
L'ex-chef de l'Union nationale et ministre péquiste Rodrigue Biron n'est plus
Vicky Fragasso-Marquis
La Presse Canadienne
Cet homme d'affaires de la région de Chaudière-Appalaches est arrivé en politique « par accident ». Encouragé par d'autres, il tente de se faire élire chef de l'Union nationale, ce qu'il parvient à faire en 1976 contre toute attente.
M. Biron remporte ensuite son élection dans Lotbinière et devient chef de la troisième opposition.
En 1980, il quitte l'Union nationale en raison du référendum sur l'indépendance qui se tiendra cette année-là et se range ensuite dans le camp du « oui ».
Il se joint au Parti québécois et après les élections de 1981, il est promu ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, ce qui rejoint ses qualifications d'hommes d'affaires.
M. Biron occupera ce poste jusqu'à la défaite du Parti québécois en 1985.
Après ce passage en politique, il retourne au milieu des affaires. Il tentera par la suite un retour en politique, comme chef du Bloc québécois, mais il termine troisième, derrière Yves Duhaime et Gilles Duceppe, qui sera élu.
Plusieurs politiciens ont réagi mardi après l'annonce du décès de Rodrigue Biron.
« J'apprends avec émotion le décès de Rodrigue Biron, a écrit sur X le ministre de la Santé, Christian Dubé. J'ai eu la chance de travailler en affaires à ses côtés et je garde le souvenir d'un homme passionné du Québec et généreux. »
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a également réagit sur X, en le décrivant comme un « homme d'une grande gentillesse, généreux de son temps ».
« Son héritage politique nous rappelle que des gens à droite comme à gauche peuvent se rassembler sur les fondamentaux de notre avenir dans la grande coalition qu'est le Parti québécois, a ajouté le chef du Parti québécois. Il nous rappelle que la loyauté envers les intérêts du Québec doit primer sur le reste. »
Un néophyte qui a fait sa place
Né le 8 septembre 1934, Rodrigue Biron a commencé sa vie professionnelle dans l'entreprise familiale, la Fonderie Sainte-Croix et il dirigera d'autres fonderies, à Rivière-du-Loup, Calgary et Oakville.
C'est au début des années 1970 qu'il commence son parcours politique, en devenant maire de Sainte-Croix.
Encouragé par des proches, il décide de se passer à un autre niveau, en se présentant à la direction de l'Union nationale pour tenter de revigorer le parti de Maurice Duplessis.
« Je me suis présenté comme candidat avec à peu près pas de programme à l'époque », a-t-il avoué à l'émission Mémoires de députés en 2008.
« Je n'avais pas de racines à l'Union nationale je connaissais pas ces gens-là. »
Malgré son parachutage apparent, le néophyte gagne la course.
À quoi doit-il sa victoire ? Aux Chevaliers de Colomb, répond-il sans hésiter à l'émission Tête à tête diffusée sur CPAC en 2007. « Je connaissais du monde partout. Partout, partout. »
Il s'était impliqué dans cette organisation dès l'âge de 18 ans. En décembre 2023, il a d'ailleurs célébré ses 71 ans d'adhésion à l'âge de 89 ans.
En 1976, il est élu dans Lotbinière sous la bannière de l'Union nationale, des élections qui seront remportées par le Parti québécois de René Lévesque. Malgré la défaite, l'ancien parti de Maurice Duplessis réussit tout de même à obtenir 20 % du vote et 11 députés.
« J'étais satisfait, on avait pas eu le temps de s'organiser comme il faut […] Faut penser que l'Union nationale avait été détruite complètement à l'élection d'avant », confie-t-il à l'animateur Pierre Donais sur CPAC.
Passage au Parti québécois
C'est le référendum de 1980 qui provoquera une rupture avec son parti, puisqu'il faut choisir un camp. Cet ancien autonomiste propose au parti de donner la liberté de conscience à tous de choisir, mais il décide de démissionner lorsqu'il est question d'imposer le « non ».
Par principe, dit-il, il démissionne et décide de faire campagne pour le « oui » en tant que nouveau député indépendant.
Peu après la défaite du « oui », il dit avoir été approché par le premier ministre Lévesque pour qu'il se joigne aux rangs péquistes. Il fait le virage et est réélu sous la bannière de ce parti en 1981.
Il assumera les fonctions de ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme sous René Lévesque, puis sous Pierre-Marc Johnson, où, a-t-il reconnu, il a « chouchouté » les petites et moyennes entreprises.
« C'est pas les grandes entreprises qui créent des emplois, ce sont des PME qui créent des emplois », a-t-il soutenu en 2008.
En 1985, il se fait emporter par la défaite du Parti québécois et perd son siège.
Les affaires et un retour en politique
Loin d'être aigri par sa défaite, qu'il attribue à une « vague contre le Parti québécois », M. Biron retourne ensuite dans le monde des affaires, tout en gardant des liens avec les chefs péquistes Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry.
Dans la foulée du référendum de 1995, l'ancien ministre tente un retour, cette fois-ci sur la scène fédérale, pour diriger le Bloc québécois.
Il termine troisième dans la course, derrière son ancien collègue ministre Yves Duhaime et Gilles Duceppe, qui devient chef.
En entrevue avec CPAC en 2007, il croyait toujours en la nécessité de la souveraineté et en 2014, il recommandait à François Legault, alors simple chef de la Coalition avenir Québec, de reconnaître le « problème constitutionnel ».
« La faiblesse de l'argumentation de François, c'est qu'il dit que ça n'existe pas ce problème. Moi, je pense que ça existe. Il faut le reconnaître », avait-il confié au « Journal de Montréal ».
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