
Proposition de cessez-le-feu à Gaza : Israël continue d'exiger la libération « de tous les otages »
« La politique d'Israël est cohérente et n'a pas changé. Israël exige la libération » de tous les otages, « conformément aux principes fixés par le cabinet (du Premier ministre Benyamin Netanyahou) pour mettre fin à la guerre », a affirmé cette source, interrogée sur la nouvelle proposition des médiateurs pour une trêve dans la bande de Gaza, prévoyant une libération partielle des otages retenus dans le territoire palestinien, et acceptée par le Hamas.
« Nous sommes dans la phase décisive finale contre le Hamas et nous ne laisserons aucun otage derrière nous », a ajouté cette source, répétant la même déclaration reprise en boucle par les principaux médias israéliens.
Un texte basé sur le plan de Steve Witkoff
La relance diplomatique est intervenue alors que l'armée israélienne a lancé ses opérations pour prendre le contrôle de la ville de Gaza et des camps de réfugiés voisins, avec l'objectif affiché d'en finir avec le Hamas et de libérer tous les otages.
Saluant la réponse « très positive » du Hamas, le Qatar avait souligné plus tôt que la proposition reprenait « presque intégralement » un plan américain accepté précédemment par Israël. La diplomatie qatarienne s'est cependant gardée de parler de « percée ».
Le plan élaboré par l'émissaire américain Steve Witkoff prévoit la libération de dix otages vivants et des dépouilles de 18 otages décédés en échange d'une trêve de 60 jours, et de négociations pour mettre fin à la guerre, a indiqué la radio publique Kan. Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 49 restent retenus à Gaza, dont 27 morts, selon l'armée israélienne.
« Le Hamas et les (autres) factions espèrent (…) que Netanyahou ne placera pas d'obstacles et d'entraves » à la mise en œuvre de l'accord, a déclaré à l'AFP un membre du bureau politique du mouvement islamiste, Izzat al-Rishq.
Des ministres d'extrême droite, comme celui de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, ont de leur côté averti Benyamin Netanyahou de ne pas « céder au Hamas », estimant qu'il n'a « pas de mandat pour conclure un accord partiel ».
Malgré les efforts des médiateurs, les belligérants ont échoué jusque-là à aboutir à un cessez-le-feu durable dans la guerre qui ravage Gaza, déclenchée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Les deux précédentes trêves soldées par des échecs
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages vivants et morts en échange de la libération de prisonniers palestiniens.
Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a fait état d'au moins 37 personnes tuées à travers le territoire palestinien, dont cinq dans une frappe aérienne sur le quartier de Zeitoun à Gaza-ville, et une dans une frappe de drone sur le quartier voisin d'Al-Sabra. Selon des témoins, une colonne de blindés s'est positionnée à la lisière de ce secteur. « Les explosions n'arrêtent pas à Al-Sabra. Les chars et l'artillerie nous tirent dessus, mais aussi les drones », a raconté un habitant, Hussein al-Dairi, à l'AFP.
L'armée israélienne a indiqué de son côté que les forces israéliennes opéraient pour démanteler les capacités militaires du Hamas. Selon un porte-parole, l'armée « respecte le droit international et prend des précautions raisonnables pour atténuer les préjudices causés aux civils ».
Le site israélien Walla, citant un expert militaire, explique que « la division 99 est sur le point d'achever la conquête du quartier de Zeitoun, et que la « prochaine cible » sera le quartier de Sabra.
Deux millions de Palestiniens menacés de famine
Depuis le début de la guerre, Israël assiège à Gaza plus de deux millions de Palestiniens menacés de famine, selon l'ONU. Israël rejette les accusations de famine délibérée et affirme autoriser l'entrée de davantage d'aides dans le territoire en proie à un désastre humanitaire.
L'ONU a déclaré ce mardi n'avoir pas été autorisée à y livrer des abris, alors que les plans israéliens de prise de contrôle de la ville de Gaza prévoient d'en déplacer les habitants vers le sud.

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