
« Un camp de concentration » : Ehud Olmert fustige le projet de « ville humanitaire » à Gaza lancé par le gouvernement israélien
une « ville humanitaire »
et y regrouper, dans un premier temps, quelque 600 000 Palestiniens. Israël Katz semble y croire. Lundi dernier, le ministre de la Défense de l'État hébreu a chargé son cabinet et l'armée d'esquisser un plan en ce sens, sous l'œil approbateur de Benyamin Netanyahou.
Selon les mots d'Israël Katz, les Palestiniens n'auraient aucun droit de quitter l'enclave de Rafah, hormis s'ils souhaitent se rendre à l'étranger. Dans un entretien accordé ce lundi au
Guardian
, Ehud Olmert s'insurge contre cette perspective. « C'est un camp de concentration, je suis désolé », cingle celui qui fût Premier ministre d'Israël de 2006 à 2009 - et emprisonné plus d'un an pour corruption 2015.
L'homme de 79 ans, issus des rangs de la droite, va même plus loin dans les colonnes du quotidien britannique : « Si les Palestiniens venaient être déportés dans la nouvelle
ville humanitaire
, alors on pourrait dire que cela fait partie d'un nettoyage ethnique ». « Cela n'est pas le cas pour l'instant », tempère-t-il, tout en ajoutant que cela serait « l'inévitable interprétation » de toute tentative de mettre sur pied un camp massant des centaines de milliers de personnes.
Pour l'ancien Premier ministre israélien, Israël commet d'ores et déjà des crimes de guerre dans la bande de Gaze. La construction d'un tel camp constituerait alors une nouvelle étape dans l'escalade du gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Voilà plusieurs semaines qu'Ehud Olmert tire la sonnette d'alarme dans les médias internationaux.
Le Monde
,
L'Express
,
France Inter
,
The Financial Times
… Par le biais d'interviews ou de tribunes, l'ancien homme d'État pointe directement le leader du Likoud. Ce dernier « n'agit pas pour l'intérêt supérieur de la nation mais pour sa propre survie politique. Tout autre argument est un écran de fumée », soutient par exemple Ehud Olmert.
Membres incontournables de la coalition au pouvoir, les ministres d'extrême droite
Bezalel Smotrich
et
Itamar Ben Gvir
sont pour leur part indirectement mis en cause pour la dégradation de la situation en Cisjordanie, où les attaques contre les Palestiniens sont fréquentes. « Il est impossible que les colons puissent opérer de manière si consistante, importante et étendue sans un soutien et une protection apportée par les autorités israéliennes dans les territoires palestiniens », assure Ehud Olmert, décrivant des « ennemis de l'intérieur ».
La riposte d'Israël aux attaques terroristes du 7-Octobre, perpétrées par le Hamas, lui semble démesurée et fragilise l'image de l'État hébreu à l'étranger. « Aux États-Unis, il y a de plus en plus d'expressions de haine d'Israël, observe-t-il. On se cache en disant :
Ils sont antisémites
. Je ne pense pas qu'il n'y ait que des antisémites. Je pense que beaucoup d'entre eux sont anti-Israël à cause de ce qu'ils voient à la télévision et sur les réseaux sociaux. » Et d'ajouter : « C'est douloureux mais c'est une réaction de gens qui disent :
Hey, les gars vous avez franchi toutes les lignes possibles et imaginables
».
Si
les négociations en
vue d'un cessez-le-feu, tenues à Doha, patinent, Ehud Olmert dit toujours croire qu'un accord historique peut-être obtenu. C'est dans cette optique qu'il travaille de concert avec Nasser al-Kidwa, ancien ministre palestinien des Affaires étrangères. Donald Trump, lui, s'est montré d'un optimisme à toute épreuve ce lundi, puisqu'il espère
que la question de Gaza soit « réglée » dès la semaine prochaine
.
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