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Droits de douane : Union européenne, Canada, Brésil, Inde… Combien les pays devront-ils payer à partir du 7 août ?

Droits de douane : Union européenne, Canada, Brésil, Inde… Combien les pays devront-ils payer à partir du 7 août ?

Le Parisien6 days ago
Un test crucial légèrement retardé pour le président américain. Les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump, qui devaient entrer en vigueur ce vendredi, seront finalement mis en place le 7 août, alors que plusieurs économies majeures n'ont toujours pas conclu d'accord avec les États-Unis.
Le milliardaire républicain a signé le décret jeudi.
Ces droits de douane rendront « les États-Unis GRANDS et RICHES à nouveau », s'était précédemment réjoui le chef d'État sur sa plate-forme Truth Social. Sans eux, les États-Unis « n'ont aucune chance de pouvoir survivre ou connaître le succès », a-t-il affirmé.
En ce qui concerne l'Union européenne, Bruxelles et Washington
ont scellé dimanche un accord commercial
basé sur des droits de douane de 15 % sur les produits européens qui arrivent aux États-Unis, avec certaines exemptions de taxes par exemple pour l'aéronautique.
Cette taxe de 15 % concerne, entre autres, le secteur automobile, crucial pour des pays comme l'Allemagne. Les constructeurs européens paient depuis avril des droits de douane de 27,5 % - dont une surtaxe de 25 % décidée par Donald Trump - soit un coût de 1,3 milliard d'euros pour le seul constructeur allemand Volkswagen
En revanche, l'Union européenne n'a pas obtenu à ce stade d'exception pour les vins, champagnes et spiritueux, un secteur particulièrement sensible pour des pays comme la France et l'Italie. « On continue les négociations avec nos partenaires américains. Notre objectif, c'est d'avoir des exemptions sur ces produits », a souligné Olof Gill, un porte-parole de la Commission, ce jeudi.
La France a été « un peu seule » dans
la bataille commerciale face aux États-Unis
, a regretté le Premier ministre, François Bayrou, de son côté.
Il a même déploré une « soumission » de l'Europe
, assurant que le décret signé jeudi par Donald Trump n'était pas « la fin de l'histoire ».
Bruxelles a aussi promis dans les jours qui viennent un communiqué commun avec Washington pour préciser les modalités de l'accord, alors que le flou demeure pour des secteurs comme la pharmacie et l'acier.
En mai, Londres et Washington
avaient conclu un accord
prévoyant la réduction de 27,5 % à 10 % des droits de douane sur les voitures (dans la limite de 100 000 véhicules par an) ainsi qu'une exemption des droits pour le secteur aérospatial, comme les moteurs d'avion du fleuron britannique Rolls Royce.
Londres négocie toujours des exemptions de droits pour l'acier et l'aluminium, prévues dans l'accord annoncé en mai, contre 25 % actuellement.
En contrepartie, le Royaume-Uni a accepté d'ouvrir davantage son marché à l'éthanol ou au bœuf américain, suscitant des inquiétudes dans le pays. Le reste des importations de produits manufacturiers britanniques reste soumis aux droits de douane plancher de 10 %.
L'administration Trump se montre particulièrement ferme avec certains pays. Donald Trump a ainsi signé mercredi
un décret imposant 50 % de surtaxes douanières à certains produits brésiliens
.
« La négociation n'est pas terminée, elle commence aujourd'hui », a déclaré à TV Globo le vice-président brésilien Geraldo Alckmin, principal responsable des tractations avec Washington, jeudi soir. Selon lui, seulement 35,9 % des exportations brésiliennes seront affectées par cette surtaxe.
Cette décision fait office de représailles contre les poursuites visant l'ex-président Jair Bolsonaro, son allié d'extrême droite, accusé d'avoir tenté un coup d'État après sa défaite lors de l'élection de 2022.
Donald Trump a aussi annoncé jeudi avoir prolongé de 90 jours les droits de douane actuellement imposés au Mexique, alors qu'il menaçait de les porter à 30 %.
Cela revient à maintenir à 25 % les droits de douane sur les produits entrants aux États-Unis en dehors de l'accord de libre-échange nord-américain (ACEUM), et les droits de douane spécifiques sur l'automobile, l'acier et l'aluminium.
En revanche, pas de détente en vue avec le Canada, qui voit au contraire les droits de douane appliqués à ses produits passer de 25 % à 35 %, une taxe qui ne concerne, là aussi, que les produits ne transitant pas dans le cadre de l'ACEUM.
« Le Canada n'a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues », entrant aux États-Unis, a regretté la Maison-Blanche dans un document, pour justifier cette décision, « et il a pris des mesures de représailles contre les États-Unis ».
L'Inde écopera, elle, de droits de douane de 25 %, auxquels s'ajoutera une « pénalité » car le pays achète du pétrole russe.
Alliée clé de Washington, la Corée du Sud a obtenu un accord
in extremis
. Cet accord indique que les produits entrant aux États-Unis seront taxés au même niveau que le Japon, à 15 %, soit nettement moins que les 25 % annoncés depuis début avril.
Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a assuré jeudi que des accords avaient été trouvés avec le Cambodge et la Thaïlande. Tous deux écopent de droits à 19 %, soit bien moins que les 36 % dont ils étaient menacés, dans la foulée d'une trêve entre les deux pays après plusieurs jours de conflit.
Taïwan a également affirmé avoir atteint « un certain consensus » avec les États-Unis, dont les détails n'ont pas été dévoilés. L'État insulaire est visé par des surtaxes de 20 %, mais il s'agit d'un taux « temporaire (…) avec la possibilité d'une baisse supplémentaire en cas d'accord », a assuré le président taïwanais, Lai Ching-te, sur Facebook.
Ailleurs dans le monde, certains États se retrouvant à un taux plus élevé, à l'image de l'Afrique du Sud, à 30 %, la Serbie, à 35 %, ou la Suisse, à 39 %. La plus forte surtaxe concerne la Syrie (41 %), suivie du Laos (40 %). Les accords conclus sont le plus souvent des cadres de négociations aux détails assez vagues, devant ultérieurement déboucher sur des accords plus techniques.
Surtout, l'incertitude persiste sur un éventuel accord avec la Chine, deuxième économie mondiale. Après deux jours de négociations à Stockholm, les deux pays ont évoqué mardi des discussions « constructives ».
Mais ce jeudi, la Chine et les États-Unis devaient encore se décider
sur le renouvellement d'une trêve de 90 jours
sur les taxes douanières négociée en mai, qui avait permis de ramener les droits de douane sur les produits américains et chinois, respectivement à 10 et 30 %, contre 125 % et 145 % auparavant.
Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, destinés à gonfler les recettes tirées des taxes douanières, lesquelles sont déjà passées de 79 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année 2024 à 87 milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2025.
L'impact des droits de douane continue cependant d'inquiéter les économistes, qui les voient peser non seulement sur l'inflation, en hausse en juin à 2,6 % selon l'indice PCE publié jeudi, mais également sur la croissance américaine.
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