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Des Thaïlandais exigent la démission de la première ministre après un conflit

Des Thaïlandais exigent la démission de la première ministre après un conflit

La Presse02-08-2025
Des Thaïlandais exigent la démission de la première ministre après un conflit
(Bangkok) Des manifestants se sont rassemblés samedi dans la capitale thaïlandaise pour exiger la démission de la première ministre Paetongtarn Shinawatra, suspendue par la justice, et pour soutenir les forces armées, à la suite d'un violent conflit frontalier avec le Cambodge qui a fait plus de trois douzaines de morts et déplacer plus de 260 000 personnes.
Jerry Harmer et Sahatthaya Kraikhunthot
Associated Press
Rassemblés au Monument de la Victoire de Bangkok malgré des températures caniculaires, de nombreux manifestants ont entonné des chants patriotiques et écouté des discours dénonçant Mme Paetongtarn et son père, l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra.
Ils ont également exprimé leur soutien à l'armée, qui a toujours conservé un pouvoir considérable dans ce pays d'Asie du Sud-Est. La police a indiqué qu'environ 2000 manifestants étaient présents en milieu d'après-midi, mais que d'autres devraient se joindre à eux au fur et à mesure que la température baisse.
Certains habitants accusent Mme Paetongtarn et sa famille d'avoir laissé le conflit s'intensifier en raison de leurs liens étroits avec l'ancien premier ministre cambodgien, Hun Sen.
Depuis plusieurs décennies, les deux pays revendiquent des territoires près de la frontière commune.
Un tribunal a suspendu Mme Paetongtarn le mois dernier après que Hun Sen, toujours influent dans son propre pays, a divulgué un appel téléphonique dans lequel elle l'appelait « oncle » et semblait dénigrer un général thaïlandais, suscitant la colère de nombreuses personnes.
Les derniers affrontements ont pris fin le 29 juillet, après un cessez-le-feu précaire négocié par la Malaisie.
« Ung Ing, vous devez partir, a déclaré Jittakorn Bussaba, célèbre chroniqueur et manifestant conservateur », utilisant le surnom de Mme Paetongtarn.
« Vous avez du sang sur les mains. Des gens sont morts à cause de vous », a-t-il lancé depuis la scène sous les applaudissements de tous. « Thaksin et sa famille ne devraient plus diriger ni commander ce pays », a soutenu Ammorn Khunthong, âgé de 58 ans.
On y retrouvait de nombreux visages familiers d'un groupe conservateur et pro-royaliste autrefois connu sous le nom des « Chemises jaunes », ennemis de longue date du père de Mme Paetongtarn.
Ce parti a été renversé par un coup d'État militaire en 2006. M. Thaksin, magnat milliardaire, s'est lancé en politique en fondant son propre parti et en achetant la loyauté des responsables politiques locaux à l'échelle nationale.
Il a souvent été accusé d'intimider ses détracteurs et de ne pas séparer ses affaires de celles du gouvernement.
Les rassemblements des « Chemises jaunes » ont également contribué à renverser le gouvernement élu de la sœur de M. Thaksin, Yingluck Shinawatra, lors d'un coup d'État en 2014.
L'armée thaïlandaise joue un rôle majeur en politique et a mené 13 coups d'État réussis depuis que le pays est devenu une monarchie constitutionnelle en 1932.
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Des dizaines de milliers de manifestants contre la conquête de Gaza
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  • La Presse

Des dizaines de milliers de manifestants contre la conquête de Gaza

Des journalistes présents sur place ont estimé à des dizaines de milliers le nombre des manifestants, le Forum des familles des otages faisant état de 100 000 participants. Des dizaines de milliers de manifestants contre la conquête de Gaza (Tel-Aviv) Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus samedi à Tel-Aviv pour appeler à la fin de la guerre dans la bande de Gaza, au lendemain de l'annonce du plan israélien pour la conquête de la ville de Gaza, la plus grande du territoire palestinien. Agence France-Presse Après 22 mois de guerre, le premier ministre Benyamin Nétanyahou est confronté à une très forte pression en Israël et de l'étranger pour mettre fin à son offensive dans la bande de Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont menacés d'une « famine généralisée », selon l'ONU. Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien, l'armée « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza », une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire, « tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat ». Samedi à Tel-Aviv, les journalistes de l'AFP présents sur place ont estimé à des dizaines de milliers le nombre des manifestants, le Forum des familles des otages faisant état de 100 000 participants. Les autorités n'ont pas fourni d'estimation officielle. PHOTO JACK GUEZ, AGENCE FRANCE-PRESSE Des policiers israéliens à cheval tentent de disperser les manifestants Les manifestants brandissaient des pancartes et des photos des otages toujours détenus dans le territoire palestinien, exhortant le gouvernement à obtenir leur libération. « Nous vous poursuivrons » « Si vous envahissez certaines parties de Gaza et que les otages sont tués, nous vous poursuivrons sur les places publiques, pendant les campagnes électorales et à tout moment et en tout lieu », a déclaré à l'AFP Shahar Mor Zahiro, un proche d'un otage tué, dans un « message direct au premier ministre ». Le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, a affirmé vendredi que la décision israélienne d'occuper la ville de Gaza signifiait le « sacrifice » de ces otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023. Les familles des otages et les militants israéliens en faveur de la paix avec les Palestiniens réclament un cessez-le-feu avec le Hamas pour obtenir la libération des derniers captifs. PHOTO JACK GUEZ, AGENCE FRANCE-PRESSE Des membres de la famille d'otages détenus par le Hamas manifestent à Tel-Aviv Mais au sein du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, l'aile dure de la droite israélienne et leurs partisans veulent continuer à occuper et annexer plus de territoires palestiniens, faisant fi des critiques internationales. Outre le désarmement du Hamas et le retour « de tous les otages, vivants et morts », le plan vise à démilitariser la bande de Gaza et la placer sous contrôle israélien avant la mise en place « d'une administration civile » qui ne serait « ni le Hamas, ni l'Autorité palestinienne », a précisé vendredi le bureau de M. Nétanyahou. « Nous n'allons pas occuper Gaza, nous allons libérer Gaza du Hamas », qui dirige le territoire depuis 2007, a affirmé M. Nétanyahou sur X. 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Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005. PHOTO AMR NABIL, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas Samedi, le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de 37 personnes tuées par des frappes ou des tirs israéliens, dont des civils qui attendaient des distributions d'aide alimentaire. Selon M. Bassal, douze personnes ont été tuées et près de 200 autres blessées quand les forces israéliennes ont ouvert le feu sur elles alors qu'elles se rassemblaient près d'un point de passage dans le nord de Gaza, utilisé pour l'acheminement de l'aide. L'opération israéliennes à Gaza déjà fait 61 369 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Du côté israélien, l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 avait entraîné la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Le plan israélien aboutira au « sacrifice » des otages, avertit le Hamas
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time2 days ago

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Des Palestiniens marchent dans une rue de Gaza près de bâtiments détruits, le 8 août 2025. (Jérusalem) Israël se prépare à commettre un « nouveau crime de guerre » avec son plan de prendre le contrôle de la ville de Gaza, « une aventure criminelle qui lui coûtera cher » et aboutira au « sacrifice des otages », a affirmé vendredi le Hamas. Michael BLUM Agence France-Presse « L'approbation par le cabinet sioniste des plans visant à occuper la ville de Gaza et à évacuer ses habitants constitue un nouveau crime de guerre que l'armée d'occupation souhaite commettre contre la ville et ses près d'un million d'habitants », a réagi le mouvement islamiste palestinien. « Cette aventure criminelle coûtera cher et ne sera pas un voyage facile » pour l'armée israélienne, ajoute ce communiqué diffusé sur Telegram. La décision d'occuper la ville de Gaza, annoncée vendredi matin à l'issue d'une réunion du cabinet de sécurité du premier ministre israélien, confirme que Benyamin Nétanyahou et son gouvernement « ne se soucient pas du sort de leurs otages ». « Ils ont compris que l'extension de l'agression signifie leur sacrifice, révélant leur imprudence envers la vie des prisonniers pour des objectifs politiques ayant déjà échoué », soutien le mouvement islamiste, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, depuis son attaque sanglante le 7 octobre 2023 depuis Gaza en territoire israélien. Le cabinet de sécurité israélien a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi un plan présenté par Benyamin Nétanyahou pour « vaincre » le Hamas et « prendre le contrôle » de la ville de Gaza, dévastée par la guerre et en proie à une grave crise humanitaire. Le plan « visant à une prise de contrôle militaire complète de la bande de Gaza occupée doit être immédiatement stoppé », a réagi vendredi le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Volker Türk dans un communiqué. La veille, le premier ministre israélien avait annoncé sur Fox News qu'Israël avait « l'intention » de prendre le contrôle de l'enclave, mais « pas [de] la gouverner » ou de la « garder », disant vouloir ensuite « passer le relais à des forces arabes qui y gouverneront […] correctement sans nous menacer et en offrant une vie agréable aux habitants ». Selon le plan validé dans la nuit, l'armée israélienne « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat », indique un communiqué des bureaux du premier ministre. Lisez « Israël veut contrôler toute la ville de Gaza » « Le cabinet de sécurité – par un vote à la majorité – a adopté cinq principes pour conclure la guerre : le désarmement du Hamas ; le retour de tous les otages – vivants et morts – ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza ; l'établissement d'une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne », ajoute le texte. « Faillite diplomatique » Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Elle bombarde partout où elle le juge nécessaire. La décision du cabinet « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a déploré le Forum des familles, principale organisation des proches d'otages israéliens. La diffusion la semaine dernière par le Hamas et le Djihad islamique de vidéos de propagande montrant deux d'entre eux, très affaiblis et amaigris, a suscité colère et émotion. PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens transportent des bidons et des seaux alors qu'ils marchent dans une rue détruite de Gaza, le 8 août 2025. Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a fustigé sur X une « catastrophe qui va entraîner beaucoup d'autres catastrophes », amener « la mort des otages, celle de nombreux soldats, coûter des dizaines de milliards aux contribuables israéliens et [provoquer] une faillite diplomatique ». « Les plans de Nétanyahou […] confirment sans l'ombre d'un doute son désir de se débarrasser des otages et de les sacrifier dans la poursuite de ses intérêts personnels et de son agenda idéologique extrémiste », a réagi jeudi le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts. Dénonçant « un revirement flagrant du processus de négociation […] malgré la proximité d'un accord final », le mouvement islamiste assure que « toute escalade […] ne sera pas une promenade de santé et aura un coût élevé et douloureux » pour Israël. À Gaza, des habitants disent craindre le pire. « Ils nous disent d'aller au sud, puis de revenir au nord, et maintenant ils veulent encore nous envoyer au sud. Nous sommes des êtres humains, mais personne ne nous entend ni ne nous voit », dit à l'AFP Maysa Al-Chanti, 52 ans, mère de six enfants. La presse israélienne annonçait depuis plusieurs jours un plan visant « à conquérir l'ensemble de la bande de Gaz […], une opération de plusieurs mois qui nécessitera une mobilisation massive de réservistes. Elle s'est fait aussi l'écho des réserves, voire de l'opposition du chef d'état-major de l'armée, qui aurait mis en garde contre un » piège « tendu par le Hamas. Selon la radio publique Kan, une « grande majorité des ministres du cabinet de sécurité a estimé que le plan alternatif présenté par l'armée n'atteindrait pas l'objectif de vaincre le Hamas et de libérer les otages ». « Ultimatum de facto » « Le plan approuvé est structuré en plusieurs étapes, et certains ministres ont même trouvé qu'il était trop long : d'abord conquérir la ville de Gaza, dont les habitants seront évacués dans les deux prochains mois en direction des camps de réfugiés situés dans le centre de la bande de Gaza et d'autres endroits. Ensuite, les troupes encercleront la ville et opéreront à l'intérieur », détaille la radio. Pour le quotidien Israel Hayom, ce plan « sert de facto d'ultimatum au Hamas : accepter l'accord sur la table ou laisser Israël conquérir toute la bande de Gaza ». Après 22 mois d'une guerre dévastatrice, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien depuis Gaza, le petit territoire palestinien est menacé d'une « famine généralisée », selon l'ONU, et dépend totalement de l'aide humanitaire, distribuée en quantités largement insuffisantes d'après les humanitaires. Amjad Al-Chawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes à Gaza, explique à l'AFP que les procédures d'inspection aux points d'entrée ralentissent l'acheminement de l'aide : « Entre 70 et 80 camions par jour, transportant uniquement certains types de marchandises », indique-t-il, alors que l'ONU estime les besoins à au moins 600 camions d'aide par jour. Quelque 2,4 millions de Palestiniens vivent au quotidien sous les bombes dans ce territoire qui longe la Méditerranée. Les représailles israéliennes y ont déjà fait 61 258 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Du côté israélien, l'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies israéliennes, démantelées en 2005 avec le retrait unilatéral décidé par le premier ministre d'alors, Ariel Sharon.

« Pas de réponse facile » sur le droit à la vie privée des élus
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La Presse

time2 days ago

  • La Presse

« Pas de réponse facile » sur le droit à la vie privée des élus

« Pas de réponse facile » sur le droit à la vie privée des élus Des manifestants se sont rassemblés mercredi soir devant la résidence de la ministre Mélanie Joly, à Montréal, pour lui demander de « rendre des comptes » sur les armes envoyées par le Canada à Israël et pour exiger sa démission. Selon les manifestants, ils ont été une soixantaine à se rassembler, peu avant 20 h, avant de marcher vers la résidence personnelle de Mélanie Joly, ancienne ministre des Affaires étrangères et actuelle ministre de l'Industrie. Le nombre de manifestants n'a cependant pas été confirmé par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Dans un communiqué, le groupe commUNITÉ514, à l'origine de la manifestation, a exigé de la ministre « des explications après que de nouvelles preuves ont révélé que le Canada a continué à exporter des armes vers Israël pendant sa guerre génocidaire en cours contre Gaza – et ce, malgré les déclarations publiques contraires de Joly »1 . Plus exactement, les manifestants demandent qu'elle « soit tenue responsable d'avoir menti au public [et qu'elle] démissionne de toutes ses fonctions officielles », en plus d'exiger plus de transparence sur les permis d'exportation militaires, un embargo sur les armes à destination d'Israël et que la Cour pénale internationale soit saisie contre le Canada pour complicité de génocide. « La manifestation devant la maison de Mélanie Joly est un appel à la justice, à la vérité et à une véritable reddition de comptes », conclut le communiqué. Slogans et projections Les manifestants ont fait parvenir à La Presse plusieurs vidéos de la manifestation, où on les entend lancer des slogans ponctués de roulements de tambours et de bruits de sirènes. « Israël terroriste, Mélanie complice ! », peut-on notamment entendre. PHOTO FOURNIE PAR COMMUNITÉ514 « Mélanie a menti. Des enfants sont morts », peut-on lire sur cette pancarte aperçue pendant la manifestation Des phrases ont également été projetées sur le mur de la résidence de la ministre, comme « Every time Mélanie lies, a child in Gaza dies » (« Chaque fois que Mélanie ment, un enfant à Gaza meurt »). « See you at The Hague, Joly » (« On se voit à La Haye, Joly »), peut-on lire sur une pancarte. La Haye fait référence à la ville des Pays-Bas où se trouve la Cour pénale internationale, où sont jugées les personnes accusées de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Contacté à ce sujet, le cabinet de la ministre a indiqué qu'elle ne souhaitait pas émettre de commentaire. Donner de la visibilité Ce n'est pas la première fois qu'une manifestation se déroule ainsi devant la résidence de Mélanie Joly. Un coup d'éclat similaire avait déjà été fait par des manifestants propalestiniens en janvier 2024. Et la ministre avait également été abordée l'année dernière en pleine rue par un militant, qui l'avait filmée en l'interpellant sur le sort des réfugiés de Gaza. « C'est une stratégie pour donner de la visibilité à un message », explique Joanie Bouchard, professeure de science politique à l'Université de Sherbrooke, en entrevue avec La Presse. C'est la même logique que lorsqu'on bloque un pont, mais ici, on limite le nombre de personnes touchées par la manifestation. Joanie Bouchard, professeure de science politique à l'Université de Sherbrooke « C'est le propre des mouvements sociaux de déranger, de faire irruption dans l'espace public et dans des endroits où on n'a pas envie de les voir », abonde Pascale Dufour, professeure de science politique à l'Université de Montréal. Cet évènement soulève néanmoins la question du droit à la vie privée des élus, qui prennent des décisions qui ont des impacts dans l'espace public. « On est sur la ligne entre le rôle public et la sphère privée », indique Joanie Bouchard. « C'est une question qui revient souvent, mais il n'y a pas de réponse facile. » « Il fallait s'y attendre » Néanmoins, ce coup d'éclat n'étonne pas Pascale Dufour. « Il fallait s'y attendre », lâche-t-elle. On est dans un contexte d'escalade des moyens de pression par la société civile depuis deux ans. Pascale Dufour, professeure de science politique à l'Université de Montréal « Quand une décision ou une habitude politique n'est pas adressée alors qu'elle est extrêmement contestée par une partie de la population et que ça dure dans le temps, il y a une conflictualisation qui s'installe. La discussion publique devient plus conflictuelle. » Quant à savoir si la sécurité va être renforcée autour de la ministre après cet évènement, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) n'a pas souhaité répondre à cette question. « La GRC ne divulgue aucune information relative aux mesures de protection et ne confirme pas l'identité des personnes susceptibles de bénéficier d'une protection », a-t-elle indiqué. Aucune arrestation « Les policiers du SPVM étaient présents lors de la manifestation afin d'assurer la paix, le bon ordre et la sécurité de toutes les personnes impliquées », a précisé Caroline Chèvrefils, porte-parole du SPVM. Ni arrestation ni méfait n'ont été rapportés. « Tout s'est passé de façon pacifique », a-t-elle ajouté. « Quelques policiers étaient là, mais [ils étaient] très compréhensifs », a confirmé le groupe commUNITÉ514, dans un courriel adressé à La Presse. Vers 21 h, les manifestants se sont rassemblés près de la station du métro Mont-Royal avant de mettre fin à la manifestation. L'évènement s'est finalement terminé vers 21 h 30. 1. Lisez l'article « Des armes létales canadiennes encore envoyées en Israël »

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