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La Thaïlande et le Cambodge à couteaux tirés

La Thaïlande et le Cambodge à couteaux tirés

La Presse25-07-2025
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La Thaïlande et le Cambodge à couteaux tirés
Le gouvernement thaïlandais a prévenu vendredi que l'affrontement militaire en cours à sa frontière avec le Cambodge pourrait mener à « la guerre », alors que les appels au calme se multipliaient au niveau international.
Les deux pays ont continué à se rejeter la responsabilité des hostilités des derniers jours, qui ont fait une vingtaine de morts et forcé le déplacement de dizaines de milliers de civils.
Le premier ministre de Thaïlande, Phumtham Wechayachai, a indiqué que les affrontements ayant débuté jeudi s'étaient étendus et touchaient une douzaine de points différents de la frontière commune aux deux pays, dont le tracé est contesté depuis des décennies.
« Nous avons tenté de trouver un compromis parce que nous sommes voisins, mais nous avons donné l'instruction à l'armée thaïlandaise d'agir immédiatement en cas d'urgence », a-t-il dit dans une déclaration relayée par l'Agence France-Presse.
PHOTO LILLIAN SUWANRUMPHA, AGENCE FRANCE-PRESSE
L'artillerie cambodgienne a causé des dégâts dans une station-service dans la province frontalière thaïlandaise de Sisaket, le 25 juillet 2025.
Le premier ministre du Cambodge, Hun Manet, a demandé que le Conseil de sécurité des Nations unies intervienne pour « faire cesser l'agression thaïlandaise », tout en insistant sur le fait que son pays « n'avait pas le choix » pour l'heure de répondre par la force.
Alexandre Veilleux, spécialiste de la Thaïlande rattaché à la Fondation Asie-Pacifique du Canada, a déclaré vendredi que la crise actuelle rappelait par son ampleur un affrontement survenu en 2011 qui avait duré une semaine avant de se résorber.
Les tensions avec le Cambodge ont été relancées en juin lorsqu'un soldat a été tué à la frontière.
La première ministre Paetongtarn Shinawatra avait alors échangé par téléphone avec l'ancien homme fort du Cambodge, Hun Sen, qui est le père de Hun Manet, dans le but de résorber la crise.
PHOTO CHALINEE THIRASUPA, ARCHIVES REUTERS
La première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra
Elle s'était retrouvée sur la défensive après que son interlocuteur eut fait circuler dans les médias un enregistrement de leur entretien dans lequel elle se montrait conciliante avec lui tout en critiquant l'armée thaïlandaise pour son attitude belliqueuse.
Ses propos ont suscité l'indignation d'élus conservateurs proches de l'armée et de la monarchie, toujours très puissantes dans le pays, qui l'ont accusée d'avoir manqué à ses obligations.
La Cour constitutionnelle l'a suspendue en attendant de trancher sur le fond, ouvrant la voie à la nomination de Phumtham Wechayachai début juillet.
M. Veilleux note que le nouveau dirigeant thaïlandais est étroitement lié à la famille Shinawatra, qui demeure aux commandes même si la coalition sur laquelle reposait le gouvernement a été fragilisée par le départ d'un important parti.
Les manœuvres de Hun Sen, longtemps considéré comme un ami de la famille, ont alimenté sa colère et pèsent dans la manière dont le pays gère la situation à la frontière, note le chercheur.
Du côté cambodgien, les affrontements des derniers jours offrent l'occasion au premier ministre de se faire valoir auprès de la population en montrant qu'il est « capable de défendre les Cambodgiens ».
PHOTO HENG SINITH, ASSOCIATED PRESS
Des Cambodgiens se déplacent derrière un véhicule militaire pour évacuer la province d'Oddar Meanchey, le 25 juillet 2025.
Les tensions ont été relancées de plus belle mercredi après qu'un soldat a été tué en marchant sur une mine antipersonnel près de la frontière.
La Thaïlande a accusé le Cambodge d'avoir miné la zone et a rompu les liens diplomatiques avec le pays, ouvrant la porte à un nouvel affrontement militaire.
L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), qui a lancé un appel au calme, pourrait être appelée à agir comme médiateur pour résoudre la crise.
Le premier ministre de Malaisie, Anwar Ibrahim, qui préside actuellement l'organisation, a dit espérer que les deux pays cesseraient leurs attaques afin de permettre la tenue de négociations.
Les États-Unis, la France et l'Union européenne ont tous réclamé la fin du conflit.
La Chine, qui entretient des liens particulièrement étroits avec le Cambodge, a aussi appelé au calme en blâmant les puissances coloniales responsables du tracé historique de la frontière pour la situation.
L'évolution du conflit pourrait donner l'occasion aux forces politiques opposées à la famille Shinawatra de repasser à l'offensive.
La défection d'un autre parti de la coalition qui précipiterait la chute du gouvernement et la tenue d'élections demeure plus que jamais d'actualité, note M. Veilleux.
Un coup d'État de l'armée n'est pas non plus exclu, prévient le chercheur. Thaksin Shinawatra, l'influent père de la première ministre suspendue, ainsi que la sœur du politicien avaient été chassés du pouvoir par les militaires.
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time7 minutes ago

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Un soldat cambodgien passe devant un bâtiment endommagé par des tirs d'artillerie à Oddar Meanchey, au Cambodge, le 1 er août 2025. (Kuala Lumpur) La Thaïlande et le Cambodge sont convenus jeudi de prolonger un accord de cessez-le-feu qui a mis fin à cinq jours d'hostilités meurtrières le long de leur frontière commune le mois dernier. Agence France-Presse Au moins 43 personnes ont été tuées dans une série d'affrontements fin juillet, lorsqu'un différend de longue date sur des temples frontaliers a dégénéré en combats sur la frontière de 800 kilomètres entre les deux voisins d'Asie du Sud-Est. Un cessez-le-feu avait finalement été négocié le 28 juillet à minuit par le premier ministre malaisien Anwar Ibrahim – président du bloc régional de l'Asean – après des pressions exercées par le président américain Donald Trump et une équipe de médiateurs chinois. L'accord prévoyait l'arrêt des tirs, puis une réunion des commandants régionaux des deux pays voisins, avant que des responsables de la défense thaïlandais et cambodgiens ne tiennent trois jours de pourparlers à Kuala Lumpur, qui se sont conclus jeudi par une déclaration conjointe. « Les deux parties conviennent d'un cessez-le-feu concernant tous types d'armes » contre « des civils, des biens privés ainsi que des objectifs militaires de l'une ou l'autre partie », et « dans toutes les zones » frontalières, selon le texte de l'accord, qui « ne doit être violé dans aucune circonstance ». Lors des premiers jours suivant le cessez-le-feu, la Thaïlande et le Cambodge s'étaient mutuellement accusés de violer l'accord avec des escarmouches limitées. La déclaration conjointe signée par le vice-ministre thaïlandais de la Défense Natthaphon Nakpanit et le ministre cambodgien de la Défense Tea Seiha précise que les deux pays vont poursuivre le gel des mouvements et des patrouilles de troupes frontalières. « Nous sommes ici pour organiser la mise en œuvre du cessez-le-feu afin de mettre fin aux effusions de sang et aux souffrances des soldats et des civils des deux côtés », a déclaré Tea Seiha aux journalistes. « Ces étapes posent les bases nécessaires pour restaurer la confiance mutuelle et la normalité entre nos deux pays ». Une nouvelle réunion a été programmée dans le mois à venir et les deux pays ont accepté « de s'abstenir de diffuser des informations erronées, afin de réduire les tensions ». « Pour que nos discussions d'aujourd'hui aboutissent à des résultats concrets, les deux parties doivent faire preuve de coopération et de sincérité », a déclaré pour sa part le général Natthaphon aux journalistes. Les temples contestés sont revendiqués par les deux voisins en raison d'une démarcation vague établie par les administrateurs coloniaux français du Cambodge en 1907. Les affrontements de juillet ont été les plus meurtriers dans la région depuis plus d'une décennie et ont forcé plus de 300 000 personnes à fuir les zones de combat des deux côtés de la frontière.

Nétanyahou réunit son cabinet de sécurité pour décider des suites de la guerre
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Des soldats israéliens près de la frontière de la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 6 août 2025. Nétanyahou réunit son cabinet de sécurité pour décider des suites de la guerre (Jérusalem) Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou réunit jeudi en fin d'après-midi son cabinet de sécurité pour décider des suites de la guerre dans la bande de Gaza, où l'extension des opérations de l'armée israélienne semble acquise, malgré les cris d'alarme des familles d'otages. Agence France-Presse « Poursuite du blocus ou conquête de Gaza », « Le moment de décider », résume jeudi la presse israélienne, qui donne pour acquis un élargissement des opérations de l'armée, jusqu'à une conquête totale du territoire palestinien. Le cabinet de sécurité, responsable des questions militaires, se réunira à 18 h locales (11 h heure de l'Est), selon la presse nationale. Le matin même, une vingtaine de proches d'otages ont pris place à bord d'au moins trois embarcations parties du port d'Ashkelon (sud d'Israël) et se sont symboliquement rapprochés des côtes de Gaza pour lancer un cri d'alarme : « Mayday ! Nous avons besoin de toute l'aide internationale pour secourir les otages », ont-ils supplié, jetant des bouées à la mer et criant les noms des captifs du Hamas. PHOTO AMIR COHEN, REUTERS Les familles des otages détenus à Gaza à bord d'un bateau pour rejoindre la frontière maritime de Gaza, afin de réclamer la libération immédiate des otages et la fin de la guerre, le 7 août 2025. Le cabinet de sécurité devrait discuter et approuver un plan visant « à conquérir l'ensemble de la bande de Gaza, y compris la ville de Gaza et les camps de réfugiés » situés dans la bande centrale du territoire, affirme ainsi la radio nationale Kan, qui estime que « l'opération durera cinq mois et nécessitera une mobilisation massive de réservistes ». « Kibbush » L'armée israélienne occupe ou opère actuellement au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Elle bombarde partout où elle le juge nécessaire. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), 87,3 % du territoire est militarisé par Israël et soumis à des ordres d'évacuation. Les zones non occupées sont aussi les plus peuplées : les villes de Khan Younès et Gaza, les camps de réfugiés de Deir al Balah, dans le centre du territoire. Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une « famine généralisée » selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire, toujours distribuée en quantités largement insuffisantes selon les humanitaires. Quelque 2,4 millions de Palestiniens vivent au quotidien sous les bombes dans cet étroit territoire long de 41 kilomètres et large de six à 12 kilomètres, le long de la côte méditerranéenne. PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS Des Palestiniens inspectent le site d'une frappe israélienne nocturne sur une maison, à Gaza, le 7 août 2025. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies israéliennes. Ces colonies ont été démantelées en 2005 avec le retrait unilatéral décidé par le premier ministre d'alors, Ariel Sharon, après 38 ans d'occupation. 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Ce qui est relativement clair en revanche pour les médias israéliens, ce sont les réserves, voire l'opposition du chef d'état-major de l'armée à un tel plan d'occupation. « Mort et destruction » Si le lieutenant-général Eyal Zamir, nommé en mars dernier par Nétanyahou, ne s'est pas exprimé publiquement, la presse n'a de cesse ces derniers jours de relayer ses mises en garde à l'exécutif contre le « piège » que serait une occupation totale de Gaza, et le danger qu'elle ferait peser sur la vie des otages. L'armée israélienne devra « exécuter » les décisions politiques, a balayé à ce propos mercredi le ministre de la Défense, Israël Katz. L'opinion israélienne s'alarme toujours plus du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont déclarés morts par l'armée. La diffusion par le Hamas et le Djihad islamique de vidéos de propagande montrant deux d'entre eux, très affaiblis et amaigris, ont suscité colère et émotion en Israël, mais aussi à l'étranger. 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Les talibans ont « militarisé » le système judiciaire pour opprimer les femmes
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La Presse

time7 hours ago

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Les talibans ont « militarisé » le système judiciaire pour opprimer les femmes

Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan, leur répression contre les femmes et les filles a été largement relayée et dénoncée dans le monde entier. (Tanzania) Les dirigeants talibans afghans ont instrumentalisé le système juridique et judiciaire pour opprimer les femmes et les filles, ce qui constitue des « crimes contre l'humanité », a expliqué l'enquêteur indépendant des Nations Unies sur les droits de la personne dans le pays. Edith M. Lederer Associated Press Richard Bennett a expliqué dans un rapport à l'Assemblée générale des Nations Unies diffusé mercredi qu'après leur prise du pouvoir en 2021, les talibans ont suspendu la Constitution de 2004 et les lois protégeant les droits des femmes et des filles. Parmi celles-ci figure une loi historique criminalisant 22 formes de violence contre les femmes, dont le viol, le mariage d'enfants et le mariage forcé. Les talibans ont limogé tous les juges du précédent gouvernement soutenu par les États-Unis, dont environ 270 femmes, les remplaçant par des hommes partageant leurs opinions islamiques extrémistes, manquant de formation juridique et rendant des décisions fondées sur des décrets talibans, a-t-il ajouté. En outre, il a souligné que les talibans ont pris le contrôle total des forces de l'ordre et des agences d'enquête, purgeant systématiquement les Afghans qui travaillaient pour le gouvernement précédent. M. Bennett, nommé par le Conseil des droits de la personne des Nations Unies, basé à Genève, a mis l'accent sur l'accès à la justice et à la protection des femmes et des filles dans son rapport. Il a indiqué avoir organisé des réunions, des groupes de discussion et des entretiens individuels avec plus de 110 Afghans, à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Il a procédé à distance, car les talibans lui ont refusé un visa pour se rendre en Afghanistan. Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan, leur répression contre les femmes et les filles a été largement relayée et dénoncée dans le monde entier. Les dirigeants talibans ont interdit l'éducation des femmes et des filles au-delà de la sixième année, ont interdit la plupart des emplois et ont interdit aux femmes l'accès à de nombreux espaces publics, notamment les parcs, les salles de sport et les salons de coiffure. De nouvelles lois interdisent aux femmes de s'exprimer et de se montrer à visage découvert en dehors de leur domicile. Les talibans restent isolés de l'Occident en raison des restrictions imposées aux femmes et aux filles et ne sont reconnus que par la Russie. Richard Bennett a indiqué que les talibans n'avaient pas répondu à une copie préliminaire du rapport ni à une demande d'informations sur leurs efforts pour garantir l'accès à la justice et à la protection des femmes et des filles. Les talibans défendent leur approche de la justice en affirmant appliquer la charia islamique. Cependant, des érudits musulmans et d'autres personnes affirment que leur interprétation est sans équivalent dans les autres pays à majorité musulmane et qu'elle ne respecte pas les enseignements de l'islam. Ils affirment que la protection des droits des femmes est une priorité. M. Bennett a toutefois déclaré que les femmes n'ont pratiquement aucun droit. « Aujourd'hui, il n'y a ni juges ni procureures, ni avocates officiellement enregistrées, ce qui réduit les possibilités pour les femmes et les filles de signaler les abus ou d'obtenir réparation, a-t-il écrit. Conjugué au manque de femmes fonctionnaires dans la police et d'autres institutions, il en résulte une sous-déclaration généralisée des violences et des discriminations à l'égard des femmes et des filles. »

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