
Zelensky reçu à Londres, à la veille du sommet Trump-Poutine
Zelensky reçu à Londres, à la veille du sommet Trump-Poutine
(Londres) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu jeudi matin à Londres par le premier ministre britannique Keir Starmer, nouvelle démonstration du soutien européen à la veille d'un sommet jugé décisif en Alaska entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.
Clara LALANNE avec Shaun TANDON à Anchorage
Agence France-Presse
M. Starmer a chaleureusement accueilli le dirigeant ukrainien sur le perron de Downing Street avec une embrassade et une poignée de main devant les caméras, avant que les deux hommes entrent dans la résidence.
M. Zelensky et ses alliés européens ont accentué la pression diplomatique pour mettre fin à la guerre en Ukraine, chaque camp cherchant à affirmer sa position avant la rencontre d'Anchorage.
Pression sur le terrain également : répondant à une forte poussée militaire russe ces derniers jours, l'Ukraine a tiré des dizaines de drones dans la nuit de mercredi à jeudi près de 500 kilomètres à l'intérieur du territoire russe, incendiant une raffinerie et faisant trois blessés près de Volgograd (Sud), selon des responsables russes.
CAPTURE D'ÉCRAN GOUVERNEUR DE LA RÉGION DE BELGOROD, FOURNIE PAR REUTERS
Une voiture brûle à la suite d'une d'attaque par un drone ukrainien à Belgorod, en Russie, le 4 août 2025, dans cette image tirée d'une vidéo.
Donald Trump a dit vouloir « tâter le terrain » en Alaska avec Vladimir Poutine. Il a jugé mercredi que deux issues étaient possibles.
Si l'entretien se passe bien, il débouchera « presque immédiatement » sur une rencontre à trois entre le président russe, Volodymyr Zelensky et lui-même, pour mettre un terme à la guerre déclenchée en février 2022 par l'invasion russe.
Mais si sa première réunion en personne avec le maître du Kremlin depuis 2019 tourne mal, Donald Trump a assuré qu'il n'y aurait pas de « seconde rencontre » pour mettre fin au plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Piqué à vif par des commentaires de presse présentant la tenue du sommet comme une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine, le président américain a assuré que la Russie ferait face à des « conséquences très graves » si elle n'acceptait pas de mettre fin à la guerre, sans toutefois préciser cette menace.
MM. Trump et Poutine se rencontreront sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson, dont l'importance stratégique a culminé pendant la Guerre froide.
Mercredi, dans le centre d'Anchorage, pas de rues bouclées, de quartiers barricadés, ni même de présence policière visible.
PHOTO DREW ANGERER, AGENCE FRANCE-PRESSE
La base de Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, où se déroulera la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine vendredi
Rien ne laisse deviner, à première vue, que se prépare un sommet de la plus haute importance.
Mais à l'aéroport, les journalistes encombrés de caméras se mêlent aux touristes chargés de cannes à pêche. Les hôtels affichent complets, les loueurs de voitures sont dévalisés.
« Très bon appel »
Jusqu'au bout, chaque partie s'est efforcée de consolider sa position : sur le front pour les Russes, par la voie diplomatique pour Kyiv et les Européens.
Donald Trump a assuré avoir eu un « très bon appel » mercredi avec le président ukrainien et des dirigeants des pays européens, de l'UE et de l'OTAN.
M. Zelensky s'était rendu à Berlin pour suivre ces réunions virtuelles, où il a été reçu par le chancelier allemand Friedrich Merz.
« Nous espérons que le thème central de la réunion » vendredi sera « un cessez-le-feu immédiat », avait alors déclaré le dirigeant ukrainien. Keir Starmer, a pour sa part évoqué une chance « réelle » de cessez-le-feu.
Vladimir Poutine se rend en Alaska au moment où les forces russes ont gagné beaucoup de terrain en territoire ukrainien.
Les troupes russes ont dit avoir conquis plus de 110 km2 supplémentaires au 12 août par rapport à la veille, ce qui n'était plus arrivé depuis fin mai 2024.
L'Ukraine a ordonné mercredi l'évacuation de familles dans une dizaine de localités dans l'est du pays.
La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN.
Pour Kyiv, ces exigences sont inacceptables.
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« Les heures cruciales » s'égrènent, pas d'accord en vue
Les chances de trouver un accord, après trois ans de négociations, semblent très minces, étant donné les profondes divisions qui demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet. (Genève) Les « heures cruciales » continuaient de s'égrener jeudi et les négociateurs de 185 pays menaient d'intenses discussions pour tenter de réconcilier des intérêts très éloignés et forger le premier traité international de lutte contre la pollution plastique. Christophe VOGT et Robin MILLARD Agence France-Presse Théoriquement, la séquence de négociations qui a débuté à Genève le 5 août doit s'arrêter à minuit locales (18 h heure de l'Est) ce 14 août, mais comme souvent, elles devraient jouer les prolongations après un premier constat d'échec en Corée du Sud l'année dernière. Dans un message sur le réseau X, le président français Emmanuel Macron tonne : « Qu'attendons nous pour agir ? » et demande d'« adopter un texte à la hauteur de l'urgence environnementale et sanitaire. Pour notre santé. Pour notre environnement. Pour nos enfants ». « Cela fait deux ans et demi qu'on négocie et les dernières heures qui restent sont cruciales » pour « trouver un accord qui résolve le problème et donne la priorité à la santé du grand public », abonde Graham Forbes, le chef de la délégation de l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace, auprès de l'AFP. La ministre de l'Environnement du Kenya rappelle aussi l'importance de l'enjeu face au fléau de la pollution plastique. « Nous devons avoir un traité mondial cohérent. Nous ne pouvons pas le faire seuls, » a expliqué Deborah Barasa à l'AFP. Comme l'Union européenne, le Kenya fait partie des pays dits à forte ambition, ceux qui veulent un traité entérinant une réduction de la production et la suppression des additifs les plus dangereux. Pour résoudre la quadrature du cercle, la ministre suggère de conclure un traité maintenant et de travailler sur certains aspects plus en détail ultérieurement. « Nous devons trouver un terrain d'entente. Il faudra peut-être faire des compromis, puis nous pourrons adopter une approche progressive pour construire ce traité… et mettre fin à la pollution plastique », détaille t-elle. Mais surtout « nous devons repartir avec le traité ». 15, 18, 19 Une nouvelle séance plénière réunissant tous les délégués, qui devra entériner un résultat quel qu'il soit, a déjà été repoussée du milieu d'après-midi à 18 h, puis 19 h. Les chances de trouver un accord, après trois ans de négociations, semblent très minces, étant donné les profondes divisions qui demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet. Les « ambitieux », dont l'Union européenne, le Canada, l'Australie, beaucoup de pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'îles, veulent nettoyer la planète du plastique qui commence à la gangréner et affecte la santé humaine. En face les pays essentiellement pétroliers, qui refusent toute contrainte sur la production de plastique et toute interdiction de molécules ou additifs dangereux. Mercredi, une tentative maladroite de la présidence de présenter un texte acceptable par tous n'a finalement satisfait personne. « Le manque d'ambition dans le texte présenté (mercredi) aux Nations unies est inacceptable », a résumé M. Macron. Poussés par une résolution des Nations Unies de 2022, cela fait près de trois ans qu'ils tentent de forger un texte « juridiquement contraignant » pour les États qui s'attaque à la pollution plastique, y compris en milieu marin. Mais sous l'œil des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs et opposés à toute coercition, ils ont déjà échoué une fois à produire un texte commun lors de la dernière séquence de négociations, à Busan en Corée du Sud fin 2024. Moins de 10 % recyclé Le sujet est d'autant plus important que la planète a produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 ans précédents, en majorité des produits à usage unique et des emballages et la tendance s'accélère : si rien n'est fait, la production actuelle, de quelque 450 millions de tonnes par an, devrait tripler d'ici 2060, selon les prévisions de l'OCDE. Or moins de 10 % est recyclé. Pour Aleksandar Rankovic du groupe de réflexion The Common Initiative, « il reste deux scénarios : il y a le mauvais et le très mauvais, et beaucoup de choses pas très belles entre les deux », a-t-il dit à l'AFP. « Le mauvais scénario, c'est si les pays adoptent un mauvais traité, un texte comme celui qui a été présenté mercredi ». « Le très mauvais scénario, c'est s'ils ne sont d'accord sur rien, et s'ils prévoient de se réunir de nouveau pour trouver encore une nouvelle synthèse, ou si le texte reste à l'abandon pendant longtemps et soit pratiquement abandonné ». Les pays « ambitieux » pourraient avancer « leur propre texte », a indiqué Zaynab Sadan, cheffe de la délégation plastique de l'ONG environnementale WWF. « Ils doivent se préparer à faire adopter leur texte par vote. Il n'y a aucun autre moyen d'obtenir un traité qui ait du sens », a-t-elle estimé.


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Un sommet trilatéral avec Zelensky nécessaire pour un accord, dit Trump
La base de Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, où se déroulera la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine vendredi Un sommet trilatéral avec Zelensky nécessaire pour un accord, dit Trump (Moscou) Donald Trump a estimé jeudi que tout accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine devra passer par un sommet trilatéral avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, consécutif à sa rencontre vendredi en Alaska avec le président russe. Clara LALANNE avec Shaun TANDON à Anchorage Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu jeudi à Londres par le premier ministre britannique Keir Starmer ; Le président américain Donald Trump rencontrera le président russe Vladimir Poutine « en tête-à-tête » vendredi ; Donald Trump a assuré que la Russie ferait face à des « conséquences très graves » si elle n'acceptait pas de mettre fin à la guerre ; Donald Trump s'est entretenu mercredi avec le président ukrainien et des dirigeants des pays européens, de l'UE et de l'OTAN ; Répondant à une forte poussée militaire russe, l'Ukraine a tiré des dizaines de drones à l'intérieur du territoire russe, incendiant une raffinerie et faisant trois blessés ; Kyiv et Moscou ont échangé jeudi 84 prisonniers de chaque camp. Ce sommet attendu vendredi se déroulera sans le dirigeant ukrainien qui a, lui, été reçu jeudi matin à Londres par le premier ministre britannique Keir Starmer. Les retrouvailles entre Vladimir Poutine et Donald Trump sont considérées comme décisives pour tenter d'arrêter le pire conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais aucun dirigeant européen n'a été convié. La conversation entre MM. Poutine et Trump se déroulera « en tête-à-tête », avec des interprètes, a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov. « L'ordre du jour portera principalement sur le règlement de la crise ukrainienne », a ajouté M. Ouchakov, évoquant aussi les thèmes de la « paix » et de la « sécurité », les « questions internationales d'importance » et « la coopération bilatérale ». La rencontre doit débuter vendredi vers 15 h 30 (heure de l'Est), a précisé le Kremlin et aura lieu à Anchorage sur la base militaire américaine d'Elmendorf-Richardson, dont l'importance stratégique avait culminé pendant la Guerre froide. Les présidents russe et américain donneront ensuite une conférence de presse commune, une première depuis 2018. Donald Trump a indiqué jeudi qu'un sommet trilatéral avec Kyiv était nécessaire pour qu'un accord soit conclu. « Cette rencontre va ouvrir la voie à une autre mais il y a 25 % de chances que cette rencontre [en Alaska] ne soit pas un succès », a dit le président américain lors d'un entretien à Fox News Radio. Espoir européen d'une trêve M. Zelensky et ses alliés européens, qui craignent que des décisions ne soient prises aux dépens de Kyiv lors du sommet Trump-Poutine, ont accentué leur pression diplomatique ces derniers jours. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Jeudi, le dirigeant britannique Keir Starmer a chaleureusement accueilli le dirigeant ukrainien sur le perron de Downing Street avec une embrassade et une poignée de main. Aucun n'a fait de déclaration à l'issue de cette réunion. Mercredi, Donald Trump avait assuré avoir eu un « très bon appel » avec le président ukrainien et des dirigeants des pays européens, de l'UE et de l'OTAN. M. Zelensky s'était rendu à Berlin pour suivre ces réunions virtuelles, où il a été reçu par le chancelier allemand Friedrich Merz. « Nous espérons que le thème central de la réunion » vendredi sera « un cessez-le-feu immédiat », avait alors déclaré le dirigeant ukrainien. Keir Starmer, avait pour sa part évoqué une chance « réelle » de cessez-le-feu. Selon le président finlandais Alexander Stubb, présent à cette réunion, il n'y aura « pas de discussions concernant les territoires » lors du sommet d'Anchorage, ajoutant que Trump « ne chercherait pas à conclure un accord en Alaska ». Donald Trump avait dit lundi vouloir « tâter le terrain » en Alaska avec Vladimir Poutine. Et, mercredi, il a jugé que deux issues étaient possibles. Si l'entretien se passe bien, il débouchera « presque immédiatement » sur une rencontre à trois entre le président russe, Volodymyr Zelensky et lui-même, pour mettre un terme à un conflit déclenché en février 2022 par l'assaut russe. Mais si sa première réunion en personne avec le chef du Kremlin depuis 2019 tourne mal, Donald Trump a assuré qu'il n'y aurait pas de « seconde rencontre ». Poutine salue des « efforts sincères » Piqué à vif par des commentaires de presse présentant la tenue du sommet comme une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine, le président américain a aussi assuré que la Russie ferait face à des « conséquences très graves » si elle n'acceptait pas de mettre fin aux combats, sans toutefois préciser cette menace. Vladimir Poutine a lui salué jeudi les « efforts assez énergiques et sincères » des États-Unis « pour mettre fin aux hostilités, sortir de la crise et parvenir à des accords qui satisfassent toutes les parties impliquées ». Sur le terrain, la pression s'accentue sur les troupes de Kyiv, moins nombreuses, qui ont fait face ces derniers jours à une avancée rapide de l'armée russe sur le front dans la région orientale de Donetsk, où l'armée du Kremlin a revendiqué jeudi la prise de deux nouveaux villages. L'Ukraine a tiré des dizaines de drones dans la nuit de mercredi à jeudi, incendiant une raffinerie et faisant trois blessés près de la ville russe Volgograd (Sud), selon des responsables locaux. CAPTURE D'ÉCRAN GOUVERNEUR DE LA RÉGION DE BELGOROD, FOURNIE PAR REUTERS Une voiture brûle à la suite d'une attaque par un drone ukrainien à Belgorod, en Russie, le 4 août 2025, dans cette image tirée d'une vidéo. Les positions officielles des deux belligérants sont toujours irréconciliables. La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN. Pour Kyiv, ces exigences sont inacceptables. Lors des trois sessions de pourparlers au printemps et à l'été, dont la dernière s'est tenue à Istanbul en juillet, Russes et Ukrainiens avaient seulement réussi à s'entendre sur l'échange de prisonniers de guerre. Dans ce cadre, Kyiv et Moscou ont annoncé jeudi avoir échangé 84 prisonniers de chaque camp.


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Quelques heures pour un improbable traité
Les chances de trouver un accord, après trois ans de négociations, semblent très minces, étant donné les profondes divisions qui demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet. (Genève) Les diplomates de 184 pays n'ont plus que quelques heures jeudi à Genève pour tenter de forger à l'arraché un texte commun qui établirait un premier traité international de lutte contre la pollution plastique, après le rejet massif d'un projet de texte de synthèse. Robin MILLARD et Isabel MALSANG Agence France-Presse Une nouvelle séance plénière réunissant tous les délégués est prévue en milieu d'après-midi, après l'échec retentissant d'une tentative de synthèse maladroite mercredi après-midi, et des débats d'une grande confusion. Mais les chances de trouver un accord, après trois ans de négociations, semblent très minces, étant donné les profondes divisions qui demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet. D'un côté, un groupe de pays majoritaire dit « ambitieux », dont l'Union européenne, le Canada, l'Australie, beaucoup de pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'îles, désireux de nettoyer la planète du plastique qui commence à la gangréner et affecte la santé humaine. De l'autre, un groupe de pays essentiellement pétroliers, qui refusent toute contrainte sur la production de plastique et toute interdiction de molécules ou additifs dangereux. Pour la coalition dite de grande ambition, le texte présenté mercredi était un document vide de toute ambition, sans obligation aucune sur les pays, ni sur leur volume de production de plastique ni sur l'élimination des produits chimiques problématiques. Il s'agissait uniquement d'un accord portant sur la gestion et l'élimination des déchets plastiques déjà existants. Pour le camp d'en face, surnommé « ceux qui pensent la même chose », mené par l'Arabie saoudite et les États du Golfe, le texte dépassait plusieurs de leurs « lignes rouges », et surtout ne définissait pas de « scope » c'est-à-dire de champs d'action exacts pour le texte. La fin des pourparlers est prévue jeudi à minuit et pourrait déborder dans la nuit si les diplomates étaient en mesure de présenter encore un nouveau texte remanié d'ici là. Poussés par une résolution des Nations unies de 2022, cela fait près de trois ans qu'ils tentent de forger un texte « juridiquement contraignant » pour les États qui s'attaque à la pollution plastique, y compris en milieu marin. Mais sous l'œil des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs et opposés à toute coercition, ils ont déjà échoué une fois à produire un texte commun lors de la dernière séquence de négociations, à Busan en Corée du Sud fin 2024. Moins de 10 % recyclé Cette nouvelle séquence diplomatique, entamée à Genève le 5 août, était censée permettre d'aboutir enfin à un texte commun. Le sujet est d'autant plus important que la planète a produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 ans précédents, en majorité des produits à usage unique et des emballages et la tendance s'accélère : si rien n'est fait, la production actuelle, de quelque 450 millions de tonnes par an, devrait tripler d'ici 2060, selon les prévisions de l'OCDE. Or moins de 10 % est recyclé. Jeudi matin, des réunions régionales ont eu lieu, ainsi que des réunions des groupes coalisés. Pour Aleksandar Rankovic du groupe de réflexion The Common Initiative, le texte présenté mercredi a supprimé tous les points favorables aux ambitieux et a ôté de ce fait aux pays leur pouvoir de négociation. « Il reste deux scénarios : il y a le mauvais et le très mauvais, et beaucoup de choses pas très belles entre les deux », a-t-il dit à l'AFP. « Le mauvais scénario, c'est si les pays adoptent un mauvais traité, un texte comme celui qui a été présenté mercredi ». « Le très mauvais scénario, c'est s'ils ne sont d'accord sur rien, et s'ils prévoient de se réunir de nouveau pour trouver encore une nouvelle synthèse, ou si le texte reste à l'abandon pendant longtemps et soit pratiquement abandonné ». Pour le WWF, les pays ambitieux « ont désormais reconnu qu'il n'y avait aucun texte possible qui soit acceptable par tous les membres de l'ONU ». Leurs ministres ont désormais la possibilité d'avancer « leur propre texte », a indiqué Zaynab Sadan, cheffe de la délégation plastique de l'ONG environnementale WWF. « Ils doivent se préparer à faire adopter leur texte par vote. Il n'y a aucun autre moyen d'obtenir un traité qui ait du sens », a-t-elle estimé. Le ministre suisse chargé de l'Environnement, Albert Rösti a estimé pour sa part auprès de l'agence ATS qu'une absence de résultats dans les pourparlers de Genève serait « une fin grave » et « inacceptable ». La Suisse, pays hôte des négociations, souhaite désormais un texte recentré sur trois grandes questions : une amélioration de la production, sans objectif de réduction, une diminution ou au moins une surveillance des produits plastiques problématiques et un mécanisme de financement pour les pays en développement doivent figurer dans un accord.