
Un homme s'avoue coupable de contacts sexuels sur une mineure
Un homme de Québec a reconnu lundi avoir agressé une enfant de 10 ans qui vivait dans la famille d'accueil de la DPJ gérée par ses parents, où a régné pendant des années une véritable culture du viol.
Chrystopher Jean a abusé de la confiance que lui accordait la petite Jade* alors qu'elle avait entre 10 et 11 ans. L'homme qui a aujourd'hui 26 ans était chargé de « garder » les enfants de la famille d'accueil et profitait du contexte pour l'agresser.
Son père, Éric Jean, a été condamné en novembre 2023 à 10 ans de prison pour abus sexuels envers deux victimes hébergées chez lui, dont Jade.
« Chrystopher Jean était comme un grand frère pour [Jade] », a déclaré la procureure de la Couronne, Me Marie-Lou Gagnon, au palais de justice de Québec lundi matin.
M. Jean était accusé d'incitation à des contacts sexuels et d'agression sexuelle. Seul le chef d'accusation de contacts sexuels a été retenu contre lui. Il n'avait pas d'antécédents criminels.
Maison des horreurs
Jade a vécu l'horreur au sein de sa famille d'accueil. En plus d'avoir été agressée sexuellement durant des années par son père d'accueil, elle a aussi été victime du fils, Chrystopher Jean.
Attouchements aux fesses, aux seins, pénétration des doigts ou frottement du pénis sur le vagin, M. Jean a multiplié les contacts sexuels déplacés envers la fillette entre décembre 2016 et 2017, selon le résumé conjoint des faits déposé à la cour.
Les premiers attouchements remontent à une période où Chrystopher Jean était lui-même mineur, âgé de 17 ans.
Alors qu'il a 18 ans, il attire la fillette vers la salle de bains pour « essayer quelque chose ». Il exige ensuite qu'elle ferme les yeux et ouvre la bouche. Il baisse son pantalon pour qu'elle lui fasse une fellation. Il demande qu'elle avale son sperme, ce qu'elle fait avant d'aller cracher dans le salon.
À l'époque, Jade a 11 ans. M. Jean en a 18.
À une autre occasion, la petite écoute un film avec l'accusé dans son lit. Il lui touche les seins et les fesses sous ses vêtements et l'oblige à avoir une relation sexuelle, sans protection. Il demande ensuite « d'essayer » une pénétration anale. Il cesse quelques instants plus tard comme la petite lui indique avoir trop mal.
Cinq ans après les infractions commises par Chrystopher Jean, Jade s'est confiée à son entourage en 2022. Elle a porté plainte la même année.
La famille blâme la DPJ
La déclaration de culpabilité de M. Jean a été accueillie plutôt tièdement lundi par la famille de Jade, qui dit que l'accusé « a pris la porte facile pour s'en sortir » avec un seul chef d'accusation.
« Le gros morceau reste la négligence de la DPJ », affirme la mère de la victime, rencontrée à la sortie de la salle d'audience. Elle dit ne pas comprendre comment une telle situation a pu durer aussi longtemps dans un même foyer d'accueil.
« Je voyais que ça n'allait pas bien avec cette famille-là, puis je parlais, mais au bout du compte, c'était toujours moi le problème », raconte la mère. « J'ai toujours eu zéro crédibilité avec [la DPJ] », dit-elle.
Accompagnée d'un chien de soutien, Jade s'est dite « énervée » de la déclaration de culpabilité sur un seul chef d'accusation de celui qu'elle a déjà considéré comme son grand frère.
« Ma fille est brisée à vie. C'est un long processus, c'est très difficile », a ajouté sa mère, visiblement émue.
L'avocate Valérie Assouline, qui représente Jade et une autre victime, entend poursuivre le CIUSSS de la Capitale-Nationale à ce sujet. La poursuite « avance bien », indique la mère de Jade.
Culture du viol
Le plaidoyer de M. Jean s'inscrit dans une série de plusieurs au sujet d'un même foyer d'accueil à Québec, où plusieurs enfants placés par la DPJ ont été agressés. Des abus y ont été commis par trois hommes adultes, dont Chrystopher Jean et son père Éric Jean, mais aussi par des mineurs qui s'agressaient entre eux, a révélé une enquête de La Presse publiée en avril 20241.
Jade est la deuxième personne à dénoncer des abus sexuels qui ont eu lieu dans cette famille entre 2004 et 2021.
Une autre jeune, Catherine*, a aussi été victime d'Éric Jean. Elle a dénoncé pour la première fois en 2004 des agressions sexuelles vécues dans ce foyer d'accueil. Aucune enquête n'avait été déclenchée à ce moment. L'ex-beau-frère et ami d'Éric Jean, David Hudon, est lui aussi accusé d'avoir agressé Catherine.
Ce n'est que 18 années plus tard, en 2022, que l'affaire s'est rendue devant la justice avec la dénonciation de Jade.
C'est pour des sévices contre cette deuxième victime, en plus de ceux commis sur Jade, que le père d'accueil a été condamné à 10 ans de prison.
Entre-temps, près de 70 enfants et adolescents ont fréquenté cette famille d'accueil de Québec. Il y aurait eu au moins quatre autres victimes et huit agresseurs et présumés agresseurs dans cette famille, selon une enquête de La Presse.
M. Jean comparaîtra de nouveau le 4 décembre pour connaître sa peine. La peine maximale pour contacts sexuels sur une personne mineure est de 14 ans.
L'histoire jusqu'ici 2004 : Catherine dit avoir été violée par Éric Jean et David Hudon. Elle n'est pas crue par ses proches ni par les intervenantes de la DPJ à qui elle raconte l'histoire.
Mai 2021 : Jade, qui a 15 ans, dénonce à la police de multiples agressions commises par Éric Jean.
Novembre 2023 : Éric Jean plaide coupable d'agressions sexuelles sur deux victimes, Jade et Catherine.
Juillet 2025 : Le fils d'Éric Jean, Chrystopher Jean, plaide coupable à une accusation de contacts sexuels sur une personne mineure, Jade.
* La loi nous interdit de désigner les victimes par leur nom réel.
1. Lisez le dossier « Famille d'accueil de la DPJ : La maison des horreurs »

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