logo
La Bourse de New York soutenue par les accords commerciaux

La Bourse de New York soutenue par les accords commerciaux

La Presse6 days ago
Le secteur automobile japonais coté à New York a nettement profité de l'allègement tarifaire.
La Bourse de New York soutenue par les accords commerciaux
(Washington) La Bourse de New York a franchi de nouveaux records mercredi, les investisseurs se montrant satisfaits de la conclusion d'un accord commercial entre le Japon et les États-Unis et optimistes quant à la possibilité qu'un compromis émerge avec l'Union européenne.
Agence France-Presse
L'indice élargi S&P 500 (+0,78 % à 6358,91 points) a établi un plus haut en clôture pour la troisième séance d'affilée, l'indice NASDAQ (+0,61 % à 21 020,02 points) a lui aussi franchi un nouveau sommet tandis que le Dow Jones (+1,14 % à 45 010,29 points) a terminé à quelques encablures de son record.
« Les nouveaux accords commerciaux conclus par les États-Unis avec Tokyo, Manille et Jakarta renforcent la confiance dans la conclusion d'autres accords avant la date butoir du 1er août », à partir de laquelle de massives surtaxes doivent être imposées par Washington à nombre de pays, résume Jose Torres, d'Interactive Brokers.
Allié-clé des États-Unis, « le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15 % », a annoncé mardi le président américain Donald Trump sur son réseau Truth Social, bien en deçà de la surtaxe de 25 % dont l'archipel était menacé au 1er août.
Le secteur automobile japonais coté à New York, à l'image de Toyota (+13,64 % à 193,18 dollars) et Honda (+13,13 % à 34,40 dollars), a nettement profité de l'allègement tarifaire.
Les surtaxes visant les produits philippins sont elles ramenées à 19 % (contre 20 %). Et quant à l'Indonésie, l'accord conclu avec Washington concerne plutôt le cadre des futures négociations commerciales en vue d'un compromis, qui reste donc à construire.
« Le marché est stimulé » par ces annonces et se montre d'autant plus optimiste que « l'UE s'oriente également vers un taux de 15 % pour ses droits de douane », commente auprès de l'AFP Pat Donlon, de Fiduciary Trust Company.
Des « décisions » sont sur le point d'être prises dans les discussions commerciales entre Washington et Bruxelles, a ainsi affirmé mercredi le chancelier allemand, Friedrich Merz, alors que Donald Trump assurait la veille qu'un accord avec « l'Europe viendra demain ».
Chinois et Américains se rencontreront quant à eux la semaine prochaine pour un troisième cycle de discussions.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt à dix ans se tendait, à 4,38 % contre 4,34 % à la clôture mardi.
Alors qu'une centaine des entreprises composant l'indice S&P 500 ont déjà publié leurs résultats financiers, « nous n'avons encore rien vu d'inquiétant », souligne par ailleurs Pat Donlon, ce qui tire le marché vers le haut.
« Dans le secteur des grandes capitalisations, les entreprises affirment qu'elles peuvent faire face aux droits de douane à leur niveau actuel (et) modifier leurs chaînes d'approvisionnement », relève l'analyste.
En revanche, il sera « intéressant » d'observer les prévisions d'entreprises des biens de consommation, « les plus touchées par les droits de douane », en raison notamment de leur production délocalisée en Asie, anticipe Pat Donlon.
Au tableau des valeurs, le groupe GE Vernova (+14,58 % à 629,03 dollars), qui rassemble les anciennes activités énergétiques du conglomérat General Electric, a été récompensé pour son chiffre d'affaires et le relèvement de ses prévisions pour 2025, soutenu par la demande pour ses services et équipements.
Le fabricant d'ascenseurs Otis (-12,38 % à 88,49 dollars) a lui été sanctionné pour avoir revu à la baisse ses prévisions de chiffre d'affaires annuel, évoquant une demande restreinte pour les nouveaux appareils.
Le spécialiste des composants électroniques Texas Instruments a chuté (-13,34 % à 186,25 dollars) après avoir fait état de prévisions pour le troisième trimestre bien en deçà des attentes du marché, notamment à cause des droits de douane.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Le rêve américain de l'éolien en mer s'efface
Le rêve américain de l'éolien en mer s'efface

La Presse

time19 minutes ago

  • La Presse

Le rêve américain de l'éolien en mer s'efface

L'aventure américaine de l'éolien en mer appartient déjà au passé chez Marmen et chez Technostrobe. Pour la première, cela signifie le débranchement d'un important projet d'usine de fabrication à Albany, tandis que la seconde vient de fermer définitivement ses portes dans cette ville qui est la capitale de l'État de New York. Que s'est-il passé pour que ces deux entreprises québécoises changent de stratégie ? Chez Marmen, c'est la poussée inflationniste des coûts de construction et de fabrication depuis l'arrivée de la COVID-19, alors que c'est le dédain de l'administration Trump à l'endroit du secteur éolien qui est à l'origine du repli de Technostrobe. « Notre industrie est fortement touchée par les décisions de l'administration américaine, lâche le président de la PME, Francis Lacombe, en entrevue téléphonique. C'est ce qui est la source du ralentissement plutôt que la question des droits de douane. » PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE Francis Lacombe, président de Technostrobe Dès son retour à la Maison-Blanche, le président américain, Donald Trump, ne s'est pas gêné pour signer des décrets marquant la fin du financement fédéral pour ces projets d'énergie renouvelable ainsi que pour bloquer la délivrance de permis. Marmen dit avoir pris sa décision avant l'élection du magnat de l'immobilier, en novembre dernier. Néanmoins, le président du fabricant haute précision de pièces d'acier de toutes tailles établi à Trois-Rivières ne s'en cache pas : le secteur est actuellement à plat. Il y a quatre ans, le marché [de l'éolien en haute mer] semblait en explosion, et là, il implose. C'est exactement l'inverse qui arrive. Patrick Pellerin, président de Marmen « On y croyait » C'est en 2021 que Marmen annonçait ses couleurs. Dans le cadre d'un partenariat avec Welcon, elle prévoyait la construction d'un complexe sur un terrain de 85 acres – l'équivalent d'environ 65 terrains de football américain – du port d'Albany. À l'époque, le chantier était estimé à plus de 300 millions. IMAGE FOURNIE PAR MARMEN L'usine qui était projetée par Marmen sur les terrains du port d'Albany L'objectif : construire des tours de moulins à vent, soit des structures qui mesurent souvent plus de 250 mètres de hauteur, pour Equinor, un géant norvégien qui devait piloter l'aménagement d'un parc au large des côtes de l'État de New York – le premier du genre dans cette région. Les choses ne se sont pas passées comme prévu. « Partout dans le monde, les coûts de construction ont explosé et la COVID-19 a ralenti les choses, affirme M. Pellerin. Avec des coûts plus élevés, la production devenait moins compétitive. On a fini par retirer nos billes. L'ingénierie pour les bâtiments était complétée et tous les permis avaient été obtenus. Cela nous a coûté de l'argent. On y croyait. » Le projet d'Equinor Le géant norvégien avait été retenu par l'État de New York en 2021 pour aménager, en deux phases, un projet éolien en haute mer visant à fournir de l'électricité à la ville de New York. Avec ses 54 moulins à vent, le premier volet, situé à moins de 50 kilomètres au sud-est de Long Island, doit alimenter l'équivalent de 500 000 foyers new-yorkais à compter de 2027. En avril dernier, Washington avait annoncé l'arrêt de la construction du projet, avant de revenir sur sa décision le mois suivant. Les problèmes rencontrés par Equinor avec ce projet se sont soldés par une charge de dépréciation de 955 millions US au deuxième trimestre en raison de perspectives beaucoup moins encourageantes pour l'éolien en haute mer dans le marché américain. Case départ à Albany Si les choses ne se sont pas passées comme prévu au sud de la frontière, Marmen peut quand même se consoler de ce côté-ci de cette dernière. L'an dernier, elle a pu relancer la construction de tours d'éoliennes à son usine de Matane, notamment. Le portrait est différent pour le port d'Albany. Après cinq années de travaux pour préparer le terrain et plus de 170 millions US, on doit retourner à la table à dessin. Un appel de propositions visant à trouver une nouvelle vocation au site vient de se conclure. « Le projet de Marmen n'ira pas de l'avant, confirme la porte-parole du port d'Albany, Penny Vavura, dans un courriel. Au printemps, nous avons décidé d'envisager d'autres solutions pour le site. » PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE WM. J. KELLER CONSTRUCTION CORP Le port d'Albany cherche une nouvelle vocation au terrain industriel qui devait accueillir l'usine de Marmen. Marmen, qui fabrique aussi des tours d'éoliennes terrestres au Dakota du Sud, n'avait pas annoncé sa décision publiquement. C'est tout le processus mis de l'avant par le port américain qui a mis la lumière sur la tournure des évènements. Retrait américain À environ 20 kilomètres au nord-est du port, Technostrobe, qui se spécialise entre autres dans l'assemblage d'équipements de balise pour les éoliennes en mer, vient de faire ses boîtes. Son usine américaine a cessé ses activités il y a environ trois semaines, quelques années seulement après son démarrage. Vingt-cinq personnes ont perdu leur emploi – environ 20 en décembre dernier, et le reste il y a trois semaines. Dans le contexte actuel, impossible de justifier une usine de 1500 mètres carrés au sud de la frontière, se désole le président de la PME établie à Coteau-du-Lac, près de Salaberry-de-Valleyfield. Évidemment, c'est une décision qui découle de l'absence de confirmation de nouveaux projets éoliens en mer sur la côte est des États-Unis. Les activités d'Albany ont été transférées à Montréal. Cette année et le début de 2026, c'est le creux de la vague pour nous. Francis Lacombe, président de Technostrobe À la différence des éoliennes terrestres, les moulins à vent en mer sont des obstacles pour les avions et les bateaux. Ils nécessitent toute une série d'équipement de balisage, lumineux et sonore, comme des détecteurs de visibilité, des crieurs de brouillard et des lumières d'aide à la sécurité. C'est un créneau dans lequel Technostrobe se spécialise et qui était synonyme de croissance aux États-Unis, jusqu'à l'an dernier. L'entreprise conçoit aussi et fabrique des systèmes d'éclairage pour des moulins à vent terrestres ainsi que pour des infrastructures de radiodiffusion et de télécommunications. À l'instar de Marmen, Technostrobe se console tant bien que mal avec le marché québécois, où elle compte une usine. Celle située aux Pays-Bas est aussi « très active », affirme M. Lacombe. « On espère que les annonces d'Hydro-Québec, celles en Ontario pour 5000 autres mégawatts d'énergie et d'autres dans les Maritimes pour davantage de puissance puissent ramener un niveau d'activités que l'on ne voit pas actuellement. »

Un (autre) chapitre
Un (autre) chapitre

La Presse

time20 hours ago

  • La Presse

Un (autre) chapitre

L'ancien président des États-Unis Joe Biden, propriétaire d'une Corvette 1967, a vendu la mèche il y a quatre ans sur la venue d'une Corvette électrique. « Vous pensez que je plaisante ? Je ne plaisante pas », écrivait-il dans un message publié sur Twitter. On ne sait toujours pas s'il faisait référence à une Corvette pleinement ou partiellement électrifiée, mais chose certaine, il a vu juste. L'E-Ray adopte, pour la première fois de son histoire, une motorisation hybride. Un moteur (électrique) à l'avant et un autre (à essence) à l'arrière. Ce dernier compte huit cylindres et cube un énorme 6,2 litres permettant d'en extraire 495 chevaux. Le moteur électrique affiche quant à lui une puissance équivalant à 160 chevaux et s'alimente auprès d'une toute petite batterie qui se recharge rapidement de l'énergie récupérée au freinage. Ainsi se présente l'E-Ray. Ces deux moteurs agissent en soutien l'un de l'autre. Le V8 se réveille en émettant un grognement travaillé si le conducteur sollicite franchement l'accélérateur. L'autre améliore le couple disponible, entraîne les roues avant (cela fait de la Corvette une intégrale) et permet de parcourir une poignée de kilomètres en mode tout électrique. Voilà qui suffit pour ne pas réveiller vos voisins si vous avez l'idée de rentrer (ou partir) au petit matin. L'E-Ray est une hybride surtout orientée vers les performances. Et pour affronter les conditions hivernales ? Sa garde au sol réduite, plus que la motricité de son train avant, risque de poser un problème. En revanche, sur une chaussée à faible coefficient d'adhérence, le comportement se révèlera très certainement plus sûr. Les performances, maintenant. Ses accélérations ne prodiguent pas un « coup de pied aux fesses » aussi virulent qu'un véhicule électrique sportif, mais elles sont efficaces et interviennent avec une quasi-absence de temps de réaction. PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET La Chevrolet Corvette E-Ray PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET La Chevrolet Corvette E-Ray PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET L'habitacle de la Chevrolet Corvette E-Ray PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET Le tableau de bord de la Chevrolet Corvette E-Ray PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET L'instrumentation de la Chevrolet Corvette E-Ray PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET L'étrier de la Chevrolet Corvette E-Ray PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET L'emblème de la Chevrolet Corvette E-Ray PHOTO FOURNIE PAR CHEVROLET La Chevrolet Corvette E-Ray 1 /7 Malgré ses dimensions imposantes, on se sent tout de suite à l'aise au volant de l'E-Ray. Mais contrairement aux rageuses Z06 et ZR-1, elle se trouve habitée d'un esprit plus Grand Tourisme qui recommande une conduite pleine de tact. Menée avec doigté, l'E-Ray reste un monstre de puissance et de maniabilité. Son châssis est moins affûté que celui d'une McLaren Artura, une autre hybride, et moins agile qu'une Porsche 911 GTS (hybride elle aussi), mais tout aussi conciliante dans le cadre d'une conduite quotidienne. Est-ce parce qu'elle est plus lourde ou que sa répartition de poids est différente que la prise en main de l'E-Ray, pourtant aussi intimidante, semble plus policée que les Corvette les plus puissantes ? L'E-Ray est plus facile à conduire, n'en déplaise aux propriétaires de Corvette, qui n'aiment guère admettre que le premier venu pourrait prendre leur place derrière le volant. L'E-Ray offre un genre de sportivité vertueuse, mais ne bat aucun record de consommation. Au terme de notre essai, effectué sans forcer sur un parcours mixte d'une centaine de kilomètres, l'ordinateur de bord affichait une moyenne proche de 13,6 litres. Pas de complexes L'E-Ray, qui n'entend pas cultiver de complexes face aux super sportives venues d'Allemagne, d'Angleterre ou d'Italie, marque sa différence sur le plan du style, en décalage lui aussi. Presque trapu, snobant la tradition maison des capots interminables, ce coupé à moteur central offre des formes compliquées au service d'excellentes performances aérodynamiques. La partie avant, très travaillée avec ses phares biseautés et sa calandre pas trop béante, ne surjoue pas la carte de la filiation. Seule la gymnastique pour se glisser dans ce bolide ou s'en extraire avec un minimum d'élégance demeure. Tout cela aurait pu sombrer dans le maniérisme et accouche d'une voiture étrangement proportionnée, peut-être, mais stupéfiante à regarder. L'habitacle, lui, sacrifie sans trop en rajouter à la mode Guerre des étoiles, mais également au rituel de la voiture sport consistant à tout orienter vers le conducteur pour recréer une ambiance « cockpit ». L'idée a vécu. La haie de commutateurs alignés sur la cime de la console centrale illustrée dans nos photos fera place en 2026 à une configuration différente (voir nos encadrés). Toujours distrayante, elle permettra tout de même de moins quitter la route des yeux. Cela aussi représente un progrès.

Des rapports d'inspection gardés secrets
Des rapports d'inspection gardés secrets

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Des rapports d'inspection gardés secrets

Une trentaine de courtiers immobiliers ont caché des rapports d'inspection défavorables lors de la vente de propriétés, révèlent les décisions rendues par le tribunal de cette profession depuis la pandémie que La Presse a répertoriées. La dernière décision en date est celle au sujet de Pascal Charland chez Re/Max de Francheville à Shawinigan. Le comité de discipline de l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) l'a condamné à payer 4000 $ d'amende pour avoir caché un rapport d'inspection défavorable à des acheteurs. Le rapport d'inspection préachat indiquait la présence de pourriture sur l'ossature de la maison, de chauves-souris et d'infiltration d'eau, si bien que les premiers acheteurs intéressés par la propriété avaient annulé leur promesse d'achat en septembre 2019. À la suite de ce rapport catastrophique, le courtier n'a fait aucune modification dans la déclaration du vendeur de la propriété vendue sans garantie légale. En mai 2020, Pascal Charland va même jusqu'à écrire par courriel à de nouveaux acheteurs que la propriété n'a que « 'quelques petits travaux à faire, rien de majeur', et ce, bien qu'un rapport d'inspection préachat antérieur ait mené à l'annulation de la promesse d'achat », mentionne la décision du comité disciplinaire. Le résumé des évènements qu'on peut lire dans la décision relate que Pascal Charland a aussi découragé la nouvelle acheteuse de retenir les services de l'inspecteur qui avait rédigé le premier rapport accablant. Elle a suivi sa recommandation d'en engager un autre, a acheté la maison, puis elle a croisé par hasard la première acheteuse qui s'était désistée. Cette dernière lui a tout révélé, mais il était trop tard. Des travaux de 104 201 $ étaient à faire pour décontaminer l'immeuble. Tous les rapports d'inspection doivent être révélés Lorsqu'un rapport d'inspection préachat révèle des faits néfastes qui rendront la propriété plus difficile à vendre, il est interdit de le cacher. Le Règlement sur les conditions d'exercice d'une opération de courtage, sur la déontologie des courtiers et sur la publicité est sans équivoque. Les courtiers immobiliers doivent dévoiler tous les rapports d'inspection existants sur les propriétés qu'ils vendent. « Les informations pertinentes concernant les inspections antérieures doivent être communiquées par le vendeur ou son courtier immobilier dans le cadre du processus de vente, explique à La Presse Sandra Barrette, directrice, Info OACIQ et Pratiques professionnelles. Le vendeur a la responsabilité de divulguer les rapports antérieurs et le courtier immobilier a le devoir de s'assurer que l'information est disponible pour le consommateur, de vérifier si des problématiques y sont relevées et d'en informer les parties à la transaction. » Cependant, il n'y a aucun moyen pour le consommateur de savoir s'il existe des rapports d'inspection outre présumer de la bonne foi du courtier immobilier qui vend la maison. Sans l'intervention d'un courtier immobilier, il n'existe pas de moyen standardisé ou direct pour un acheteur potentiel d'accéder à ces informations de manière indépendante. L'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) n'a pas souhaité répondre à nos questions. « Considérant votre relance, j'ai tout de même [joint] l'APCIQ pour vous. Ils confirment que c'est l'OACIQ qui est responsable de la question des obligations de divulgation des courtiers, ce seront donc les meilleurs intervenants à joindre pour répondre à vos questions », indique par courriel la responsable des communications pour l'APCIQ Marie-Rose Desautels chez Morin RP. Une trentaine de décisions récentes font état de rapports d'inspection dissimulés La Presse a répertorié 30 cas de courtiers immobiliers reconnus coupables par le comité de discipline de l'OACIQ depuis le 1er janvier 2020 de ne pas avoir informé des promettants acheteurs de l'existence de rapports d'inspection défavorables au sujet de la propriété qu'ils voulaient acheter. Une recherche sur le site Soquij au sujet des décisions de l'OACIQ avec les mots « rapport d'inspection » donne comme résultats 193 décisions que La Presse a toutes lues. Trente décisions entre le 1er janvier 2020 et le 25 juillet 2025 concernent des rapports d'inspection intentionnellement dissimulés. En juin dernier, par exemple, Simon Lafrenière, de Via Capitale à Québec, a écopé de 75 000 $ d'amende et de 30 jours de suspension. Il avait lui aussi caché des rapports d'inspection défavorables révélant « des problèmes de fondation endommagée » et de « poutre de structure endommagée ». Lorsqu'un acheteur s'est questionné sur la nécessité de faire inspecter la maison qu'il vendait, Simon Lafrenière ne lui a pas recommandé d'engager un expert alors qu'il savait qu'un rapport défavorable avait mené à l'annulation de l'achat deux mois plus tôt. L'acheteur en question aura d'ailleurs toute une surprise le jour même où il prendra possession de la maison, en découvrant par hasard le rapport défavorable dans une armoire de cuisine. À peine un mois après avoir reçu sa sanction, Simon Lafrenière annonçait sur Facebook qu'il venait de recevoir le Méritas Double Diamant, une récompense pour les courtiers ayant atteint des commissions de 500 000 $ et plus. « Chaque projet que vous me confiez est bien plus qu'une simple transaction – c'est une histoire de collaboration, de confiance et d'accompagnement », écrivait-il le 4 juillet dernier. Sirivanh Malichanh et Myriam Marouani, du Groupe Sutton sur l'île, ont elles aussi été reconnues coupables en mai dernier d'avoir caché un rapport d'inspection accablant lors de la vente d'une propriété à Brossard, comme l'avait révélé La Presse. Elles attendent de connaître leur sanction. Les décisions rendues par le chien de garde de la profession racontent très souvent la même histoire, montre la recension effectuée par La Presse. En janvier dernier, Alexandre Gagné, de Via Capitale à Saint-Jérôme, a dû payer 14 000 $ d'amende, parce qu'il ne s'était pas assuré que tout acheteur potentiel soit informé de l'existence de deux rapports d'inspection faisant état de facteurs défavorables sur une propriété à Prévost. Toujours en janvier, Guillaume Tremblay, de Proprio Direct dans les Laurentides, a écopé de 4000 $ d'amende et de 15 jours de suspension de permis. Il n'avait pas informé des acheteurs qu'une promesse d'achat antérieure avait été annulée à la suite d'un rapport défavorable sur la qualité de l'eau potable. La Loi sur le courtage immobilier a été modifiée le 4 juin dernier par l'Assemblée nationale du Québec, mais il n'y a rien de nouveau au sujet des rapports d'inspection. « Le projet de loi no 92, Loi modifiant diverses dispositions principalement dans le secteur financier, a pour effet d'augmenter le montant des amendes en cas d'infraction. Toutefois, il ne touche pas directement les rapports d'inspection », indique à La Presse Charles-Étienne Bélisle, relationniste de presse au ministère des Finances.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store