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Comment la Canadienne Summer McIntosh a préparé en France sa quête de quintuplé aux Mondiaux de Singapour

Comment la Canadienne Summer McIntosh a préparé en France sa quête de quintuplé aux Mondiaux de Singapour

L'Équipe13 hours ago
La triple championne olympique Summer McIntosh a lancé ses Mondiaux avec un premier titre sur 400 m ce dimanche à Singapour. La Canadienne en veut cinq. Pour réussir sa mission, elle s'est entraînée pendant neuf mois avec le Français Frédéric Vergnoux entre Font-Romeu et Antibes.
Elle a touché le mur, est sortie de l'eau et a filé à la récupération. Aucune exaltation après sa médaille d'or en 3'56''26 sur 400 m, la demi-finale du 200 m quatre nages l'attendait avec, encore, un meilleur chrono en 2'07''39. Le premier grand sourire est arrivé sur le podium quand elle a regardé ses parents et sa soeur dans les tribunes.
Summer McIntosh est en mission. Ce premier titre n'est qu'une étape et rien ne semble l'atteindre. Même l'effervescence des supporters d'Arsenal, venus encourager leur équipe face à Newcastle dans le stade jouxtant la piscine, ne l'a pas effleurée. Elle trace sa route dans sa bulle. Sa mission ? Remporter cinq médailles d'or (400 m, 800 m, 200 m papillon, 200 m 4 nages et 400 m 4 nages) aux Mondiaux comme son idole Michael Phelps en 2007. Pour l'accompagner dans cette quête, elle a choisi un entraîneur français, Frédéric Vergnoux.
Les courses à suivre aux Mondiaux de Singapour
Dès le 4 janvier, elle a débarqué, seule sans parler un mot de français, pour un stage en altitude à Font-Romeu et le duo s'est formé. Son ami Colin Jacobs qui s'entraînait aux Sharks avec elle ne tarissait pas d'éloges sur le programme du coach d'Antibes qu'elle connaissait par l'intermédiaire de son formateur Ben Titley. Frédéric Vergnoux envoyait des séances et des vidéos de Mireia Belmonte, championne olympique du 200 m papillon, au coach de la petite Summer, 13 ans. Elle n'a pas oublié la fameuse série des 30 x 100 m. Le technicien n'imaginait pas que la gamine la répèterait tous les jeudis pendant des années ! Quand elle s'est vu proposer un 36 x 100 m à 1800 m d'altitude en janvier, Summer McIntosh s'est remémoré celles de son adolescence. « On a modifié la série pour que ce soit un peu plus dur parce qu'elle faisait des trucs tellement extraordinaires, explique le coach. Elle a réussi à la faire. » Sans jamais se plaindre ou émettre le moindre commentaire.
« Elle est très simple, naturelle, gentille, super bien éduquée. Elle dit bonjour, au revoir, remercie après les entraînements et ça, c'est de plus en plus rare. Elle est pro jusqu'au bout des ongles »
Frédéric Vergnoux, entraîneur à Antibes
La jeune femme est devenue une star dans son pays à l'instar d'un Léon Marchand en France mais elle reste une parmi les autres dans un groupe. À Font-Romeu, elle logeait dans une petite chambre du Creps et à Antibes, elle avait loué un appartement face à la piscine pour ne pas perdre de temps.
Lors des neuf derniers mois, elle a effectué deux stages en altitude, deux séjours sur la Côte d'Azur et le duo a communiqué en permanence. Une puce installée sous son bonnet a permis à toute l'équipe du Français d'enregistrer la fréquence cardiaque de la Canadienne et chaque donnée a été analysée dans un dossier de plusieurs dizaines de pages. Rien n'a été laissé au hasard. Quand on l'a rencontrée à deux reprises, McIntosh a toujours insisté sur la compétence de Frédéric Vergnoux. Entre les deux, la greffe a pris. Même si chacun savait dès le départ que le duo serait éphémère car elle part rejoindre Bob Bowman au Texas en septembre, « Ça a matché » comme le dit le Français, conquis par son élève.
Toujours à l'heure (voire en avance), polie, concentrée sur son objectif, Mademoiselle McIntosh n'affiche aucun défaut. « Elle est très simple, naturelle, gentille, super-bien éduquée. Elle dit bonjour, au revoir, remercie après les entraînements et ça, c'est de plus en plus rare. Elle est pro jusqu'au bout des ongles, souligne Vergnoux. C'est hyper sain et direct. » Quand on la regarde à l'entraînement, on sent un souci du détail poussé à l'extrême. Hors de l'eau, c'est une gamine de 18 ans. Dans l'eau, c'est une championne hors norme. Elle pense à tout : son sommeil, sa nutrition, sa récupération, sa technique et même tous les à-côtés du professionnalisme. Elle n'a pas oublié de mettre en avant ses sponsors, d'enfiler le bonnet d'Antibes pour les remercier de l'accueillir ou de venir avec ses trois médailles d'or olympiques pour la petite réception du club.
« Ce n'est pas du tout une princesse, elle est calme, elle fait les séances, elle bat tout le monde et voilà »
Damien Joly, nageur français qui a côtoyé Summer McIntosh en stage
À aucun moment, on a vu une star. Quand on interroge ceux qui ont partagé son quotidien, ils sont tous unanimes. Il suffit de la regarder en salle de gym ou dans l'eau, elle ne se met jamais en avant, écoute et applique les consignes. « Ce n'est pas du tout une princesse, elle est calme, elle fait les séances, elle bat tout le monde et voilà, raconte en riant Damien Joly qui l'a côtoyée en stage. C'est la fille la plus forte que j'ai vue à l'entraînement. »
La pression, les attentes, les regards posés sur elle, rien ne semble la perturber. « Au quotidien, je ne pense pas à mes trois médailles d'or. Ça peut paraître idiot, mais parfois, on peut presque les oublier, raconte-t-elle en souriant. Quand je vais à des événements, que je marche dans la rue et que quelqu'un me reconnaît, j'y pense plus que pendant l'entraînement où je suis concentrée sur mes objectifs. Je pense juste à m'améliorer. Oui, il y a de la pression et des attentes des spectateurs. Mais la pression et les attentes qui, à mon avis, sont probablement plus élevées que celles des spectateurs, ce sont celles de Fred et moi. »
Chaque minute est utilisée pour se perfectionner. « Elle est très constante dans ce qu'elle fait. Sur dix entraînements dans la semaine, il y a zéro déchet, note Vergnoux. Elle en veut toujours plus. Elle veut passer dans des sphères qui n'existent pas. » Comme ce 3 juillet, au milieu des travaux qui enserrent la piscine d'Antibes, elle a réalisé le test des 5x200 m avec le dernier 200 m à fond en 1'55''1. Beaucoup s'en seraient contentées... Elle a tiqué. Quand elle est montée dans le mini-bus pour rejoindre le Creps et enchaîner avec une heure de vélo dans la hot-room sous 41 degrés, elle a glissé à son entraîneur qu'elle aurait bien aimé descendre sous les 1'55''. Comme après un de ses trois records du monde, celui du 400 m (3'54''18), lors des Trials canadiens en juin où elle a pensé à un ou deux virages qui lui ont fait perdre du temps. Jamais rassasiée.
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