logo
Paniquer n'a servi à rien, et 6 autres leçons de 2025

Paniquer n'a servi à rien, et 6 autres leçons de 2025

La Pressea day ago
Le président des États-Unis, Donald Trump, annonçant l'entrée en vigueur d'une série de droits de douane, le 2 avril dernier. L'investisseur avisé est un investisseur patient qui ne se laisse pas influencer par les aléas quotidiens de l'actualité internationale, soutient notre journaliste. Car, dans les marchés, tout ce qui tombe se relèvera. Il suffit d'attendre assez longtemps.
Et puis, aimez-vous 2025 jusqu'ici ?
Plus de la moitié de l'année est déjà derrière nous. Elle a été assez chaotique, merci.
Il y a six mois, c'était la lointaine époque où Joe Biden occupait la Maison-Blanche. Où Mark Carney était travailleur autonome. Où l'on planifiait avec abandon nos vacances d'été aux États-Unis. Et où personne ne s'inquiétait de la provenance du brocoli ou du pays de fabrication des lingettes humides.
Six mois qui ont plutôt l'air de six ans, en fait.
Voici ce que l'année nous a appris jusqu'ici.
1) Vous ne pouvez pas prédire la direction des marchés
J'aime garder en banque les prédictions des experts sur la direction des marchés en début d'année, et les revisiter à la fin de l'année. Une fois que vous effectuez cet exercice, vous ne lisez plus les analyses de la même façon. Je sens que la cuvée 2025 va être bonne. Mais il est trop tôt pour faire l'exercice.
Il y a quelques mois, le ciel nous tombait sur la tête, avec des chutes quotidiennes de 5 %. Bien des investisseurs faisaient un copier-coller mental, et s'imaginaient que leurs placements allaient atteindre zéro.
L'indice du S&P/TSX, qui suit les 250 plus grandes sociétés à la Bourse de Toronto, a chuté de 11 % en quelques jours au début d'avril. Depuis, il est en hausse de 20 %, et a atteint plusieurs sommets historiques.
Même chose du côté du S&P 500 aux États-Unis, en hausse de 26 % depuis avril.
« Il y a quelques mois, cela aurait semblé impossible, a écrit cette semaine Charlie Bilello, stratège en chef de la firme Creative Planning. Mais rien n'est impossible sur les marchés. »
2) Réagir à l'actualité internationale ne nous enrichira pas
Vous souvenez-vous de la guerre entre les États-Unis et l'Iran ? Celle qui a débuté il y a deux semaines, et dont votre beau-frère répétait sur Facebook qu'elle allait faire exploser le prix du baril de pétrole et mener à la Troisième Guerre mondiale ?
Eh bien, le prix du baril de pétrole est en baisse de 9 % depuis l'attaque américaine en Iran. L'indice MSCI ACWI, qui suit un panier d'actions diversifié mondialement, est en hausse de 5 % depuis cette date.
Investir en fonction des actualités internationales et des analyses macroéconomiques (l'étude du fonctionnement global de l'économie) est plus susceptible de nous appauvrir que de nous enrichir, a écrit la semaine dernière l'économiste et stratège en investissement Joachim Klement.
« La plupart des modèles macroéconomiques sont tellement peu fiables dans leurs prévisions qu'ils sont inutiles pour les investisseurs. Ils sont efficaces pour prévoir quelques éléments à évolution lente, comme la croissance du PIB, entre autres. Mais en matière d'investissement, la plupart des modèles macroéconomiques ne vous aident en rien. »
3) Paniquer n'a servi à rien
Ce n'est pas toujours le cas. Mais, historiquement, les baisses fortes et rapides du marché sont suivies par des reprises fortes et rapides. Et les périodes baissières lentes sont habituellement suivies par des périodes haussières lentes.
Au fait, vit-on une année complètement folle ? Les données nous disent que non.
Par exemple, au cours des 45 dernières années, la Bourse américaine a subi des baisses moyennes de 14,1 % en cours d'année, selon J. P. Morgan. Pourtant, les rendements annuels ont été positifs pendant 34 de ces 45 années.
En avril, la baisse de la Bourse américaine depuis le début de l'année était de 15 %. Et les rendements jusqu'ici sont en territoire positif pour l'année.
Et ceux qui croient que les sommets historiques sont des territoires dangereux pour le marché devraient regarder ce que l'histoire nous enseigne à ce sujet. Les sommets tendent à être suivis… par d'autres sommets. Depuis 1929, le S&P 500 a grimpé de 10 % en moyenne au bout d'une année après avoir fait un sommet historique, selon les calculs de Creative Planning.
4) La vie nous offre un cadeau
Étiez-vous stressé lors de la chute au printemps ? Aviez-vous du mal à dormir ? Si c'est le cas, la vie vient de vous offrir un cadeau. Vos placements ont repris la taille qu'ils avaient avant le « Jour de la libération » de Donald Trump.
Le moment est bon pour revoir le niveau de risque avec lequel vous êtes à l'aise.
Si les chutes vous effraient, c'est signe qu'il faut peut-être diminuer la part allouée aux actions dans votre portefeuille, et augmenter la part allouée aux obligations.
Depuis le début de l'année, un portefeuille indiciel « équilibré » composé à 60 % d'actions, et à 40 % d'obligations est en hausse de 4,5 %. Pour un portefeuille « croissance » (80 % d'actions, 20 % d'obligations), on parle d'un rendement de 5,5 % jusqu'ici. Bref, malgré les crises, les guerres, l'incertitude, l'investisseur patient a été récompensé.
5) Les actions canadiennes ont battu les actions américaines
Depuis plusieurs années, vous êtes nombreux à me dire que vous n'investissez qu'aux États-Unis.
Or, même si la Bourse américaine a historiquement bien fait, elle a souvent sous-performé pendant de longues périodes. Par exemple, depuis le début de l'année, et malgré les attaques économiques répétées de Donald Trump, la Bourse canadienne est en hausse de 10 %, contre 6 % pour la Bourse américaine, en incluant le réinvestissement des dividendes.
Une des raisons, c'est que le marché intègre extrêmement bien les attentes.
Vous croyez que les entreprises américaines sont plus innovantes, dynamiques, et feront plus de profits dans l'avenir que les entreprises canadiennes ? Des millions d'autres investisseurs le pensent aussi. C'est déjà reflété dans les prix. Et donc cette information ne nous dit rien de certain sur les rendements à venir.
6) Laisser la politique influencer nos décisions de placement coûte cher
Un sondage Gallup réalisé aux États-Unis au printemps a montré que 59 % des républicains s'attendaient à une hausse du marché boursier au cours des six prochains mois, contre seulement 12 % des démocrates. Difficile de croire que ce sentiment n'a pas d'impact sur le comportement des investisseurs.
L'histoire nous enseigne que la meilleure approche face aux changements de gouvernement et aux crises politiques est de les ignorer. Une leçon qu'on doit souvent apprendre à la dure, malheureusement.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Lion Électrique racheté pour une bouchée de pain
Lion Électrique racheté pour une bouchée de pain

La Presse

time11 hours ago

  • La Presse

Lion Électrique racheté pour une bouchée de pain

Les nouveaux propriétaires de Lion Électrique n'ont eu qu'à mettre 6 millions sur la table afin de racheter le constructeur d'autobus scolaires électriques, a appris La Presse. Cela confirme qu'il ne reste rien pour ses créanciers, une liste sur laquelle figurent les contribuables québécois. Gardée secrète devant la Cour supérieure du Québec, qui supervisait la restructuration judiciaire en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), l'information a récemment été dévoilée dans un document judiciaire. La somme est inférieure au financement intérimaire de 16 millions obtenu par Lion en se plaçant à l'abri de ses créanciers, le 18 décembre dernier. Malgré l'équivalent de 70 autobus scolaires électriques déjà achevés et l'équivalent de 215 millions US en stocks en date du 30 septembre dernier, le groupe notamment formé de Vincent Chiara, président et fondateur du promoteur immobiliser Groupe Mach, de l'entrepreneur Pierre Wilkie et du financier Claude Boivin a obtenu l'ex-étoile montante pour une bouchée de pain. Le prix payé est bien loin de la valeur boursière de Lion au début du mois de juin 2021, quelques semaines après son arrivée à Wall Street et à Bay Street. La valeur boursière du constructeur avait brièvement frôlé les 4,7 milliards. Comment cela a-t-il pu être possible ? Deloitte, qui agit à titre de contrôleur dans le dossier, avait offert quelques pistes pour comprendre cette chute de valeur dans le cadre d'une séance de questions-réponses avec d'ex-salariés de Lion, le mois dernier. Essentiellement, les 6 millions offerts par les repreneurs québécois étaient supérieurs à ce qui aurait été récolté avec une liquidation en pièces détachées — un scénario où pratiquement aucune valeur n'était accordée aux stocks. « Quand il n'y a pas de service après-vente et personne pour entretenir les autobus […] un acheteur peut se retrouver sans aide, a expliqué Jean-François Nadon, spécialiste en restructuration de la firme. C'est pour cela que les actifs sont aussi dévalorisés. » Il s'agit aussi de l'analyse de Yan Cimon, professeur titulaire à la faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval. PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE C'est à Saint-Jérôme, dans les Laurentides, que les activités de Lion Électrique ont été recentrées. « Dans la situation où elle est, l'entreprise n'est pas encore en mesure de garantir les mêmes niveaux de service d'il y a quelques trimestres, quand les choses allaient mieux, souligne-t-il. Dans ce contexte, c'est très difficile de vendre les stocks à leur valeur comptable. » Encore des défis Lion a peut-être de nouveaux propriétaires, mais l'entreprise n'est pas encore sortie de l'auberge. Le trio d'investisseurs québécois n'a pas fini de délier les cordons de la bourse pour renflouer les coffres du constructeur. Il y a beaucoup de risques liés à Lion 2.0. Il va y avoir un besoin assez exceptionnel de fonds de roulement. Jean-François Nadon, spécialiste en restructuration chez Deloitte À cela s'ajoutent les efforts nécessaires pour « rebâtir la crédibilité » du constructeur, ses relations avec les fournisseurs et les autres partenaires, ajoute M. Cimon. Il n'avait pas été possible de s'entretenir avec M. Chiara, au moment d'écrire ces lignes. Selon nos informations, environ 120 personnes – des employés d'usine ainsi que du côté administratif – ont été rappelées au cours des dernières semaines à Saint-Jérôme, où les activités ont été recentrées. Il reste à voir à quel moment la production redémarrera officiellement. Quant au fondateur et ex-président et chef de la direction, Marc Bédard, il est toujours dans l'environnement de l'entreprise, mais à titre de consultant. Tout indique que M. Bédard participera au redémarrage avant de partir pour de bon. Il y avait l'équivalent de 70 autobus d'écoliers électriques déjà achevés dans les Laurentides lorsque l'entreprise s'est placée à l'abri de ses créanciers. Elle peut donc remettre des véhicules à des clients. Le renouvellement, par le gouvernement Legault, du programme d'électrification du transport scolaire devrait aider l'entreprise à atteindre cet objectif. De l'argent qui s'envole La déconfiture financière survenue l'an dernier engendre d'importantes pertes pour l'État québécois, pour plusieurs institutions comme le Fonds de solidarité FTQ, ainsi que pour les banquiers du constructeur. Les petits actionnaires de l'entreprise ont aussi tout perdu. Québec a englouti 143 millions dans cette affaire. Il en va de même du prêt de 117 millions US consenti par un syndicat bancaire. Une autre page de la débâcle est sur le point de se tourner. L'encan pour ce qui était le joyau du constructeur, son usine de blocs-batteries à Mirabel, se tiendra ce mardi. Québec et Ottawa avaient conjointement mis 100 millions sur la table pour financer ce complexe. De l'équipement comme des robots industriels, des systèmes de contrôle des émissions de poussière et des cellules de batteries sera offert au plus offrant. C'est la firme Workingman Capital qui a été mandatée pour superviser ce processus, comme elle l'avait fait pour l'usine américaine de Lion à Joliet, en Illinois. Toujours dans le noir Des centaines d'anciens salariés de Lion attendent toujours de savoir s'ils seront admissibles au programme de protection des salariés. Cette mesure fédérale leur permettrait de toucher des indemnités n'ayant pas encore été versées par l'entreprise. La Cour supérieure du Québec doit trancher sur cette question. Devant le tribunal, l'Agence du revenu du Canada avait plaidé que les travailleurs mis à pied ne devraient pas avoir droit à la protection du programme fédéral.

Paniquer n'a servi à rien, et 5 autres leçons de 2025
Paniquer n'a servi à rien, et 5 autres leçons de 2025

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Paniquer n'a servi à rien, et 5 autres leçons de 2025

Le président des États-Unis, Donald Trump, annonçant l'entrée en vigueur d'une série de droits de douane, le 2 avril dernier. L'investisseur avisé est un investisseur patient qui ne se laisse pas influencer par les aléas quotidiens de l'actualité internationale, soutient notre journaliste. Car, dans les marchés, tout ce qui tombe se relèvera. Il suffit d'attendre assez longtemps. Et puis, aimez-vous 2025 jusqu'ici ? Plus de la moitié de l'année est déjà derrière nous. Elle a été assez chaotique, merci. Il y a six mois, c'était la lointaine époque où Joe Biden occupait la Maison-Blanche. Où Mark Carney était travailleur autonome. Où l'on planifiait avec abandon nos vacances d'été aux États-Unis. Et où personne ne s'inquiétait de la provenance du brocoli ou du pays de fabrication des lingettes humides. Six mois qui ont plutôt l'air de six ans, en fait. Voici ce que l'année nous a appris jusqu'ici. 1) Vous ne pouvez pas prédire la direction des marchés J'aime garder en banque les prédictions des experts sur la direction des marchés en début d'année, et les revisiter à la fin de l'année. Une fois que vous effectuez cet exercice, vous ne lisez plus les analyses de la même façon. Je sens que la cuvée 2025 va être bonne. Mais il est trop tôt pour faire l'exercice. Il y a quelques mois, le ciel nous tombait sur la tête, avec des chutes quotidiennes de 5 %. Bien des investisseurs faisaient un copier-coller mental, et s'imaginaient que leurs placements allaient atteindre zéro. L'indice du S&P/TSX, qui suit les 250 plus grandes sociétés à la Bourse de Toronto, a chuté de 11 % en quelques jours au début d'avril. Depuis, il est en hausse de 20 %, et a atteint plusieurs sommets historiques. Même chose du côté du S&P 500 aux États-Unis, en hausse de 26 % depuis avril. « Il y a quelques mois, cela aurait semblé impossible, a écrit cette semaine Charlie Bilello, stratège en chef de la firme Creative Planning. Mais rien n'est impossible sur les marchés. » 2) Réagir à l'actualité internationale ne nous enrichira pas Vous souvenez-vous de la guerre entre les États-Unis et l'Iran ? Celle qui a débuté il y a deux semaines, et dont votre beau-frère répétait sur Facebook qu'elle allait faire exploser le prix du baril de pétrole et mener à la Troisième Guerre mondiale ? Eh bien, le prix du baril de pétrole est en baisse de 9 % depuis l'attaque américaine en Iran. L'indice MSCI ACWI, qui suit un panier d'actions diversifié mondialement, est en hausse de 5 % depuis cette date. Investir en fonction des actualités internationales et des analyses macroéconomiques (l'étude du fonctionnement global de l'économie) est plus susceptible de nous appauvrir que de nous enrichir, a écrit la semaine dernière l'économiste et stratège en investissement Joachim Klement. « La plupart des modèles macroéconomiques sont tellement peu fiables dans leurs prévisions qu'ils sont inutiles pour les investisseurs. Ils sont efficaces pour prévoir quelques éléments à évolution lente, comme la croissance du PIB, entre autres. Mais en matière d'investissement, la plupart des modèles macroéconomiques ne vous aident en rien. » 3) Paniquer n'a servi à rien Ce n'est pas toujours le cas. Mais, historiquement, les baisses fortes et rapides du marché sont suivies par des reprises fortes et rapides. Et les périodes baissières lentes sont habituellement suivies par des périodes haussières lentes. Au fait, vit-on une année complètement folle ? Les données nous disent que non. Par exemple, au cours des 45 dernières années, la Bourse américaine a subi des baisses moyennes de 14,1 % en cours d'année, selon J. P. Morgan. Pourtant, les rendements annuels ont été positifs pendant 34 de ces 45 années. En avril, la baisse de la Bourse américaine depuis le début de l'année était de 15 %. Et les rendements jusqu'ici sont en territoire positif pour l'année. Et ceux qui croient que les sommets historiques sont des territoires dangereux pour le marché devraient regarder ce que l'histoire nous enseigne à ce sujet. Les sommets tendent à être suivis… par d'autres sommets. Depuis 1929, le S&P 500 a grimpé de 10 % en moyenne au bout d'une année après avoir fait un sommet historique, selon les calculs de Creative Planning. 4) La vie nous offre un cadeau Étiez-vous stressé lors de la chute au printemps ? Aviez-vous du mal à dormir ? Si c'est le cas, la vie vient de vous offrir un cadeau. Vos placements ont repris la taille qu'ils avaient avant le « Jour de la libération » de Donald Trump. Le moment est bon pour revoir le niveau de risque avec lequel vous êtes à l'aise. Si les chutes vous effraient, c'est signe qu'il faut peut-être diminuer la part allouée aux actions dans votre portefeuille, et augmenter la part allouée aux obligations. Depuis le début de l'année, un portefeuille indiciel « équilibré » composé à 60 % d'actions, et à 40 % d'obligations est en hausse de 4,5 %. Pour un portefeuille « croissance » (80 % d'actions, 20 % d'obligations), on parle d'un rendement de 5,5 % jusqu'ici. Bref, malgré les crises, les guerres, l'incertitude, l'investisseur patient a été récompensé. 5) Les actions canadiennes ont battu les actions américaines Depuis plusieurs années, vous êtes nombreux à me dire que vous n'investissez qu'aux États-Unis. Or, même si la Bourse américaine a historiquement bien fait, elle a souvent sous-performé pendant de longues périodes. Par exemple, depuis le début de l'année, et malgré les attaques économiques répétées de Donald Trump, la Bourse canadienne est en hausse de 10 %, contre 6 % pour la Bourse américaine, en incluant le réinvestissement des dividendes. Une des raisons, c'est que le marché intègre extrêmement bien les attentes. Vous croyez que les entreprises américaines sont plus innovantes, dynamiques, et feront plus de profits dans l'avenir que les entreprises canadiennes ? Des millions d'autres investisseurs le pensent aussi. C'est déjà reflété dans les prix. Et donc cette information ne nous dit rien de certain sur les rendements à venir. 6) Laisser la politique influencer nos décisions de placement coûte cher Un sondage Gallup réalisé aux États-Unis au printemps a montré que 59 % des républicains s'attendaient à une hausse du marché boursier au cours des six prochains mois, contre seulement 12 % des démocrates. Difficile de croire que ce sentiment n'a pas d'impact sur le comportement des investisseurs. L'histoire nous enseigne que la meilleure approche face aux changements de gouvernement et aux crises politiques est de les ignorer. Une leçon qu'on doit souvent apprendre à la dure, malheureusement.

Paniquer n'a servi à rien, et 6 autres leçons de 2025
Paniquer n'a servi à rien, et 6 autres leçons de 2025

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Paniquer n'a servi à rien, et 6 autres leçons de 2025

Le président des États-Unis, Donald Trump, annonçant l'entrée en vigueur d'une série de droits de douane, le 2 avril dernier. L'investisseur avisé est un investisseur patient qui ne se laisse pas influencer par les aléas quotidiens de l'actualité internationale, soutient notre journaliste. Car, dans les marchés, tout ce qui tombe se relèvera. Il suffit d'attendre assez longtemps. Et puis, aimez-vous 2025 jusqu'ici ? Plus de la moitié de l'année est déjà derrière nous. Elle a été assez chaotique, merci. Il y a six mois, c'était la lointaine époque où Joe Biden occupait la Maison-Blanche. Où Mark Carney était travailleur autonome. Où l'on planifiait avec abandon nos vacances d'été aux États-Unis. Et où personne ne s'inquiétait de la provenance du brocoli ou du pays de fabrication des lingettes humides. Six mois qui ont plutôt l'air de six ans, en fait. Voici ce que l'année nous a appris jusqu'ici. 1) Vous ne pouvez pas prédire la direction des marchés J'aime garder en banque les prédictions des experts sur la direction des marchés en début d'année, et les revisiter à la fin de l'année. Une fois que vous effectuez cet exercice, vous ne lisez plus les analyses de la même façon. Je sens que la cuvée 2025 va être bonne. Mais il est trop tôt pour faire l'exercice. Il y a quelques mois, le ciel nous tombait sur la tête, avec des chutes quotidiennes de 5 %. Bien des investisseurs faisaient un copier-coller mental, et s'imaginaient que leurs placements allaient atteindre zéro. L'indice du S&P/TSX, qui suit les 250 plus grandes sociétés à la Bourse de Toronto, a chuté de 11 % en quelques jours au début d'avril. Depuis, il est en hausse de 20 %, et a atteint plusieurs sommets historiques. Même chose du côté du S&P 500 aux États-Unis, en hausse de 26 % depuis avril. « Il y a quelques mois, cela aurait semblé impossible, a écrit cette semaine Charlie Bilello, stratège en chef de la firme Creative Planning. Mais rien n'est impossible sur les marchés. » 2) Réagir à l'actualité internationale ne nous enrichira pas Vous souvenez-vous de la guerre entre les États-Unis et l'Iran ? Celle qui a débuté il y a deux semaines, et dont votre beau-frère répétait sur Facebook qu'elle allait faire exploser le prix du baril de pétrole et mener à la Troisième Guerre mondiale ? Eh bien, le prix du baril de pétrole est en baisse de 9 % depuis l'attaque américaine en Iran. L'indice MSCI ACWI, qui suit un panier d'actions diversifié mondialement, est en hausse de 5 % depuis cette date. Investir en fonction des actualités internationales et des analyses macroéconomiques (l'étude du fonctionnement global de l'économie) est plus susceptible de nous appauvrir que de nous enrichir, a écrit la semaine dernière l'économiste et stratège en investissement Joachim Klement. « La plupart des modèles macroéconomiques sont tellement peu fiables dans leurs prévisions qu'ils sont inutiles pour les investisseurs. Ils sont efficaces pour prévoir quelques éléments à évolution lente, comme la croissance du PIB, entre autres. Mais en matière d'investissement, la plupart des modèles macroéconomiques ne vous aident en rien. » 3) Paniquer n'a servi à rien Ce n'est pas toujours le cas. Mais, historiquement, les baisses fortes et rapides du marché sont suivies par des reprises fortes et rapides. Et les périodes baissières lentes sont habituellement suivies par des périodes haussières lentes. Au fait, vit-on une année complètement folle ? Les données nous disent que non. Par exemple, au cours des 45 dernières années, la Bourse américaine a subi des baisses moyennes de 14,1 % en cours d'année, selon J. P. Morgan. Pourtant, les rendements annuels ont été positifs pendant 34 de ces 45 années. En avril, la baisse de la Bourse américaine depuis le début de l'année était de 15 %. Et les rendements jusqu'ici sont en territoire positif pour l'année. Et ceux qui croient que les sommets historiques sont des territoires dangereux pour le marché devraient regarder ce que l'histoire nous enseigne à ce sujet. Les sommets tendent à être suivis… par d'autres sommets. Depuis 1929, le S&P 500 a grimpé de 10 % en moyenne au bout d'une année après avoir fait un sommet historique, selon les calculs de Creative Planning. 4) La vie nous offre un cadeau Étiez-vous stressé lors de la chute au printemps ? Aviez-vous du mal à dormir ? Si c'est le cas, la vie vient de vous offrir un cadeau. Vos placements ont repris la taille qu'ils avaient avant le « Jour de la libération » de Donald Trump. Le moment est bon pour revoir le niveau de risque avec lequel vous êtes à l'aise. Si les chutes vous effraient, c'est signe qu'il faut peut-être diminuer la part allouée aux actions dans votre portefeuille, et augmenter la part allouée aux obligations. Depuis le début de l'année, un portefeuille indiciel « équilibré » composé à 60 % d'actions, et à 40 % d'obligations est en hausse de 4,5 %. Pour un portefeuille « croissance » (80 % d'actions, 20 % d'obligations), on parle d'un rendement de 5,5 % jusqu'ici. Bref, malgré les crises, les guerres, l'incertitude, l'investisseur patient a été récompensé. 5) Les actions canadiennes ont battu les actions américaines Depuis plusieurs années, vous êtes nombreux à me dire que vous n'investissez qu'aux États-Unis. Or, même si la Bourse américaine a historiquement bien fait, elle a souvent sous-performé pendant de longues périodes. Par exemple, depuis le début de l'année, et malgré les attaques économiques répétées de Donald Trump, la Bourse canadienne est en hausse de 10 %, contre 6 % pour la Bourse américaine, en incluant le réinvestissement des dividendes. Une des raisons, c'est que le marché intègre extrêmement bien les attentes. Vous croyez que les entreprises américaines sont plus innovantes, dynamiques, et feront plus de profits dans l'avenir que les entreprises canadiennes ? Des millions d'autres investisseurs le pensent aussi. C'est déjà reflété dans les prix. Et donc cette information ne nous dit rien de certain sur les rendements à venir. 6) Laisser la politique influencer nos décisions de placement coûte cher Un sondage Gallup réalisé aux États-Unis au printemps a montré que 59 % des républicains s'attendaient à une hausse du marché boursier au cours des six prochains mois, contre seulement 12 % des démocrates. Difficile de croire que ce sentiment n'a pas d'impact sur le comportement des investisseurs. L'histoire nous enseigne que la meilleure approche face aux changements de gouvernement et aux crises politiques est de les ignorer. Une leçon qu'on doit souvent apprendre à la dure, malheureusement.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store