
«Symboliquement c'est une claque» : pourquoi le France paie presque autant que l'Italie et la Grèce pour s'endetter ?
DÉCRYPTAGE - Alors que Rome engrange les bénéfices de sa discipline budgétaire et qu'Athènes profite d'un marché obligataire limité, le France voit ses coûts d'emprunt grimper. Les investisseurs semblent sanctionner un déficit persistant et une instabilité politique grandissante.
C'est un symbole que peu de responsables français imaginaient voir arriver si vite : la dette française coûte désormais quasiment aussi cher à financer que celle de l'Italie, et ses taux dépassent régulièrement ceux de la Grèce. Mardi 20 août, les obligations d'État françaises à dix ans s'échangeaient à 3,43%, contre 3,54% pour l'Italie et 3,38% pour la Grèce. Autrement dit, «l'écart de taux à 10 ans entre la France et l'Italie oscille autour des 5 points de base», souligne Dorothée Rouzet, cheffe économiste au Ministère de l'Économie. La Grèce est par ailleurs régulièrement perçue comme un meilleur emprunteur que la France. Elle précise que «la tendance de fond est effectivement celle d'un rapprochement marqué depuis 2023.»
Depuis trois ans, Rome a réduit son déficit de manière continue, revenant à 3,4% du PIB en 2024 contre près de 7,2% en 2023. La fin du revenu de citoyenneté et la suppression du dispositif très coûteux de «superbonus» ont permis au gouvernement de Giorgia Meloni…

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Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Bourse de Paris : le CAC 40 à l'arrêt, l'absence d'exemption douanière fait chuter le secteur des vins et spiritueux
Le CAC 40 fléchit ce jeudi en essayant d'anticiper les prochaines déclarations du patron de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell. Les valeurs liées aux vins et spiritueux sont en retrait à cause des droits de douane américains. La tendance du marché Le CAC 40 a ouvert en territoire négatif ce jeudi, mais à la différence de la veille, les valeurs défensives ne l'ont pas porté. À l'inverse, les poids lourds se sont placés dans le camp des mauvais élèves, à l'image de Pernod Ricard (voir ci-dessous), Hermès ou LVMH. Ces géants du luxe ou des spiritueux ont tiré la Bourse de Paris vers le bas tout au long de la séance. À découvrir Suivez Le Figaro Bourse sur WhatsApp Comme lors des derniers jours, l'humeur de Wall Street n'est pas au beau fixe. Les doutes sur les «Sept Magnifiques» et l'attente du discours de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), rythment toujours les marchés financiers. Pour ajouter à cette morosité, les investisseurs ont sanctionné le géant de la distribution Walmart pour des bénéfices inférieurs aux attentes. Publicité Dans une séance avec le plus faible volume de capitaux échangés au cours de l'été (2,243 milliards d'euros), le CAC 40 n'a jamais eu l'occasion de se rapprocher de l'équilibre. Alors que l'indice est brièvement passé au-dessus des 8 000 points hier, il a dû résister, ce jeudi, pour ne pas glisser sous les 7 900 points. Du côté des indices en France et dans le monde CAC 40 - 0,44% 7 938,29 points SBF 120 - 0,41% 6 031,42 points DAX + 0,07% 24 287,07 points FTSE 100 + 0,23% 9 307,71 points Nikkei - 0,65% 42 610,17 points Dow Jones* - 0,16% 44 865,89 points Nasdaq* - 0,11% 21 149,317 points *indice arrêté à la clôture des bourses européennes Le fait du jour Le symposium des banques centrales à Jackson Hole est ouvert, mais les marchés financiers attendent toujours l'évènement majeur du colloque : le discours de Jerome Powell. Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) s'exprimera dans le Wyoming ce vendredi à 16h (heure de Paris), pour la dernière fois avant la fin de son mandat (mai 2026). Les investisseurs attendent des indications sur la politique adoptée pour les prochains mois. Ils ne se contenteront pas d'une simple allusion à une baisse des taux en septembre puisqu'ils sont déjà persuadés qu'elle aura lieu. Pourtant, le compte rendu de la dernière réunion en juillet a montré la fracture entre les colombes (favorable baisse des taux) et les faucons (défenseur d'une position stricte contre l'inflation). La plupart des gouverneurs restent focalisés sur l'inflation et s'inquiètent des répercussions à long terme des droits de douane. Depuis, les derniers chiffres de l'emploi américain ont déçu et le maintien des taux s'annonce ardu pour Jerome Powell. Le patron de 72 ans est mis sous pression par Donald Trump, mais également par deux gouverneurs qui avaient voté contre le maintien des taux. Si le discours ne présume pas de potentielles indications sur la politique monétaire américaine, les marchés financiers devraient rester en position stationnaire jusqu'à vendredi après-midi. Les valeurs en vue Le Top Publicité Emeis continue de grimper en Bourse et termine d'ailleurs en tête du SBF 120 lors de cette séance. L'exploitant de maisons de retraite clôture avec un gain de 4,28%, à 14,85 euros. Le groupe, anciennement nommé Orpea, confirme sa bonne dynamique depuis la publication de ses résultats semestriels. Avec un solide bilan, dont un chiffre d'affaires en hausse de 6,2% au premier semestre, la société capitalise en Bourse avec un mouvement haussier depuis le 25 juillet dernier. Malgré quelques séances rythmées par les prises de bénéfices, le titre a gagné plus de 35% depuis cette date. Le Flop Pernod Ricard fait partie des plus fortes contractions du CAC 40 lors de cette séance avec une baisse de 1,80%, à 101,15 euros. Le numéro deux mondial des spiritueux (derrière le britannique Diageo) est pénalisé par la non-obtention d'une exemption douanière dans l'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis. Ce jeudi, Bruxelles et Washington ont finalisé leur accord et certains secteurs espéraient encore échapper aux surtaxes. L'automobile, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques auront bien une taxe de 15%, tout comme les vins et spiritueux. Depuis le début des négociations, la France et l'Italie réclamaient une exemption douanière pour ce secteur, mais aucun compromis n'a été trouvé. Publicité «Il y a une immense déception, parce qu'on a travaillé énormément pour obtenir l'exemption et elle était à portée de main. Nous avons la certitude que cela entraînera de grosses difficultés pour la filière des vins et spiritueux», a souligné à l'AFP Gabriel Picard, président de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). De son côté, Laurent Saint-Martin, ministre français du Commerce extérieur, garde espoir et ajoute que des «exemptions additionnelles» sont possibles à l'avenir. Dans le sillage de Pernod Ricard, Rémy Cointreau trébuche également avec un recul de 1,77%, à 55,60 euros. Le chiffre du jour 51,1 S&P Global a publié ce jeudi l'indice PMI Flash de la zone euro pour le mois d'août. L'indicateur qui montre l'évolution de l'activité économique du secteur privé a atteint son plus haut niveau depuis 15 mois. De juillet à août, l'indice est passé de 50,9 à 51,1. Une donnée, au-dessus de 50, qui reflètent une croissance de l'activité. En France, l'indice se rapproche de l'équilibre puisqu'il est passé de 48,6 à 49,8 en un mois. L'agenda du vendredi 22 août Ce vendredi, le discours de Jerome Powell, patron de la Fed, sera au centre de toutes les attentions sur les marchés financiers. À l'occasion du symposium de Jackson Hole, ses déclarations sur l'avenir de la politique monétaire américaine seront particulièrement attendues. Dans le reste de l'actualité, les investisseurs jetteront un œil aux chiffres du PIB allemand pour le deuxième trimestre, mais également à l'inflation japonaise en juillet.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
Seul, sans avocat, il fait plier Vinted au tribunal et récupère son argent... et des dommages et intérêts
Le juge de proximité du tribunal judiciaire de Paris vient de donner gain de cause à un acheteur sur Vinted à qui la plateforme opposait le délai de 48 heures inscrit dans ses conditions générales d'utilisation pour faire échec à sa demande de remboursement. Julien(*) ne voulant finalement pas de l'article qu'il a acheté sur Vinted pour 42,70 € auprès du vendeur Nike Shop, fait une réclamation pour renvoyer le produit et être remboursé. Le souci est qu'il a laissé passer le délai de deux jours imposé par les conditions générales d'utilisation de Vinted. Loin d'être démonté, il saisit le tribunal judiciaire avec une requête qu'il rédige lui-même et obtient gain de cause. Un délai légal de 14 jours pour se rétracter Après un achat sur internet, il est possible de renvoyer le produit acquis dans les 14 jours et d'en obtenir le remboursement, sans avoir à fournir la moindre justification. La question se pose de savoir si cette règle s'applique aussi en cas d'article acheté sur une plateforme telle que Vinted. Publicité Julien n'obtenant pas de retour positif de Vinted à sa demande de remboursement, tente une médiation qui échoue également. Au pied du mur, il saisit alors le juge de proximité du tribunal judiciaire de Paris. Vu le montant du litige, il rédige lui-même la requête, sans recourir à un avocat, et se présente en personne devant le juge. Vinted ne comparaît pas devant le juge Le jour de l'audience, il confirme souhaiter être remboursé de 42,70 € en invoquant que le délai de rétractation est de 14 jours et non de 2 jours comme l'impose Vinted pour effectuer sa réclamation. De son côté, Vinted joue la carte du silence et ne comparaît pas devant le juge. Pour le magistrat, Vinted étant une plate-forme qui autorise « la vente d'articles tant par des vendeurs professionnels que par des particuliers, il lui appartenait de rapporter la preuve que le vendeur était un particulier pour opposer le délai de 48 heures prévu dans ses Conditions générales d'utilisation ». La plate-forme n'ayant pas rapporté cette preuve, le juge a donné raison à Julien qui fait valoir le délai légal de rétractation de 14 jours. La société Vinted est donc condamnée à rembourser Julien de 42,70 € et à lui verser 40 € à titre de dommages et intérêts pour les inconvénients et le temps passé en justice pour faire valoir ses droits. Publicité (*)prénom d'emprunt


Le Figaro
4 hours ago
- Le Figaro
Les épargnants se sont détournés du Livret A en juillet, une «décollecte nette» inédite depuis octobre 2024
Cette évolution coïncide avec une nouvelle baisse du taux du Livret A cette année, annoncée en juillet et effective depuis le 1er août, de 2,4% à 1,7%. Désaffection pour le Livret A en juillet. Les épargnants ont retiré 70 millions d'euros de plus qu'ils n'en ont déposé sur leurs Livrets A le mois dernier, selon les données publiées jeudi par la Caisse des dépôts (CDC), un mauvais mois lié à la baisse du taux de rémunération. Cette situation de «décollecte nette», inédite depuis octobre 2024 et depuis 2015 pour un mois de juillet, coïncide en effet avec une nouvelle baisse du taux du Livret A cette année, annoncée en juillet et effective depuis le 1er août, de 2,4% à 1,7%. Le concurrent historique - les fonds euros de l'assurance vie - fait à l'inverse le plein depuis janvier en proposant un taux moyen de 2,6%, selon les données publiées par le gendarme de la profession, l'ACPR, adossé à la Banque de France. Une différence de taille cependant : ce taux n'est pas net d'impôts, contrairement à celui du Livret A. Publicité Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), aux caractéristiques proches du Livret A, s'en est mieux sorti : les dépôts ont excédé les retraits de 340 millions d'euros au mois de juillet, selon la CDC. Les Français cumulaient fin juillet 609,4 milliards d'euros sur leurs Livrets A et leurs LDDS, toujours selon la Caisse des dépôts, un record, loin cependant du total des assurances vie, au-delà de 2000 milliards d'euros. L'encours du LEP en baisse en 2025 L'encours des Livrets d'épargne populaire (LEP), réservés aux ménages modestes, a de son côté gonflé de 450 millions d'euros, un montant plus vu depuis décembre 2024. Mais le nombre important de fermetures au printemps (pour les détenteurs dépassant le plafond de ressources) plombe l'année 2025 du LEP : son encours est en baisse de près de 2 milliards d'euros depuis le 31 décembre 2024. Les établissements bancaires mettent rarement en avant ce produit pourtant très avantageux pour les épargnants. La Banque de France ne vise qu'une hausse minime, inférieure à 3%, des détenteurs cette année : 12,2 millions à la fin 2025, contre 11,9 millions à la fin 2024. Ce nombre reste loin des plus de 19 millions de ménages identifiés comme clients potentiels, en raison notamment de leur capacité d'épargne, et encore plus loin des 31 millions de personnes éligibles.