
Marc Voltenauer et Lausanne relancent le Prix du polar romand
Installé à Bex (VD), le Romand Marc Voltenauer veut faire mieux connaître les polars d'ici en Suisse alémanique.
Chantal Dervey
En bref:
Le Prix du polar romand revient après un an de pause, ressuscité par l'activisme de Marc Voltenauer. Car l'auteur romand à succès est aussi le vice-président de Polar Suisse, et c'est en synergie avec l'association nationale que le concours romand renaît. À la barre, outre l'auteur du «Dragon du Muveran», on retrouve la Ville de Lausanne, où le prix sera remis une fois sur deux, dès l'an prochain.
Cette année, le nom du livre lauréat sera dévoilé à Berne le 18 octobre, dans le cadre du Festival suisse du polar . La manifestation distribuait jusqu'ici les Prix suisses du polar, récompensant des auteurs de toutes les langues du pays. Les deux concours fusionnent, décernant dorénavant dans le même temps une distinction alémanique et une latine, avec une première sélection comprenant «Les extradées» de Nicolas Feuz , «Dormez en Peilz» d' Emmanuelle Robert , «Cruel» de Nicolas Verdan ou «Passé sous silence» de Jacques-Etienne Bovard .
«Avant, l'idée était que les jurés lisent en plusieurs langues, mais j'avais énormément de peine à trouver des jurés romands dans ce cas, raison pour laquelle on a décidé de faire cette année deux prix, choisis par des jurys distincts», poursuit l'auteur. Côté romand, le jury est presque le même que celui de l'ancienne version du Prix du polar romand, avec des spécialistes du polar, du monde policier ou des acteurs du monde culturel. L'auteur n'y participe pas. De quoi ôter toute tentation de voter pour Nicolas Feuz, avec qui il a signé «Ultimatum» au printemps dernier. À Berne et à Lausanne
Le concours national innove aussi: «Cette manifestation était auparavant organisée à Granges, dans le canton de Soleure. On a voulu l'installer dans un lieu plus central pour attirer davantage de public», relève Marc Voltenauer. Jusqu'ici, le prix remis à cette occasion existait en parallèle avec le Prix du polar romand, qui, lui, a été décerné à plusieurs reprises dans le cadre de la manifestation Lausan'noir, qui n'existe plus.
Cette réunion des deux concours permet aussi d'affermir les liens entre les régions linguistiques. «L'idée est de faire mieux connaître les polars de chaque langue dans toute la Suisse, en suscitant des envies de traduction chez les éditeurs», motive l'auteur. Du côté romand, ils sont rares à voir leur texte exister en allemand, à part Marc Voltenauer lui-même. Bilingue, il porte aussi ses livres en dédicaces auprès des lecteurs, ou des classes alémaniques pour la collection jeunesse des Frissons suisses.
En Suisse romande, le polar local a connu un bel essor, mais du côté alémanique, le rayon est encore plus touffu. Rares sont cependant les noms que l'0n connaît ici. Même parmi les gros vendeurs. L'occasion de familiariser les francophones avec les romans de Christof Gasser , Silvia Götschi , Philipp Gurt, Sunil Mann ou Petra Ivanov.
www.lausanne.ch/prix-du-polar
Quelques nominés pour le Prix du polar romand Caroline Rieder est journaliste à la rubrique culture-société depuis 2013. Elle s'occupe en particulier de la littérature romande, mais se penche aussi avec intérêt sur la littérature jeunesse, et divers sujets culturels et sociétaux. Plus d'infos @caroline_rieder
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4 hours ago
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Cette passata romande valorise surplus de tomates et génie local
Accueil | Gastronomie | Produits | Domani Pizza, Marché Cuendet et les fondateurs de l'Espace Amaretto transforment 8 tonnes de tomates du coin chaque été. Avec du goût et de belles valeurs. Publié aujourd'hui à 11h03 À l'Espace Amaretto, Rose, Hippolyte, Térence et Camille vident les tomates cuites de leur eau avant de les passer au moulin. Chantal Dervey En bref: Le reportage à l'Espace Amaretto commence par un soupir. «Pff, ces déchets? On ne sait pas comment les valoriser. En faire des tuiles? Mais bon, la peau et les graines, c'est pas très digeste. En fait, à cause de ça, les Espagnols ont mis hyper longtemps avant de manger les tomates: ils considéraient que c'étaient des plantes ornementales et vénéneuses!» Les tomates 100% vaudoises et majoritairement bio sont d'abord lavées et découpées, ici par Yohan et Hippolyte, deux étudiants. Chantal Dervey Antonino – Nino – Tramparulo a le verbe aussi foisonnant que les idées. L'architecte lausannois s'est lancé dans un énième projet il y a trois ans: transformer des tomates vaudoises en passata. «Maurizio (ndlr: Tempesta, son associé) et moi, on a commencé en famille, avec trois petites machines à main en 2023, avec nos mères, qui avaient chacune la meilleure recette, c'était épouvantable!» Des tomates vaudoises, du plaisir et du goût Cet été-là, 4 tonnes de tomates sont réduites en quelque 1200 kilos de purée – soit un rendement de 30%. C'est Mathieu Cuendet qui centralise les fournisseurs, des maraîchers vaudois, idéalement en bio. La petite entreprise ne sera jamais vraiment bénéficiaire. Là n'est pas le problème, pour Nino Tramparulo, tant qu'il y a du plaisir, des valeurs et du goût. Puis elles sont cuites dans une marmite professionnelle, et brassées régulièrement, ici par Camille. Chantal Dervey Le plaisir, on le voit sur le visage de l'architecte, est beaucoup lié aux valeurs, véhiculées dès le départ par le projet Amaretto , créé en 2020 par Tempesta, Tramparulo et le comédien Matthias Urban: un lieu protéiforme qui veut rendre toutes les créations possibles, rentables mais pas lucratives. À l'Espace Amaretto, on peut suivre un atelier, manger un repas de soutien, rencontrer des petits encaveurs suisses, assister à un défilé d'upcycling ou à un vernissage de bouquin… Alors pourquoi pas de la purée de tomates? À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. La durabilité jusque sur la pizza Tout cela est pensé en termes de durabilité et de circuit court. C'était logique alors que Mario Mattiello, patron de Domani Pizza , petite pizzeria «durable» au Petit-Chêne, entre dans la danse. À l'époque, il produit sa passata vaudoise lui-même dans son petit laboratoire, entre deux services, puis la stocke dans un congélateur communal où il doit l'apporter. «Niveau heures de travail et bilan écologique, c'était pas terrible…» sourit Nino Tramparulo. La sauce prend entre les deux Napolitains, après que l'ingénieur de formation reconverti dans la restauration a pris l'architecte «pour un fou». L'association Passata vaudoise est créée avec Marché Cuendet et produira toute la sauce utilisée chez Domani Pizza. «C'est cool d'avoir tout le procédé, aussi pour renseigner la clientèle, réagit Térence, étudiant, secrétaire politique et pizzaiolo. En fait, le circuit court, c'est la nourriture du futur!» C'est l'un des cinq étudiants – avec Camille, Rose, Yohan et Hippolyte – présents ce jour-là, rémunérés 20 francs de l'heure. Une fois les tomates cuites et moulinées, on y ajoute un peu de sel pour la conservation. Camille et Térence remplissent des conserves qui seront ensuite serties et passées deux heures au four vapeur à 100°. Chantal Dervey Cette masse salariale est financée à 50% par un soutien de Viva Vaud , plateforme vaudoise qui alloue des aides financières à des projets où plusieurs entreprises collaborent dans un objectif de durabilité. «En fait, chaque facture que nous envoyons durant trois ans nous est remboursée à moitié jusqu'à concurrence de 100'000 francs», explique Nino Tramparulo. La manne a permis à l'association d'investir dans du matériel semi-professionnel, réutilisé à d'autres fins durant l'année. Elle transforme désormais 8 tonnes de tomates et couvre ses frais. Nino Tramparulo gère le sertissage, ultraimportant pour assurer la conservation optimale de la passata. 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24 Heures
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Interview et confidences: Martha Argerich, pasionaria des jeunes pianistes
La pianiste argentine, présidente du concours Jeune Chopin, joue à Lausanne les 20 et 21 août avec les lauréats 2025. Coup de fil à une artiste inspirante. Publié aujourd'hui à 18h10 Deux soirées, les 20 et 21 août à Lausanne, réunissent les lauréats et les membres du concours Jeune Chopin, dont Martha Argerich, présidente du jury. Concours Jeune Chopin En bref: Il est difficile de s'imaginer aujourd'hui le retentissement planétaire qu'a eu le 1ᵉʳ prix du concours Frédéric Chopin de Varsovie décerné à Martha Argerich, mélange inédit de justesse et de liberté extrêmes. En 1965, le plus mythique des concours de piano sacrait la plus indomptable des interprètes, une jeune Argentine qui n'avait fait qu'une bouchée, à 16 ans, des concours de Genève et Bolzano en 1957. L'onde de choc d'il y a soixante ans est heureusement encore perceptible, et même si Martha Argerich avoue aujourd'hui que Chopin reste pour elle un «amour impossible», elle fait tout pour promouvoir les pianistes qui suivent sa voie. Martha Argerich tient à saluer l'immense travail pédagogique de Magdalena Hirsz, pianiste et fondatrice du concours Jeune Chopin . Cette compétition, dont la 4e édition a eu lieu ce printemps à Lugano, cible les jeunes de 7 à 18 ans. Les lauréats et membres du jury se retrouvent pour deux jours de festival à Lausanne, les 20 et 21 août. Martha Argerich y jouera le 20 avec sa collègue et amie Akiko Ebi. On sait que la musicienne n'aime guère parler d'elle-même. Ses pensées semblent sans cesse tournées vers les autres. Elle préfère de loin s'exprimer en concert qu'en interview! Elle multiplie d'ailleurs avec générosité les prestations et une énergie folle pour ses 84 ans. «La vérité, c'est qu'on ne m'offre pas de repos!» lancera-t-elle, à peine ironique. Car si on décode, l'amitié et le partage priment chez elle. Comment justifier, sinon, qu'elle s'impose en ce moment une transcription à deux pianos de la «Grande fugue» de Beethoven? «Une folie, je n'avais jamais regardé la partition et je n'ai que dix jours pour l'apprendre!» C'est son cadeau d'anniversaire à Steven Kovacevich, le père de sa fille Stéphanie. À Lugano en mars dernier, Martha Argerich (au centre) avec les lauréats du concours Jeune Chopin et les membres du jury. Une partie de ces artistes jouent à Lausanne les 20 et 21 août. Concours Jeune Chopin L'échange téléphonique est, comme toujours chez elle, sans filtre. Quand on lui demande si la musique de Chopin parle aux enfants, Martha Argerich marque un temps de silence: «Je me pose aussi la question. Je n'ai pas la réponse.» Ses souvenirs affluent. La première œuvre de Chopin qu'elle a jouée était la «Valse minute», lorsqu'elle avait 3 ans. Mais, spontanément, elle parle d'abord de sa rencontre avec Friedrich Gulda à Vienne en 1955, à 14 ans: «J'avais joué pour lui la «Première ballade» et il m'avait dit: «C'est horrible!» Puis il avait commencé à la jouer lui-même, s'exclamant: «C'est aussi horrible!» Je m'en souviendrai toujours!» Trois ans plus tard, elle en réalisera pourtant un enregistrement fulgurant ( «Martha Argerich Chopin The Complete Recordings on DG» ). Le concours Jeune Chopin: une mine d'espoirs Lors de la finale du concours Jeune Chopin à Lugano, les membres du jury sont montés sur scène. De gauche à droite: Mischa Maisky, Martha Argerich, Magdalena Hirsz, Martín García García, Cédric Pescia et Alberto Nosè. Concours Jeune Chopin Pas de doutes en revanche sur le concours Jeune Chopin: «Je trouve que c'est une très bonne idée, souligne la présidente du jury, et le festival à Lausanne est une expérience intéressante pour être entendu et partager la scène avec des pianistes de tous les âges. 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24 Heures
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Emmanuelle Pol signe un roman d'amour qui swingue au rythme du jazz
«Jan (sur un air de jazz)», un roman très enlevé, très swing et très beau. Jean-Claude Vantroyen - Le Soir Publié aujourd'hui à 16h30 Portrait de Emmanuelle Pol, Paris, 9 décembre 2019 Sandrine Cellard Emmanuelle Pol est née à Milan, d'une mère française et d'un père italien, elle a grandi en Suisse et vit à Bruxelles depuis 25 ans. On peut donc lui accorder en quelque sorte le statut d'écrivaine belge. Son roman, justement, est teinté de «bruxellitude» derrière les mélodies de jazz. Car c'est d'abord de jazz qu'il s'agit. Et de Jan bien sûr, mais il est pianiste de jazz, et célèbre dans le monde entier, alors… La narratrice – elle a 60 ans comme l'autrice – entre un soir dans un club de jazz de Bruxelles, pour rompre un peu sa solitude. Et elle tombe sous le charme de la musique et de Jan. Un musicien flamand, doux, talentueux, qui s'avère un compagnon aimant et un amant remarquable. À son âge, on sait qu'on ne peut plus laisser passer sa chance: elle s'investit dans ce couple et dans cet amour. Mais sans jamais perdre une certaine clairvoyance. Car Jan est un homme compliqué (comme tous les artistes?), son enfance fut difficile, sa mère est revêche et autoritaire, son ami Jozef est arrogant et profiteur. Mais Jan est si passionnant qu'elle fait tout pour le protéger. Ce roman, c'est l'histoire d'un amour sur une musique de jazz. Un amour de la soixantaine, avec son lot de dernière chance et de tendresse. Emmanuelle Pol la raconte avec son habituel talent: par bribes et morceaux, façon puzzle que le lecteur assemble petit à petit. L'enfance de Jan, sa relation complexe avec sa mère, son amitié toxique avec Jozef, son investissement complet dans le jazz, la tyrannie de la création, sa façon d'apprécier de jouer quasi avec tout le monde, même des débutants, sa dernière séance d'enregistrement, sublime… C'est le jazz qui lie le texte, qui lui donne sa saveur, son swing, son groove, sa note bleue. Et on peut dire qu'Emmanuelle Pol en parle superbement. Entrelacer jazz et écriture Chaque chapitre est précédé d'une musique racontée par des mots d'une vivacité incroyable. Pour le chapitre I: «Ça s'installe doucement. Trompette bouchée, on joue sur du velours. Longs espaces entre les phrases, accords hypnotiques, boucles planantes. Ça paraît simple, mais c'est un savant contrepoint, beaucoup de notes en suspension. Fragilité, sensibilité, son feutré à fleur de peau. La fin de chaque morceau ressemble à un soupir.» Et le chapitre II: «Une goutte de bossa-nova dans le jazz. Une goutte de saudade dans le cœur. Une tranche de citron dans la vodka. Un rayon de soleil sous la pluie. La mélodie avance doucement, chaloupée comme le cul d'une fille.» Mais aussi, chapitre XI: «Free-jazz. Plus de thèmes. Plus de canevas. Plus d'harmonie. Plus de tempo. Presque plus de swing. Plus de mélodie. Déconstruction, rupture, contestation. Barricades, lancer de pavés et slogans hurlés. C'est violent, agressif, chaotique, comme les convulsions d'une société mourante.» Elle sait écrire, Emmanuelle Pol ! Elle sait entrelacer la musique, Jan, leur amour, les mauvais présages, le drame parfois, l'incompréhension aussi, la douceur et la violence, la recherche de la sérénité. Et la Belgique. Elle a des mots très durs et très tendres pour son pays d'adoption. Comme la narratrice, elle a parfois voulu quitter cet État improbable et cette ville étrange et fascinante qu'est Bruxelles, mais elle n'a jamais concrétisé cette pulsion. En fait, elle est bien ici. Comme dit toujours Jan l'insondable: «Tout va bien!» «Jan (sur un air de jazz)», Emmanuelle Pol, Finitude, 176 p., À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Cet article a été écrit par Le Soir , membre belge du réseau d'information LENA. Un petit roman cet été? Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.