
Une pneumonie met fin au parcours de Mathieu van der Poel
Jacques KLOPP
Agence France-Presse
C'est la troisième fois en cinq participations que le triple vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix quitte prématurément la Grande Boucle.
Mais autant il avait été critiqué en 2021 lorsqu'il avait fait ses valises pour préparer les JO de Tokyo, et était fantomatique en 2022 avant d'abandonner, autant le champion néerlandais a cette fois été flamboyant dans une épreuve avec laquelle il entretient un rapport compliqué.
Ce n'est que ces derniers jours qu'il est un peu rentré dans le rang. Et pour cause. Enrhumé, il a développé une pneumonie qui lui interdit évidemment de poursuivre la course.
Lundi après-midi, « son état s'est dégradé de manière significative » a expliqué son équipe belge Alpecin. Au point que, pris de fièvre, Van der Poel a été amené au Centre hospitalier de Narbonne pour subir des examens qui ont permis de déceler une inflammation des poumons.
Mais quel début de Tour ! Vainqueur de la deuxième étape à Boulogne-sur-Mer, le champion du monde 2023 a endossé pendant quatre jours le maillot jaune. Il l'a porté avec fierté lors de l'étape arrivant à Mûr-de-Bretagne, où il avait gagné en 2021 et rendu un hommage émouvant à son grand-père décédé, Raymond Poulidor.
Mais ce n'est pas tout. À l'attaque presque tous les jours, « MVDP » a crevé l'écran au point d'être désigné comme le coureur le plus combatif des dix premiers jours du Tour.
Il a notamment réussi une échappée extraordinaire lors de la neuvième étape en partant dès le kilomètre 0 avec son équipier Jonas Rickaert pour n'être repris qu'à 700 mètres de la ligne.
Il ne verra pas Montmartre
De quoi réconcilier le Néerlandais avec le Tour de France sur lequel il s'est ennuyé parfois et pour lequel il disait cet hiver ne pas éprouver « une passion » ?
« Cela ne va pas changer énormément ma relation avec le Tour. J'y ai beaucoup lutté ces dernières années, mais le parcours cette année de la première semaine correspond à mes qualités », relativisait-il après sa victoire à Boulogne-sur-Mer.
Reste qu'il en a fait sa priorité cet été, contrairement à 2023 et 2024, où il avait terminé le Tour, mais s'en était servi d'abord pour préparer les Championnats du monde, puis les JO de Paris, tout en faisant un poisson-pilote de luxe pour Jasper Philipsen.
« Le Tour n'est pas la course la plus importante pour lui. Il est fait pour les grimpeurs. Si tu ne pèses pas 65 kg, tu ne peux pas le gagner. Nous, on aime les classiques », rappelait lors de la première semaine son père Adrie, lui-même vainqueur du Tour des Flandres.
Van der Poel n'était évidemment pas un candidat pour le classement général – il pointait au 41e rang mardi à plus d'une heure et demie de Tadej Pogacar avant son abandon – et s'attendait à souffrir dans les Alpes.
Mais le maillot vert restait une possibilité (3e à 41 points de Jonathan Milan) même s'il assurait ne pas en faire un objectif.
Il visait surtout la dernière étape à Paris, taillée sur mesure pour ses qualités de puncheur-sprinteur avec le passage de la butte Montmartre.
À la place, il va « se reposer pendant au moins une semaine avant de passer de nouveaux examens médicaux pour évaluer son rétablissement et déterminer les prochaines étapes de sa rééducation », a indiqué son équipe.
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Cette chronique a été publiée le mercredi 11 juillet 2001, en page S9. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Seraing, Belgique — Je peux changer d'idée ? Je ne suis plus aussi certain de la victoire de l'Américain Lance Armstrong dans ce Tour de France. Non, non, il n'a montré aucun signe de faiblesse hier. Mais je l'ai trouvé bien seul dans cette bataille des Ardennes menée tambour battant par le train rose des neuf Telekom. Je peux changer d'idée ? Jan Ullrich n'est pas le gros bébé geignard, plein de pâtisseries et de choucroute que je vous décrivais dans mon premier papier. Je l'ai trouvé drôlement affûté dans la côte des Forges, à 35 kilomètres de l'arrivée, quand Armstrong s'est soudain porté en tête, provoquant aussitôt une cassure. La première passe d'armes du Tour. Si Armstrong voulait savoir, il sait. Non seulement Ullrich n'a pas cédé un pouce, mais il a fait donner la garde aussitôt : un, deux, trois, cinq, neuf Telekom en tête du peloton. Armstrong n'avait même pas son ombre pour l'accompagner. Le fidèle Hamilton, diminué par une blessure. était en queue de peloton. Invisibles aussi Heras et Rubeira, engagés à prix d'or pour accompagner l'Américain quand ça monte. Et ça monte les Ardennes. Pas longtemps, mais assez sauvagement. Demandez à Marc Wauters, le maillot jaune qui s'est pris six minutes et demie dans les dents. Tout comme Casagrande. En même pas 30 kilomètres, des gros dégâts. Bien sûr, un coup lancés, les Telekom se sont dit, allez hop, on y va jusqu'au bout, pour Zabel. C'est comme ça qu'Erik Zabel a remporté sa seconde étape en trois jours. En restant bien assis sur le porte-bagages d'Ullrich et compagnie. Il a giclé à 200 mètres de l'arrivée. Un doigt dans le nez, l'autre en l'air pour dire qu'il avait gagné, comme si on l'avait pas vu. 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Il n'y en aura pas un dans les trente premiers à Paris. On a appris que les gros baroudeurs comme Museeuw, Boogerd, Dekker, et le champion du monde Vainsteins, qui ont brillé ce printemps dans les classiques courues sur ces mêmes routes, dans ces mêmes côtes, sont en cure de désintoxication en queue de peloton. On a appris, mais on s'en doutait depuis la veille, que le public belge est complètement fou de vélo. Au sommet de la côte du Mont-Theux, la foule avait envahi la chaussée comme dans les grands cols alpins, ne laissant qu'un étroit passage aux coureurs. On a appris enfin, mais ça je le sais depuis toujours, que le vélo, c'est bien plus beau quand ça monte. Roue libre LE MONDE EST PETIT – À Anvers, j'ai fait quatre fois le tour de la ville avant de trouver une chambre à l'hôtel Campanile, près de l'aéroport. L'hôtel était plein de suiveurs du Tour, gens de la caravane, motards qui ouvrent la route, confrères journalistes et une équipe de coureurs : ceux de la Lampre. Me voilà dans l'ascenseur, tout encombré de mes bagages, il est dix heures du soir, je n'ai pas soupé et je dis au jeune homme qui est dans cet ascenseur avec moi – je devine que c'est un coureur même si je ne sais pas lequel – je dis : « Finalement, le Tour de France, c'est bien moins dur en vélo ». Il rit. Francéze ? il me demande. Non, Canadien. Ah Canadien. Z'ai oune ami au Canada. À Montréal. Il fabrique des vélos. Pas Marinoni ? Si ! Marinoni ! Aspetta… Vous connaissez Giuseppe Marinoni de Rovetta ? Et d'ajouter en italien : C'est quand même incroyable, dans un ascenseur ! Vous connaissez Marinoni ? Ben oui, c'est mon ami aussi. Je l'ai revu au petit déjeuner, hier matin. Il avait une poche de glace sur le genou. Il s'appelle Marco Serpellini, dossard 171. Son père courait avec Marinoni en Italie. Quand Marinoni est venu au Canada, il a essayé d'amener Serpellini avec lui. Ça n'a pas marché. Serpellini a eu trois fils. Ils ont été tous les trois champions d'Italie. Marco, celui qui est en ce moment dans le Tour de France, a aussi été champion du monde junior. Il en est à son quatrième Tour de France. Il a bien mal commencé celui-ci. Tombé dans la première étape. Tombé dans la seconde. Assez durement touché au genou et à la hanche. Il est déjà à 22 minutes. Il va essayer de gagner une étape. Ils disent tous ça… La Lampre n'a pas amené une grosse équipe. Ils viennent de gagner le Tour d'Italie avec Simoni, leur année est faite, sont surtout contents d'être passés miraculeusement à travers le scandale qui a marqué le fin du Giro. M'étonnerait qu'ils fassent des grosses vagues au Tour de France. Les coureurs ont dû être avertis de bien rincer leur bidon. Non non, je n'ai pas parlé de ça avec le petit Marco. Le fils d'un ami d'un ami, vous me prenez pour qui ? Je sais vivre quand même. À L'INSU DE LEUR PLEIN GRÉ – La question la plus populaire chez les suiveurs du Tour en ce moment n'est pas : qui gagnera le Tour ? La question est : où les flics vont-ils faire leur descente ? J'ai une idée. À Sarran. Sarran est une toute petite ville de Corrèze de 2500 habitants où le Tour fait étape cette année pour la seule et unique raison que Monsieur et Madame Chirac y tiennent château. Même que madame Chirac est la mairesse de Sarran. Le Tour est chiraquien dans son essence et dans ses accointances, son directeur, Jean-Marie Leblanc, étant un familier du couple présidentiel. Comme vous le savez, si le président des Français est à droite, le gouvernement de Lionel Jospin est socialiste. Même que la ministre des Sports, Marie-George Buffet, qui mène vigoureusement la lutte contre le dopage en France, est carrément communiste. Si j'étais à sa place… si elle avait pour deux sous de malice, elle enverrait les flics dans la cour du château. Comme vous le ne savez peut-être pas, il y aura des élections présidentielles au début de l'an prochain en France. M. Chirac brigue un second septennat. 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Jeanson et moi
Cette chronique a été publiée le samedi 29 septembre 2007, en page A7. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Au tout début, c'est elle qui a dit publiquement quelque chose comme : la passion du vélo m'est venue en lisant les articles de Foglia dans La Presse sur le Tour de France. Mets-en, que ça m'a fait plaisir. Si les compliments m'embarrassent, la reconnaissance me fait fondre. Juste me dire merci, je capote. Elle avait ses deux médailles d'or des championnats du monde junior au cou, je ne la connaissais pas du tout. À l'époque, je trippais Bessette, qui venait de gagner le tour de l'Aude. Je pourrais écrire un livre sur comment ces deux-là se sont débrouillées pour ne jamais se rencontrer vraiment. Anyway. Ce n'était pas possible de tripper les deux en même temps, il fallait choisir son camp – les Capulet ou les Montaigu. J'ai fait un grand papier sur Bessette, j'en ai fait un autre sur Jeanson, j'ai choisi le camp de celle qui m'a dit merci. LA FOIS QUE J'AI ÉTÉ TELLEMENT, MAIS TELLEMENT CON ! – Jean Lessard, ex-coureur, était l'organisateur d'une course à laquelle Jeanson avait refusé de participer. Il en était très fâché et m'avait lâché au téléphone : de toute façon, ta petite crisse de Jeanson, elle n'en a plus pour longtemps, elle a la GRC au cul. C'était en août 2002, avant que ne commencent toutes les affaires. Jeanson était alors au pinacle de sa gloire. Personne, dans les médias, le public, ne se doutait de rien. Je vérifie et découvre que ce n'est pas la GRC, mais le comité de discipline du Collège des médecins qui accuse le Dr Maurice Duquette d'avoir prescrit de l'EPO à des patients, dont la cycliste Geneviève Jeanson. Je débarque chez le bon Dr Duquette, dans son sous-sol du Vieux-Montréal, et je le brasse. Pas physiquement, mais pas loin. Il me raconte une histoire à dormir debout, que j'avale, bien entendu. Puis j'appelle Geneviève. Comme je ne voulais pas la troubler avec mes infâmes soupçons – la pauvre petite était alors en pleine préparation des championnats du monde – je lui dis : passez-moi Aubut. Elle me le passe. André ? Tu raccroches tout de suite et tu me rappelles d'une cabine téléphonique parce que ta ligne est probablement tapée ! Je vous jure. J'en ris aujourd'hui, mais faut être con pas à peu près. Il me rappelle deux minutes après. Tu connais le Dr Duquette, André ? Euh, non. Voyons ! T'es allé le consulter pour l'anémie de Geneviève. Elle fait de l'anémie ? Je viens de voir son dossier… Ah, lui ! Je ne savais même pas son nom ! J'avale ça aussi. (Une petite recherche m'aurait pourtant permis de retrouver l'article dans lequel, trois ans plus tôt, Aubut déclarait : Le docteur Duquette fait partie de notre équipe depuis le début ! Il fait passer des tests sanguins à Geneviève régulièrement, pas question de prendre des risques [sic !]… Elle est drôle, non ?) Pour finir j'ai appelé le père de Geneviève, que j'ai réussi à convaincre de retenir les services d'un avocat (ce fut Me Barrette), lequel s'est dépêché d'obtenir une ordonnance de non-divulgation ! Vous m'avez sauvé la vie, m'écrira Geneviève dans un courriel que j'ai gardé. Je comprends aujourd'hui combien mon irruption a dû les tétaniser toute la gang. Combien ils ont dû avoir peur que j'écrive quelque chose. Non seulement je n'ai rien écrit, mais je leur ai donné l'idée d'une ordonnance de non-publication ! Je ris encore, mais moins fort. Comme le dit le vieux chanteur qui me ressemble : quand j'aime une fois, j'aime pour toujours. PARLANT D'AMOUR – Évidemment, toutes ces années à défendre Geneviève m'ont valu nombre de taquineries qui allaient du « on sait ben, ta petite Geneviève » à des allusions un peu plus olé-olé, voire carrément déplacées ; je pourrais citer des noms. Je me suis tanné le jour où, dans un courriel, une athlète que j'estime beaucoup m'a glissé sans malice : Vous aimez tellement Geneviève (et l'amour peut rendre aveugle) que… Holà ! Je trouve utile de vous faire profiter de ma réponse : « Pour ce qui est du cul, madame, sachez que je ne trippe pas du tout petite blonde ; je tripperais plutôt secrétaire, infirmière, journaliste, réceptionniste ou coiffeuse dans la quarantaine, rousse de préférence, mariée cela ne dérange pas, un peu salope et qui connaît la vie. Si vous voulez d'autres précisions vous m'en demandez, mais vous arrêtez de dire des conneries. Je vous en remercie d'avance. » MADAME AYOTTE – C'est finalement par Mme Ayotte (qui en a parlé à Frosi en promenant son chien, je vous jure) que toute l'histoire du bon Dr Duquette est sortie dans les médias quelques mois plus tard. Mme Ayotte et moi n'avons pas le même avis sur le dopage, essentiellement parce que je n'ai pas d'avis sur le dopage, même pas, comme c'est la grande mode ces jours-ci, l'avis qu'il faudrait le tolérer en partie sous strict contrôle médical. Tolérer un peu le dopage ne changerait rien à rien. Le tolérer un peu n'empêcherait personne d'en prendre beaucoup et on reviendrait à la case départ. Là-dessus, du moins, Mme Ayotte et moi, on s'entend très bien. Dommage qu'elle ne soit pas coiffeuse. Je ne pense pas qu'elle soit rousse non plus. PARLONS SPORT – Si elle n'avait pas pris d'EPO, aurait-elle remporté toutes ces victoires ? C'est tout de même moi qui m'entraînais le plus fort, laisse-t-elle échapper dans le reportage de Gravel. Au fin fond d'elle, c'est ce qu'elle pense : EPO ou pas, je les aurais toutes clenchées. Pas sûr du tout. L'EPO fait une énorme différence. Dans l'histoire du dopage, c'est la première dope qui fait autant de différence. Des études en labo avancent que l'EPO améliore la performance de 20 à 30 %. Dans l'élite de n'importe quel sport, la différence entre les 30 premiers joue sur des marges infimes. Un avantage de 20 à 30 %, c'est presque de la magie. Sans EPO, Geneviève aurait couru dans l'ombre de Bessette, alors que c'est le contraire qui est arrivé. Sans EPO, elle n'aurait pas eu la commandite de Rona, n'aurait pas gagné un million. Il se trouve de plus en plus de gens pour dire qu'il faut sanctionner le portefeuille des athlètes dopés. Je n'ai pas d'opinion là-dessus. LE MONSTRE CANDIDE – Avant-hier, j'ai appelé le monstre dans son restaurant de Phoenix. Il était en train de servir le déjeuner. Hey, André, rappelle-moi d'une cabine téléphonique. Non, c'est pas vrai ! André, j'te laisse mon numéro à la maison, si tu te décides à parler, gêne-toi pas. Je peux aussi aller te rencontrer à Phoenix, si tu veux. Non, non, non, ne viens surtout pas… et presque sans transition : mais si tu viens, apporte ton vélo, on ira rouler. On ira rouler ! Du Aubut tout craché : innocent. Je n'ai jamais réussi à le trouver aussi sulfureux qu'on le dit dans le milieu. Je continue à le croire candide dans sa monstruosité. Si jamais des plaintes sont retenues contre lui et qu'il me prend pour avocat, je plaiderai un truc qui n'est pas encore dans le code criminel : l'aliénation aérobique ou aliénation VO2 max. Je prouverai scientifiquement que, chez les sujets qui en sont atteints, l'oxygène ne se rend pas au cerveau. UNE GRANDE TRISTESSE – Je vous ai trouvée émouvante, mademoiselle, quand vous avez dit, je cite de mémoire : À 15 ans, j'étais vive, intelligente, curieuse de tout. Vous l'étiez encore à 18, quand je vous ai croisée. Aujourd'hui ? Bof, allez, vous n'êtes pas si pire. Dans la moyenne des athlètes, ce qui n'est pas une grande consolation, mais bon… UNE GRANDE TRISTESSE (bis) – J'ai un message pour vous, Mlle Jeanson, de mon complice en naïveté Pierre Hamel. Il fait dire que si vous venez à le croiser, il ne changera pas de trottoir. Il vous invite aussi sur ses terres. Moi non. Ce n'est pas par fâcherie. C'est juste que je n'aurais rien à vous dire. J'ai été très triste de vous voir comme ça à la télé, tout enfargée dans ce que vous ne vouliez pas dire, qui est votre nouvelle façon de mentir, et votre ancienne aussi quand vous nous avez glissé que vous n'étiez pas sous EPO au tour de Toona. Presque personne ne l'a relevé. Votre culot est pourtant énorme. Comme ça, on vous a pris une fois en 10 ans, une seule fois qui a mis fin à votre carrière, et vous venez nous dire que cette unique fois-là, non, vous n'aviez rien pris ! Ainsi vous n'êtes pas totalement revenue de votre déni, pas revenue de ces bêtises de protéines dans vos urines que le test antidopage confondrait avec une prise d'EPO. Vous profitez de vos aveux pour régler un dernier compte avec l'USADA, avec ces tests jamais fiables selon vous. Deux heures de télé pour nous dire que vous nous avez menti pendant 10 ans et vous terminez par un mensonge. Il faut vous donner ça : vous n'avez jamais manqué de tempérament.