
Joëlle Pineau en trois photos
PHOTO FOURNIE PAR JOËLLE PINEAU
Un robot développé par Joëlle Pineau pendant son doctorat
« C'est un robot infirmier que j'ai développé pendant mon doctorat. Le robot interagissait avec les gens dans des foyers de personnes âgées. En fait, il n'était pas infirmier, mais plutôt social. C'était comme un accompagnant social qui leur proposait des activités, répondait à leurs questions. C'était comme une version incarnée d'un ChatGPT, mais là, on se projette en 2001 ou 2002. Ce robot-là avait déjà tous les éléments qui ont ensuite été les moteurs de mon programme de recherche. Il y avait la robotique, il y avait l'aspect de l'interaction et l'aspect d'application plus médicale. »
PHOTO FOURNIE PAR JOËLLE PINEAU
Lancement du laboratoire de recherche en intelligence artificielle de Facebook à Montréal
« C'était chez Facebook en 2017. C'était à l'évènement qui avait été organisé pour le lancement. Quand je pense à un évènement marquant, c'en est un. » Joëlle Pineau sera restée à la barre pendant huit ans, en accumulant les responsabilités au fil de son mandat. La pause qu'elle a choisi de s'accorder représente un « privilège énorme », reconnaît-elle. « Il y a une notion dont on ne parle pas beaucoup, celle du 'assez'. J'ai une maison et mes enfants ont accès à l'éducation, merci, c'est assez. Je n'ai pas besoin d'une deuxième résidence. Mais mon chum insiste pour une auto parce qu'il veut aller à la pêche ! »
PHOTO FOURNIE PAR JOËLLE PINEAU
Joëlle Pineau à la conférence NeurIPS à Montréal en 2019
« Beaucoup de ma carrière de recherche dans les dernières années a été centrée sur le sujet de la reproductibilité, donc de s'assurer que quand le chercheur fait des travaux, qu'on peut les reproduire puis les évaluer de façon rigoureuse. C'est un principe de base de la science. Si tu ne peux pas reproduire quelque chose, c'est un problème. J'ai passé pas mal de temps à construire cette culture de la reproductibilité. La photo date de 2019, quand la conférence NeurIPS était à Montréal, 8000 personnes de partout dans le monde étaient descendues pour la conférence. J'ai été invitée à donner une des conférences plénières, où j'ai livré un message basé sur la reproductibilité. »
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La Presse
2 hours ago
- La Presse
Du lit d'hôpital à la tête d'un studio de pilates
Justine Rozon a fondé le studio Roze Pilates après un long parcours de réadaptation à la suite d'un accident de voiture. Après avoir survécu à un grave accident de voiture à 16 ans, Justine Rozon est aujourd'hui à la tête d'un studio de pilates. Ce n'est pas un hasard si elle a choisi de lancer une entreprise dans ce domaine, qui a été fort important dans sa réadaptation. Le studio Roze Pilates est situé dans un beau local à deux étages rue de la Commune, dans le Vieux-Montréal. Justine Rozon a eu un coup de foudre pour ce lieu dès qu'elle l'a visité, et y a installé son entreprise, qui offre des cours de pilates au sol, avec barre et sur des appareils de type « reformer ». L'histoire a l'air banale, mais elle ne l'est pas. Il faut revenir 15 ans en arrière pour comprendre pourquoi… Un accident qui change tout L'histoire avait fait les manchettes en 2010 : une voiture filant à vive allure avait percuté un arbre à Mont-Royal. Trois jeunes femmes qui se trouvaient à bord du véhicule avaient été blessées, et le conducteur avait écopé de trois ans de prison pour conduite dangereuse. L'évènement a laissé des séquelles permanentes chez Justine Rozon. Elle a dû être plongée dans un coma artificiel pendant plusieurs jours, a subi des opérations chirurgicales à répétition et a été hospitalisée durant plus de six mois. Quand elle s'est réveillée à l'hôpital, elle avait de la difficulté à bouger et ne pouvait pas s'asseoir par elle-même. « Quand j'ai commencé à faire de la physiothérapie, ça m'a beaucoup frustrée », se rappelle-t-elle. À 16 ans, alors que ses amis s'apprêtaient à entamer leur dernière année de secondaire, elle devait réapprendre à bouger ses pieds et à prendre des choses avec ses mains. N'empêche, elle a remonté la pente. « J'ai continué la physio et ça m'a vraiment fait du bien, le gym aussi », dit-elle. Mais le plus beau déclic est survenu lorsque sa belle-mère lui a recommandé de tenter le pilates, une forme d'exercice qui se concentre sur le renforcement musculaire et l'équilibre. « Dès le premier cours que j'ai fait, je suis tombée en amour », raconte-t-elle en souriant. « Le pilates me permettait de ressentir mon corps d'une façon que je n'arrivais pas à faire au gym, parce que c'était plus profond comme travail. J'ai pu rebâtir la force de mon tronc », indique-t-elle. La fibre entrepreneuriale Après son accident, Justine Rozon a réussi à se rendre sur les bancs d'université en administration, comme elle l'avait prévu adolescente. Mais le cœur n'y était pas et elle avait de la difficulté à écouter en classe. Elle a donc changé de plan et a suivi des cours pour devenir instructrice de pilates. Après avoir enseigné dans quelques studios et fait du travail autonome durant la pandémie, elle a ouvert son propre espace en 2022, où enseignent aujourd'hui une douzaine d'instructeurs. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Une salle du studio est consacrée à la pratique du pilates avec barre. « Je pense que j'ai toujours eu cette fibre entrepreneuriale là. J'aime recevoir les gens chez moi, faire en sorte qu'ils soient reçus d'une certaine façon. C'est aussi une façon pour moi de pouvoir pratiquer le pilates à ma façon », souligne-t-elle. Un souhait pour son studio ? Parvenir à diversifier sa clientèle, notamment en accueillant des personnes plus âgées ou qui ont des limitations physiques. Après tout, elle sait ce que c'est. Encore aujourd'hui, à 31 ans, Justine Rozon doit composer avec des contraintes physiques et des douleurs, dit-elle. La vie lui rappelle parfois qu'elle n'est pas seule. « Il y a une cliente que je vois en privé qui a des conditions de santé qui font en sorte que je ne peux pas travailler avec elle comme avec n'importe qui. […] Au début, je lui ai demandé d'effectuer certains mouvements comme lever son bras sur le côté, et je voyais qu'elle était fâchée de ne pas y arriver. Je me suis tellement reconnue en elle. Je me disais : Mon Dieu, c'est quoi, cette chance que j'ai de pouvoir remettre [les bénéfices de la pratique du pilates] à quelqu'un après l'avoir moi-même vécu ? » La cliente voit encore Justine Rozon régulièrement. « On ne va pas plus loin que sa limite, et je le vois dans son progrès, ça paraît », dit-elle.


La Presse
5 hours ago
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Le cannabis augmenterait les risques de maladie cardiovasculaire
Le THC, l'ingrédient actif de la marijuana, a des effets négatifs sur les artères, selon une nouvelle étude californienne. Cela pourrait augmenter le risque de crise cardiaque et d'AVC. « Il est possible que le THC affecte les récepteurs cannabinoïdes sur des cellules des vaisseaux sanguins », dit Matt Springer, un biologiste spécialiste de médecine cardiovasculaire à l'Université de Californie à San Francisco, qui est l'auteur principal de l'étude publiée en mai dans la revue JAMA Cardiology. Les cellules endothéliales sont responsables du tonus des vaisseaux sanguins. Chez les 55 participants de l'étude californienne, ce tonus était autant altéré chez ceux qui fumaient du cannabis et chez ceux qui mangeaient des bonbons de THC. Plus précisément, la dilatation de l'artère quand le flux sanguin augmentait était moins rapide que chez les participants qui ne fumaient ni ne mangeaient du THC. Cette diminution de la « dilatation médiée par le flux » (FMD) est l'une des principales mesures de l'athérosclérose qu'entraîne le tabagisme. L'atteinte du FMD chez les fumeurs et les mangeurs de cannabis était semblable à ce qui survient chez les fumeurs de cigarettes, selon M. Springer. 18 % Proportion de Québécois qui consommaient du cannabis en 2024. Elle était de 14 % en 2018. SOURCE : INSPQ Ces résultats sont « très surprenants », explique Carolyn Baglole, une chercheuse de l'Université McGill qui vient de publier deux études sur les impacts du vapotage de THC sur la santé. Elle note que l'impact direct du THC, par rapport à sa consommation par combustion ou par vapotage, a été peu étudié. La dernière publication importante à ce sujet qu'elle a retracée est une étude américano-suisse datant de 2009. Les chercheurs de San Francisco ont aussi étudié deux autres variables cardiovasculaires : la production d'un composé chimique responsable de la dilatation des vaisseaux sanguins, l'oxyde nitrique (NO), et la vitesse à laquelle le sang se propage dans les artères. Pour ce qui est du NO, les effets négatifs du THC ne se retrouvent que chez les fumeurs de cannabis, pas chez ceux qui mangent des bonbons de THC. Et il n'y a pas d'effet négatif du THC sur la vitesse du sang, contrairement à ce qui se voit chez les fumeurs de cigarettes. Ils n'ont pas par ailleurs regardé l'effet des bonbons de CBD, une autre molécule du cannabis, sur la santé cardiovasculaire.


La Presse
6 hours ago
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Trois conseils aux futurs enseignants
« Il est toujours plus facile de construire des enfants et des adolescents forts que de réparer des adultes brisés », écrit Égide Royer. En juin, l'Université d'Ottawa a remis un doctorat honorifique au professeur Égide Royer pour son importante contribution en éducation en Ontario et au Québec. L'auteur nous propose l'allocution qu'il a présentée aux finissants 2025 en éducation. Il y présente trois conseils qui seront utiles à tous ceux qui envisagent une carrière dans ce domaine. Égide Royer Psychologue et spécialiste de la réussite scolaire Chers nouveaux diplômés, vous êtes déjà conscients qu'en tant qu'éducateurs et chercheurs, vous allez jouer un rôle très important dans la vie de nombreux jeunes. Vous avez également déjà réalisé que la grande majorité des élèves que vous connaissez sont heureux d'être à l'école et y réussissent, mais que néanmoins plusieurs y éprouvent des difficultés. Vous savez, je viens de consacrer les 50 dernières années en tant que psychologue, enseignant et chercheur à intervenir, au mieux de mes capacités, pour favoriser la réussite et le bien-être des élèves qui vivent des difficultés d'apprentissage et de comportement. Ce fut une expérience professionnelle passionnante. Elle l'est toujours. J'aimerais partager avec vous trois idées importantes qui m'ont guidé tout au long de ma carrière. Mieux vaut construire que réparer La première est qu'il est toujours plus facile de construire des enfants et des adolescents forts que de réparer des adultes brisés. En d'autres mots, un gramme de prévention a très souvent davantage de poids qu'un kilo d'interventions ultérieures. Vous aurez, que vous soyez enseignants, directeurs d'école ou chercheurs, toujours l'opportunité de faire de la prévention, que ce soit au préscolaire, au secondaire, au collège ou à l'université. Se préoccuper rapidement, dès la maternelle, des jeunes qui présentent des facteurs de vulnérabilité sur le plan du langage ou du comportement, intervenir très tôt en première année auprès de ceux qui rencontrent des difficultés en lecture, aider vos élèves à développer des habitudes de travail autonome et identifier les risques de décrochage dès le début du secondaire : voilà autant d'exemples de mesures qui auront toujours un impact positif sur la réussite et le bien-être des jeunes. Être là pour les jeunes Ma deuxième grande idée est que l'école représente une merveilleuse deuxième chance pour plusieurs jeunes. En éducation, nous devons combattre la pauvreté par la réussite plutôt que d'expliquer l'échec scolaire par la pauvreté. Il y a en effet deux manières de réfléchir à la réussite scolaire d'un enfant qui vient d'un milieu défavorisé. « Avec ce qu'a vécu ce jeune, comment peut-il vraiment réussir dans ma classe ? » Ou « Cet enfant ou cet adolescent, compte tenu de ce qu'il a vécu dans son milieu, n'a peut-être pas eu une vraie bonne première chance dans la vie. Mais dans ma classe, dans mon école, il en aura une véritable deuxième. » Le choix est évident. Mais il y a plus. Si ce jeune, grâce à votre soutien, se sent bien à l'école et y réussit, devenu adulte, il souhaitera offrir la même chose à ses propres enfants. Ce qu'il y a d'extraordinaire en éducation, c'est que nos interventions peuvent influencer positivement plus d'une génération. Demeurer curieux et confiants Ma troisième grande idée est la suivante : les bons enseignants, comme les bons chercheurs, sont curieux et confiants dans leurs propres capacités d'apprentissage. Bien que vous terminiez aujourd'hui un programme d'études universitaires, vous serez en apprentissage tout au long de votre carrière. Permettez-moi de vous donner deux exemples des nouveaux défis sur lesquels je travaille d'ailleurs actuellement et que vous aurez à relever, que vous soyez enseignants ou chercheurs. Tout d'abord, comme Monsieur Jourdain, le Bourgeois gentilhomme de Molière, qui faisait de la prose sans le savoir, les enseignants, sans toujours s'en rendre compte, sont des intervenants de première ligne en santé mentale. Compte tenu des besoins grandissants identifiés dans nos écoles, vous serez appelés à développer davantage vos habiletés à offrir des premiers soins en santé mentale auprès des jeunes à qui vous enseignez. Il ne s'agira pas de faire de la thérapie, mais bien de permettre aux élèves qui vivent de la tristesse, qui sont anxieux ou victimes d'intimidation, de pouvoir compter sur un adulte à l'écoute et compréhensif, en mesure de leur fournir de l'aide. Un deuxième défi sera d'identifier la valeur ajoutée de l'intelligence artificielle (IA) en éducation, notamment pour les jeunes en difficulté. Dans quelle mesure certaines applications de l'IA permettront-elles de reconnaître plus tôt les élèves à risque d'échec ? D'intervenir de manière personnalisée auprès de ceux présentant des retards scolaires ? De compenser certaines formes de handicap vécues par des jeunes en difficulté ? Des écoles du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est, avec lequel je collabore, proposent déjà des réponses à certaines de ces questions. En terminant, laissez-moi vous féliciter pour votre réussite et vous offrir un dernier conseil : ne sous-estimez jamais l'impact que vous aurez dans la vie des jeunes. Il y aura de ces jours où vous rencontrerez certains de vos anciens étudiants qui, devenus adultes, vous diront, reconnaissants et en arborant un large sourire, qu'ils vous ont beaucoup apprécié et que vous avez fait une différence importante dans leur vie. Vous vivrez alors ce que j'appelle un « moment de grâce éducatif ». Je vous les souhaite très nombreux. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue