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Le plan israélien aboutira au « sacrifice » des otages, avertit le Hamas

Le plan israélien aboutira au « sacrifice » des otages, avertit le Hamas

La Presse2 days ago
Des Palestiniens marchent dans une rue de Gaza près de bâtiments détruits, le 8 août 2025.
(Jérusalem) Israël se prépare à commettre un « nouveau crime de guerre » avec son plan de prendre le contrôle de la ville de Gaza, « une aventure criminelle qui lui coûtera cher » et aboutira au « sacrifice des otages », a affirmé vendredi le Hamas.
Michael BLUM
Agence France-Presse
« L'approbation par le cabinet sioniste des plans visant à occuper la ville de Gaza et à évacuer ses habitants constitue un nouveau crime de guerre que l'armée d'occupation souhaite commettre contre la ville et ses près d'un million d'habitants », a réagi le mouvement islamiste palestinien.
« Cette aventure criminelle coûtera cher et ne sera pas un voyage facile » pour l'armée israélienne, ajoute ce communiqué diffusé sur Telegram.
La décision d'occuper la ville de Gaza, annoncée vendredi matin à l'issue d'une réunion du cabinet de sécurité du premier ministre israélien, confirme que Benyamin Nétanyahou et son gouvernement « ne se soucient pas du sort de leurs otages ».
« Ils ont compris que l'extension de l'agression signifie leur sacrifice, révélant leur imprudence envers la vie des prisonniers pour des objectifs politiques ayant déjà échoué », soutien le mouvement islamiste, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, depuis son attaque sanglante le 7 octobre 2023 depuis Gaza en territoire israélien.
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi un plan présenté par Benyamin Nétanyahou pour « vaincre » le Hamas et « prendre le contrôle » de la ville de Gaza, dévastée par la guerre et en proie à une grave crise humanitaire.
Le plan « visant à une prise de contrôle militaire complète de la bande de Gaza occupée doit être immédiatement stoppé », a réagi vendredi le Haut-Commissaire aux droits de l'homme Volker Türk dans un communiqué.
La veille, le premier ministre israélien avait annoncé sur Fox News qu'Israël avait « l'intention » de prendre le contrôle de l'enclave, mais « pas [de] la gouverner » ou de la « garder », disant vouloir ensuite « passer le relais à des forces arabes qui y gouverneront […] correctement sans nous menacer et en offrant une vie agréable aux habitants ».
Selon le plan validé dans la nuit, l'armée israélienne « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat », indique un communiqué des bureaux du premier ministre.
Lisez « Israël veut contrôler toute la ville de Gaza »
« Le cabinet de sécurité – par un vote à la majorité – a adopté cinq principes pour conclure la guerre : le désarmement du Hamas ; le retour de tous les otages – vivants et morts – ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza ; l'établissement d'une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne », ajoute le texte.
« Faillite diplomatique »
Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Elle bombarde partout où elle le juge nécessaire.
La décision du cabinet « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a déploré le Forum des familles, principale organisation des proches d'otages israéliens. La diffusion la semaine dernière par le Hamas et le Djihad islamique de vidéos de propagande montrant deux d'entre eux, très affaiblis et amaigris, a suscité colère et émotion.
PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des Palestiniens transportent des bidons et des seaux alors qu'ils marchent dans une rue détruite de Gaza, le 8 août 2025.
Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a fustigé sur X une « catastrophe qui va entraîner beaucoup d'autres catastrophes », amener « la mort des otages, celle de nombreux soldats, coûter des dizaines de milliards aux contribuables israéliens et [provoquer] une faillite diplomatique ».
« Les plans de Nétanyahou […] confirment sans l'ombre d'un doute son désir de se débarrasser des otages et de les sacrifier dans la poursuite de ses intérêts personnels et de son agenda idéologique extrémiste », a réagi jeudi le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts.
Dénonçant « un revirement flagrant du processus de négociation […] malgré la proximité d'un accord final », le mouvement islamiste assure que « toute escalade […] ne sera pas une promenade de santé et aura un coût élevé et douloureux » pour Israël.
À Gaza, des habitants disent craindre le pire. « Ils nous disent d'aller au sud, puis de revenir au nord, et maintenant ils veulent encore nous envoyer au sud. Nous sommes des êtres humains, mais personne ne nous entend ni ne nous voit », dit à l'AFP Maysa Al-Chanti, 52 ans, mère de six enfants.
La presse israélienne annonçait depuis plusieurs jours un plan visant « à conquérir l'ensemble de la bande de Gaz […], une opération de plusieurs mois qui nécessitera une mobilisation massive de réservistes. Elle s'est fait aussi l'écho des réserves, voire de l'opposition du chef d'état-major de l'armée, qui aurait mis en garde contre un » piège « tendu par le Hamas.
Selon la radio publique Kan, une « grande majorité des ministres du cabinet de sécurité a estimé que le plan alternatif présenté par l'armée n'atteindrait pas l'objectif de vaincre le Hamas et de libérer les otages ».
« Ultimatum de facto »
« Le plan approuvé est structuré en plusieurs étapes, et certains ministres ont même trouvé qu'il était trop long : d'abord conquérir la ville de Gaza, dont les habitants seront évacués dans les deux prochains mois en direction des camps de réfugiés situés dans le centre de la bande de Gaza et d'autres endroits. Ensuite, les troupes encercleront la ville et opéreront à l'intérieur », détaille la radio.
Pour le quotidien Israel Hayom, ce plan « sert de facto d'ultimatum au Hamas : accepter l'accord sur la table ou laisser Israël conquérir toute la bande de Gaza ».
Après 22 mois d'une guerre dévastatrice, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien depuis Gaza, le petit territoire palestinien est menacé d'une « famine généralisée », selon l'ONU, et dépend totalement de l'aide humanitaire, distribuée en quantités largement insuffisantes d'après les humanitaires.
Amjad Al-Chawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes à Gaza, explique à l'AFP que les procédures d'inspection aux points d'entrée ralentissent l'acheminement de l'aide : « Entre 70 et 80 camions par jour, transportant uniquement certains types de marchandises », indique-t-il, alors que l'ONU estime les besoins à au moins 600 camions d'aide par jour.
Quelque 2,4 millions de Palestiniens vivent au quotidien sous les bombes dans ce territoire qui longe la Méditerranée. Les représailles israéliennes y ont déjà fait 61 258 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Du côté israélien, l'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies israéliennes, démantelées en 2005 avec le retrait unilatéral décidé par le premier ministre d'alors, Ariel Sharon.
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