
«De la petite politique » : Agnès Pannier-Runacher attaque à nouveau la tribune de Bruno Retailleau sur les énergies renouvelables
La colère d'Agnès Pannier-Runacher ne redescend pas. Dans un entretien paru dans Le Monde, ce vendredi, la ministre de la Transition écologique accuse la droite et le RN d'instrumentaliser les questions d'énergie et d'environnement à des fins électorales. Elle leur reproche d'«attiser des peurs et (de) fracturer le pays» au nom de la défense des «classes populaires» et de la «ruralité». Une position qu'elle qualifie de «populisme» et de «court-termisme électoral».
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Agnès Pannier-Runacher monte au créneau après la publication dans Le Figaro d'une tribune des Républicains, ce mercredi. Ses signataires - le président du parti Bruno Retailleau, le vice-président délégué François-Xavier Bellamy et le vice-président du parti Julien Aubert - y appellent à «rebâtir un parc nucléaire» et à lever les «subventions publiques» pour les énergies éolienne et photovoltaïque. Invitée sur France Info, le soir même, la ministre s'était déjà insurgée contre un positionnement jugé «irresponsable», relevant «du populisme le plus basique».
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La ministre dit avoir envisagé de démissionner
La ministre va plus loin, ce vendredi, en évoquant une tribune «absurde et dangereuse». Elle reproche notamment à son collègue de l'Intérieur Bruno Retailleau de «mettre par terre toute une filière de renouvelables». Selon elle, l'opposition à l'énergie verte menace aussi la souveraineté nationale, la France dépendant de pays «comme la Russie, les États-Unis, l'Algérie» ou le «Moyen-Orient» pour s'approvisionner en gaz et en pétrole. D'après le site du ministère de la Transition écologique, en 2021, le secteur des énergies renouvelables représentait, en France, l'équivalent de 102 000 salariés à temps plein. Les emplois concernés comprennent toutes les activités de fabrication, d'installation, d'exploitation et de maintenance des équipements producteurs d'énergie verte.
Pour Agnès Pannier-Runacher, la prise de position de Bruno Retailleau et des cadres de LR sur l'énergie renouvelable est un exemple de «petite politique». Plus spécifiquement, elle dénonce une tentative de «courir derrière le Rassemblement national», stratégie qui, selon elle, constitue «un calcul électoral perdant». Face aux «reculades» et aux «propos irresponsables et populistes de certains», la ministre admet avoir déjà envisagé de démissionner. Une idée qu'elle a fini par rejeter, afin, dit-elle, de ne pas donner satisfaction à ses adversaires politiques. «Tant que je peux avancer sans avoir le sentiment d'être la caution écologique du gouvernement, je fais», a-t-elle assuré.
Agnès Pannier-Runacher n'est pas la seule, au sein du «bloc central», à s'être offusquée de la tribune de LR. Le secrétaire général de Renaissance Gabriel Attal, le ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie Marc Ferracci, ainsi que le garde des Sceaux Gérald Darmanin s'en sont aussi pris à Bruno Retailleau. La sortie de la ministre de la Transition écologique intervient au lendemain d'un rappel à l'ordre des chefs de l'État et du gouvernement. Jeudi, Emmanuel Macron a appelé les ministres à «s'occuper des affaires pour lesquelles [ils sont] nommé[s]». De son côté, François Bayrou leur a demandé de faire preuve de «responsabilité» et de s'exprimer avec «plus de nuances».
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