Ces 8 km qui ont fait basculer le chrono de la 5e étape du Tour de France 2025
Ce mercredi matin, entre 10 heures et 11 heures, le vent soufflait depuis le sud à Caen. Pourquoi ce point météo assez précis en début d'un papier de vélo ? On laisse Remco Evenepoel vous l'expliquer : « Le vent était complètement différent cet après-midi, il venait du nord, donc les conditions n'étaient pas les mêmes entre la reconnaissance et la course. Pendant la course, on l'avait de face dans la première partie, et de dos pour revenir à Caen. »
Le résultat n'aurait sans doute pas changé avec un vent du nord, mais l'éclairage du champion belge explique le scenario assez étonnant de ce contre-la-montre. Alors que tout le monde s'attendait à ce qu'Evenepoel et Tadej Pogacar écrasent la concurrence d'entrée, ils ne pointaient respectivement qu'en troisième et sixième positions au temps intermédiaire de Thaon, à mi-parcours (16,2 km). De quoi s'inquiéter ? Même pas.
Car les deux leaders temporaires du chrono à cet instant, l'Italien Edoardo Affini et le Français Bruno Armirail, naviguaient dans les mêmes eaux et avaient creusé l'écart dans la deuxième partie, et notamment dans les 8,4 km entre Thaon et Gruchy, où était situé le temps intermédiaire suivant. À l'analyse, cette partie du contre-la-montre est même le point de bascule, l'endroit où les plus forts ont fait la différence. C'est simple, les six coureurs qui ont parcouru le plus rapidement cette portion ont aussi été les six premiers sur la ligne, presque dans le même ordre à l'exception de Kévin Vauquelin (3e entre Thaon et Gruchy, 5e à l'arrivée).
La trajectoire de Vauquelin, ainsi que celle de Lipowitz, est d'ailleurs la plus représentative de ce chrono à deux faces : à mi-parcours, le Français était 10e à plus de 30 secondes de Luke Plapp ou Ivan Romeo. À Caen, 17 kilomètres plus loin, ils étaient passés devant. Pour Evenepoel, la portion entre Thaon et Gruchy a été celle de la bascule.
« En termes de stratégie, ce vent est la raison pour laquelle on était un peu derrière lors des deux premiers temps de passage »
Remco Evenepoel, vainqueur de la 5e étape du Tour de France
Troisième à Thaon derrière Plapp et Affini, il était en tête à Gruchy, après avoir mis près de deux secondes au kilomètre à Affini, champion d'Europe en titre de la spécialité. « En termes de stratégie, ce vent est la raison pour laquelle on était un peu derrière lors des deux premiers temps de passage, a-t-il expliqué en conférence de presse. J'ai pu mettre la même puissance dans la deuxième partie, c'est pour ça que j'ai pu gagner du temps là. »
Autre preuve de la capacité du double champion olympique à bien utiliser le vent : Après avoir roulé à 52,3 km/h jusqu'à Thaon, il a parcouru les 8,4 km suivants à 54,5 km/h. Comme si lui avait moins été épuisé par le vent de face que d'autres. « Je pense que tout le monde était un peu épuisé en seconde partie de course, dit d'ailleurs Guillaume Martin-Guyonnet, 63e de l'étape. C'est là où ceux qui arrivent à en remettre sont parvenus à creuser des écarts. »
Jonas Vingegaard ne figure pas parmi ces coureurs. Entre Thaon et Gruchy, il n'a réalisé que le 15e temps, à 24 secondes d'Evenepoel et 16 de Pogacar ! Mais le Danois, pas dans un bon jour ou moins à l'aise dans ces chronos plats, avait déjà flanché dans la première partie face au vent.
À lire aussi
Pourquoi la position aéro d'Evenepoel est quasi parfaite
Vingegaard : «Je n'avais pas les jambes»
Pourquoi Evenepoel a-t-il une visière ouverte ?
Ces «cabinets de conseils» qui bossent sur les chronos
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
18 hours ago
- Le Figaro
Euro féminin : Stéphanie Frappart arbitrera la finale Angleterre-Espagne
La Française Stéphanie Frappart a été choisie par l'UEFA pour arbitrer la finale de l'Euro féminin qui opposera l'Espagne à l'Angleterre ce dimanche 26 juillet. La Française Stéphanie Frappart arbitrera la finale de l'Euro féminin opposant l'Angleterre tenante du titre à l'Espagne championne du monde, dimanche à 18h à Bâle, a annoncé l'UEFA ce jeudi. L'arbitre de 41 ans, quatrième assistante de la finale de l'Euro 2022 remportée par l'Angleterre, a déjà été au sifflet de deux matches de poules lors de cette édition en Suisse, ainsi que du quart de finale Italie-Norvège (2-1). Publicité Au Parc Saint-Jacques de Bâle, elle sera entourée de la Française Camille Soriano et des Italiennes Francesca di Monte et Maria Sole Ferrieri Caputi, précise l'instance européenne. Une arbitre expérimentée Arbitre internationale depuis 2011, Stéphanie Frappart compte «111 rencontres UEFA» à son actif. Elle avait été la première femme à officier en Ligue 1 masculine (2019), en Supercoupe d'Europe (2019), en Ligue des champions (décembre 2020) et en phase finale de Coupe du monde masculine, fin 2022 au Qatar. Non retenue à l'été 2024 pour l'Euro masculin en Allemagne, Frappart a complété cet été une équipe arbitrale 100% féminine, avec onze autres Européennes et la Brésiliennne Edina Alves Batista, sélectionnée par la confédération sud-américaine dans le cadre d'un partenariat avec l'UEFA.


Le Figaro
18 hours ago
- Le Figaro
Tour de France : Tadej Pogacar rate-t-il sa fin de Tour ?
LA QUESTION DU JOUR - Attendu aux sommets du Ventoux, puis du col de la Loze, le Slovène s'est surtout illustré dans un rôle d'intraitable défenseur pour renforcer son maillot jaune. 5e au sommet du Mont Ventoux (à 43'' de Valentin Paret-Peintre) le 22 juillet, 2e au sommet du col de la Loze (à 1'45'' de Ben O'Connor), ce jeudi, Tadej Pogacar n'a pas ajouté de victoires d'étapes à sa collection 2025 (4 succès). Coincé dans une tactique défensive respectée à la virgule près, au centimètre près. Presque contre nature. Obsédé par la chasse au gaspi. Une nouveauté chez lui. Le leader de l'équipe UAE Team Emirates a fait le plus dur. Il le sait. Tout le peloton le sait. Depuis longtemps. Il s'attache à une stratégie moins flamboyante privilégiant l'efficacité au spectacle. À découvrir Le classement du Tour de France Le scénario du Tour, une confortable avance, fait que ce n'est pas à lui d'attaquer. Au risque de s'exposer. Il doit défendre ses intérêts. La victoire sur le Tour est à ce prix. Il s'en accommode. Et c'est sûrement plus facile pour lui dans une troisième semaine où ses jambes n'ont peut-être plus la tonicité du début de Tour quand il pouvait (presque) tout se permettre avec insolence. Publicité L'étape-reine se hissant au sommet du col de la Loze, ce jeudi, a manqué d'éclat. Tadej Poacar n'en est pas responsable. C'était solidité contre impuissance. La dimension et le rayonnement d'un maillot jaune s'apprécient dans sa faculté à saisir les opportunités, comme à gérer les temps faibles. A garder son sang-froid, comme à arriver à bon port. Tadej Pogacar roule vers un quatrième succès sur le Tour (après 2020, 2023 et 2024). Une épreuve au cours de laquelle il aura su endosser tous les rôles : attaquant flamboyant ou défenseur impitoyable. La marque des grands. La preuve à 26 ans que le Slovène qui, pourrait dans quelques années, détenir plusieurs records, est arrivé à l'âge de la maturité. Et il lui reste trois jours. Pour contrôler, défendre. Ou semer les frissons avec une nouvelle envolée spectaculaire…


L'Équipe
19 hours ago
- L'Équipe
« J'avais peur qu'ils reviennent » : Ben O'Connor a résisté aux favoris dans le col de la Loze pour remporter la 18e étape du Tour de France 2025
Vainqueur en solitaire au sommet du col de la Loze lors de la 18e étape du Tour ce jeudi, Ben O'Connor a profité d'un marquage entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard pour s'échapper dans la vallée avant de lâcher Einer Rubio. Ben O'Connor, vainqueur au sommet du col de la Loze sur la 18e étape du Tour de France 2025, au micro d'Eurosport : « Je me sentais tellement bien aujourd'hui (jeudi), j'étais très actif. Le moment où j'ai vraiment réalisé que je pouvais jouer ma carte, c'était au sommet du col de la Madeleine. Je voulais voir si Tadej Pogacar allait faire quelque chose. Dans la vallée, j'ai saisi l'opportunité d'y aller. C'est une montée importante pour mon ancien coéquipier Felix Gall (vainqueur à Courchevel sur la 17e étape du Tour 2023), c'est vraiment sympa d'y arriver de nouveau, cette fois-ci c'est moi qui ai levé les bras. C'est une course dure, c'est la plus grande course du monde mais aussi la plus sympa. Je ne peux pas être plus fier. Merci à l'équipe qui a toujours été derrière moi. Dans la vallée, c'était ma meilleure opportunité, j'ai vu que Tadej et Jonas se regardaient. Il fallait garder ma vitesse, mes watts, c'était comme un contre-la-montre. Je surveillais surtout l'écart avec le groupe Maillot Jaune et j'avais peur qu'ils reviennent mais à trois kilomètres de l'arrivée, je me suis dit que l'écart était suffisant. »