
Retour à la raison du plus fort
Anne Leahy
Fellow à l'Institut d'études internationales de Montréal (IEIM) de l'UQAM et ancienne ambassadrice du Canada à Moscou
Ce n'est pas rien, car une population permanente et un territoire défini sont deux des quatre critères établis en droit international établissant l'existence d'un État (convention de Montevideo, 1933). Les actions de ces dirigeants visent à empêcher l'existence de l'État de la Palestine d'une part, à contrôler l'Ukraine d'autre part.
En Israël, un plan d'expulsion des Gazaouis est en jeu depuis des mois. Selon le Financial Times1, des plans d'expulsion des habitants et d'occupation de la bande de Gaza préparés par le gouvernement israélien contiennent des suggestions de pays d'accueil des expulsés et des ébauches pour le développement de Gaza.
La situation de violence en Cisjordanie, une autre partie de la Palestine, dont le territoire fut défini par l'ONU en 1947, est aussi inquiétante, bien que moins médiatisée. Il n'y a pas de contrôle sur les colons israéliens qui s'emparent impunément des biens et propriétés appartenant aux Palestiniens. Petit à petit, la Cisjordanie palestinienne sous contrôle de l'Autorité palestinienne se réduit comme une peau de chagrin.
PHOTO RONEN ZVULUN, REUTERS
Vue sur Ma'aleh Adumim, colonie israélienne en Cisjordanie, jeudi
En Russie, la ligne de conduite du président Poutine depuis au moins une décennie est de ramener l'Ukraine et assurément sa partie russophone en priorité, dans le giron de Moscou. L'acharnement à nier le caractère propre des Ukrainiens et de l'Ukraine remonte loin dans l'histoire.
Il suffit de se rappeler la famine induite par Staline en 1932-1933 qui a fait de 4 à 6 millions de morts en Ukraine, ainsi que l'élimination physique des « élites » intellectuelles et culturelles ukrainiennes à la même époque. Pour le président russe, autant que le territoire, c'est l'idéologie du « monde russe » qui le motive à russifier l'Ukraine.
Un des principes de base de l'ordre international construit sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale est l'inviolabilité des frontières. Ce principe a été plus d'une fois violé, mais dans un contexte où le système de droit international, du droit humanitaire international était tout de même reconnu par les États.
La résolution des conflits en Ukraine et en Palestine nécessite certes une implication de la Maison-Blanche. Il serait rassurant de savoir que son objectif est de préserver des vies conformément au droit établi, plutôt qu'une mainmise sur des ressources une fois que les armes se sont tues.
Plus que jamais les États qui tiennent au respect du droit doivent se faire entendre et le faire ensemble. C'est notre meilleur rempart dans un contexte où la sécurité devient vulnérable alors qu'on ne s'y attendait pas.
1. Lisez l'article « BCG consultants modelled relocating Gazans to Somalia », Financial Times, 7 août 2025 (en anglais ; abonnement requis)
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La souveraineté n'est pas une « baguette magique », clame Pablo Rodriguez
(Québec) À un peu plus d'un an des prochaines élections, on voit déjà se dessiner à l'horizon un affrontement entre le Parti québécois (PQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), où la souveraineté sera au cœur des débats. Le chef libéral Pablo Rodriguez veut d'ailleurs s'attaquer à l'indépendantisme qui est en montée chez les jeunes. Thomas Laberge La Presse Canadienne « Le PQ présente souvent la souveraineté comme si c'était une baguette magique, comme une solution à tout », lance le chef libéral en entrevue avec La Presse Canadienne. Mais ce n'est pas en se séparant qu'on va régler la pénurie de logements. Ce n'est pas en se séparant que nos jeunes vont avoir accès plus facilement à une première maison. Ce n'est pas en faisant la souveraineté que Donald Trump ou que l'inflation va disparaître et qu'on ne sentira pas les effets des changements climatiques Pablo Rodriguez Le chef libéral tenait à faire une sortie publique après la publication d'un article dans La Presse indiquant une montée du souverainisme chez les jeunes. Les données provenant d'un sondage CROP, et dont La Presse Canadienne a obtenu copie, montrent que 56 % des 18-34 ans sont favorables à la souveraineté du Québec. Toutefois, le même coup de sonde indique que seuls 47 % des jeunes voteraient Oui lors d'un référendum. L'enquête a été menée en juillet et en août auprès de 1000 répondants. François Legault « l'allié objectif du PQ » Mais comment freiner cette montée ? Les Québécois doivent tout d'abord congédier le gouvernement caquiste, clame le chef fédéraliste. « François Legault est un peu l'allié objectif du PQ en blâmant toujours le Canada et en passant son temps à démoniser le Canada plutôt que de trouver des solutions », affirme-t-il. Pablo Rodriguez évite toutefois de blâmer le Parti libéral fédéral – son ancienne formation politique – pour la montée de l'indépendantisme même si ce dernier est vertement critiqué par le PQ et la CAQ pour sa centralisation, ses politiques empiétant sur les champs de compétence des provinces et le fait qu'il n'en fait pas suffisamment dans le dossier de l'immigration. « Le fait qu'on ait cessé d'être un leader au sein du Canada est un problème parce que, à mes yeux, le Québec ressort toujours gagnant lorsqu'il assume un rôle de leader au sein du Canada plutôt que de suivre la parade et c'est pas ça qu'on a vu, sous le gouvernement de la CAQ », dit l'ancien ministre fédéral sous Justin Trudeau. Outre rappeler sa proposition de la chefferie de doubler le crédit d'impôt pour l'achat d'une première maison, Pablo Rodriguez avait peu d'idées tangibles à mettre de l'avant lors de l'entrevue pour séduire les jeunes et contrer la montée de l'indépendantisme. « Il y a une série de mesures qu'on va proposer », a-t-il assuré. « Le téléphone sonne » Le prochain rendez-vous électoral aura lieu en octobre 2026. Le PQ se maintient en tête des sondages depuis la fin de 2023, mais on a vu une remontée des libéraux depuis l'élection de Pablo Rodriguez en juin dernier. Le gouvernement Legault, pour sa part, a considérablement baissé dans les intentions de vote. L'agrégateur de sondages Qc125 indique même que la CAQ pourrait se retrouver sans aucun siège. « Je pense qu'on se dirige vers une élection plus traditionnelle entre fédéralistes et souverainistes ; entre le Parti québécois et le Parti libéral du Québec », soutient Pablo Rodriguez. La situation du PQ va favoriser le recrutement de candidats. L'ex-candidate vedette de Québec solidaire, la Dre Mélissa Généreux, par exemple, a indiqué à La Presse Canadienne qu'elle était déjà en discussion avec le parti en vue d'une éventuelle candidature. Qu'en est-il pour le PLQ ? « Le téléphone sonne », assure Pablo Rodriguez, reprenant une expression popularisée par son prédécesseur Marc Tanguay. « On a énormément de noms connus et moins connus dont vous allez entendre parler […] Je ne serai pas souvent à la maison ces temps-ci parce que j'ai beaucoup de soupers et de lunchs avec des gens qui sont intéressés à faire partie de l'équipe », dit-il. Le chef libéral rencontre les jeunes militants de son parti lors du congrès de la Commission-Jeunesse qui se tient en fin de semaine à Gatineau.


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(Québec) À un peu plus d'un an des prochaines élections, on voit déjà se dessiner à l'horizon un affrontement entre le Parti québécois (PQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), où la souveraineté sera au cœur des débats. Le chef libéral Pablo Rodriguez veut d'ailleurs s'attaquer à l'indépendantisme qui est en montée chez les jeunes. Thomas Laberge La Presse Canadienne « Le PQ présente souvent la souveraineté comme si c'était une baguette magique, comme une solution à tout », lance le chef libéral en entrevue avec La Presse Canadienne. Mais ce n'est pas en se séparant qu'on va régler la pénurie de logements. Ce n'est pas en se séparant que nos jeunes vont avoir accès plus facilement à une première maison. Ce n'est pas en faisant la souveraineté que Donald Trump ou que l'inflation va disparaître et qu'on ne sentira pas les effets des changements climatiques Pablo Rodriguez Le chef libéral tenait à faire une sortie publique après la publication d'un article dans La Presse indiquant une montée du souverainisme chez les jeunes. Les données provenant d'un sondage CROP, et dont La Presse Canadienne a obtenu copie, montrent que 56 % des 18-34 ans sont favorables à la souveraineté du Québec. Toutefois, le même coup de sonde indique que seuls 47 % des jeunes voteraient Oui lors d'un référendum. L'enquête a été menée en juillet et en août auprès de 1000 répondants. François Legault « l'allié objectif du PQ » Mais comment freiner cette montée ? Les Québécois doivent tout d'abord congédier le gouvernement caquiste, clame le chef fédéraliste. « François Legault est un peu l'allié objectif du PQ en blâmant toujours le Canada et en passant son temps à démoniser le Canada plutôt que de trouver des solutions », affirme-t-il. Pablo Rodriguez évite toutefois de blâmer le Parti libéral fédéral – son ancienne formation politique – pour la montée de l'indépendantisme même si ce dernier est vertement critiqué par le PQ et la CAQ pour sa centralisation, ses politiques empiétant sur les champs de compétence des provinces et le fait qu'il n'en fait pas suffisamment dans le dossier de l'immigration. « Le fait qu'on ait cessé d'être un leader au sein du Canada est un problème parce que, à mes yeux, le Québec ressort toujours gagnant lorsqu'il assume un rôle de leader au sein du Canada plutôt que de suivre la parade et c'est pas ça qu'on a vu, sous le gouvernement de la CAQ », dit l'ancien ministre fédéral sous Justin Trudeau. Outre rappeler sa proposition de la chefferie de doubler le crédit d'impôt pour l'achat d'une première maison, Pablo Rodriguez avait peu d'idées tangibles à mettre de l'avant lors de l'entrevue pour séduire les jeunes et contrer la montée de l'indépendantisme. « Il y a une série de mesures qu'on va proposer », a-t-il assuré. « Le téléphone sonne » Le prochain rendez-vous électoral aura lieu en octobre 2026. Le PQ se maintient en tête des sondages depuis la fin de 2023, mais on a vu une remontée des libéraux depuis l'élection de Pablo Rodriguez en juin dernier. Le gouvernement Legault, pour sa part, a considérablement baissé dans les intentions de vote. L'agrégateur de sondages Qc125 indique même que la CAQ pourrait se retrouver sans aucun siège. « Je pense qu'on se dirige vers une élection plus traditionnelle entre fédéralistes et souverainistes ; entre le Parti québécois et le Parti libéral du Québec », soutient Pablo Rodriguez. La situation du PQ va favoriser le recrutement de candidats. L'ex-candidate vedette de Québec solidaire, la Dre Mélissa Généreux, par exemple, a indiqué à La Presse Canadienne qu'elle était déjà en discussion avec le parti en vue d'une éventuelle candidature. Qu'en est-il pour le PLQ ? « Le téléphone sonne », assure Pablo Rodriguez, reprenant une expression popularisée par son prédécesseur Marc Tanguay. « On a énormément de noms connus et moins connus dont vous allez entendre parler […] Je ne serai pas souvent à la maison ces temps-ci parce que j'ai beaucoup de soupers et de lunchs avec des gens qui sont intéressés à faire partie de l'équipe », dit-il. Le chef libéral rencontre les jeunes militants de son parti lors du congrès de la Commission-Jeunesse qui se tient en fin de semaine à Gatineau.


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2 hours ago
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Moscou revendique deux localités, Kyiv dit repousser une récente percée
Des habitants transportent des feuilles de contreplaqué pour couvrir les fenêtres brisées d'un immeuble résidentiel fortement endommagé à la suite d'une frappe russe dans la ville de Bilozerske, dans la région de Donetsk, le 12 août 2025. (Kyiv) L'armée russe a revendiqué samedi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine, tandis que Kyiv a affirmé y repousser une récente percée menée par Moscou, peu avant la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Agence France-Presse Sur le front, l'armée ukrainienne, moins nombreuse et moins bien équipée, est sur la défensive depuis des mois face à des troupes russes qui grignotent régulièrement du terrain. L'armée russe a affirmé samedi avoir conquis la localité ukrainienne de Kolodiazi, dans le nord de la région de Donetsk, ainsi que celle de Voroné, dans la région de Dnipropetrovsk (Centre-Est) récemment atteinte par les forces du Kremlin. Kyiv et des analystes militaires ukrainiens du site Deepstate, proche de l'armée, n'ont pas confirmé ces avancées. En début de semaine, les troupes russes ont par ailleurs effectué une percée à l'ouest de Dobropillia et au nord-est de Pokrovsk, dans la région de Donetsk, près d'une route reliant d'importantes villes de la région et donc stratégique pour la logistique ukrainienne. L'Ukraine avait ensuite annoncé l'envoi de renforts dans ce secteur et y a revendiqué vendredi la reprise de six villages. « Pour le deuxième jour consécutif, nous avons obtenu des succès dans des secteurs extrêmement difficiles dans la direction de Dobropillia et de Pokrovsk », a déclaré samedi le président Volodymyr Zelensky. « La destruction des occupants qui avaient essayé de s'infiltrer en profondeur dans nos positions se poursuit », a-t-il assuré sur ses réseaux sociaux, affirmant que Kyiv avait fait un nombre « important » de prisonniers. Il a également réaffirmé que Kyiv anticipait prochainement de possibles nouvelles attaques russes, Moscou cherchant par ce biais à renforcer sa position « politique » lors de négociations diplomatiques, selon le président ukrainien. PHOTO ALEXANDER ERMOCHENKO, REUTERS Des ouvriers retirent les débris d'un immeuble endommagé par des bombardements nocturnes, que les autorités locales installées par la Russie ont qualifié de frappe militaire ukrainienne, le 16 août à Donetsk. La rencontre très attendue vendredi en Alaska entre les présidents russe, Vladimir Poutine, et américain, Donald Trump, n'a pas abouti à un cessez-le-feu comme l'espéraient Kyiv et ses alliés européens. Par ailleurs, selon Kyiv, l'armée russe a lancé 85 drones et un missile sur l'Ukraine dans la nuit de vendredi à samedi, au moment où se tenait le sommet Trump-Poutine en Alaska. Les forces aériennes ukrainiennes, dans un communiqué sur Telegram, ont affirmé avoir abattu 61 de ces drones, notamment des drones de type « Shahed » (de conception iranienne) et des drones leurres. Selon cette source, les régions de Soumy (Nord-Est), Donetsk (Est), Tcherniguiv (Nord) et Dnipropetrovsk (Centre-Est) ont été attaquées. Des bombardements de drones et de missiles russes touchent l'Ukraine quasiment toutes les nuits, faisant régulièrement des morts et des blessés. Kyiv demande à ses alliés de lui fournir plus de systèmes de défense anti-aériens pour repousser ces attaques. La guerre déclenchée par l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine en février 2022 est le conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle a fait a minima des dizaines de milliers de morts, voire des centaines de milliers.