour ses exportations vers les États-Unis, juste avant d'entamer des discussions cruciales en Écosse avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Aurélia END avec Emma CHARLTON à Bruxelles
Agence France-Presse
« Non », a répondu le président américain, interrogé sur cette éventualité par des journalistes lors d'un bref échange avec la presse en présence de la dirigeante européenne avant leur entretien. Il a également affirmé que les produits pharmaceutiques « ne feront pas partie » de l'accord.
M. Trump et Mme von der Leyen, se retrouvent dimanche à Turnberry en Écosse pour tenter d'arracher un accord sur les droits de douane entre les États-Unis et l'Union européenne.
L'heure tourne : le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, se donne jusqu'au 1er août avant d'assommer les produits européens entrant aux États-Unis de droits de douane de 30 %.
Il n'y aura « pas d'extension, pas de délai supplémentaire », a averti le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, juste avant les discussions entre les deux dirigeants à Turnberry.
PHOTO BRENDAN SMIALOWSKI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick
« Nous avons une chance sur deux » de trouver un accord, avait lancé Donald Trump vendredi à son arrivée en Écosse, d'où il repartira mardi après un séjour mi-privé mi-diplomatique.
Toute entente devra être validée par les États membres de l'UE. Leurs ambassadeurs, en déplacement au Groenland, ont été informés dimanche matin des dernières tractations, et devront à nouveau se concerter en cas de fumée blanche.
« Un accord politique est sur la table, mais il dépend de l'imprimatur de Trump qui tient à négocier l'accord jusqu'au dernier moment », a indiqué un diplomate européen à l'AFP. Plusieurs points clés restent encore à régler.
« Très respectée »
Avant sa rencontre avec la dirigeante européenne, Donald Trump s'est de nouveau accordé du temps dimanche matin pour une partie de golf.
PHOTO PHIL NOBLE, REUTERS
Donald Trump profite de son passage à som complet de golf de Turnberry pour disputer quelques rondes.
Le président américain a assuré être « impatient » de s'entretenir avec Ursula von der Leyen, une « femme très respectée ».
Ce ton aimable tranche avec les invectives dont le républicain accable l'Union européenne, selon lui créée dans le but d'« arnaquer » les États-Unis.
D'après plusieurs sources européennes, le texte en discussion prévoit des surtaxes douanières de 15 % sur les exportations européennes à destination des États-Unis, avec un traitement plus favorable pour des secteurs comme l'aéronautique et les spiritueux – mais pas pour le vin.
Un tel résultat confirmerait que les échanges transatlantiques sont entrés dans une nouvelle ère, celle d'un protectionnisme américain décomplexé. Jusqu'au retour au pouvoir de Donald Trump, ils étaient marqués par un niveau de droits de douane américains bien moins élevés, de 4,8 % en moyenne.
Dans les faits, le taux effectif appliqué par les États-Unis aux marchandises européennes se monte donc actuellement à près de 15 %, si l'on additionne la surtaxe de 10 % d'ores et déjà appliquée par le gouvernement américain et le taux de 4,8 % préexistant.
Mais un accord aurait le mérite, selon les analystes, de lever l'incertitude, ce redoutable poison en matière commerciale.
« Bazooka »
L'UE en échange s'engagerait à accroître ses achats de gaz naturel américain et à une série d'investissements.
L'Union européenne est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l'acier et l'aluminium, ainsi qu'à des droits de douane généraux de 10 %.
PHOTO FLORENCE LO, REUTERS
La cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen
Si Ursula von der Leyen et Donald Trump ne parvenaient pas à s'entendre, Bruxelles assure être prêt à riposter en taxant des produits et des services américains.
L'exécutif européen, sous l'impulsion de certains pays comme la France, pourrait aussi geler l'accès aux marchés publics européens ou bloquer certains investissements.
Dégainer ce « bazooka » – appelé instrument « anticoercition » dans le jargon bruxellois – entraînerait l'Europe et l'Amérique dans une escalade diplomatico-économique inouïe.
Epstein
Donald Trump, un ancien promoteur immobilier qui a écrit un livre à succès sur « l'art du deal », affirme être en position de force.
Mais certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa conduite des affaires en général.
Dans une récente enquête d'opinion Gallup, sa cote de confiance est tombée à 37 %, 10 points de moins qu'en janvier.
Le milliardaire new-yorkais, qui s'est toujours joué des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l'affaire Jeffrey Epstein.
Il est accusé de manquer de transparence sur les relations qu'il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s'annonçait retentissant.
Faire état d'un accord avec l'UE, en promettant des retombées pharaoniques sur l'économie américaine, et dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l'Indonésie, pourrait être une diversion bienvenue.
Lundi, c'est avec la Chine que des négociateurs américains s'efforceront, au cours d'une rencontre à Stockholm, d'éviter une reprise de l'escalade commerciale.
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