
Le débat sur les prisons mérite mieux
Selon les Juristes progressistes vaudois, le ministre Vassilis Venizelos a manqué de transparence en tronquant un rapport sur la surpopulation carcérale. Éditorial Publié aujourd'hui à 06h31
Le conseiller d'État Vassilis Venizelos a fait presque tout juste en matière de lutte contre la surpopulation carcérale. En 2023, il décide d'empoigner ce problème endémique en commandant une expertise externe à l'administration. Le rapport final a été rendu public deux ans plus tard.
Le ministre n'a pas fait tout faux en faisant circuler le document, avant sa publication, auprès des autorités pénales. Pourtant partagée par d'autres spécialistes, la première conclusion de l'expert Benjamin Brägger – revoir une politique pénale jugée trop sévère, plutôt que de réprimer et construire des prisons – pouvait heurter des sensibilités au sein de l'État. La consultation a permis au Ministère public et au Tribunal cantonal d'exprimer leurs réticences: ce qui nourrit la réflexion. Prisons vaudoises
Jusque-là, tout va bien. C'est la suite qui interpelle . Pourquoi, après cette consultation interne, le rapport final ne mentionne-t-il plus la question sur la potentielle responsabilité de la politique pénale? Pourquoi ne pas avoir fait émerger les désaccords qui en ont découlé? Pourquoi ne pas avoir joué la transparence pour stimuler la discussion?
Vassilis Venizelos réfute le manque de transparence. L'action des Juristes progressistes vaudois qui a révélé ces omissions le contraindra peut-être à revoir sa copie. Parce que le débat démocratique sur les prisons mérite mieux. Les Vaudoises et Vaudois sont assez grands pour trancher. Pour cela, ils doivent avoir toutes les cartes en main, même les arguments qui gênent. Le but commun est de trouver des solutions, pas de prolonger le statu quo. Pendant ce temps les prisons vaudoises ne désemplissent pas.
Débat sur la surpopulation carcérale
Dominique Botti est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 Heures, spécialisé dans les enquêtes de terrain, les faits divers et l'actualité judiciaire. Plus d'infos
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Elu pour un mandat de cinq ans, le chef de l'Etat exerce principalement en Pologne une influence sur la politique étrangère et de défense mais peut également proposer des lois et mettre son veto sur celles votées par le Parlement. Karol Nawrocki remplace à la présidence le conservateur Andrzej Duda, arrivé au terme de son deuxième mandat, avec qui le gouvernement favorable à l'Union européenne était déjà en désaccord sur nombre de sujets aussi importants que le respect de l'Etat de droit et la libéralisation de l'avortement. Novice Novice en politique intérieure et dans les relations internationales, cet historien est un admirateur de Donald Trump, qu'il a brièvement rencontré à la Maison Blanche peu avant le premier tour, le 18 mai, du scrutin. Pendant sa campagne, il s'est notamment opposé à l'idée d'une adhésion de l'Ukraine à l'Alliance atlantique et lui a reproché de ne pas avoir «fait preuve de gratitude pour ce que les Polonais ont fait». 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24 Heures
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Enterrer son animal avec soi? Un droit qui inquiète les défenseurs des animaux
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