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Les rentes des caisses de pension ont baissé de 40% depuis 2002

Les rentes des caisses de pension ont baissé de 40% depuis 2002

24 Heures2 days ago
Les caisses de pension sont sous pression. Aujourd'hui, de nombreux retraités ne touchent même plus la moitié de leur dernier salaire. Et la situation n'est pas près de s'améliorer. Publié aujourd'hui à 10h18
Les rentes baissent: les seniors profitent du panorama sur l'Albis.
Photo: Urs Jaudas
En bref:
En Suisse, la population active doit s'attendre à recevoir moins d'argent une fois à la retraite . En 2002, un homme de 55 ans gagnant 120'000 francs par an pouvait compter sur une rente AVS et LPP d'environ 75'000 francs par an. Aujourd'hui, ce montant tombe à 63'000 francs. Cela représente une baisse de 16%, selon le baromètre des retraites 2025 du centre de gestion de fortune VZ.
Actuellement, la plupart des retraités peuvent se permettre de bien vivre: ils disposent en moyenne de plus d'économies que la population active. Leur rente est par ailleurs garantie. Mais la situation s'annonce moins favorable pour les prochaines générations, dont les rentes vont diminuer.
Les rentes AVS sont certes régulièrement adaptées et augmentées en fonction du renchérissement et de l'évolution des salaires. Entre 2002 et 2025, elles ont progressé d'environ 22%. Et dès l'année prochaine, la 13e rente AVS apportera une hausse supplémentaire de 8,3%. Redistribution vers les personnes âgées
Mais en même temps, les rentes des caisses de pension ont nettement baissé. Elles sont aujourd'hui environ 40% plus basses qu'il y a vingt ans, comme le montrent les données VZ. Chaque année en janvier, le certificat de prévoyance révèle à quel point cette promesse de rente s'amenuise inexorablement.
Ces dernières années, la plupart des caisses de pension ont faiblement rémunéré les avoirs d'épargne. Parallèlement, elles n'ont cessé d'abaisser le taux de conversion qui permet de transformer l'avoir en rente.
Le taux de conversion moyen est passé de 7,2% en 2002 à 5,27% l'année dernière. Concrètement, il y a vingt ans, une personne disposant d'un capital vieillesse de 100'000 francs au moment de sa retraite touchait une rente annuelle de 7200 francs. Aujourd'hui, avec le même capital, elle ne reçoit plus que 5270 francs.
Cette baisse du taux de conversion s'explique par un déséquilibre: de nombreuses caisses de pension ont promis des rentes que l'avoir de vieillesse accumulé ne permettait pas de couvrir. Deux facteurs ont aggravé cette situation au cours des vingt dernières années. D'une part, les taux d'intérêt ont chuté . D'autre part, l'espérance de vie des retraités s'est allongée de trois ans pour les hommes et de près de deux ans pour les femmes. En réduisant les taux de conversion, les caisses ont pu freiner cette redistribution des actifs vers les retraités.
En théorie, le système de prévoyance suisse devrait garantir que l'AVS et la caisse de pension couvrent ensemble au moins 60% du dernier salaire. Or dans les faits, cet objectif est de moins en moins atteint.
En 2002, un homme de 65 ans qui touchait 100'000 francs bruts percevait une rente d'un peu plus de 62'000 francs par an. L'AVS et la caisse de pension lui assuraient donc environ 62% de son dernier salaire. En 2024, ce taux ne s'élevait plus qu'à 51% environ.
Les personnes qui gagnent bien leur vie sont particulièrement touchées par ces baisses. Grâce à des salaires plus élevés, ils ont épargné davantage dans la caisse de pension, surtout dans le domaine surobligatoire, où les taux de conversion ont été fortement réduits.
Pour des salaires bruts de 150'000 francs, la rente AVS et la rente de la caisse de pension représentaient encore 58% du dernier salaire en 2002, contre seulement 42% actuellement.
Dans les classes de revenus inférieurs, les réductions sont en revanche moins perceptibles, car les taux de conversion ont été moins réduits et l'AVS représente une part nettement plus importante.
Reste que les caisses de pension sont aujourd'hui en meilleure santé financière et promettent plus rarement des rentes qui ne sont pas couvertes par les avoirs d'épargne. Les rentes vont-elles donc à nouveau augmenter? La tendance est toujours à la baisse
Karl Flubacher, auteur de l'étude VZ, tempère cet optimisme: «De grandes corrections ont certes été apportées, les rentes ne devraient donc plus baisser aussi fortement qu'au cours des vingt dernières années. Mais la tendance reste malheureusement à la baisse.»
L'espérance de vie continue effectivement d'augmenter tandis que les taux d'intérêt repartent à la baisse. La Banque nationale a déjà ramené son taux directeur à zéro. Les marchés financiers anticipent un retour aux taux d'intérêt négatifs en Suisse d'ici à la fin de l'année.
Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat.
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Autres newsletters Armin Müller est journalistes à la rédaction de Tamedia à Zurich. De 2018 à janvier 2022, il a été membre de la rédaction en chef de Tamedia. Auparavant, il a travaillé entre autres pour la «SonntagsZeitung», la «Handelszeitung» et le «CASH». Plus d'infos @Armin_Muller
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24 Heures

time9 hours ago

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Accueil | Opinion | Réflexions | Opinion Le Conseil fédéral n'a pas réussi avec sa méthode classique d'empêcher des droits de douane de 39%. Voici quatre suggestions teintées d'humour pour changer la donne. Chronique Publié aujourd'hui à 08h57 La dernière proposition du Conseil fédéral à Donald Trump ne l'a pas convaincu. Nous volons donc au secours du gouvernement avec quatre propositions-chocs à choix. AFP Comment faire pour séduire Donald Trump et qu'il arrête d'assommer la Suisse avec des droits de douane de 39%? Le Conseil fédéral a révisé ses plans et, selon ce qui commence à fuiter , il met sur la table de nouvelles concessions: achat de pétrole et de gaz américain, commandes d'avions Boeing par Swiss, délocalisation partielle de la pharma vers les États-Unis, etc. On ne veut pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais cela ne va pas suffire. Pour convaincre le fantasque Donald Trump, il faut lui mettre sous le nez une «big beautiful proposition» qu'il ne pourra pas refuser. Vu que le Conseil fédéral est fatigué après ces allers-retours à Washington et peine à réfléchir «out of the box», nous volons à son secours avec quatre propositions-chocs susceptibles de retourner Trump comme une crêpe. Certaines propositions ont déjà été lancées dans les médias alémaniques, d'autres émanent de notre cru. L'essentiel, comme dirait le gouvernement, c'est d'unir nos forces face à l'adversité et trouver, comme dirait Guy Parmelin, «l'endroit où la chatte a mal au pied». C'est parti. Acheter pas moins de 100 jets F-35 Le Conseil fédéral ne peut pas offrir un nouvel Air Force 1 à Trump. Il s'est malheureusement fait griller par le Qatar, qui, lui, a déjà proposé un Boeing de 400 millions de dollars en guise de cadeau de bienvenue. Très fort. Alors que faire au rayon aérien? Eh bien, au lieu de pleurnicher sur un surcoût de 1 milliard de francs pour la trentaine de F-35 américain que Viola Amherd a commandé, la Suisse devrait frapper un grand coup. Au vu de l'augmentation de l'insécurité en Europe, commandons une centaine de F-35 de combat! Et comme on n'a pas assez de pilotes formés pour diriger cette armada, louons aussi des pilotes américains. Maverick Tom Cruise y compris. Offrir une Magic golden card à Trump et sa famille Donald Trump adore mélanger les affaires publiques avec ses affaires privées. Il communique en tant que président via son réseau personnel Social Truth et possède, tout comme sa femme, Mélanie, sa propre cryptomonnaie . Eh bien, offrons à Donald Trump une Magic golden card suisse à lui et sa famille. Avec quels avantages? Autorisation de séjour à vie à Gstaad ou à Davos avec carte de membre d'honneur d'un club de golf, impôt forfaitaire annuel de 1 franc symbolique, abonnements gratuits aux remontées mécaniques et, cerise sur le gâteau, une immunité judiciaire complète après sa présidence en 2028. Pour les puristes qui se boucheraient le nez, cette immunité judiciaire n'a rien d'extraordinaire. Vladimir Poutine avait signé un décret présidentiel en ce sens pour la famille de l'ancien président de Russie Boris Eltsine lors de sa prise de pouvoir en 2000. On est donc en terrain connu. Déménager la FIFA et l'OMC à Miami La Suisse pourrait profiter de la proximité de Donald Trump et Gianni Infantino pour transférer le siège de la FIFA de Zurich à Miami. Getty Images via AFP Comment faire ami-ami avec Trump? En misant tout sur Miami, la capitale inofficielle des USA où s'étend l'empire trumpien de Mar-a-Lago. Premier geste fort: la Suisse propose de déménager le siège de la Fédération internationale de football (FIFA) de Zurich en Floride. Cela ne devrait pas poser de problème, puisque le président de la FIFA, le Valaisan Gianni Infantino, est un grand pote de Donald Trump . Côté suisse, on se consolera de cette perte en se rappelant que la fédération du foot ne payait pas des masses d'impôts. Mais ce transfert ne suffira pas. Il faut dans un second temps que Genève offre aussi le siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Miami. Comme Trump est le nouveau maître des relations commerciales mondiales avec sa valse permanente des droits de douane, il y a une logique implacable à lui confier directement l'institution. Devenir le 51e État américain Si les trois propositions précédentes ne marchent pas, reste encore l'option nucléaire. Le «game-changer» par excellence. Une proposition qui vaudra à la Suisse de payer 0% de droits de douane aux USA pour l'éternité. Quelle est cette solution miracle? Proposer de devenir le 51e État des USA. Trump en serait enchanté, lui qui lorgne pour l'instant sur des pays réfractaires comme le Canada et le Groenland. On se réjouit déjà de voir la future gouverneure Karin Keller-Sutter débarquer à Washington et être reçue en grande pompe par Donald Trump. «Je connais bien Karin. Elle fait un travail fantastique!» Trump, la Suisse et les droits de douane Arthur Grosjean est correspondant politique au Palais fédéral depuis août 2011. Il exerce la profession de journaliste depuis plus de 35 ans. Il a occupé diverses fonctions comme chef de rubrique (Suisse, Genève) et rédacteur en chef adjoint de la Tribune de Genève. Il a commencé sa carrière comme responsable des communes genevoises avant de s'occuper successivement de la politique de la Ville de Genève et celle du canton de Genève. Il écrit pour la Tribune de Genève, 24 Heures et le Matin Dimanche. Plus d'infos @arthurflash Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

«Comment peut-on soutirer de l'argent à un défunt?»
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24 Heures

timea day ago

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«Comment peut-on soutirer de l'argent à un défunt?»

Un avocat suisse, qui bénéficie de la présomption d'innocence, aurait détourné 580'000 francs d'héritage. Les victimes s'interrogent sur la complicité présumée d'une banque. Publié aujourd'hui à 18h27 Illustration: Kornel Stadler En bref: Sa marraine était une personne pleine de vie, appréciée de toute la famille. «Elle riait toujours, dit Rolf Steiner (nom modifié) . Cela restera gravé dans ma mémoire.» Il ne touchera pas l'argent qu'elle a économisé toute sa vie. Décédée il y a huit ans, elle souhaitait léguer plus de 100'000 francs à son filleul. «Mais à ce jour, je n'ai pas touché un centime. Pourtant, c'était sa dernière volonté.» Au lieu de cela, l'exécuteur testamentaire chargé du dossier se serait enrichi en se versant régulièrement des sommes excessives. «Jusqu'à ce qu'à la fin, toutes les économies de ma marraine se soient évaporées, rapporte Rolf Steiner. Comment peut-on soutirer de l'argent à un défunt?» Une question qui taraude également d'autres héritiers. Les familles de six personnes décédées se constituent actuellement partie civile devant les tribunaux. Leurs reproches visent un avocat réputé qui jouissait d'une grande confiance en Suisse orientale, tant comme exécuteur testamentaire que comme époux d'une femme politique connue. La presse le décrivait comme quelqu'un de droit, soulignant ses nombreux engagements bénévoles. C'est ainsi que des personnes lui ont confié le soin de répartir leur héritage en cas de décès. Mais l'argent aurait souvent fini dans ses poches. Le Ministère public de Saint-Gall a inculpé l'exécuteur testamentaire pour suspicion de plusieurs abus de confiance, falsifications de documents et gestion déloyale. Les poursuivants demandent une peine d'emprisonnement de presque six ans. Contacté par nos soins, le prévenu a refusé de nous accorder un entretien. «Ni mon client ni moi-même ne prenons position sur les accusations», écrit son avocat. La présomption d'innocence s'applique. 15'000 francs de retrait en espèces L'affaire débute par une triste nouvelle pour Rolf Steiner. «Au printemps 2017, on m'a appris que ma marraine était décédée», raconte l'héritier qui vit au Canada. Il fait spécialement le voyage en Suisse pour les funérailles et porte un dernier toast à sa marraine en compagnie de parents et de connaissances. «Peu de temps après, j'ai appris qu'elle m'avait désigné comme héritier. J'ignorais alors de quelle somme il s'agissait.» Dans un premier temps, il ne s'en soucie pas. Il est en deuil. L'héritage est secondaire pour lui. Il faut attendre octobre 2017, soit plus de six mois après le décès, pour qu'il se manifeste auprès de l'exécuteur testamentaire et s'enquière de ses obligations en tant qu'héritier. La réponse: «Pour l'instant, vous n'avez rien à faire.» Ce que Rolf Steiner ignore, c'est que près de 96'000 francs auraient déjà été prélevés sur l'unique compte bancaire de la défunte jusqu'en octobre 2017 par l'exécuteur testamentaire qu'elle avait désigné. Selon l'accusation, il s'est rendu dans une succursale de la Banque Cantonale de Saint-Gall (SGKB) seulement trois semaines après le décès. Il veut retirer 15'000 francs en espèces au guichet de la banque. En guise de preuve, il présente sa propre facture, qui n'est même pas signée. Et manifestement, cela fonctionne. Selon le Ministère public, l'avocat reçoit régulièrement des sommes considérables: 10'000 francs par virement sur le compte de son cabinet, puis 10'800 francs en liquide, et enfin 67'000 francs au total sur le compte qu'il partage avec sa compagne. La banque ne semble pas s'en inquiéter. Pour payer le loyer du cabinet Rolf Steiner ne se doute de rien. Il fait confiance à l'exécuteur testamentaire, qu'il juge digne de foi pour organiser le partage de la succession. Lorsqu'il demande des précisions, on lui annonce que le partage de l'héritage sera terminé d'ici à fin 2018, puis que ce sera plutôt juillet 2019, et finalement août 2020. «Il m'a fait languir pendant des années jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'argent.» Dans d'autres cas, les événements se sont apparemment déroulés de façon similaire. L'accusation précise les dates auxquelles le prévenu a perçu différents montants provenant de diverses successions. Selon le parquet, l'arnaque a commencé en 2013 et s'est poursuivie jusqu'en 2022. Plusieurs banques ont versé l'argent directement sur le compte du cabinet d'avocat, sur son compte conjugal ou encore en espèces. L'accusé l'aurait ensuite utilisé, notamment pour payer les salaires ou le loyer de son cabinet. Il aurait également détourné plus de 30'000 francs d'une succession en les versant directement sur le compte d'une autre personne décédée. Peut-être pour y combler des retraits suspects et ne pas être démasqué? Le prévenu n'a pas non plus souhaité s'exprimer à ce sujet. Plainte déposée contre un banquier Le Ministère public évalue le préjudice potentiel des héritiers à environ 580'000 francs. Parmi les personnes concernées figurent des ayants droit, mais aussi des organisations caritatives désignées comme héritières, notamment Médecins sans frontières et Unicef . S'y ajoutent des entreprises prétendument lésées et dans lesquelles l'avocat siégeait au conseil d'administration ou occupait un poste de directeur. Là aussi, l'accusé aurait discrètement soustrait des sommes importantes, soit plus d'un million de francs. On ne sait pas quand le procès aura lieu. Ce qui est sûr, c'est que l'exécuteur testamentaire n'est pas le seul à essuyer des reproches. Les procédures des banques impliquées soulèvent également des questions, notamment concernant l'héritage de Rolf Steiner. Dans cette seule affaire, l'accusé aurait déduit 127'300 francs, alors que ses dépenses réelles en tant qu'exécuteur testamentaire ne s'élevaient qu'à 13'825 francs d'après l'accusation. «Je ne comprends pas pourquoi la Banque Cantonale de Saint-Gall n'est pas intervenue plus tôt et a laissé passer d'importants versements en espèces et des virements sur le compte conjugal», déclare Rolf Steiner. Selon ses représentants juridiques Peter Rüegger et Nikola Bellofatto, «la banque a gravement manqué à son devoir de diligence». Ils se sont adressés à la SGKB, mais celle-ci leur a répondu: «Nous ne voyons aucune raison justifiant notre responsabilité.» La banque a renoncé à une procédure de conciliation, comme l'exigeaient les avocats de la victime. «Le message implicite est que M. Steiner n'a qu'à porter plainte s'il veut obtenir quelque chose», expliquent les représentants légaux. Ce qui l'étonne, c'est que la SGKB était intervenue dans un autre dossier de succession géré par le même exécuteur testamentaire. Elle lui a écrit en 2018: «Les virements mensuels et leur montant sont en effet inhabituels.» Elle a même stoppé un paiement prévu. «Dans ce cas, la banque a agi correctement. C'est exactement ce qu'elle aurait dû faire pour M. Steiner, mais elle ne l'a pas fait. Elle a fermé les yeux», disent les avocats. En février, ils ont donc déposé une plainte pénale contre le conseiller à la clientèle de la banque, soupçonné de complicité de détournement de fonds. Contactée, la banque indique qu'elle «ne peut répondre à aucune question concernant les faits décrits» et demande de «bien vouloir faire preuve de compréhension». Le collaborateur accusé bénéficie lui aussi de la présomption d'innocence. La victime veut se battre Rolf Steiner ne découvre les détournements présumés de l'exécuteur testamentaire qu'en mai 2023, par le biais d'une lettre du procureur. L'enquête révèle qu'en avril 2022, l'accusé a réussi à transférer les derniers 18'000 francs de la défunte. Cela s'est produit alors que la SGKB avait déjà connaissance de l'enquête pénale ouverte contre lui. Rolf Steiner souhaite désormais également porter plainte contre la SGKB. Il devra toutefois verser une avance considérable sur les frais de justice, que le montant restant de l'héritage aurait dû couvrir. «Même si cet argent a maintenant disparu, je ne lâcherai pas l'affaire et porterai plainte contre la banque pour qu'elle assume ses responsabilités et répare le préjudice subi.» Il nourrit moins d'espoir concernant l'exécuteur testamentaire. «Je ne pense pas qu'il y ait encore quelque chose à obtenir de lui sur le plan financier.» Mais ce n'est pas ce qui l'intéresse. «J'espère qu'il s'expliquera enfin lors de l'audience au tribunal. Et qu'il s'excuse, y compris auprès de ma défunte marraine.» Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan Des affaires de fraude Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Roland Gamp est journaliste à la Cellule enquête de Tamedia. Il a obtenu un diplôme en multimédia en 2011 puis a travaillé pour différents quotidiens et hebdomadaires. Aujourd'hui, il concentre ses efforts sur la mise au jour d'abus dans les domaines de la médecine, de la justice ou de l'environnement. Plus d'infos Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Salt quitte Renens pour Prilly et va laisser un gros trou dans les caisses communales
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24 Heures

timea day ago

  • 24 Heures

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L'opérateur confirme le déménagement de son siège dès cette année à Malley. La Ville perd son plus gros contribuable, relocalisé à quelques mètres de la frontière communale. Publié aujourd'hui à 10h06 L'opérateur de téléphonie mobile Salt va déménager son siège de Renens (photo) à Prilly. Des millions de francs d'impôts partent aussi. Florian Cella En bref: C'est un départ qui était dans l'air, mais il tombe comme un coup de massue sur la Ville de Renens. L'opérateur mobile Salt confirme, dès cette année, le déménagement de son siège principal, qui se trouvait depuis 2009 dans le chef-lieu de l'Ouest lausannois. L'entreprise n'ira pas bien loin puisqu'elle s'est trouvé des locaux dans le nouveau quartier Central Malley, dont les immeubles-tours achèvent leur construction . Ironie du sort, Salt s'installera sur le territoire voisin de Prilly, à quelques dizaines de mètres de la frontière entre les deux communes. Pour Renens, il y a de quoi rire jaune, car ce qui ressemble à un petit pas va creuser un trou important dans ses finances. Des impôts pour 2,3 millions En juin dernier, le Conseil communal a été informé du départ d'un «gros» contributeur fiscal en 2025. Selon le rapport de la Commission des finances sur les comptes 2024, il s'agit même du plus gros: «On parle du premier contributeur communal, soit 46% de l'impôt sur les personnes morales, donc 2,3 millions», précise en effet la Municipalité face aux inquiétudes de la Cofin. «Les effets sont conséquents», ajoute-t-elle, même si le revenu des impôts des personnes morales pèse bien moins lourd à Renens que celui des personnes physiques (voir encadré) . Le rapport de la Cofin ne cite pas le nom de Salt, secret fiscal oblige. Et le syndic Jean-François Clément, contacté, respecte la même réserve quant à savoir si l'entreprise est bien ce premier contribuable dont il est question. Mais il ne peut que confirmer que l'opérateur mobile a bien annoncé son départ à la Ville. «C'est une très mauvaise nouvelle, commente l'édile socialiste. Elle s'inscrit de plus dans un contexte où la péréquation retenue par le Canton est largement moins solidaire que celle que la Ville de Renens a défendue, avec de très rares soutiens de communes malheureusement.» En effet, selon la Municipalité dans ses réponses à la Cofin, le trou de 2,3 millions attendu pour 2025 sera en partie compensé par la nouvelle péréquation, mais à 1 million de francs seulement. Du côté de Salt, on ne donne pour l'heure pas plus de précisions sur les motivations exactes de ce déménagement, qui lui fait quitter un immeuble situé à quelques encablures de la gare de Renens. La recherche de locaux plus modernes et plus efficients énergétiquement a toutefois été évoquée depuis quelques mois. Le service de communication de l'entreprise - troisième opérateur mobile de Suisse derrière Swisscom et Sunrise - indique toutefois que son siège principal, qui regroupe un quart de ses plus de 1000 employés, ne fait que changer d'adresse et reste en Suisse romande. Un déménagement qui fragilise Le taux d'imposition de Renens, à 77%, aurait-il joué contre la commune? Jean-Francois Clément n'en croit rien: «Le taux de Prilly est un peu plus bas (ndlr: 72,5%) mais n'est sans doute pas le seul élément dans le choix d'implantation d'une société.» Pour le chef-lieu de l'Ouest lausannois, ce déménagement met toutefois en évidence une situation fragile, puisque 60% de l'impôt sur le bénéfice et le capital des personnes morales provient de seulement 2% de ses entreprises. Lors du dernier Conseil communal, l'élu PLR Jean-François Constant a souligné cette fragilité, tout en assurant qu'une deuxième grande entreprise serait sur le départ. Contacté, il maintient ses propos mais ne dévoile pas le nom de cette société. Comme d'autres élus, il en appelle d'abord à une meilleure politique de promotion économique. Président de la Cofin jusqu'en juin 2025, l'UDC Stéphane Montabert abonde: «Salt est un gros arbre qui tombe dans la forêt, mais on ne prête pas attention aux petits qui sont déjà tombés. Des entreprises s'installent dans l'Ouest lausannois, mais pas à Renens, et il ne faut pas tout mettre sur le compte de la fiscalité.» À gauche de l'échiquier, Vincent Keller (Fourmi rouge) s'interroge aussi sur le dynamisme de la promotion économique et écarte l'argument du taux d'imposition, tout en se positionnant sur le même thème que le syndic: «Il faut continuer à se battre pour une meilleure péréquation.» Le départ de Salt rappelle forcément les années sombres de Renens, avec notamment la fermeture en 2006 de l'usine Kodak, qui était alors - aussi - le plus gros contributeur de la Ville. «Nous manquons de quelques entreprises à forte contribution, admet Jean-François Clément. La situation est préoccupante, mais il n'y a pas de solution immédiate. La promotion économique n'est pas un domaine où il suffit de dire «Y a qu'à.» Renens qui pleure, Prilly qui rit Pour le syndic, l'un des leviers essentiels est l'accès à des locaux abordables pour les entreprises. «Ceci concerne autant le secteur privé que le secteur public.» À ce sujet, l'édile socialiste tacle: «Aujourd'hui à Renens, les promoteurs immobiliers auraient tendance à proposer d'acheter des terrains où se situent des entreprises pour y construire du logement. C'est alléchant et pourrait les pousser en périphérie.» Dans le cas du déménagement de Salt, c'est aussi un peu la faute à pas de chance. En effet, le nouveau quartier de Central Malley où s'installe la société est à cheval entre les deux villes voisines. Cela n'a pas échappé à Jean-François Clément, qui nie toute course à l'échalote: «Salt aurait pu s'installer du côté de Renens, c'est vrai. Nous collaborons activement au sein de Lausanne Région, du district notamment. Tant mieux donc pour nos voisins de Prilly. Et à nous d'en faire un défi à relever.» À Renens, les impôts des entreprises ne pèsent pas lourd La Ville de Renens précise que les acomptes 2024 facturés aux entreprises se sont montés à environ 5 millions de francs, dont ceux de Salt représentent 46%. Dans les comptes 2024 , le revenu total des impôts des personnes morales s'est chiffré à 9,4 millions, comprenant d'autres éléments, dont des acomptes élevés concernant les années précédentes. Le revenu issu des personnes morales reste toutefois bien en deçà de celui provenant des personnes physiques, qui sont de 34,7 millions. Les comptes 2024 de la Ville ont affiché un excédent de revenus de 2,24 millions de francs, les charges s'élevant à quelque 129 millions. La marge d'autofinancement s'est montée à 12,3 millions. Renens et Prilly Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Chloé Din est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2015. Elle couvre en particulier le district de l'Ouest lausannois ainsi que les thématiques religieuses et spirituelles. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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