logo
Mali : le Parlement accorde au chef de la junte un mandat de cinq ans renouvelable «autant de fois que nécessaire»

Mali : le Parlement accorde au chef de la junte un mandat de cinq ans renouvelable «autant de fois que nécessaire»

Le Figaro6 days ago
Arrivés au pouvoir à la suite de deux coups d'État successifs en 2020 et 2021, Assimi Goïta et les militaires s'étaient engagés à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais ont depuis manqué à leur promesse.
Le régime militaire au pouvoir au Mali a accordé un mandat de président de cinq ans renouvelable «autant de fois que nécessaire» et sans élection au chef de la junte, le général Assimi Goïta, après l'adoption jeudi d'un projet de loi.
La loi doit désormais être promulguée par le chef de la junte lui-même pour entrer en vigueur, ce qui devrait être une formalité. Cette mesure est la dernière d'une série de restrictions sévères aux libertés prises par les militaires pour consolider leur régime dans ce pays sahélien.
Publicité
«Jusqu'à la pacification du pays»
Le général Assimi Goïta, qui est actuellement président de transition, deviendra président de la République du Mali après l'entrée en vigueur de cette loi. Le projet de loi a été voté à l'unanimité des 131 membres présents du Conseil national de transition (CNT), organe législatif de la junte, a constaté un journaliste de l'AFP.
La durée de la transition est fixée à cinq ans renouvelables, «autant de fois que nécessaire, jusqu'à la pacification du pays, à compter de la promulgation de la présente charte», selon le projet de loi consulté par l'AFP.
Le président de la transition, les membres du gouvernement et les membres du CNT sont éligibles à l'élection présidentielle et aux élections générales, précise le texte.
«Il s'agit là d'une avancée majeure dans la refondation du Mali», a déclaré à l'AFP à l'issue du vote Malick Diaw, président du CNT. «L'adoption de ce texte est conforme à la volonté populaire, puisqu'il émane des assises nationales de la refondation», a-t-il estimé.
Arrivés au pouvoir au Mali à la suite de deux coups d'État successifs en 2020 et 2021, les militaires s'étaient engagés à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais ont depuis manqué à leur promesse.
Publicité
L'adoption de ce projet de loi les maintient au pouvoir au moins jusqu'en 2030 sans passer par un processus électoral.
Répression des voix discordantes
Cette mesure vient appliquer les recommandations faites à l'issue d'une concertation nationale organisée par la junte fin avril.
Cette concertation nationale - marquée par la présence des soutiens du régime mais boycottée par la plupart des formations politiques - avait également demandé la dissolution des partis et des restrictions à leur possibilité d'en créer.
Lors d'une récente et rare prise de position publique à Bamako, des partis politiques avaient accusé la junte de vouloir leur dissolution, comme au Niger et au Burkina voisins, également dirigés par des juntes militaires souverainistes. Ce rassemblement de partis, sous haute surveillance policière, avait réuni plusieurs centaines de personnes le 3 mai à Bamako et revêtu un caractère exceptionnel dans un contexte de répression de toute voix discordante.
Depuis, la junte dirigée par le général Assimi Goïta a annoncé la dissolution des formations politiques et des organisations à caractère politique dans le pays. Leurs membres ont également été interdits de réunion par les militaires.
Publicité
Profonde crise sécuritaire
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire meurtrière, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Les violences des groupes jihadistes ensanglantent ce pays depuis plusieurs années.
L'armée malienne et ses alliés, les mercenaires russes d'Africa Corps, chargés notamment de traquer les jihadistes, sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.
Le Mali et ses voisins du Niger et du Burkina Faso se sont réunis au sein d'une confédération, l'Alliance des États du Sahel (AES). Au Niger et au Burkina, les partis politiques sont respectivement dissous et suspendus. Le régime militaire du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022 par un coup d'État, a prolongé sa transition à la tête du pays pour cinq années supplémentaires en mai 2024.
Son voisin nigérien, le général Abdourahamane Tiani, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, a été proclamé président de la République en mars dernier pour une durée minimum de cinq ans. Comme le Burkina Faso et le Niger, le Mali a tourné le dos à ses anciens partenaires occidentaux.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Sénégal : l'armée française s'apprête à mettre fin ce jeudi à sa présence permanente dans le pays
Sénégal : l'armée française s'apprête à mettre fin ce jeudi à sa présence permanente dans le pays

Le Figaro

time2 hours ago

  • Le Figaro

Sénégal : l'armée française s'apprête à mettre fin ce jeudi à sa présence permanente dans le pays

Ce jour marque la fin officielle des Eléments Français au Sénégal (EFS), qui comprenaient environ 350 militaires français ayant pour mission principale de conduire des activités de partenariat militaire opérationnel avec les forces armées sénégalaises. Les dernières installations militaires françaises au Sénégal doivent être officiellement restituées ce jeudi matin à ce pays, lors d'une cérémonie historique à Dakar qui marquera la fin de la présence permanente de l'armée française au Sénégal, mais aussi en Afrique centrale et de l'Ouest. La présence permanente française au Sénégal date de 1960, année de l'indépendance du pays. Depuis 2022, l'armée française a mis fin à sa présence permanente au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et au Gabon, où la base française s'est muée en «camp partagé» gabono-français axé sur la formation. Le «camp Geille», plus grande installation militaire française au Sénégal située dans la capitale sénégalaise, et l'escale aéronautique militaire, située à l'aéroport, doivent être restituées à l'État sénégalais en présence du chef d'état-major des armées du Sénégal, le général Mbaye Cissé, et du général Pascal Ianni, à la tête du commandement de l'armée française pour l'Afrique. Publicité Retrait de 350 militaires français Ce jour marque la fin officielle des Eléments Français au Sénégal (EFS), qui comprenaient environ 350 militaires français ayant pour mission principale de conduire des activités de partenariat militaire opérationnel avec les forces armées sénégalaises. Le retrait français avait été entamé en mars dernier et plusieurs installations avaient déjà été restituées depuis début mars par l'armée française. Le Sénégal est resté après son indépendance l'un des alliés africains les plus sûrs de la France, ancienne puissance coloniale dominante en Afrique de l'Ouest. Mais les nouveaux dirigeants en fonction depuis avril 2024 ont promis de traiter désormais la France à l'égal des autres partenaires étrangers, au nom d'une souveraineté recouvrée. Un «partenariat rénové» avec l'ancienne puissance coloniale Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir avec un agenda de rupture, avait annoncé en novembre 2024 la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national. «Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain», avait alors déclaré le président sénégalais. Il avait assuré qu'il ne s'agissait pas d'un acte de «rupture» et avait défendu un «partenariat rénové» avec l'ancienne puissance coloniale et alliée historique française. La présence militaire française au Sénégal a reposé depuis 1960 sur des accords de défense et de coopération bilatéraux, avec un «appui à construction» de l'armée sénégalaise entre 1960 et 1974. Ce retrait avait de fait été acté côté français à partir de 2011/2012. En 2011, les Forces Françaises du Cap-Vert (FFCV), crées en 1974, avaient laissé la place aux EFS, ne disposant pas d'unités combattantes mais d'un réservoir d'instructeurs spécialisés. En 2012, un changement de la forme du partenariat militaire est entériné par la signature du traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre les deux pays. La défense de l'intégrité du territoire est alors assurée par les seules forces armées sénégalaises (plus d'unités combattantes françaises).

L'armée française va mettre fin à sa présence permanente au Sénégal
L'armée française va mettre fin à sa présence permanente au Sénégal

Le Parisien

time4 hours ago

  • Le Parisien

L'armée française va mettre fin à sa présence permanente au Sénégal

Après le Mali , le Burkina Faso, le Niger ou encore le Tchad en 2022, la France va achever ce jeudi sa représentation militaire permanente au Sénégal. Sur place depuis plus de 65 ans et l'indépendance du pays en 1960, l'armée française va restituer les derniers vestiges de sa présence militaire aux autorités sénégalaises. Le « camp Geille », qui abrite le poste de commandement de l'état-major interarmées et l'unité de coopération régionale, et l'escale aéronautique, située à l'aéroport dans le quartier de Ouakam à Dakar, seront remis à l'État sénégalais . Cette passation se déroulera lors d'une cérémonie ce jeudi en présence du chef d'état-major des armées du Sénégal, le général Mbaye Cissé, et du général Pascal Ianni, à la tête du commandement de l'armée française en l'Afrique. Ce jour marque également la fin de la présence de l'EFS (Éléments Français au Sénégal) et de ses 350 militaires . Un retrait français déjà entamé en mars dernier avec le démantèlement et la restitution de plusieurs autres installations comme la station d'émission interarmées de Rufisque le 1er juillet. La présence militaire française au Sénégal reposait depuis 1960 sur des accords de défense et de coopération bilatéraux , avec un « appui à construction » de l'armée sénégalaise entre 1960 et 1974. Le départ progressif des forces françaises avait de fait été acté à partir de 2011-2012. Il reste symptomatique de la défiance et de l'hostilité de nombreux pays africains , notamment au Sahel, envers la présence de l'ancienne puissance coloniale. Ce n'est pas forcément le cas au Sénégal , l'un des alliés africains les plus sûrs de la France. La concertation entre les deux puissances ayant permis d'aboutir à ce retrait progressif des forces françaises. Du côté sénégalais, ce retrait français était l'une des promesses de campagne du nouveau président Bassirou Diomaye Faye . Il avait notamment déclaré lors de son élection : « Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain ». Assurant par ailleurs qu'il ne s'agissait pas d'un acte de « rupture » et avait défendu un « partenariat rénové » avec l'ancienne puissance coloniale et alliée historique française. La France n'a désormais plus qu' une seule base militaire en Afrique . A Djibouti, à l'Est du continent africain ou sont mobilisés 1 500 personnes. Paris espère faire de cette base un « point de projection » pour les « missions » en Afrique, après le retrait de ses forces du Sahel.

L'administration Trump expulse des immigrés en situation irrégulière vers l'Eswatini, dont ils ne sont pourtant pas originaires
L'administration Trump expulse des immigrés en situation irrégulière vers l'Eswatini, dont ils ne sont pourtant pas originaires

Le Parisien

timea day ago

  • Le Parisien

L'administration Trump expulse des immigrés en situation irrégulière vers l'Eswatini, dont ils ne sont pourtant pas originaires

L'administration Trump a annoncé mardi avoir expulsé cinq immigrés en situation irrégulière originaires de pays d'Asie ou des Caraïbes vers l'Eswatini, petit pays d'Afrique australe, affirmant que leur propre pays refuse de les accueillir. Le 4 juillet, elle avait déjà acheminé au Soudan du Sud, pays pauvre et en proie à un conflit, huit immigrés en situation irrégulière, après y avoir été autorisée par la Cour suprême, au terme d'une longue bataille judiciaire. « Aujourd'hui, le ministère de la Sécurité intérieure a effectué une expulsion par avion vers un pays tiers, l'Eswatini », a affirmé le ministère sur son compte X. Il s'agit d'« étrangers criminels en situation irrégulière » que leurs pays respectifs ont refusé de reprendre, explique-t-il, publiant l'identité, la photo et les faits reprochés à ces cinq hommes, de nationalité vietnamienne, laotienne, yéménite, cubaine et jamaïcaine. L'Eswatini, dernière monarchie absolue d'Afrique, voisine de l'Afrique du Sud, est dirigé depuis 1986 par Mswati III, critiqué pour son train de vie fastueux et régulièrement accusé de violations des droits humains. Le président américain Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des États-Unis par des « criminels venus de l'étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés. Mais son programme d'expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, notamment au motif que les personnes visées devaient pouvoir faire valoir leurs droits.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store