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Du Paléo en Suisse aux Ardentes en Belgique, l'irrésistible attraction des festivals frontaliers

Du Paléo en Suisse aux Ardentes en Belgique, l'irrésistible attraction des festivals frontaliers

Le Figaroa day ago
ENQUÊTE - Malgré des défis financiers, ces festivals séduisent des milliers de Français en quête d'une programmation riche et variée.
Chaque été, à quelques kilomètres de la frontière française, les basses résonnent, les bras se lèvent au Paléo Festival de Nyon, en Suisse, à une trentaine de minutes de Genève. Avec six jours de concerts fin juillet, plus de 200 artistes et près de 250 000 spectateurs par soir, ce géant discret du paysage musical européen incarne la vitalité des festivals frontaliers qui, chaque année, séduisent un public français.
À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour
Créé en 1976 sur un champ par des jeunes souhaitant développer une offre culturelle dans ce coin très calme du canton de Vaud, le Paléo n'a cessé de croître. Entre les habitués romands et les Genevois, le festival enregistre 11 % de spectateurs internationaux, des Français dans la grande majorité. « On est ici dans un bassin transfrontalier culturellement très dense », rappelle Dany Hassenstein, coordinateur artistique.
Publicité
En Allemagne cette fois, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, le Sea You Festival a attiré cet été jusqu'à 27 000 spectateurs par jour sur les rives allemandes, pendant trois jours. L'événement techno voit croître la part de festivaliers venus de France : 9,5 % en 2024 contre 6 % en 2017. « Ce n'est pas une évolution naturelle, il fallait aller les chercher », explique Nicolas Busser, qui a été embauché pour promouvoir le festival en France et en Suisse.
La Belgique, terre des festivaliers français
La Belgique aussi peut compter sur le soutien des Français. Le Dour Festival, situé à une dizaine de kilomètres de la frontière franco-belge, accueille 250 000 personnes sur cinq jours, avec une programmation qui fait la part belle au rap et à l'électro. Parmi les nombreux festivaliers, près de 25 % étaient Français lors de l'édition 2025.
À lire aussi Financement des festivals : d'importantes fragilités en 2024, avant même le coup frein budgétaire de 2025
Si certains festivals séduisent autant de Français, c'est aussi parce qu'ils concentrent un grand nombre de têtes d'affiche sur un seul événement. Là où la France compte une multitude de rendez-vous de taille similaire, la Belgique ou la Suisse ont leurs festivals majeurs, capables d'attirer plus de grands noms. Les festivaliers trouvent ainsi une programmation dense et prestigieuse, tout en profitant d'un dépaysement rapide.
C'est le cas des Ardentes à Liège. Le plus grand rassemblement de musique urbaine en Europe bat certainement tous les records des festivals frontaliers avec plus de 40 % de Français. Un nombre qui s'explique par une riche programmation urbaine et francophone. Cette année, les rappeurs Damso, Karris, Young Thug, Vald ou encore Tiakola étaient à l'affiche.
Moins de subventions qu'en France
Si les festivals frontaliers rencontrent les mêmes difficultés face à l'augmentation des cachets et des coûts de production, tous ne bénéficient pas autant de subventions publiques. Aux Ardentes, 90 % du budget provient de la billetterie, des bars, du camping et du merchandising. Les sponsors ne pèsent que 5 à 7 % et les subsides à peine 0,7 %, explique Jennifer Wuilquot, directrice du festival, au magazine Forbes .
Publicité
À Dour, « l'événement repose quasi exclusivement sur la billetterie et les ventes sur site (restauration, boissons, merchandising…). Les subventions publiques ne représentent qu'environ 1,5 % du budget total, toutes issues de Belgique », précise au Figaro le fondateur du festival, Carlo Di Antonio. « Les festivals en France sont en général beaucoup plus soutenus par les pouvoirs publics locaux », poursuit-il.
« L'événement s'est historiquement construit sans le soutien des pouvoirs publics. » Dany Hassenstein, coordinateur artistique du Paléo Festival
En Suisse, le Paléo Festival ne touche lui aussi aucune subvention publique. « L'événement s'est historiquement construit sans le soutien des pouvoirs publics », déclarent les organisateurs. Paléo est une association à but non lucratif, sans ligne de crédit, qui repose sur sa billetterie et un sponsoring plafonné (18 % du budget). « Le sponsoring est plus élevé qu'en France mais on ne veut pas devenir le festival d'une marque. On ne veut pas de scène partenaire et on ne veut pas qu'ils aient une influence sur la programmation », soutient Dany Hassenstein.
En Allemagne enfin, « les subventions sont accordées à de petits festivals dans de petites villes pour qu'ils puissent se développer », explique Nicolas Busser. Pas de subventions publiques, donc, pour le Sea You Festival, qui avait une capacité de 80 000 personnes en 2025. L'événement, entièrement financé par la billetterie et quelques partenariats privés (3,4 % du budget). « Nous pourrions aussi faire une demande de subventions européennes mais ça prend beaucoup temps pour grand-chose », poursuit-il. Alors le festival compte sur ses spectateurs. « Il faut économiser pour aller à un festival. Notre objectif c'est qu'ils économisent pour nous. »
Les festivals frontaliers sont dans la fourchette haute du marché. Aux Ardentes, le pass quatre jours s'affiche à 200 €, tandis que Dour propose cinq jours de concerts avec camping pour 240 €. En Suisse, le Paléo facture 84 francs suisses (environ 87 €) la journée et 440 francs suisses (environ 455 €) le pass six jours. En Allemagne, le pass trois jours au Sea You Festival coûte 200 euros, jusqu'à 400 euros avec l'emplacement de camping et un pass VIP. Des prix légèrement, voire beaucoup plus importants que ceux des grands festivals français comme les Vieilles Charrues ou Garorock, pour lesquels il fallait débourser cette année 191 et 235 euros pour un pass de quatre jours.
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En Suisse, sur les traces de Tintin dans L'Affaire Tournesol
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Le Figaro

time11 hours ago

  • Le Figaro

En Suisse, sur les traces de Tintin dans L'Affaire Tournesol

REPORTAGE- Des rives du lac Léman à la maison du professeur Alfredo Topolino, la ville de Nyon qui a inspiré les cases d'Hergé reste un lieu de pèlerinage pour les admirateurs du reporter à la houppette. Sur les rives du lac Léman à Nyon, les ruelles pavées, les terrasses clairsemées respirent la quiétude d'une petite ville suisse attachée à son rythme feutré. Un décor paisible où Tintin est venu s'aventurer il y a bientôt 60 ans, ayant composé l'une des toiles de fond de L'Affaire Tournesol. Aujourd'hui encore, le décor ne trompe pas, Hergé avait le goût du détail. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour En ce jour d'été, Marina a le pas pressé, le drapeau de la Suisse tissé sur le polo et le chapeau vissé sur la tête. Elle est guide touristique. Elle mène les curieux sur les traces du reporter à la houppette. Depuis près de dix ans, l'office du tourisme de Nyon propose un parcours dans la ville pour arpenter les lieux qui ont inspiré le dessinateur belge dans sa BD publiée en 1956. Publicité Les amateurs de L'Affaire Tournesol reconnaîtront vite les décors familiers : les bancs verts alignés au bord du Léman ; la route à l'entrée de la ville où la voiture du héros croise celle des espions ; un ancien camion de pompier rouge Willys de 1953 exposé dans la caserne ou encore la fontaine du maître Jacques, dans la rue Rive. Lorsque Tintin et le capitaine Haddock découvrent la ville vaudoise de Nyon, ils passent devant cette statue de Maître Jacques. Simon Pierre Pour sa dix-huitième aventure, le reporter part enquêter en Suisse sur la disparition du professeur Tournesol. Nous sommes en 1947. L'album met en scène un affrontement entre deux blocs fictifs, la Syldavie et la Bordurie, qui évoquent clairement les démocraties occidentales et l'Union soviétique. Le scientifique, ami de Tintin, menant des recherches sur un appareil à ultrasons à usage militaire, est enlevé. Personnage emblématique de la saga, le professeur Tournesol a été inspiré par le Suisse Auguste Piccard, premier homme à avoir vu la courbure de la Terre depuis sa capsule stratosphérique. Hergé l'a croisé dans les rues de Bruxelles. Difficile de le rater : l'homme mesurait presque deux mètres. « Mais dans la BD, il fallait bien le faire tenir dans les cases. Alors il l'a fait petit », explique avec amusement Marina. La maison du professeur Topolino À Nyon, les tintinophiles ne manquent jamais de s'arrêter également devant une demeure discrète, nichée dans une rue calme, modèle de la maison d'un autre éminent personnage, le professeur Topolino. Avec sa façade claire, ses volets verts bien alignés et son jardin ceint d'une grille, elle semble figée dans les années 1950. Le lieu dégage toujours une atmosphère sereine, à mille lieues des tensions diplomatiques, menaces d'espions et déflagrations qui fourmillent dans l'album. Dans cette bâtisse, Tintin et Haddock viennent se confronter à Topolino au sujet de l'invention du professeur Tournesol, avant que tout n'explose avec fracas. Tintin s'est aventuré en Suisse, guidé par le besoin de son créateur de changer d'air. En 1947, en pleine crise existentielle, Hergé quitte la Belgique sans prévenir. La presse s'affole : « Hergé a disparu ! », écrit Le Journal de Tintin du 11 août 1949. Le dessinateur n'est pas en exil, il est en vacances et tombe sous le charme d'un petit chalet au bord du lac, à 5 kilomètres de Nyon. « Hergé aurait dit en arrivant, c'est le plus ravissant petit chalet de toute la Suisse », s'enorgueillit Marina. Le dessinateur séjournera souvent dans la région, y trouvant calme, inspiration et distance. Un bout de Suisse imperturbable, qui n'enlève rien à la tension qui couve dans L'Affaire Tournesol.

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Le plus grand rassemblement de musique urbaine en Europe bat certainement tous les records des festivals frontaliers avec plus de 40 % de Français. Un nombre qui s'explique par une riche programmation urbaine et francophone. Cette année, les rappeurs Damso, Karris, Young Thug, Vald ou encore Tiakola étaient à l'affiche. Moins de subventions qu'en France Si les festivals frontaliers rencontrent les mêmes difficultés face à l'augmentation des cachets et des coûts de production, tous ne bénéficient pas autant de subventions publiques. Aux Ardentes, 90 % du budget provient de la billetterie, des bars, du camping et du merchandising. Les sponsors ne pèsent que 5 à 7 % et les subsides à peine 0,7 %, explique Jennifer Wuilquot, directrice du festival, au magazine Forbes . Publicité À Dour, « l'événement repose quasi exclusivement sur la billetterie et les ventes sur site (restauration, boissons, merchandising…). 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En Allemagne, le pass trois jours au Sea You Festival coûte 200 euros, jusqu'à 400 euros avec l'emplacement de camping et un pass VIP. Des prix légèrement, voire beaucoup plus importants que ceux des grands festivals français comme les Vieilles Charrues ou Garorock, pour lesquels il fallait débourser cette année 191 et 235 euros pour un pass de quatre jours.

Oui, la musique coule de source pour aller nager : nos 10 titres pour le prouver
Oui, la musique coule de source pour aller nager : nos 10 titres pour le prouver

L'Équipe

timea day ago

  • L'Équipe

Oui, la musique coule de source pour aller nager : nos 10 titres pour le prouver

En piscine ou à la mer, à l'entraînement ou pour barboter, plongée dans l'infini possible des accords entre la musique et la natation. Quiconque a goûté aux longueurs chlorées sait que la pratique en piscine ne s'accompagne pas spontanément de musique. La concentration pour éviter les collisions, le plaisir d'observer les coulées parfaites de ses voisins de ligne offrent largement de quoi s'occuper. Sans parler du bonnet en silicone qui compresse les oreilles. Et puis pourquoi s'imposer une bande-son quand on a déjà le doux glouglou des gouttes et le brouhaha vaporeux des bassins ? La nage, cette rare apnée en soi-même, se suffit à elle-même. La musique présente pourtant de sérieux atouts pour qui fréquente l'eau. Elle offre un peu de distraction quand il s'agit d'avaler les longueurs, surtout l'hiver. Et si Léon Marchand n'est pas un adepte du casque, on sait que l'entraîneur niçois Fabrice Pellerin a parfois rythmé les séances de son team aux accords de la BO de Batman ou des Quatre saisons de Vivaldi. La musique fait nager plus vite Car la musique agit sur la concentration, la motivation, le temps de récupération du nageur, comme le souligne une étude citée l'an dernier par le site américain spécialisé Swim Swam. Elle permet même d'aller plus vite. Effectuée sur un échantillon de 24 nageurs de haut niveau, l'étude démontrait que l'option « avec écouteurs et playlist de son choix dans les oreilles » permettait d'obtenir des chronos en moyenne 0,32 s plus rapides lors du contre-la-montre de 50 m et 6,32 s plus rapides lors du contre-la-montre de 800 m que l'option sans. Si l'eau apprécie donc la musique, la réciproque est vraie, ô combien. Par sa puissance évocatrice dépassant de très loin le rectangle de la piscine - l'enfance, les vacances à la mer, le bien être, l'effort, mais aussi le danger et la mort - la nage est sans doute, de toutes les pratiques sportives, celle qui inspire le plus les musiciens. Folk, pop, rock, rap et même dance, textes lumineux ou sombres, il y en a pour tous les goûts. D'où cette playlist parfaitement subjective, pas vraiment tournée vers la quête du chrono, forcément incomplète, mais dans laquelle tout amoureux de la nage appréciera, on l'espère, de se jeter, libre d'y ajouter sa petite goutte d'eau personnelle. Franco Battiato, « Summer on a solitary beach » (1981) Un peu de soleil et de nostalgie, c'est de saison, avec la voix toute en douceur (un comble dans la variété italienne souvent gueularde des années 80) de Franco Battiato. Le chanteur sicilien, mort en 2021, allie grâce et pop dans ce morceau extrait de La Voce del padrone, son album phare qui s'arracha à plus d'un million d'exemplaires. DJ Cam, « Swim » (2011) Cette composition aérienne du DJ français pionnier de la French touch, de son vrai nom Laurent Daumail, ici accompagnée de la voix de Chris James, le chanteur du groupe britannique Stateless, invite plus à la mélancolie qu'à l'enchaînement des séries de papillon. Plutôt indiqué après une bonne séance, donc, pour un relâchement assuré. Bertrand Belin, « Peggy » (2013) La voix profonde et les textes minimalistes du crooner français se glissent à merveille dans l'élément liquide. « Peggy » est une ode à la joie pure et simple de nager, sans penser à rien, mais lucide sur sa propre fragilité. « La dernière fois qu'on nage, une chose est sûre, me dit toujours Peggy. On ne le sait pas... Ça vaut mieux comme ça. » L'une des merveilles de l'album Parcs, pour celui qui a grandi à Quiberon. Flynt & Don Choa, « La Piscine » (2023) Le rappeur parisien Flynt et son complice marseillais de la Fonky Family touchent juste dans cette malicieuse comptine sur l'idéal de bien-être et de réussite que représente la piscine privée, passion hexagonale (la France est championne d'Europe de la catégorie avec 3,2 millions de piscines individuelles) loin d'être accessible à tous les orteils. REM, « Nightswimming » (1992) Avouons-le, grosse hésitation avant le repêchage de REM dans cette sélection. Les lourdeurs du groupe georgien ont mal vieilli. Mais ce n'est pas (trop) le cas de cette ballade resserrée sur la voix de Michael Stipe et le piano de Mike Mills. Le titre serait inspiré de la période où, au début des années 80, les membres du groupe faisaient beaucoup la fête dans leur ville d'Athens, finissant souvent nus dans l'eau. Camille, « La piscine » (2017) La chanteuse, qui a triomphé cette année aux Oscars avec la bande originale d'Emilia Perez, la comédie musicale de Jacques Audiard, file la métaphore de l'enfermement dans cette « Piscine » au bord rigide de laquelle « les hommes se cognent », tandis qu'elle-même rêve de rivage, de sable, de sel et d' « aller à la mer ». Extrait de l'album Ouï. Barry can't swim, « Dance of the crab » (2023) De son vrai nom Joshua Mainnie, le DJ écossais ne sait peut-être pas nager (son pseudo est une blague, dit-il) , mais il sait assurément faire remuer nos pieds et le reste avec son cocktail d'afrobeat, de jazz et de house. Idéal pour une pool party ou se donner du courage avant l'entraînement un jour de moins bien. Kendrick Lamar, « Swimming pools » (2012) C'est plus l'alcool (mais vraiment beaucoup d'alcool) que l'eau chlorée qui coule à flot dans cette piscine. Peu importe, on s'y plonge volontiers, embarqué par le flow du rappeur star, qui a enflammé la mi-temps du Super Bowl, en février dernier, et le clip sensuel qui accompagne le titre. Loudon Wainwright III, « Swimming lesson » (1973) Dans ce titre extrait de l'album Attempted Mustache, le chanteur folk américain évoque un été de liberté où il s'est essayé à à peu près tout ce qu'il est possible de faire en moulinant des bras : le dos, la brasse, le papillon, et même le crawl australien. Il nage en maillot de bain, mais pas toujours. Dans l'océan ou en piscine, mais pas seulement. Et quand il ne nage pas, il saute ou plonge. Un fou de l'eau, à l'évidence, qui donne envie de le suivre. Arcade Fire, « Black wave/Bad vibrations » (2007) « Je nage, mais les sons me suivent », commence en français la voix enfantine de Régine Chassagne, vite rattrapée par celle de Win Butler et la menace d'« une grande vague sombre au milieu de la mer ». Un titre inquiétant et imprévisible, pas vraiment taillé pour le barbotage estival. Mais l'un des meilleurs de Neon Bible, deuxième album du groupe canadien.

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