
Avoir 2 enfants est encore la norme pour les Français, mais cela pourrait bientôt changer, selon une étude de l'Ined
Non seulement le taux de fécondité drastiquement baissé entre 2014 et 2024, passant de 2,0 enfants à 1,6 enfant par femme, mais les jeunes adultes sont de moins en moins enclins à vouloir des enfants ou souhaitent désormais des familles moins nombreuses qu'auparavant.
Le nombre moyen d'enfants souhaités est d'ailleurs en chute libre : de 2,5 à 1,9 en moyenne chez les femmes de moins de 30 ans. « Les intentions plus faibles se traduiront probablement à l'avenir par un nombre d'enfants eus au cours de sa vie plus faible », avance l'Ined.
La famille à deux enfants reste une norme
Aujourd'hui, les femmes nées entre 1998 et 2005 ne s'imaginent donc plus nécessairement fonder une famille comptant deux enfants ou plus. Et si la norme de la famille à deux enfants reste dominante, son statut évolue : elle est de plus en plus perçue comme un maximum, non comme un minimum.
Ainsi, en 2024, 65 % des 18-49 ans estiment que deux enfants est le nombre idéal alors qu'ils n'étaient que 47 % à penser la même chose en 1998. Cela est d'autant plus vrai chez les jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans : ces dernières souhaitent avoir 1,9 enfant en moyenne, contre 2 pour celles de 25 à 34 ans.
Le souhait d'avoir une famille nombreuse se fait par ailleurs de plus en plus rare. Alors que les Français de 18 à 49 ans étaient 50 % en 1998 à désirer « 3 enfants ou plus », ils ne sont que 29 % dans le même cas en 2024. Cette tendance est encore plus accentuée chez les 18-29 ans : seuls 10 % des jeunes hommes et 16 % des jeunes femmes souhaitent trois enfants, tandis que 20 % et 14 % en souhaitent un seul. Et même si ce souhait ne correspond finalement pas à la réalité, cela laisse « présager une diminution de la descendance finale pour les générations nées après 1985 », avance l'Ined.
La peur de l'avenir comme frein à la fécondité
Comment expliquer cette baisse des intentions de fécondité ? D'abord, l'Ined souligne que celle-ci a lieu dans tous les groupes sociaux, « quels que soient le sexe, l'âge, le pays de naissance, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle ou le niveau de vie ». Mais cette tendance est aussi liée aux opinions. Ainsi, les répondants adhérant à une conception égalitaire des rôles des femmes et des hommes dans la société ont des intentions de fécondité plus faibles.
Les Françaises et Français souhaitent aussi avoir moins d'enfants car ils ont peur de l'avenir. Outre la conjoncture économique défavorable, ils citent la crise climatique, l'affaiblissement de la démocratie et, de manière plus globale, les perspectives défavorables pour les générations futures comme les principaux freins à leur désir d'enfant. Ainsi, seules 35 % des personnes de 25-39 ans se disant « très inquiètes des perspectives pour les générations futures » comptent « probablement » ou « certainement » avoir un enfant (ou un enfant supplémentaire) contre 46 % des personnes se disant moins inquiètes.
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