
Nétanyahou va s'exprimer sur son plan contesté
(Jérusalem) Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, doit s'exprimer dimanche sur son plan de conquête de la ville de Gaza, contesté à la fois par ses alliés d'extrême droite et les familles des otages, avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation dans le territoire palestinien.
Hervé BAR
Agence France-Presse
Après 22 mois de guerre, M. Nétanyahou est confronté à une très forte pression, en Israël sur le sort des 49 otages encore aux mains du Hamas, et à l'étranger pour faire taire les armes dans la bande de Gaza dévastée, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d'une « famine généralisée » selon l'ONU.
Il donnera à 16 h 30 locales (9 h 30 heure de l'Est) une conférence de presse à Jérusalem, ont indiqué ses services.
Sur le terrain, la Défense civile de Gaza a fait état de 27 personnes tuées par l'armée israélienne depuis le début de la journée, dont 11 par des tirs alors qu'elles attendaient des distributions de vivres près de centres de la Fondation humanitaire à Gaza (GHF, soutenue par les États-Unis et Israël), dans le nord et le centre du territoire.
Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien vendredi, au terme de presque une nuit de discussions, l'armée « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza », en grande partie détruite dans le nord du territoire, « tout en distribuant une aide humanitaire » hors des zones de combat.
L'annonce a suscité l'effroi des familles d'otages enlevés lors de l'attaque sanglante du Hamas en Israël du 7 octobre 2023, qui y voient une condamnation à mort de leurs proches. Le Hamas a prévenu que la nouvelle offensive aboutirait à leur « sacrifice ».
Samedi soir, des dizaines de milliers de personnes sont de nouveau descendues dans les rues de Tel-Aviv, pour exiger un accord assurant le retour de tous les otages — dont 27 déclarés morts par l'armée — en échange de la fin des hostilités dans le territoire palestinien.
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« Je veux tout Gaza »
Dans le même temps, l'extrême droite, partie-prenante de la coalition gouvernementale a clamé son désaccord.
« Le premier ministre et le cabinet se sont rendus aux faibles », a fustigé le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.
« Ils ont décidé encore une fois de répéter la même approche, se lançant dans une opération militaire qui ne vise pas une résolution décisive mais simplement à faire pression sur le Hamas pour parvenir à un accord partiel sur les otages », a-t-il accusé.
PHOTO MAYA ALLERUZZO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich
« Je veux tout Gaza, le transfert [de sa population, NDLR] et la colonisation », a renchéri le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, autre figure d'extrême droite au sein de la coalition.
Israël n'a pas l'intention à terme de « garder » la bande de Gaza, mais de « passer le relais à des forces arabes qui y gouverneront », avait indiqué jeudi M. Nétanyahou sur Fox News.
Le chef de l'opposition, Yair Lapid martèle lui que son plan est une « catastrophe ». « Ils vont mobiliser à la dernière minute 430 000 réservistes […] Ils démantèlent le pays de l'intérieur », a-t-il répété dimanche.
« Le cabinet a décidé du sort des otages : les vivants seront assassinés et les morts disparaîtront à jamais », a accusé Einav Zangauker, mère de l'un d'entre eux, et figure de la mobilisation des familles.
Des parents d'otages ont appelé à une grève générale pour dimanche prochain.
« Pas avant octobre »
Les médias s'interrogent dans l'attente sur les implications d'une offensive dans la ville de Gaza, l'une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien, toujours bastion militaire du Hamas selon eux.
Sur la radio de l'armée, le spécialiste des affaires militaires Doron Kadosh estime que « l'entrée des forces dans le centre-ville » aura lieu en octobre, après la nécessaire évacuation des habitants. « Il faudra encore deux à trois mois pour achever la prise de contrôle de la ville », avance-t-il.
« Le plan pourrait ne pas commencer avant octobre », fait écho Yedioth Ahronoth, pour qui Benyamin Nétanyahou s'est « laissé plusieurs points de sortie […] si un accord sur les otages est conclu ».
D'ici là, « la balle est dans le camp des médiateurs », dont une nouvelle tentative de règlement a tourné à l'échec en juillet, souligne le journal Ma'ariv.
À la suite de l'annonce du plan, qui a suscité la réprobation à l'international, à l'exception notable des États-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra dimanche à 10 h une réunion d'urgence sur Gaza, selon plusieurs sources diplomatiques.

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