
Nissan cesse la production dans une usine japonaise pour réduire ses capacités
La production à Oppama, un site employant environ 2.400 personnes et spécialisé dans la fabrication de véhicules hybrides, s'interrompra «à la fin de l'exercice fiscal 2027», c'est-à-dire en mars 2028. Nissan a essuyé en 2024-2025 une perte nette annuelle colossale équivalant à 4,1 milliards d'euros, notamment en raison des coûts liés au plan de redressement engagé par l'entreprise. Fortement endetté, non rentable et miné par l'essoufflement des ventes sur ses marchés clés, le constructeur avait annoncé en novembre vouloir réduire de 20% ses capacités de production totales. Nissan a précisé depuis qu'il entend réduire le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d'ici la fin de l'exercice 2027, pour ramener à 2,5 millions de véhicules par an ses capacités de production (hors de Chine).
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«Une décision difficile, mais nécessaire»
Le groupe nippon a par ailleurs annoncé viser 20.000 suppressions de postes dans le monde à la même date. «Aujourd'hui, Nissan a pris une décision difficile, mais nécessaire. Ce n'était pas facile (...) mais je suis convaincu qu'il s'agit d'une étape essentielle pour surmonter nos défis actuels», a commenté mardi le PDG de Nissan, Ivan Espinosa, nommé pour orchestrer le plan de redressement. Le transfert de cette production est «la solution la plus efficace, compte tenu des capacités, de la rentabilité et du potentiel d'investissement», a fait valoir Nissan, assurant que d'autres activités - recherche et développement, crash-tests - se poursuivront à Oppama.
Les salariés actuellement en poste à l'usine d'Oppama y travailleront jusqu'à la fin de l'exercice 2027, leur avenir devant faire l'objet de discussions avec les organisations syndicales. Ouverte en 1961, l'usine d'Oppama a produit jusqu'à présent quelque 17,8 millions de véhicules au total.

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