
DIRECT Euro 2025: la Suisse contre l'Espagne en quarts de finale
Remaniées avec une défense très jeune, les Bleues portées par Clara Mateo sont tout proches des quarts de finale de l' Euro 2025 après avoir écrasé le pays de Galles (4-1) mercredi soir.
Avec 6 points, en tête de leur groupe D, il suffira d'un match nul aux joueuses de Laurent Bonadei dimanche soir face aux Pays-Bas pour assurer leur ticket.
AFP/SEBASTIEN BOZON
Mercredi soir à Saint-Gall (devant 15 900 personnes), et avec une équipe bis alignée contre les Galloises, qui vivent la première grande compétition de leur histoire, tout n'a pas été simple ni très fluide pour les Bleues avec des erreurs de transmissions et des manques d'automatisme en défense surtout en première période. Clara Matéo impliquée sur les trois premiers buts français
«On sait que c'est une équipe qui procède beaucoup en contre et qui ne lâche rien. On s'est fait un petit peur au début du match mais on avait confiance en nous, on savait que ce match, c'est 90 minutes, et du coup on est revenue dans le match assez rapidement et on a repris les devants assez rapidement», a confié Clara Matéo au micro de France 2.
Avec un but, un pénalty et une passe décisive, l'attaquante du PFC, élue meilleure joueuse du championnat de France cette saison, a été la plus en vue et a permis aux Bleues de ne pas vraiment douter, sans pour autant impressionner.
La N.14 a été impliquée sur les trois premiers buts français et était dans tous les bons coups: servie par Selma Bacha sur un corner, l'attaquante positionnée dans l'axe par le sélectionneur a ouvert le score d'un contrôle de la poitrine suivie d'une demi-volée (1-0, 8e). C'était elle qui avait provoqué le corner en faisant un bel appel en profondeur.
En fin de première période, elle a obtenu un pénalty en faisant la différence dans la surface avant d'être déséquilibrée par une Galloise. Kadidiatou Diani s'est chargée de le transformer (2-1, 45+1).
A la reprise, c'est encore Clara Mateo qui a été décisive en récupérant le ballon dans les pieds de la gardienne galloise Safia Middleton-Patel avant de servir en retrait la milieu lyonnaise Amel Majri, qui disputait à 32 ans son premier match dans un Euro (3-1, 53e). Le dernier but a été l'œuvre de Grace Geyoro, servie par Diani (4-1, 63e). Six buts, six buteuses différentes
En début de match (14e), le Pays de Galles a réussi à marquer le premier but de son histoire dans une grande compétition par une de ses joueuses emblématiques, Jess Fishlock. Et sur ce but, la jeune défense française n'a pas été de tout reproche ne communiquant pas assez pour stopper l'attaque galloise.
Pour ce second match de poule, le sélectionneur avait décidé de procéder à un large renouvellement tout en composant avec les blessures. Privé de Griedge Mbock (mollet) et de Maëlle Lakrar (cuisse), ses titulaires habituelles en défense centrale, Bonadei avait misé sur la charnière Alice Sombath et Thiniba Samoura (21 ans toutes les deux) et sur la latérale droite Melween N'Dongala à la place d'Elisa de Almeida.
En cours de seconde période, avec la rentrée de Lou Bogaert à la place de Selma Bacha, la ligne des quatre défenseuses n'avait pas plus de 21 ans.
Répétant qu'il n'y a pas d'équipe-type et qu'il procéderait à un large turn-over pour tenir le rythme du tournoi, le coach a déjà fait jouer 20 joueuses de champ au bout de la deuxième journée. Seules les deux gardiennes remplaçantes, Constance Picaud et Justine Lerond, et la capitaine Griedge Mbock, blessée à son arrivée, n'ont pas joué en Suisse. La France affrontera les Pays-Bas dimanche
Avec la victoire inaugurale samedi (2-1) contre l'Angleterre, tenante du titre, les Bleues en sont à six buts inscrits par six joueuses différentes (Marie-Antoinette Katoto et Sandy Baltimore avaient marqué contre les Anglaises). «C'est tout un groupe, avec six buteuses différentes depuis le début de la compétition, cela veut dire que le danger peut venir de partout», s'est réjoui Bonadei en conférence de presse d'après-match.
Dimanche soir à Bâle, il faudra retrouver un peu plus de rythme et d'impact physique pour ne pas se faire de frayeur inutile contre les Pays-Bas, vainqueurs de l'Euro en 2017 mais surclassés par l'Angleterre (4-0) mercredi en fin d'après-midi.

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Autoriser les cookies Plus d'infos «Ce soir, on a dû adapter le programme: les enfants voulaient voir le match de l'équipe de Suisse. Je n'ai jamais vu un tel engouement pour une compétition féminine», témoigne Jean-Jacques Papilloud, responsable du camp et pilier de la formation valaisanne. L'Euro 2025 est un tremplin Si l'enthousiasme du public s'affirme match après match, le véritable enjeu consistera à pérenniser cet intérêt. «L'Euro, c'est avant tout une grande fête populaire passagère, mais le football féminin n'est pas un phénomène de mode, estime le responsable. Notre rôle, c'est de forger un héritage, pour montrer que l'événement s'inscrit dans une continuité.» Car si l'Euro 2025 apporte un nouvel élan, soutenir le football féminin est un travail amorcé de longue date. 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