
Retour sur l'atroce assassinat de Sharon Tate et le cauchemar de 1969
L'assassinat de Sharon Tate par «La Famille» de Charles Manson a traumatisé l'Amérique des années 60.
Montage Tamedia-F.G.
En bref:
Été 1969. Après une décennie marquée par les assassinats de John Fitzgerald Kennedy et Martin Luther King, l'entrée en guerre des États-Unis au Vietnam, la révolution des droits civiques et la naissance de la contre-culture hippie, le temps de l'hédonisme est là. En tout cas à Los Angeles, où les stars du moment errent de fête en fête à coups de marijuana, pendant que la radio joue les Beatles, Creedence ou encore les Bee Gees. Mais horreur et stupeur le 9 août de cette année-là, il y a cinquante-six ans jour pour jour. L'étoile montante du cinéma Sharon Tate, mariée à Roman Polanski, ainsi que trois de ses amis sont retrouvés morts – un euphémisme – dans la maison du couple. Récit de cette affaire terrifiante et innommable. Un raté violent
Tout démarre par la folie d'un seul homme, Charles Manson, né Charles Maddox en 1934 dans l'Ohio. On peut dire que sa vie entière ne fut qu'un long traumatisme infligé à l'Amérique de la seconde moitié du XXe siècle. Après une enfance difficile marquée par l'absence de son père, qu'il n'a jamais connu, le petit Charles Manson flirte très tôt avec la criminalité. Dès ses 14 ans, il commet de petits larcins comme des vols et des méfaits plus graves comme des agressions sexuelles, ce qui lui vaut de faire des allers-retours réguliers dans des maisons de correction.
Diagnostiqué d'«agressivement antisocial» à l'âge de 16 ans, il finit par se marier en 1955, à 19 ans, et devient même père d'un premier enfant dans la foulée. Majeur, Manson zigzague entre son foyer et la prison, avant que sa femme ne le quitte définitivement quatre ans plus tard. Proxénète à ses heures perdues, il se passionne pour la musique lors d'un séjour carcéral et développe une fascination dévorante pour les Beatles au milieu des années 60. Ambitionnant une carrière dans la chanson, son manque de talent ne lui permet que de se produire comme un musicien itinérant sur la côte ouest. Frustré et dérangé, il attire l'attention de quelques hippies errants, qui deviendront ses premiers fidèles. Rencontre avec les Beach Boys
Charles Manson en prison, avec une croix gammée sur le front.
IMAGO/United Archives
Durant cette période, Charles Manson débarque un beau jour chez Dennis Wilson, le batteur des Beach Boys, pour lui faire part de son admiration. D'abord suspicieux, le musicien se lie finalement d'amitié avec le futur gourou. L'aidant ici et là à composer – une musique des Beach Boys s'inspire d'ailleurs d'un texte de Charles Manson – Dennis Wilson lui ferme définitivement sa porte lorsque Manson le menace de mort après qu'il n'a pas reçu d'argent pour son prétendu travail de compositeur.
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Est-ce que la bascule du destin intervient après cette nouvelle déception? Pour Dennis Wilson, marqué à vie par le rôle qu'il a joué malgré lui dans ce fait divers avant de disparaître tragiquement en 1983, sans doute. Quoi qu'il en soit, Charles Manson s'installe avec ses fidèles dans un vieux ranch utilisé pour le tournage de westerns, avec l'accord du propriétaire, George Spahn.
Leurs journées sont rythmées par un service de balade à cheval proposé aux touristes, puis par des leçons du gourou qui s'incarne désormais comme le Christ ressuscité pour sa secte naissante, «La Famille». On notera d'ailleurs que l'acteur Bryan Cranston («Malcolm», «Breaking Bad») a notamment rencontré Manson en louant l'un de ses chevaux, à l'âge de 12 ans. Couple de vedettes
La naissance du couple Tate-Polanski est un événement populaire à Hollywood.
IMAGO/TT
De l'autre côté de la société, dans le quartier huppé de Benedict Canyon , vivent heureux l'actrice Sharon Tate et le réalisateur franco-polonais Roman Polanski. S'étant rencontrées lors du tournage du «Bal des vampires» en 1967, les deux vedettes défraient la chronique people de Hollywood. Après Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Elizabeth Taylor ou encore Grace Kelly, la Cité des Anges s'est trouvé une nouvelle icône en la personne de Sharon Tate. Le magazine «Playboy» décrit d'ailleurs 1967 comme «l'année de l'arrivée de Sharon Tate».
Moins confirmée et institutionnalisée que ses illustres prédécesseuses, l'actrice de 24 ans n'a fait que quelques apparitions au cinéma. Ces dernières sont tout de même très remarquées: «Le mystère des treize» (J. Lee Thompson), «La vallée des poupées» (Vincente Minnelli) et, bien sûr, «Le bal des Vampires» (Roman Polanski). Une poignée de succès qui fait jouir l'actrice d'une immense notoriété. Douce, gentille, magnifique; Sharon Tate est adorée par ses proches.
Photo de Sharon Tate dans «Le mystère des treize» de J. Lee Thompson.
imago images/Everett Collection
Son mari, Roman Polanski, rescapé du ghetto de Varsovie, s'est rapidement forgé une solide réputation de metteur en scène dès le milieu des années 60, avant d'atteindre la consécration avec «Rosemary's Baby», en 1968. Sa relation naissante avec Sharon Tate est un événement populaire entre l'Amérique et l'Europe occidentale. Marié à Londres au cours d'une somptueuse réception qui réunit tout le gratin de l'époque, le couple s'installe donc au début de l'année 1969 à Benedict Canyon, au numéro 10050 du désormais tristement célèbre Cielo Drive.
Alors que l'été approche, Roman Polanski part au Royaume-Uni pour préparer le tournage d'«Un animal doué de raison». Sharon Tate, enceinte jusqu'au cou, tue le temps en compagnie de son ex-compagnon, Jay Sebring, coiffeur de star, et égrène les soirées huppées de l'intelligentsia américaine. «Piggies»
Depuis son ranch situé à moins de 40 minutes en voiture de la maison de Sharon Tate, Charles Manson prêche donc sa nouvelle doctrine. «La Famille» compte alors près d'une vingtaine de membres, essentiellement des jeunes femmes, et vit de trafic de drogues et de vol. Depuis que Charles Manson a écouté l'«Album blanc» des Beatles, et plus particulièrement la chanson «Helter Skelter», il est convaincu de l'imminence d'une guerre raciale, discernant à sa convenance un sens caché dans les paroles du morceau.
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Sa prophétie apocalyptique selon laquelle la «race blanche» va être annihilée par la «race noire» prend forme, et il convainc aisément ses suiveurs. Manson pense pouvoir devenir le vainqueur du conflit en commettant des assassinats puis en imputant la faute aux Noirs. S'inspirant d'un autre morceau des Fab Four, «Piggies», une satire de George Harrison sur le consumérisme, Charles Manson identifie les «porcs» de ce monde comme étant les stars de la ville. Une liste des potentielles victimes naît alors: Elizabeth Taylor, Frank Sinatra, Steve McQueen, Tom Jones, et, fatalement, Sharon Tate.
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Il envoie donc ses disciples à ses trousses: les «quatre cavaliers de l'Apocalypse» Tex Watson, Susan Atkins, Linda Kasabian et Patricia Krenwinkel. Une brochette de moins-que-rien complètement anesthésiés de tout sens humain. Dans la bien sombre nuit du 8 août, cette équipée barbare pénètre dans le 10050 Cielo Drive avant de commettre l'indicible, un crime atroce, sordide, terrifiant, qui donnerait sans doute raison à Thomas Hobbes quant à savoir si l'homme naît mauvais ou non. Changement de paradigme
Comment relater la nuit d'horreur passée par Sharon Tate, Jay Sebring, Wojciech Frykowski, Abigail Folger et Steven Parent avec décence? Les détails, affreux, sont connus. En l'espace d'une nuit, l'actrice et ses amis sont massacrés par des tueurs souriants. Le lendemain matin, l'Amérique se réveille choquée, alors que les policiers retrouvent les corps des victimes, et que le mot «Pigs» est écrit avec le sang de Sharon Tate sur les murs.
Cielo Drive, le matin du 9 août. La police est sur les lieux du drame et transporte le corps de Sharon Tate.
imago images / Cinema Publishers Collection
Charles Manson et sa bande sont également responsables d'un double meurtre la nuit suivante. Puis d'un autre à la fin du mois d'août. D'autres assassinats, à ce jour non élucidés, sont imputés au gourou et ses disciples.
Los Angeles connaît une fin d'été épouvantable, sans suspect à se mettre sous la dent. Mais après une longue enquête retraçant également d'autres méfaits de «La Famille», les points se connectent et un mandat d'arrêt est lancé contre Manson et ses suiveurs en décembre 1969. Stupeur sur la côte ouest, les assassins ont l'apparence de hippies et écoutent la même musique que ceux ayant chanté l'amour à Woodstock. C'est un coup pour les partisans de la paix. Désormais, l'Américain moyen diabolise le mouvement. La fin du «Peace and Love». Satan et ses diables
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Le procès dure près de deux ans. Un long chemin de croix pour la famille de Sharon Tate, qui doit supporter non seulement l'horreur des détails mais aussi les sourires et provocations des accusés, visiblement très contents de leurs actes. Manson n'était pas seulement admiré, mais avait un véritable pouvoir de vie et de mort sur ses disciples. En tant que commanditaire des meurtres, il écope de la peine de mort, à l'instar des autres prévenus. Mais un débat constitutionnel sur la peine capitale a lieu au même moment dans les États. Après un imbroglio, le jugement est revu à une sentence de prison à vie.
Les trois horreurs ayant participé à l'assassinat avec Tex Watson.
imago images/Everett Collection
Suite à la mort de Charles Manson en 2017, des questions et affaires restent en suspens. En attendant, le sociopathe et faux prophète fascine encore des générations. Espérons seulement qu'il gît à présent aux côtés de Lucifer, dans le neuvième cercle de l'enfer.
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Andrea Di Guardo est journaliste RP à la Tribune de Genève depuis mars 2024. Attaché à la rubrique culturelle (pôle Vibrations), il écrit également pour 24 Heures et Le Matin Dimanche. Il s'intéresse aussi aux sujets locaux et internationaux. Il est titulaire d'un Master en journalisme et communication et d'un Bachelor en sciences politiques. Plus d'infos
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