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Le Kremlin dit maintenir son « engagement » pour résoudre le conflit

Le Kremlin dit maintenir son « engagement » pour résoudre le conflit

La Presse29-07-2025
Des personnes marchent dans l'enceinte d'un hôpital touché par un missile russe, dans le cadre de l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, dans la ville de Kamyanske.
Le Kremlin dit maintenir son « engagement » pour résoudre le conflit
(Moscou) Le Kremlin a assuré mardi maintenir son « engagement en faveur d'un processus de paix » en Ukraine, au lendemain d'un nouvel ultimatum de Donald Trump à Vladimir Poutine pour mettre fin à l'offensive russe lancée il y a plus de trois ans.
avec Stanislav DOSHCHITSYN
Agence France-Presse
« Nous avons pris note de la déclaration du président Trump hier », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes.
« L'opération spéciale se poursuit. Et nous continuons à maintenir notre engagement en faveur du processus de paix pour résoudre le conflit autour de l'Ukraine et préserver nos intérêts », a-t-il ajouté, en utilisant l'euphémisme imposé par les autorités russes pour évoquer leur assaut dans ce pays.
Quelques heures plus tôt, le président américain Donald Trump avait donné « 10 ou 12 jours » à son homologue russe pour mettre fin au conflit en Ukraine.
« Il n'y a aucune raison d'attendre. Nous ne voyons aucun progrès », a déploré le républicain, qui avait déjà, le 14 juillet, donné un ultimatum de 50 jours, sans réel effet sur le terrain.
En dépit du nouvel ultimatum, de nouvelles frappes russes nocturnes ont fait une vingtaine de morts en Ukraine, selon les autorités du pays.
PHOTO SERVICES D'URGENCE UKRAINIENS, FOURNIE PAR L'ASSOCIATED PRESS
Des secouristes prodiguent les premiers soins à un civil blessé, après qu'un missile russe a frappé un hôpital, faisant deux morts à Kamyanske.
Donald Trump a notamment menacé la Russie mardi de sanctions « secondaires », c'est-à-dire touchant les pays qui achètent des produits russes, par exemple des hydrocarbures, afin d'assécher les revenus de Moscou.
Des morts dans un bombardement russe sur une prison
Une frappe russe sur une colonie pénitentiaire ukrainienne dans la nuit de lundi à mardi a tué au moins 17 personnes dans la région de Zaporijjia au sud du pays, selon Kyiv, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénonçant un bombardement « délibéré ».
PHOTO MINISTÈRE DE LA JUSTICE DE L'UKRAINE, FOURNIE PAR L'AGENCE FRANCE-PRESSE
Une frappe russe sur la colonie pénitentiaire de Bilenkivska a tué au moins 17 personnes.
« Il s'agissait d'une frappe délibérée, intentionnelle, et non accidentelle », a écrit M. Zelensky sur les réseaux sociaux, estimant que « les Russes ne pouvaient ignorer qu'ils visaient des civils dans cet établissement ».
Selon le ministère ukrainien de la Justice, la frappe a tué au moins 17 personnes et en a blessé 42 autres, dont un employé de la prison.
Des images publiées par le ministère montrent des débris et des briques éparpillés au sol autour d'un bâtiment de la colonie pénitentiaire de Bilenkivska, dont les vitres ont été soufflées. Il n'y a pas de risque que des détenus s'évadent, l'enceinte de l'établissement n'étant pas endommagée, a précisé le ministère.
PHOTOSERVICES PÉNITENCIERS DE L'UKRAINE, FOURNIE PAR REUTERS
La colonie pénitentiaire de Bilenkivska
Des secouristes s'activaient pour rechercher des survivants dans les décombres, d'après des photos publiées par les services de secours de la région.
Le chef de l'administration régionale, Ivan Fedorov, a indiqué que la Russie avait mené huit frappes aériennes sur la région de Zaporijjia, dont une avait touché la prison.
Cette frappe a lieu trois ans jour pour jour après une attaque aérienne contre la prison d'Olenivka dans une partie de la région ukrainienne de Donetsk (Est) sous occupation russe, qui avait tué de nombreux prisonniers ukrainiens.
Crimes de guerre
À la suite de l'attaque sur la prison, le médiateur ukrainien chargé des droits de la personne, Dmytro Loubinets, a dénoncé mardi sur X une « violation flagrante du droit humanitaire international » et une « nouvelle preuve des crimes de guerre commis par la Russie ».
« Les personnes détenues dans des lieux de détention ne perdent pas leur droit à la vie et à la protection », a-t-il dit.
L'armée de l'air ukrainienne a affirmé que la Russie avait lancé sur l'Ukraine deux missiles et 37 drones ou drones leurres dans la nuit de lundi à mardi, dont 32 ont été abattus. Un nombre plus faible que d'habitude alors que la Russie intensifie ses frappes par drones ces derniers mois, pouvant en lancer plus de 500 par nuit.
« Cinq drones et deux missiles ont touché trois sites », a indiqué l'armée de l'air.
D'autres attaques dans la région de Dnipropetrovsk (Centre) et Kharkiv (Nord-Est) ont fait au moins cinq morts, ont annoncé les autorités locales.
Un tir de missile sur la ville de Kamyanske a tué deux personnes, en a blessé cinq et a endommagé un hôpital, a déclaré Sergiï Lysak, chef de l'administration militaire régionale de Dnipropetrovsk, sur Telegram.
PHOTO MYKOLA SYNELNYKOV, REUTERS
Un tir de missile sur la ville de Kamyanske a tué deux personnes, en a blessé cinq et a endommagé un hôpital.
Une autre personne a été tuée et plusieurs autres blessées lors d'une attaque dans le district de Synelnykivskï de cette même région par « des drones » explosifs « et des bombes guidées ».
Lors d'une autre attaque à Velykomykhaïlivska, une « femme de 75 ans a été tuée », a-t-il écrit sur Telegram.
Une attaque de roquettes multiples a tué une personne dans la ville de Koupiansk, dans la région de Kharkiv.
En Russie, une personne a été tuée dans la nuit de lundi à mardi dans la région de Rostov par une attaque de drones ukrainiens, a annoncé le gouverneur régional Iouri Sliousar.
Au cours du weekend, l'armée russe a déclaré que ses forces avaient capturé une petite localité dans la région industrielle de Dnipropetrovsk, quelques semaines après s'être emparée du premier village du territoire, ce que Kyiv conteste.
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Non, le Canada ne fait pas le jeu du Hamas
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timean hour ago

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Non, le Canada ne fait pas le jeu du Hamas

Une fillette palestinienne observe les dégâts causés par une frappe nocturne sur le centre de santé Sheikh Radwan, dans le nord de la ville de Gaza, mercredi. Non, le Canada ne fait pas le jeu du Hamas Comme si la situation humanitaire à Gaza n'était pas assez épouvantable, voici qu'on prédit une nouvelle escalade des opérations militaires israéliennes dans ce territoire dévasté1. Pendant ce temps, le Canada, à l'exemple de certains pays européens, se dit prêt à reconnaître un État palestinien. Mais est-ce vraiment ce qui convient aux circonstances actuelles ? Et dans les faits, à quoi servirait cette reconnaissance ? PHOTO FOURNIE PAR L'UNIVERSITÉ DE TORONTO Jon Allen « Reconnaître l'État palestinien ne va pas ouvrir les vannes de l'aide humanitaire. Ça ne va pas forcer Bibi Nétanyahou à accepter un cessez-le-feu. Ça ne va pas forcer le Hamas à libérer les otages, à s'exiler et à se désarmer. Il n'y a pas de doute là-dessus », m'a d'abord répondu Jon Allen. Celui qui a été ambassadeur du Canada en Israël de 2006 à 2010 est aujourd'hui rattaché au Centre Bill Graham pour l'histoire internationale contemporaine de l'Université de Toronto. Je l'ai interviewé dans le cadre de cette chronique parce qu'il fait aussi partie des 173 anciens diplomates qui ont signé une lettre, la semaine dernière, pour demander à Mark Carney de reconnaître l'État de Palestine2. Il reconnaît les limites de l'initiative, donc. Mais il demeure convaincu que ce geste – que le premier ministre du Canada s'est engagé à faire aux Nations unies en septembre, sous certaines conditions – est de la plus haute importance3. D'abord parce que la solution à deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, longtemps perçue comme la clé pour résoudre le conflit israélo-palestinien, est dans l'impasse – et c'est un euphémisme. On envoie un message aux Palestiniens, aux Israéliens et à d'autres pour dire que le Canada et d'autres pays occidentaux croient toujours en la solution à deux États et pensent que l'un de ces États doit être la Palestine. Jon Allen, ancien ambassadeur du Canada en Israël L'idée est aussi d'affirmer qu'« Israël ne devrait pas avoir un droit de veto sur l'autodétermination d'environ cinq millions de Palestiniens ». Cet engagement permet par conséquent de montrer aux Palestiniens que l'Occident va « continuer à faire pression sur Israël pour s'assurer que le pays ne prend pas de mesures supplémentaires pour mettre fin à la possibilité de deux États ». C'est aussi, bien sûr, une façon de faire comprendre au gouvernement israélien que « ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie est tout simplement inacceptable ». Jon Allen estime que Mark Carney l'a démontré, lorsqu'il a annoncé, le 30 juillet dernier, son intention de reconnaître l'État de Palestine4. Le premier ministre a par exemple affirmé que « le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable et s'aggrave encore ». Il a également évoqué l'accélération de la construction de colonies en Cisjordanie. Sans surprise, l'idée de reconnaître l'État palestinien a rapidement été critiquée, aux États-Unis, par l'administration Trump. « Ça va compliquer grandement la conclusion d'un accord commercial avec eux. Oh ! Canada ! », a écrit Donald Trump sur Truth Social. PHOTO MARK SCHIEFELBEIN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Pour la Maison-Blanche, la reconnaissance de l'État palestinien par le Canada est « une façon de récompenser le Hamas à un moment où le Hamas est le véritable obstacle à un cessez-le-feu et à la libération de tous les otages », a déclaré la porte-parole de Donald Trump. Sa porte-parole, Karoline Leavitt, a par la suite déclaré que le président des États-Unis « a l'impression que c'est une façon de récompenser le Hamas à un moment où le Hamas est le véritable obstacle à un cessez-le-feu et à la libération de tous les otages ». Que répond Jon Allen aux allégations selon lesquelles le Canada, la France et le Royaume-Uni feraient le jeu du Hamas ? Le Hamas n'a aucun intérêt dans une solution à deux États. Le Hamas est intéressé soit par un califat dans tout le Moyen-Orient, soit par une solution à un seul État et par l'anéantissement d'Israël. Donc, soutenir une solution à deux États en reconnaissant l'Autorité palestinienne, qui est essentiellement l'ennemie du Hamas, ce n'est pas soutenir le Hamas. Jon Allen, ex-ambassadeur du Canada en Israël « Bien sûr, le Hamas va dire : oh, c'est génial, ajoute l'expert. 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Le bonheur, mon vieux
Le bonheur, mon vieux

La Presse

timean hour ago

  • La Presse

Le bonheur, mon vieux

Extrait d'une chronique publiée le jeudi 14 décembre 1989, en page A5. Nous le republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Il y a eu mes vacances, puis la Colombie, puis l'incontournable actualité que l'on sait, bref, jamais depuis que j'écris cette chronique, je n'étais resté aussi longtemps sans vous parler… Ce que j'appelle parler. Essentiellement, substantiellement, parler de rien. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais dans « substantiellement » il y a substance. La moelle. La moelle du rien… Je vous mets l'os avec madame Chose ? Et avec ça, quelques guédilles pour le chien ? Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dans « essentiellement » il y a essence. Et justement, j'aime me voir comme le pompiste du rien. Je vous fais le plein ? Je suis un peu exalté, ne faites pas attention. C'est que j'avais peur, après tout ce temps, d'avoir perdu la manière de vous parler. Et surtout le plaisir. On peut toujours travailler la manière, mais le plaisir, ça… Eh bien non, même trois mois après, il est là, intact. Le même plaisir d'écrire que toujours : troublant, tordu, schizo, maso, onaniste, exhibitionniste. Bref, douloureux… Aïe, aïe, ouyouye que je suis content, mon vieux. Attendez un peu que je me souvienne, la dernière fois qu'on s'est parlé de rien, c'était dans ma dernière chronique avant de partir en vacances, quelques jours avant les élections… Eh bien, le lendemain, vous me croirez si vous voulez, mais je portais les vidanges au chemin, quand vint à passer monsieur Pierre Paradis lui-même, l'actuel ministre de l'Environnement. Il battait encore la campagne, moins pour se faire réélire – une formalité – que pour se faire mousser : le jeune homme rêve de devenir premier ministre du Québec. Mais je me trompe, il ne rêve pas. Il s'apprête à… J'ai donc mes sacs verts à la main quand passe une sombre limousine qui s'immobilise un peu plus loin, hésite et finalement recule à ma hauteur… J'imagine ce qui s'est passé à l'intérieur. La gang devait dire au ministre : « C'est Foglia, n'y va pas, y t'hayis ». Mais Paradis qui est un fonceur a dû les faire reculer : « Moi y m'fait pas peur c'te tata-là, m'a rire de lui… » Vous auriez dû le voir quand il est sorti de l'auto. Illuminé de bonheur. Radieux de m'avoir trouvé sur son chemin. Plus radieux que ça je ne vois que les miséreux baisant le bas de la robe de mère Térésa… J'ai lâché mon sac de vidanges. J'ai serré sa main. – Comment ça va M. Foglia ? – Pas fort monsieur le ministre. Vous entendez le bruit ? La scierie à côté… – Ah oui la scierie. Ah oui le bruit. Ah oui… Finie la sainte paix hein ! Mais quelle usine, hein ! J'y suis allé l'autre jour, c'est immense cette affaire-là… Toutes les scieries de la région en arrachent, mais celle-là s'agrandit, une réussite extraordinaire… Il se foutait de ma gueule pour vrai, ce con. J'étais en France quand Boubou l'a nommé ministre de l'Environnement. Les bras me sont tombés… Fuck, j'ai dit.

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